C’est déjà hier – inflation – agriculteurs – industrie
Petit tassement de la production industrielle en août
Selon les estimations d’Eurostat, l’office statistique de l’Union européenne, en août, la production industrielle corrigée des variations saisonnières a diminué de 1,6 % dans la zone euro et de 1,5 % dans l’Union européenne, par rapport à juillet. En août 2021, par rapport à août 2020, la production industrielle a augmenté de 5,1 % dans la zone euro et de 5,3 % dans l’Union.
Toujours sur la même période, la production dans la zone euro a diminué de 3,9 % pour les biens d’investissement, de 3,4 % pour les biens de consommation durables, de 1,5 % pour les biens intermédiaires et de 0,8 % pour les biens de consommation non durables, tandis qu’elle a augmenté de 0,5 % pour l’énergie.
Parmi les États membres pour lesquels des données sont disponibles, les baisses les plus marquées ont été enregistrées à Malte (-6,3 %), en Allemagne et en Estonie (-4,1 % chacune) et en Slovaquie (-3,8 %). Les plus fortes hausses ont été observées au Danemark (+3,5 %), en Lituanie (+2,9 %) et au Luxembourg (+2,1 %).
Sur un an, les hausses les plus marquées ont été enregistrées en Belgique (+29,9 %), en Irlande (+22,1 %) et en Lituanie (+15,4 %). Des baisses ont été observées au Portugal (-7,2 %), à Malte (-4,2 %) et en Tchéquie (-1,4 %). En France, la hausse a été de 5,1 %.
La terre nourrit-elle encore l’agriculteur français ?
En 2019, en France, l’agriculture française était à l’origine de 1,7 % de la valeur ajoutée de l’économie. Elle occupait 399 000 agriculteurs exploitants, contre 1,6 million en 1982. Ces derniers représentaient, en 2020, 1,5 % des personnes en emploi, contre 7,2 % en 1982. Cette part s’élève à plus de 2,5 % en Bretagne et en Nouvelle-Aquitaine alors qu’elle atteint à peine 0,5 % en Île-de-France. Plus de 40 % des agriculteurs habitent en Nouvelle-Aquitaine, Occitanie ou Auvergne-Rhône-Alpes.
La profession est peu féminisée, les trois quarts des agriculteurs sont des hommes, contre la moitié de l’ensemble des actifs en emploi. Elle est également plus âgée. En 2020, la moitié des agriculteurs avaient 50 ans ou plus, contre une personne sur trois en emploi. La question du renouvellement des chefs d’exploitation est un problème économique qui a également des conséquences sur l’animation des territoires ruraux.
Les agriculteurs sont en moyenne moins diplômés que l’ensemble des personnes en emploi. Leur niveau de formation s’est néanmoins fortement élevé, notamment depuis qu’il est nécessaire d’avoir un baccalauréat professionnel ou une équivalence pour obtenir des aides à l’installation. 80 % des agriculteurs de moins de 40 ans possèdent un diplôme de niveau baccalauréat ou plus, contre 72 % des personnes en emploi.
Des écarts de revenus importants entre les agriculteurs
Au sein des ménages agricoles en 2018, 50 % des personnes ont un niveau de vie par unité de consommation inférieur à 22 200 euros par an ce qui correspond au niveau de vie médian de l’ensemble de la population en activité. Les écarts de revenus sont, en revanche, plus forts que dans les autres secteurs de l’économie. Dans ce secteur, le niveau de vie des 10 % des personnes les plus modestes ne dépasse pas 9 800 euros par an. Il est 4,7 fois inférieur à celui des 10 % les plus aisées, ces derniers disposant d’au moins 46 500 euros. Ce ratio est de 3,3 au sein de l’ensemble des ménages ayant des revenus d’activité.
18 % des ménages dont un des membres exerce une activité agricole vivaient, en 2018, sous le seuil de pauvreté, contre 14 % pour l’ensemble des ménages français. En revanche, le taux de pauvreté en conditions de vie des exploitants agricoles est deux fois moindre que celui de l’ensemble de la population. Compte tenu de la nature de leur activité, une partie des dépenses privées des ménages agricoles (logement, dépenses d’énergie, etc.) peut être intégrée dans les comptes de l’exploitation, ce qui explique ce décalage entre la pauvreté monétaire et la pauvreté en condition de vie. Plus souvent propriétaires de leur habitation que l’ensemble des ménages, le poids des dépenses de logement est moins important que chez les autres actifs.
L’activité agricole, minoritaire au sein des revenus des ménages
Le revenu disponible moyen annuel des ménages agricoles s’élevait, en 2018, à 52 400 euros. L’activité agricole n’y contribuait que pour un tiers, soit 17 700 euros. Les deux tiers des revenus provenaient d’autres revenus d’activité. Ils sont composés, pour l’essentiel, de salaires issus de l’activité du conjoint. Par ailleurs, un agriculteur sur cinq exerce un autre emploi, en-dehors de l’exploitation. Il faut souligner que la vente de produits artisanaux ou le tourisme à la ferme ne sont pas comptabilisés en revenu agricole mais en revenus commerciaux. Les revenus du patrimoine constituent la troisième source de revenus la plus importante des ménages agricoles en en fournissant 20 %. Il s’agit essentiellement de revenus fonciers, correspondant à des fermages, souvent issus de terres possédées par l’agriculteur et louées par la société dont il est associé. De manière générale, le patrimoine des agriculteurs repose davantage sur leur patrimoine professionnel et moins sur les actifs financiers et immobiliers.
Les revenus des ménages agricoles présentent de fortes disparités selon les productions agricoles
En 2018, les revenus générés par l’activité agricole des ménages des territoires viticoles étaient 1,9 fois supérieurs à ceux des territoires d’élevage bovin. Ce ratio était de 2,0 pour les revenus du patrimoine, des investissements de l’année et des subventions perçues. Dans les territoires d’élevage, les ménages agricoles disposent des revenus agricoles les plus faibles. Dans les territoires d’élevage de bovins viande, les revenus tirés de l’activité agricole sont les plus bas. Ils s’élevaient à 11 300 euros en 2018. Le niveau de vie de ces ménages agricoles y est aussi le plus faible. Peu d’éleveurs ont un emploi complémentaire en dehors de l’exploitation. Installés le plus souvent à la campagne, leur éloignement des pôles d’emplois limite la bi-activité. Par ailleurs, ils vivent plus souvent seuls que les autres agriculteurs, et bénéficient donc moins souvent des revenus d’un conjoint ou d’un autre membre de la famille. Les ménages agricoles des territoires d’élevage de vaches laitières ou de granivores (volaille, porc, etc.) ont des revenus agricoles plus élevés que dans les autres territoires de productions animales. Ces revenus contribuent aussi un peu plus fortement aux ressources des ménages. Dans les territoires d’élevage laitier, les revenus agricoles étaient, en moyenne, de 17 000 euros en 2018 et ils constituaient 38 % des revenus des ménages agricoles. Dans le massif jurassien, les revenus des ménages agricoles tirés de cette activité sont élevés. La production laitière y est plus rémunératrice, surtout si elle est destinée à la fabrication de fromages d’appellation d’origine protégée (AOP) renommés. L’élevage de vaches laitières est aussi très répandu en Normandie, où les revenus agricoles sont cependant bien plus faibles. Le lait, essentiellement utilisé par l’industrie agroalimentaire, y est moins rémunérateur.
Les revenus agricoles des ménages des territoires de productions végétales sont plus élevés que ceux des territoires d’élevage. Ils sont cependant très hétérogènes en raison de la diversité des cultures présentes sur le territoire national. Ainsi, au sein des territoires orientés dans la production végétale, les revenus agricoles des ménages agricoles sont les plus faibles dans les territoires de maraîchage et d’horticulture. Dans les territoires de grandes cultures spécialisés en céréaliculture et en culture de plantes oléagineuses (colza, tournesol, soja, etc.) et protéagineuses (lentille, pois, etc.), les ménages agricoles ont des revenus agricoles plus importants, proches de la moyenne. De plus, leurs revenus tirés du patrimoine et d’autres activités sont conséquents. En effet, les conjoints sont davantage salariés et plus diplômés que dans les autres territoires. En outre, un quart des agriculteurs exerce une activité secondaire salariée, proche d’un temps complet pour 40 % d’entre eux. Dans les territoires de cultures fruitières ou d’autres cultures permanentes (pépinières, arbres de Noël, joncs, etc.), les ménages agricoles ont des revenus tirés de l’activité agricole supérieurs à ceux des territoires de grandes cultures, mais ceux issus d’autres activités sont plus faibles. Ces ménages sont davantage exposés à la pauvreté. Ils résident principalement dans la moitié sud de la France. Les revenus agricoles sont encore plus élevés dans les territoires orientés dans les autres grandes cultures ainsi que dans les territoires viticoles. Ils constituent plus de 40 % des ressources des ménages agricoles.
Inflation confirmée à 2,2 % en France en septembre
En septembre 2021, l’indice des prix à la consommation (IPC) a reculé de 0,2 % sur un mois, après une hausse de 0,6 % en août. Avec la fin de la saison estivale, les prix des services étaient en repli -0,8 % après +0,4 %. Ceux de l’alimentation ont également diminué de -0,8 % après +0,7 % dans le sillage des prix des produits frais (-3,3 % après +3,7 %). À l’inverse, les prix de l’énergie continuent d’augmenter (+1,3 % après +0,6 %) en lien notamment avec la hausse des prix du gaz naturel et de ville (+6,2 % après +3,7 %). Corrigés des variations saisonnières, les prix à la consommation se replient de 0,1 %, après +0,4 % en août.
Sur un an, les prix à la consommation augmentent de 2,2 %, après +1,9 % en août. Cette hausse de l’inflation résulte d’une accélération des prix des services (+1,4 % après +0,7 %) et de ceux de l’énergie (+14,9 % après +12,7 %). Les prix des produits manufacturés (+0,4 % après +1,1 %) et – dans une moindre mesure – de l’alimentation (+1,0 % après +1,3 %) et du tabac (+4,8 % après +5,1 %) ralentissent. L’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) se replie de 0,2 % sur un mois, après +0,7 % le mois précédent. Sur un an, il augmente de 2,7 %, après +2,4 % en août.
L’inflation sous-jacente baisse en septembre, à +1,3 % sur un an, après +1,5 % en août. L’inflation sous-jacente est calculée en excluant les prix soumis à l’intervention de l’État (électricité, gaz, tabac…) et les produits à prix volatils (produits pétroliers, produits frais, produits laitiers, viandes, fleurs et plantes…) qui subissent des mouvements très variables dus à des facteurs climatiques ou à des tensions sur les marchés mondiaux.