3 novembre 2018

C’était déjà hier du 3 novembre 2018

Inflation française stable en octobre

Comme en septembre, les prix à la consommation auraient, selon l’estimation provisoire réalisée en fin de mois par l’INSEE, progressé de 2,2 % sur un an en octobre 2018.  La stabilisation de l’inflation en octobre tiendrait à une baisse marquée des produits manufacturés et au ralentissement des prix des produits frais qui viendraient compenser une accélération des prix de l’énergie et des prix des services.

Sur un mois, les prix de l’énergie progressent plus vite en octobre qu’en septembre quand, dans le même temps, les prix des services baisseraient nettement moins que le mois précédent et ceux des produits manufacturés resteraient stables. Ainsi, les les prix à la consommation enregistrent en octobre une petite hausse de +0,1 % après −0,2 % en septembre.

Pour la zone euro, le taux d’inflation annuel a été estimé à 2,2% en octobre contre 2,1% en septembre selon une estimation rapide publiée par Eurostat. S’agissant des principales composantes de l’inflation de la zone euro, l’énergie arrive largement en tête avec une augmentation de 10,6 % en octobre comparé à 9,5 % en septembre, suivie de l’alimentation, alcool & tabac (2,2 %, comparé à 2,6 % en septembre, des services (1,5 %, comparé à 1,3 % en septembre) et des biens industriels non énergétiques (0,4 %, comparé à 0,3 % en septembre).

La hausse des prix de ces derniers mois touche particulièrement les ménages devant utiliser leur voiture et qui se chauffent au fioul. Ce sont donc les familles vivant en milieu rural ou en grandes banlieues qui subissent le plus fortement l’érosion de leur pouvoir d’achat.

Rebond mesuré de la croissance au troisième trimestre en France

Après deux premiers trimestres décevants, la croissance s’est légèrement accélérée au troisième trimestre en passant de 0,2 à 0,4 %. Cette amélioration est imputable à la consommation et aux échanges extérieurs. Compte tenu du retard accumulé sur le premier semestre, ce résultat est néanmoins décevant. Avec la fin des grèves dans le secteur des transports, les experts s’attendaient à un rattrapage plus important avec une croissance du PIB espérée à +0,5 %. La multiplication des incertitudes et une moindre confiance tant des consommateurs que des entreprises ont limité l’ampleur du rebond.

La France fait mieux que l’Europe

Ces derniers temps, la croissance française était inférieure à la moyenne européenne. Au troisième trimestre, ce fut l’inverse. En effet, le PIB corrigé des variations saisonnières a augmenté de 0,2 % dans la zone euro et de 0,3 % au sein de l’Union européenne au troisième trimestre par rapport au trimestre précédent, selon l’estimation rapide préliminaire publiée par Eurostat.

Au cours du deuxième trimestre 2018, le PIB avait progressé de 0,4 % dans la zone euro et de 0,5 % dans l’Union contre 0,2 % pour la France. En comparaison avec le même trimestre de l’année précédente, le PIB corrigé des variations saisonnières a enregistré une hausse de 1,7 % dans la zone euro et de 1,9 % dans l’Union au troisième trimestre 2018, après respectivement +2,2 % et +2,1 % au deuxième trimestre 2018.

La reprise de la consommation confirmée

Après avoir reculé de 0,1 % au deuxième trimestre, la consommation a enregistré une hausse de 0,5 % au troisième. La consommation en biens a progressé de 0,6 % faisant suite à une contraction de 0,4 % ; celle des services a connu une hausse de +0,3 % après +0,1 %. Cette évolution positive est imputable aux dépenses de l’énergie qui obéissent à des facteurs de prix et de conditions climatiques. Elles ne sont pas révélatrices du moral des consommateurs.

Après deux trimestres de recul, les dépenses alimentaires se sont stabilisées avec un gain de +0,1 %.

Dans les services, les dépenses de transport augmentent de 3,7 % mais cela est imputable à la fin des grèves qui avaient provoqué une contraction au deuxième trimestre de 2,9 %.

La consommation des ménages reste convalescente. Au mois de septembre, elle a fortement reculé (-1,7 %). Elle est handicapée par le ralentissement des créations d’emplois. La légère augmentation du chômage enregistrée au troisième trimestre ne peut jouer que défavorablement sur les dépenses des ménages. Par ailleurs, la question du pouvoir d’achat est devenue un sujet majeur au cours du troisième trimestre avec l’augmentation du prix des carburants. Son amélioration est attendue au quatrième trimestre qui sera marqué par la diminution des cotisations chômage et par la poursuite de la réduction de la taxe d’habitation pour 80 % des ménages.

L’investissement des entreprises reste dynamique

Au troisième trimestre 2018, les dépenses d’investissement totales (formation brute de capital fixe) ont augmenté de 0,8 %, soit au même rythme qu’au deuxième (+0,9 %). L’investissement des entreprises reste dynamique avec un gain de +1,4 % après +1,3 %. Les secteurs de l’informatique, les services d’information et l’automobile ont été à l’origine de ce bon résultat.

Atterrissage de l’investissement des ménages

L’investissement des ménages poursuit son mouvement de correction après la forte hausse de 2017. Il se contracte, en effet, de 0,2 % après 0,0 %, en lien avec le recul des mises en chantiers de logements depuis fin 2017.

Légère contribution positive du commerce extérieur

 

Au troisième trimestre, les exportations ont augmenté de 0,7 % contre +0,1 % au deuxième trimestre quand les importations n’ont progressé que de 0,3 % après +0,7 %. De ce fait, les échanges extérieurs contribuent positivement à la croissance : +0,1 point, après −0,2 point au deuxième trimestre. Au cours du premier semestre, le commerce extérieur avait pénalisé la croissance française. L’augmentation des livraisons d’avions a permis ce rétablissement sans pour autant réduire de manière significative le déficit commercial. Au mois d’août, le déficit cumulé sur les 12 derniers mois du commerce extérieur français a atteint 61,9 milliards d’euros contre 63,8 milliards pour l’année 2017.

L’objectif de croissance de 1,6 % en ligne de mire

Sauf contreperformance notable au dernier trimestre, la croissance française, sur l’année 2018, pourrait atteindre, sur l’année, le taux prévu par l’INSEE et la Banque de France, 1,6 % sauf contreperformance notable au dernier trimestre, soit 1,6 %. Elle pourrait en cas d’accélération se rapprocher de l’objectif du Gouvernement de 1,7 %. Le dernier trimestre bénéficiera de la baisse des charges sociales et de la baisse de la taxe d’habitation. Les pouvoirs publics espèrent également une diminution du taux d’épargne des ménages qui avait atteint 14,3 % du revenu disponible brut au deuxième trimestre. Parmi les facteurs pouvant entraver la croissance française figurent le ralentissement du commerce international, la hausse du prix du pétrole, la stagnation des créations d’emploi et l’absence de confiance des consommateurs et des investisseurs. Au regard des chiffres des trois premiers trimestres, l’année 2018 est sur le plan économique une année passable voire décevante. L’embellie de la fin de l’année 2017 n’a pas fait long feu en raison de la hausse du pétrole et d’une demande intérieure moins vive que prévu.

Les dépenses de rentrée ne sont plus ce qu’elles étaient

Le beau temps du mois de septembre n’a pas inspiré les consommateurs dont les dépenses ont reculé de 1,7 %, effaçant la hausse du mois d’août de 1,1 %.  Les ménages sont en mode économie. Ils ont réduit leurs dépenses en biens fabriqués (−2,5 %) et en produits énergétiques (−1,2 %). La hausse des prix de ces derniers et la clémence du climat ont pu inciter les ménages à reporter leurs achats en la matière. Par ailleurs, la consommation alimentaire a reculé de 0,9 % en juillet. Les dépenses en habillement-textile sont également en léger repli en septembre (−0,5 % après +0,1 %), du fait notamment de la baisse des ventes de chaussures.

Les ménages étalent de plus en plus leurs dépenses de rentrées qui commencent dès le mois d’août. Par ailleurs, les contraintes de pouvoir d’achat médiatisées cette année peuvent également expliquer cette rechute de la consommation.

Dépenses de consommation

Automobile, l’effet normes toujours présent

Les immatriculations de voitures neuves ont, en France, en octobre, reculé de 1,52 % pour les particuliers. Cette baisse prolonge celle du mois de septembre qui avait atteint près de 13 %. Ce mouvement de correction est lié à l’entrée en vigueur des nouvelles normes anti-pollution au 1er septembre. Les constructeurs avaient écoulé en masse les véhicules ne répondant plus aux normes en juillet et en août, mois durant lesquelles les immatriculations ont augmenté respectivement de 19 % et 40 %. Les achats réalisés durant l’été l’ont été en grande partie par anticipation, les ménages profitant des ristournes alors proposées. Par ailleurs, les constructeurs ont immatriculé de nombreuses voitures sans les vendre afin de ne pas avoir à acquitter les pénalités pour non-respect des normes. Ce stock de voitures non vendues qui coûtent cher aux constructeurs devrait se réduire dans les prochains mois, ce qui pèsera d’autant sur les immatriculations. Ce déstockage attendu devrait avoir une conséquence négative sur la croissance du dernier trimestre.

Le chômage européen, stable en septembre

Dans la zone euro, le taux de chômage corrigé des variations saisonnières s’est établi à 8,1 % en septembre, stable par rapport à août et en baisse par rapport au taux de 8,9 % de septembre 2017. Cela demeure le taux le plus faible enregistré dans la zone euro depuis novembre 2008. Dans l’Union européenne, le taux de chômage s’est établi à 6,7 % en septembre 2018, stable par rapport à août 2018 et en baisse par rapport au taux de 7,5 % de septembre 2017. Il s’agit du taux le plus faible enregistré dans l’Union depuis le début de la série mensuelle sur le chômage en janvier 2000. Les taux de chômage les plus faibles en septembre ont été enregistrés en République tchèque (2,3 %) ainsi qu’en Allemagne et en Pologne (3,4 % chacune). Les taux de chômage les plus élevés ont quant à eux été relevés en Grèce (19,0 % en juillet 2018) et en Espagne (14,9 %). Sur un an, le taux de chômage a baissé dans vingt-sept États membres et est resté stable en Estonie. Les baisses les plus marquées sur un an ont été observées à Chypre (de 10,2 % à 7,4 %), en Croatie (de 10,5 % à 8,2 %) et en Grèce (de 20,9 % à 19,0 % entre juillet 2017 et juillet 2018). En France, le taux de chômage était de 9,3 % en septembre stable par rapport à août et en baisse de 0,1 point sur un an. La France obtient le 4e plus mauvais résultat en matière d’emploi au sein de l’Union.

En septembre, le taux de chômage aux États-Unis s’est établi à 3,7 %, en baisse par rapport au taux de 3,9 % d’août 2018 et au taux de 4,2 % de septembre 2017.

 chômage eurostat

Source : Eurostat