4 juin 2022

C’est déjà hier – inflation – Croissance en France – automobile – consommation – chômage en Europe

Inflation, pas de répit en Europe

Sur un an, selon l’estimation provisoire réalisée en fin de mois, les prix à la consommation augmenteraient de 5,2 % en mai 2022, après +4,8 % le mois précédent. Cette hausse de l’inflation serait due à une accélération des prix de l’énergie, des services, de l’alimentation et des produits manufacturés.

Sur un mois, les prix à la consommation augmenteraient de 0,6 %, après +0,4 % en avril. Après leur repli le mois précédent, les prix de l’énergie se redresseraient en lien avec le rebond des prix des produits pétroliers. La hausse des prix de l’alimentation serait moins soutenue qu’en avril. Les prix des services et des produits manufacturés ralentiraient également.

Sur un an, l’indice des prix à la consommation harmonisé augmenterait de 5,8 %, après +5,4 % en avril. Sur un mois, il croîtrait de 0,7 %, après +0,5 % le mois précédent.

INSEE

La hausse continue en Europe

Le taux d’inflation annuel de la zone euro est estimé à 8,1 % en mai 2022, contre 7,4 % en avril selon une estimation publiée par Eurostat. S’agissant des principales composantes de l’inflation de la zone euro, l’énergie devrait connaître le taux annuel le plus élevé en mai (39,2 %, comparé à 37,5 % en avril), suivie de l’alimentation, alcool & tabac (7,5 %, comparé à 6,3 % en avril), des biens industriels hors énergie (4,2 %, comparé à 3,8 % en avril) et des services (3,5 %, comparé à 3,3 % en avril).

En Espagne, l’inflation s’est élevée à 8,5 % en mai, après 8,3 % en avril. En Allemagne, elle est passée de 7,8 % à 8,7 %, son plus haut niveau en 50 ans.

Le PIB français en recul au premier trimestre

Au premier trimestre, après révision, le PIB s’est contracté en France de 0,2 point après avoir enregistré une hausse de +0,4 point au quatrième trimestres 2021. Ce repli est imputable à la faiblesse de la consommation des ménages (-1,5 % après +0,3 %), notamment en matériels de transport (-2,3 % après -0,9 %), en autres biens manufacturés (-2,1 % après -0,6 %) et dans l’hébergement-restauration (-3,9 % après -0,9 %). À l’inverse, l’investissement reste dynamique (+0,6 % après -0,3 %). Au total, la demande intérieure finale hors stocks contribue négativement, à hauteur de -0,6 point, à l’évolution du PIB (après +0,2 point au trimestre précédent).

Les échanges extérieurs, bien qu’en ralentissement, continuent de progresser. La hausse est davantage marquée du côté des exportations (+1,2 % après +2,6 %) que des importations (+0,5 % après +3,9 %). Ainsi, la contribution du commerce extérieur à l’évolution du PIB est légèrement positive ce trimestre : +0,2 point, après -0,4 au trimestre précédent. Enfin, la contribution des variations de stocks à l’évolution du PIB est de nouveau positive ce trimestre (+0,2 point après +0,6 point au quatrième trimestre 2021).

INSEE

La résurgence de l’inflation pèse sur le pouvoir d’achat des ménages

Le revenu disponible brut (RDB) des ménages en euros courants se replie au premier trimestre 2022 de -0,5 % après +1,9 %. Les prestations sociales en espèces reculent de 1,5 % après +2,7 % avec la réduction des aides versées dans le cadre de la crise sanitaire et par contre-effet du versement fin 2021 de l’« indemnité inflation ». Ce recul est en partie atténué par la revalorisation, en janvier, des pensions de base, et par la forte hausse du recours aux arrêts maladie consécutifs à la vague Omicron. Les prélèvements fiscaux enregistrent une vive augmentation (+3,6 % après -0,5 %). La bonne tenue du marché de l’emploi explique en partie ce rebond. La masse salariale reçue par les ménages s’est accrue de 1,0 % après +1,3 %) : l’emploi salarié continue de progresser (+0,3 % après +0,4 %) tandis que le salaire moyen par tête ralentit légèrement (+0,7 % après +0,9 %) sous l’effet notamment de la hausse des arrêts maladie.

Compte tenu de la hausse des prix, le pouvoir d’achat du revenu disponible brut des ménages s’est contracté au premier trimestre de 1,8 % après un gain de +1,1 %. Mesuré par unité de consommation pour être ramené à un niveau individuel, il baisse de 1,9 % (après +0,9 %).

Dans ce contexte de baisse du pouvoir d’achat, le taux d’épargne des ménages a reculé de 0,3 point et s’est établi à 16,7 %, après 17,0 % au quatrième trimestre 2021. Il reste néanmoins au-dessus de son niveau moyen de 2019 (15,0 %).

L’emploi augmente mais les heures travaillées baissent

L’emploi total continue de progresser, mais les heures travaillées reculent sous l’effet de la très forte augmentation du recours aux arrêts maladie en lien avec la vague épidémique de covid-19. Le nombre total d’heures travaillées diminue de 0,3 % au premier trimestre (après +0,8 %). Le recours au dispositif d’activité partielle est quant à lui en léger recul ce trimestre.

Érosion du taux de marge des sociétés

Au premier trimestre 2022, le taux de marge des sociétés non financières (SNF) diminue de 0,4 point à 31,6 %, après 32,0 % au quatrième trimestre 2021. Cette baisse résulte principalement de la hausse des cotisations et des impôts sur la production acquittés par les entreprises, alors que les effets de la baisse de la productivité (l’emploi continue de progresser alors que la valeur ajoutée des SNF se replie) et de la baisse des salaires réels se compensent en grande partie.

Un besoin de financement des administrations en baisse

Au premier trimestre 2022, le besoin de financement des administrations publiques (APU) diminue de 0,5 point. Il s’établit à 3,8 % du PIB, après 4,3 % au quatrième trimestre 2021. Le déficit se réduit pour le troisième trimestre consécutif, mais reste supérieur à son niveau d’avant la crise sanitaire (3,1 % en 2019 et 2,3 % en 2018). Le dynamisme des recettes se maintient (+1,1 % après +1,7 %), porté par les recettes fiscales et les cotisations sociales. Les dépenses sont quant à elles quasi stables (+0,1 % après +1,3 %).

Consommation des ménages à nouveau en recul en avril

Toujours handicapée par la hausse des prix et l’érosion du pouvoir d’achat, la consommation des ménages en biens en avril diminue de nouveau en volume, mais moins fortement qu’en mars (-0,4 % après -1,4 % – données révisées). La consommation en biens alimentaires s’est contractée de 1,1 %. La consommation en biens fabriqués baisse légèrement (-0,3 %) tandis que la consommation d’énergie rebondit (+0,7 %) du fait de températures en avril en-dessous des valeurs de saison. En revanche, la consommation de carburants diminue mais moins fortement qu’en mars (-0,9 % en avril après -4,5 %).

INSEE

Automobile, un vague à l’âme persistant

Au mois de mai, les immatriculations de voitures neuves en France ont diminué de 10,09 % en rythme annuel, selon les données communiquées par la Plateforme automobile (PFA). Il s’est vendu 126 813 véhicules particuliers le mois dernier, contre 140 040 en mai 2021. Sur les cinq premiers mois de l’année, la baisse est de 16,92 %, soit 600 897 véhicules neufs vendus en France.

En mai, Stellantis a enregistré un recul de 9,82 %. Le groupe Renault a connu une baisse de 7,48 % de ses immatriculations. Volkswagen a connu une contraction de ses ventes de 29,35 %. Tesla a connu une chute de 92,80 % de ses ventes.

Le secteur de l’automobile doit faire face à des problèmes d’accès à des biens intermédiaires comme les microprocesseurs. Le contexte inflationniste et les changements réglementaires en lien avec la transition énergétique conduisent à un attentisme de la part des acheteurs potentiels.

Le taux de chômage stable pour la zone euro

En avril, selon Eurostat, le taux de chômage corrigé des variations saisonnières de la zone euro était de 6,8 %, un taux stable par rapport à celui enregistré en mars 2022 et en baisse par rapport au taux de 8,2 % enregistré en avril 2021. Le taux de chômage de l’Union était de 6,2 % en avril, un taux également stable par rapport au taux enregistré en mars et en baisse par rapport au taux de 7,5 % enregistré en avril 2021.

La République tchèque, l’Allemagne, la Pologne, Malte et les Pays-Bas sont en situation de plein emploi. Le taux de chômage de la France est selon Eurostat de 7,2 %.

Eurostat estime qu’en avril, 13,264 millions d’hommes et de femmes étaient au chômage dans l’Union, dont 11,181 millions dans la zone euro. Par rapport à avril 2021, le chômage a diminué de 2,543 millions dans l’Union et de 2,175 millions dans la zone euro.

Eurostat

La production industrielle française, toujours à la peine

En avril 2022, la production est de nouveau en baisse dans l’industrie manufacturière   (-0,4 % après -0,2 %). Elle est quasi stable dans l’ensemble de l’industrie (-0,1 % après -0,4 %).

La production des trois derniers mois est supérieure à celle des trois mêmes mois de l’année précédente dans l’industrie manufacturière (+1,7 %) et dans l’ensemble de l’industrie (+0,6 %). La production industrielle française n’a pas encore retrouvé son niveau d’avant crise. Le déficit de production s’élève à 5,5 % par rapport à février 2020.

Sur ces douze derniers mois, la production est en hausse dans les industries agro-alimentaires (+3,3 %) et les biens d’équipement (+1,9 %). Elle augmente très fortement dans la cokéfaction-raffinage (+29,2 %), en raison d’un niveau particulièrement bas il y a un an lié à des arrêts techniques importants. À l’opposé, la production est en nette repli dans les industries extractives, énergie, eau (-5,0 %) et dans les matériels de transport (-3,1 %). Elle chute notamment dans l’industrie automobile (-16,5 %), lourdement affectée par les difficultés d’approvisionnement en semi-conducteurs et autres intrants.

INSEE