C’est déjà hier – inflation – démographie – industrie – consommation
Petite accélération de l’inflation en mars
Sur un an, selon l’estimation provisoire réalisée par l’INSEE en fin de mois, les prix à la consommation augmenteraient de 1,1 % en mars, après +0,6 % le mois précédent. Cette hausse de l’inflation est imputable aux services et à l’énergie.
Cercle de l’Épargne – données INSEE
Sur un mois, les prix à la consommation augmenteraient de 0,6 %, après avoir été stables en février. Les prix des produits manufacturés rebondiraient nettement en lien avec la fin des soldes d’hiver. Les prix du tabac seraient stables et ceux de l’alimentation baisseraient au même rythme que le mois dernier. Les prix des services et ceux de l’énergie ralentiraient légèrement.
Sur un an, l’indice des prix à la consommation harmonisé augmenterait de 1,4 %, après +0,8 % en février. Sur un mois, il croîtrait de 0,7 %, après avoir été stable le mois précédent.
La consommation en biens des ménages se maintient
Malgré les mesures sanitaires, le couvre-feu et la fermeture de certains centres commerciaux, les ménages ont maintenu un haut niveau leurs dépenses de consommation de biens en février. Celles-ci sont restées stables par rapport à janvier. La hausse des achats de biens fabriqués (+3,4 %) est compensée par la baisse des dépenses en énergie (-3,1 %) et de la consommation alimentaire (-2,2 %).
Cercle de l’Épargne – données INSEE
En février, les achats en habillement-textile ont progressé de plus de 15 % en lien avec la période des soldes qui a été allongée. Les biens durables ont connu une hausse de 2,3 % après une chute de 10 % en janvier. Les dépenses en biens d’équipement du logement progressent de 11,3 % après -24,7 % en janvier, les achats de meubles et d’appareils ménagers enregistrent notamment une forte hausse. À l’inverse, les achats de matériel de transport reculent de 3,5 %, du fait d’une forte baisse des achats de voitures neuves.
En février, la consommation d’énergie a baissé de 3,1 %. Ce recul s’explique par les températures plus clémentes en février, après un mois de janvier relativement froid. La consommation de carburants a également diminué (-2,5 %) avec la réduction des déplacements.
2020, la démographie française en pleine tourmente sanitaire
L’INSEE a confirmé que la France comptait au 1ᵉʳ janvier 2021, 67 407 000 habitants, 65 236 000 résident en métropole et 2 171 000 dans les cinq départements d’outre-mer. La population a augmenté de 0,2 % en 2020, cette faible progression s’expliquant par les effets de l’épidémie de covid-19. De 2014 à 2018, la population augmentait en moyenne de 0,4 % par an ; en 2019, la hausse avait été de 0,3 %.
Un solde naturel au plus bas
En 2020, le solde naturel qui la différence entre les nombres de naissances et de décès, s’est établi à +67 000. En 2020, pour la cinquième année consécutive, il a atteint un nouveau point bas depuis 1945. Cette nouvelle baisse est due au recul des naissances qui se poursuit, mais surtout à la forte hausse du nombre des décès pendant la pandémie de Covid-19. De son côté, le solde migratoire a été évalué à 87 000 personnes.
Cercle de l’Épargne – données INSEE
Un affaissement des naissances
En 2020, 736 000 bébés sont nés en France, soit 17 000 naissances de moins qu’en 2019 (-2,3 %). Le nombre de naissances diminue chaque année depuis 2014, le déficit annuel de naissances sur six ans atteint 83 000. Le nombre de naissances en 2020 est le plus bas observé depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale et inférieur au point bas de 1994. Le nombre de naissances dépend du nombre de femmes pouvant avoir des enfants et du taux de fécondité. Depuis 2016, le recul des naissances s’explique avant tout par ce second facteur. En 2020, l’indicateur conjoncturel de fécondité (ICF) s’élevait à 1,83 enfant par femme, après 1,86 en 2019. L’indicateur de fécondité était proche de deux enfants par femme entre 2006 et 2014. Le taux de fécondité des femmes de moins de 30 ans baisse depuis les années 2000 et cette diminution s’accentue depuis 2015. En 2020, 100 femmes âgées de 25 à 29 ans ont donné naissance à 10,6 enfants, contre 12,9 en 2010 et 13,4 en 2000. La baisse du taux de fécondité des femmes de 30 à 34 ans est plus récente, 12,4 enfants pour 100 femmes en 2020 contre 13,3 en 2010. En 2019, la France restait malgré tout le pays de l’Union européenne ayant le taux de fécondité le plus élevé (1,86), suivie par la Roumanie (1,77). L’Irlande et la Suède qui ont eu longtemps partagé avec la France les premières places pour la fécondité connaissent un rapide recul (1,7). Trois pays méditerranéens ont des taux de fécondité inférieurs à 1,3 : Malte, l’Espagne et l’Italie. L’Allemagne, qui faisait partie il y a dix ans des pays à très faible fécondité, figure désormais dans la moyenne (1,54, contre 1,53 pour l’ensemble de l’Union).
Près de 670 000 décès en France en 2020
En 2020, 669 000 personnes sont décédées en France, soit 56 000 de plus qu’en 2019, En un an, la mortalité a enregistré une hausse de 9,1 %. L’augmentation est particulièrement importante pour les personnes de 65 ans ou plus, dont le nombre de décès en 2020 est supérieur de 54 000 par rapport à 2019, soit une hausse de 10,5 %. Du fait de l’arrivée des générations nombreuses du baby-boom à des âges de forte mortalité, le nombre de décès avait tendance, avant même l’épidémie, à augmenter ces dernières années (+0,7 % par an en moyenne entre 2004 et 2014, puis +1,9 % entre 2014 et 2019). L’augmentation de 2020 est évidemment d’une autre nature et ampleur. Le nombre de décès associés à la première vague de l’épidémie est évalué entre 25 000 et 30 000. En comparaison, la grippe de l’hiver 2019-2020 a entraîné environ 4 000 décès, après 10 000 décès pour la grippe de l’hiver précédent.
Des territoires pas égaux face à l’épidémie
Tous les départements n’ont pas été touchés de manière identique par la progression de la mortalité. Sur l’ensemble de l’année 2020, les départements où les décès dépassent d’au moins 10 % ceux de 2019, sont situés dans la moitié Est de la France métropolitaine, en incluant la région Île-de-France. Les seules exceptions sont l’Eure (+12 %) et le Loir-et-Cher (+11 %).
Sur le plan régional, les excédents de décès sur l’année sont les plus forts en Île-de-France (+19 %) et en Auvergne-Rhône-Alpes (+15 %). Viennent ensuite des régions géographiquement proches des deux premières, avec une surmortalité en 2020 également très élevée mais un peu moindre (entre +8 % et +13 %), le Grand Est, la Bourgogne-Franche-Comté, les Hauts-de-France, et Provence-Alpes-Côte d’Azur. Sept régions, plutôt situées dans l’Ouest de la France ont connu une surmortalité relativement faible, comprise entre +1 % et +6 %. L’évolution de la mortalité n’a pas été homogène au sein des DOM. À Mayotte, frappé par une épidémie de dengue début 2020, elle a augmenté très fortement dès le début de l’année. Sur l’ensemble de l’année, le nombre de décès s’est accru de 25 %. En Guadeloupe, le surcroît de décès est de 8 % par rapport à 2019, avec une très forte hausse en fin d’année (+24 %). Dans les autres départements ultramarins, le nombre de décès en 2020 est équivalent (Martinique, La Réunion) ou inférieur (Guyane) à 2019.
Dans la quasi-totalité des pays européens, les décès ont augmenté en 2020. Avec +9 %, la France se situe dans une position médiane. Parmi les voisins directs, seuls l’Allemagne et le Luxembourg ont enregistré de meilleurs résultats en termes de mortalité avec une augmentation respective de 5 % et 8 %. L’accroissement du nombre de décès a été supérieur ou égal à 14 % dans sept pays européens : l’Espagne, la Pologne, la Belgique, la Slovénie, la Bulgarie, la République tchèque et l’Italie.
Une contraction accidentelle de l’espérance de vie
En 2020, l’espérance de vie à la naissance est de 85,1 ans pour les femmes et de 79,1 ans pour les hommes. Les femmes perdent 0,5 an d’espérance de vie par rapport à 2019 et les hommes 0,6 an. Ces dernières années, les gains d’espérance de vie avaient ralenti pour les hommes comme pour les femmes. Entre 2010 et 2019, les femmes avaient gagné 1,0 an contre 1,7 an entre 2001 et 2010 quand les hommes avaient gagné 1,7 an après 2,6 ans. Cette évolution de l’espérance de vie entre les hommes et les femmes aboutit à une réduction l’écart qui est passé de 8,1 ans en 1994 à 6 ans en 2020.
Cercle de l’Épargne – données INSEE
La baisse de l’espérance de vie en 2020 est essentiellement due à la hausse des décès aux âges élevés. Pour les femmes, l’augmentation des décès après 70 ans explique 91 % de la baisse de l’espérance de vie, contre 85 % pour les hommes. L’évolution des décès de personnes de 80 ans ou plus explique à elle seule 63 % de la baisse de l’espérance de vie des femmes et 48 % de celle des hommes. La mortalité avant 40 ans a, en revanche, baissé en 2020 par rapport à 2019 et a donc contribué à une hausse de l’espérance de vie.
Cercle de l’Épargne – données INSEE
En 2020, du fait de la mortalité induit par l’épidémie, l’espérance de vie à 60 ans a été en forte baisse : -0,5 an pour les femmes, passant de 27,8 ans à 27,3 ans ; et -0,7 an pour les hommes, de 23,4 ans à 22,7 ans. L’espérance de vie à 80 ans a également diminué de 0,4 an pour les femmes et de 0,5 an pour les hommes. À la différence de la sévère épidémie de grippe de 2015, la diminution de l’espérance de vie a été plus importante pour les hommes que pour les femmes.
Plus d’un cinquième de la population a plus de 65 ans
Au 1ᵉʳ janvier 2021, plus d’une personne sur cinq (20,7 %) en France a 65 ans ou plus. Cette part augmente depuis plus de trente ans avec une accélération depuis le milieu des années 2020. La proportion de personnes âgées de plus de 65 ans augmente dans tous les pays de l’Union Européenne. Les plus de 65 ans représentent 20,6 % de la population de l’Union, contre 17,6 % en 2010. Leur part varie de 14,4 % en Irlande à 23,2 % en Italie.
Les jeunes de moins de 15 ans représentent 17,9 % de la population en France. La moyenne européenne en la matière est de 15,1 %. L’Irlande est le pays qui comprend le plus de jeunes (20,3 %). Cette part est inférieure à 14 % dans quatre pays (Allemagne, Italie, Malte, Portugal).
Les mariages, victimes de la crise sanitaire
En 2020, 155 000 mariages ont été célébrés, dont 150 000 entre personnes de sexe différent, soit 31 % de moins qu’en 2019. L’interdiction des célébrations au printemps durant le premier confinement puis leur autorisation avec un nombre limité d’invités depuis ont conduit à un grand nombre d’annulation ou de reports. Il n’y a eu presque aucun mariage en avril-mai, et nettement moins que les années précédentes en juin-juillet.
Industrie française, retour progressif à la normale
Au mois de janvier dernier, le chiffre d’affaires dans l’industrie a progressé de 2,8 % après un gain de 1,9 % en décembre. Après avoir enregistré une contraction de 30 % en mars/avril de l’année dernière, la réduction de cette chute sans précédent se poursuit. Sur un an, sur une base trimestrielle, le chiffre d’affaires de l’industrie manufacturière reste en retrait de 4,8 %. La baisse est particulièrement marquée dans les matériels de transport (-16,4 %), notamment dans les autres matériels de transport (qui comprennent l’aéronautique), et dans la cokéfaction et raffinage (-34,2 %). La baisse est moindre dans les industries agro-alimentaires (-1,7 %) et dans les biens d’équipement (-2,4 %). Par rapport à février 2020 (dernier mois avant le début du premier confinement), le chiffre d’affaires reste en retrait, dans l’industrie manufacturière (-2,9 %) comme dans l’ensemble de l’industrie (-1,6 %).
En janvier 2021, le chiffre d’affaires est en très forte hausse dans les matériels de transport (+16,0 % après +5,7 % en décembre) et dans la cokéfaction et raffinage (+8,4 % après +0,8 %). Il augmente de nouveau dans les biens d’équipement (+1,2 % après +0,5 %) et se stabilise dans les industries agro-alimentaires (+0,1 % après +0,9 %). Par rapport à février 2020, le chiffre d’affaires reste en fort retrait dans les matériels de transport (-8,6 %) ainsi que dans la cokéfaction et raffinage (-29,0 %). Il est en retrait plus modéré dans les industries agro-alimentaires (-1,2 %) et quasi stable dans les biens d’équipement (+0,1 %). Par rapport à février 2020, le chiffre d’affaires est en hausse dans les industries extractives, énergie, eau, gestion des déchets et dépollution (+4,5 %).