C’est déjà hier – Inflation – moral des ménages – immobilier – fonction publique territoriale
Une inflation encore sage en France en juin
En juin, l’indice des prix à la consommation (IPC) a augmenté, selon l’INSEE, de 0,1 % sur un mois, après +0,3 % en mai. Corrigés des variations saisonnières, les prix à la consommation sont en hausse de 0,2 %, comme en mai. L’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) croît de 0,2 % sur un mois, après +0,3 % le mois précédent. Sur un an, il augmente de 1,9 %, après +1,8 % en mai.
Sur un an, les prix à la consommation augmentent de 1,5 %, après +1,4 % en mai. L’inflation sous-jacente (hors prix des biens et services volatils et tarifs réglementés) a augmenté en juin, à +1,1 % sur un an.
Pour la zone euro, en juin, le taux d’inflation annuel de la zone euro s’est établi, selon Eurostat, à 1,9 %, contre 2,0 % en mai. Un an auparavant, il était de 0,3 %. Le taux d’inflation annuel de l’Union européenne s’est établi à 2,2 % en juin 2021, contre 2,3 % en mai. Un an auparavant, il était de 0,8 %.
Les taux annuels les plus faibles ont été observés au Portugal (-0,6 %), à Malte (0,2 %) et en Grèce (0,6 %). Les taux annuels les plus élevés ont quant à eux été enregistrés en Hongrie (5,3 %), en Pologne (4,1 %) et en Estonie (3,7 %). Par rapport à mai, l’inflation annuelle a baissé dans douze États membres, est restée stable dans quatre et a augmenté dans onze autres.
En juin les plus fortes contributions au taux d’inflation annuel de la zone euro proviennent de l’énergie (+1,16 point de pourcentage, pp), suivie des biens industriels hors énergie (+0,31 pp), des services (+0,28 pp) et de l’alimentation, alcool & tabac (+0,15 pp).
Après plus d’un an de crise sanitaire, les Français toujours pessimistes
Plus d’un an de crise sanitaire influe sur l’image qu’ont les Français de leur situation personnelle. L’appréciation de leur degré de vulnérabilité sociale et de leur vision de la société a fortement affectée fortement selon le baromètre 2021 du service des études et des statistiques du ministère de la Santé et des Solidarités (DREES). Après être restées relativement stables de 2004 à 2013, les proportions des personnes très préoccupées aussi bien par le chômage que par la pauvreté ont diminué nettement et de façon continue au cours des six années suivantes. Sans surprise, ce repli s’interrompt en 2020. Les familles monoparentales restent plus souvent très inquiètes au sujet de la pauvreté. La pauvreté et le chômage sont des sources de forte inquiétude pour les employés et les ouvriers, ou pour les personnes qui appartiennent aux 20 % les plus pauvres en termes de niveau de vie. 90 % des Français estiment que la pauvreté et l’exclusion se sont développées depuis cinq ans et 80 % estiment que les inégalités ont augmenté. Ce sentiment n’est pourtant pas confirmé par les statistiques de l’INSEE. Par ailleurs, 75 % des sondés considèrent la société plutôt injuste.
Les personnes interrogées estiment que les conséquences sociales de la crise devraient intervenir dans les prochains mois. Un très large majorité pense que les inégalités s’accroîtront fortement. 25 % des sondés se déclarent très pessimistes concernant l’avenir de leurs enfants ou des générations futures, contre 20 % en 2019.
25 % des Français jugent leur situation actuelle mauvaise, contre moins de 20 % en 2019. Lors de la crise financière de 2008, une dégradation de même nature avait été constatée. Entre 2019 et 2020, cette hausse est particulièrement marquée chez les jeunes adultes (18 à 29 ans) et chez les indépendants. Parmi ces derniers, la part des personnes jugeant leur situation mauvaise est passée de 16 % en 2019 à 40 % en 2020.
L’insatisfaction a doublé chez les cadres et les professions intermédiaires pour atteindre 15 % des personnes interrogées en 2020. La dégradation de la situation est beaucoup plus marquée chez les habitants des grandes agglomérations. 26 % des sondés résidant dans les agglomérations de plus de 100 000 habitants se déclarent insatisfaits contre 23 % dans le reste du pays.
Le sentiment de déclassement reste très important en France. La proportion de cadres et d’indépendants déclarant vivre moins bien que leurs parents progresse. Plus de 40 % des indépendants ont cette impression. Le sentiment de déclassement chez les jeunes de moins de 25 ans a augmenté de 14 points passant de 22 % en 2019 à 36 % en 2020. La proportion de jeunes estimant que leur situation est pire que celle de leurs parents au même âge est supérieure à celle jugeant que leur situation est meilleure. Si en 2019, ils étaient la classe d’âge où l’optimisme était le plus fort, 68 % se déclarant optimistes, ils ne sont plus que 51 % en 2020, un niveau comparable à celui des autres tranches d’âge. Les plus de 60 ans restant plus pessimistes que le reste de la population.
En 2019 comme en 2020, 20 % de la population française se considère comme pauvre, et une proportion comparable estime qu’elle risque de le devenir au cours des cinq prochaines années. L’année dernière, les jeunes actifs sont plus nombreux qu’en 2019 à se déclarer comme pauvres (26 % contre 20 %). Une majorité de Français estime que les jeunes doivent faire face à un risque croissant de pauvreté. 53 % des personnes interrogées pensent que les 18-29 ans font face à un risque de pauvreté plus important que la moyenne des Français, contre 43 % en 2019. 54 % des Français sont désormais favorables à la mise en place du RSA pour les jeunes dès 18 ans quand, en 2019, ils n’étaient que 47 %. 85 % des cadres, 72 % des professions intermédiaires s’estiment à l’abri du risque de pauvreté, une situation qui ne correspond, par exemple, qu’à 40 % des ouvriers. La part des personnes en activité qui estiment que leurs revenus diminueront dans les mois est passée, de 2019 à 2002, de 13 % à 24 %. De son côté, la crainte du chômage retrouve, en 2020, son niveau de 2017. 48 % des actifs occupés pensent qu’eux-mêmes ou que l’un de leurs proches risquent de se retrouver au chômage dans les mois à venir, contre 38 % en 2019. Sur ce sujet, 62 % des ouvriers sont inquiets, contre 34 % des cadres, un écart qui s’est nettement accentué en dix ans, passant de 16 points en 2010 à 28 points en 2020. Chez les jeunes de moins de 30 ans, la hausse est deux fois plus forte que chez les plus de 40 ans en activité. Sans surprise, les personnes en CDD ou en intérim sont les plus inquiètes.
L’analyse du Crédoc, fondée sur des entretiens individuels, tranche avec les enquêtes de l’INSEE qui soulignent que le climat économique et social s’améliore nettement depuis plusieurs mois. Le Crédoc confirme l’existence d’un mécontentement profond au sein de la population que chaque crise renforce. L’angoisse de la perte de revenus de l’emploi ainsi que le déclassement taraude une part croissante de Français.
Petite augmentation de la rémunération au sein de la fonction publique territoriale en 2019
Fin 2019, 1,9 million de salariés, y compris bénéficiaires de contrats aidés travaillaient en France dans les collectivités locales. Le volume de travail dans la fonction publique territoriale (FPT) s’élevait, selon INSEE à 1,7 million d’équivalents temps plein (EQTP), dont 79 % de fonctionnaires. Les non-fonctionnaires regroupent les contractuels, les bénéficiaires de contrats aidés et les salariés relevant d’autres statuts (collaborateurs de cabinet, etc.). 46 % des salariés travaillaient dans la filière technique, 23 % dans la filière administrative, 11 % dans les filières de la culture, de l’animation et du sport, 9 % dans la filière sociale, 5 % dans les filières médico-sociale et médico-technique et 4 % dans les filières de la police municipale et incendie et secours.
Corrigé de l’inflation (+1,1 % en 2019), le salaire net moyen a augmenté de 0,4 %, après une baisse de 0,9 % en 2018, pour atteindre un niveau légèrement supérieur, de 1,2 %, à celui de 2010. Le salaire brut moyen est de 2 456 euros par mois, en hausse de 0,5 % en euros constants en 2019. Il a augmenté presqu’autant que le salaire net moyen, l’effet de la hausse de 0,3 point du taux de cotisation retraite pour les fonctionnaires au titre de la réforme des retraites de 2010 étant globalement compensé par la nouvelle exonération de cotisations sociales salariales sur les heures supplémentaires.
En 2019, le salaire des fonctionnaires relevant de la fonction publique territoriale s’élevait à 2 071 euros nets en moyenne par mois, en hausse de 0,3 % en euros constants par rapport à 2018. Leur salaire brut moyen croît de 0,5 % en euros constants, à 2 548 euros par mois. Parmi les fonctionnaires de la fonction publique territoriale, 75 % appartenaient à un corps de catégorie C. En revanche, celle des fonctionnaires de catégorie A a augmenté de 2 points, à 12 %, tandis que celle des fonctionnaires de catégorie B baissait d’autant, pour atteindre 12 % également. Le salaire net moyen des fonctionnaires de catégorie C a augmenté de 0,4 % en euros constants, à 1 828 euros par mois en moyenne en 2019. Celui de la catégorie A a reculé fortement, de 7,4 %, à 3 202 euros, et celui de la catégorie B a progressé de 0,6 %, à 2 410 euros.
Les principaux employeurs de la FPT étaient les communes (53 % de l’emploi total en EQTP), les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre (14 %) et les départements (13 %). Le salaire net moyen s’élevait à 1 887 euros par mois dans les communes, à 2 072 euros dans les EPCI à fiscalité propre et à 2 206 euros dans les départements. Dans les régions, il était de 2 154 euros par mois. Il varie de 1 776 euros pour les agents des centres communaux d’action sociale (CCAS) et des caisses des écoles, dont un tiers n’étaient pas fonctionnaires, à 2 672 euros pour les salariés des services départementaux d’incendie et de secours (SDIS), en raison de primes spécifiques dont ils bénéficient. En 2019, le salaire net moyen a augmenté en euros constants dans les différents types de collectivités, à l’exception notamment des SDIS (- 0,8 %), en raison principalement de la plus forte différence qu’ailleurs entre le salaire moyen des entrants et celui des sortants.
En 2019, le salaire net en EQTP des femmes dans la FPT s’élevait en moyenne à 1 916 euros par mois, soit 8,9 % de moins que celui des hommes (2 103 euros). Moins important que dans les autres versants de la fonction publique, cet écart s’est réduit par rapport à 2018 (- 0,3 point). L’écart est moins marqué pour les agents de catégorie B (7,2 %) et C (10,2 %) que pour ceux de catégorie A (20,3 %). Les femmes ont plus souvent un travail à temps partiel ou des interruptions de carrière qui pèsent sur leurs trajectoires salariales. Elles occupent relativement moins souvent les postes les plus rémunérateurs.
Les transactions immobilières ont marqué le pas en 2020
En 2020, le nombre de transactions immobilières a diminué dans plusieurs pays de l’Union européenne par rapport à 2019 malgré une tendance continue à la hausse des prix des logements. La diminution du nombre de transactions est imputable aux confinements. Avec la fin des mesures restrictives, les ventes ont repris à un rythme soutenu.
Les plus fortes baisses du nombre de transactions en 2020 ont été enregistrées à Chypre (-23,3 %), en Slovénie (-17,5 %) et en Belgique (-17,4 %). Trois pays enregistrent une augmentation du nombre de transactions immobilières, la Finlande (+7,7 %), les Pays-Bas (+10,0 %) et le Danemark (+20,1 %). En France, la baisse a été nettement en-deçà deçà de la moyenne européenne (-6 %).