Chômage, la France toujours dans le rouge !
Selon Eurostat, l’Office européen des statistiques, dans la zone euro, le taux de chômage corrigé des variations saisonnières s’est établi à 11,5% en juillet 2014, stable comparé à juin 2014. Il est en baisse par rapport au taux de 11,9% de juillet 2013. Dans l’Union européenne, le taux de chômage s’est établi à 10,2% en juillet 2014, également stable comparé à juin 2014, mais en baisse par rapport au taux de 10,9% de juillet 2013. La France est désormais au-dessus de la moyenne européenne avec un taux de 10,3 %.
Parmi les États membres, les taux de chômage les plus faibles ont été enregistrés en Allemagne et en Autriche, et les plus élevés en Grèce (27,2% en mai 2014) et en Espagne (24,5%). Sur un an, le taux de chômage a baissé dans vingt-deux États membres, a augmenté dans trois, et est resté stable dans les trois derniers. Les baisses les plus marquées ont été observées en Hongrie (de 10,4% à 8,1% entre juin 2013 et juin 2014), au Portugal (de 16,3% à 14,0%), en Croatie (de 18,1% à 16,2%), en Espagne (de 26,2% à 24,5%) et en Irlande (de 13,1% à 11,5%). Les seules hausses ont été observées en Finlande (de 8,1% à 8,7%), en Italie (de 12,1% à 12,6%) et au Luxembourg (de 5,9% à 6,3%). En juillet 2014, le taux de chômage aux États-Unis s’est établi à 6,2%, en hausse par rapport au taux de 6,1% enregistré en juin 2014, mais en baisse par rapport au 7,3% de juillet 2013.
Si sur un an, le chômage baisse en zone euro, la France est dans un cycle de hausse. Le nombre de demandeurs d’emploi s’est accru de plus de 500 000 depuis le mois de mai 2012. Au mois de juillet, pour le neuvième mois consécutif, le chômage a, en effet, poursuivi sa progression en se rapprochant de la barre des 3,5 millions de demandeurs d’emploi (catégorie A). Au mois de juillet, le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi en catégorie A a, ainsi, atteint 3 424 400 en France métropolitaine. La hausse est de 0,8 % en un mois et de 4,3 % en un an. Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits à Pôle emploi, toutes catégories confondues, s’élève à 5 083 800 en France métropolitaine à la fin du mois de juillet (5 386 600 en France y compris Dom). La progression est de 0,8 % (+40 600) au mois de juillet et de 5 % sur un an. Au total, c’est 17 % de la population qui est à la recherche d’un emploi, 10,2 % en ne retenant que la catégorie A. En rapprochant le nombre de demandeurs d’emploi, de la population salariée dans le secteur privé, le taux atteint 24 %.
Si, en 2013, la situation des jeunes de moins de 25 ans avait pu s’améliorer avec la montée en puissance des contrats aidés, ce n’est plus le cas actuellement. Le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A de moins de 25 ans a augmenté de 0,7 % en juillet. Néanmoins, sur un an, l’orientation est toujours à la baisse, -1,8 %. En revanche, les seniors paient très chers la crise avec une montée du nombre de demandeurs d’emploi de 11,6 % en un an et de 0,7 % en juillet. Les 25-49 ans ont enregistré une hausse de 0,8 % en juillet et de 3,4 % en un an.
La durée du chômage s’allonge de 3 jours au mois de juillet. En un an, la durée moyenne du chômage s’est accru de plus d’un mois (32 jours). Elle atteint, en moyenne, 529 jours. Près de 43 % des chômeurs sont inscrits à Pôle Emploi depuis plus d’un an. Pour les plus de 50 ans, la durée moyenne s’élève à 496 jours en progression de 39 jours en un an. La France duale se construit de jour en jour avec un éloignement croissant d’une part non négligeable de la population active du monde du travail.
La région corse est celle dont la progression du nombre de demandeurs d’emploi est la plus élevée, + 11 % contre une moyenne nationale de 4,5 %. Dans les mauvais résultats figurent la région Ile de France avec une progression de 6,3 % et Champagne Ardennes avec une hausse de 6,7 %.Parmi les plus faibles augmentations se trouvent la Picardie, la Haute Normandie, Nord-Pas-de-Calais et la Lorraine. Il s’agit de régions qui dans le passé ont été confrontées à de vastes mouvements de désindustrialisation. La Corse souffre de l’effondrement du secteur du bâtiment et d’une saison touristique moyenne au niveau de l’hôtellerie et de la restauration.
Compte tenu des prévisions de croissance et du climat des affaires en baisse comme l’INSEE vient de le révéler, aucune amélioration n’est à attendre dans les prochains mois. Les mesures d’exonération de charges sociales ne se feront ressentir qu’en 2015. Le Crédit d’Impôt Compétitivité pour l’Emploi n’a pas d’effet réel. Sa complexité et les versements différés par l’administration n’incitent as pour le moment les entreprises à embaucher.
L’absence de visibilité pèse sur les décisions des entreprises qui reportent leurs décisions d’investissement et donc les créations éventuelles de postes. Malgré d’importants départs à la retraite, plus de 600 000 cette année, il n’y a pas de possible inflexion du chômage pour les trois prochains mois