Coin des Graphiques – dettes – création d’entreprises – pauvreté – emplois vacants
Progression marquée de l’endettement global des agents économiques en France
L’endettement global des agents non financiers en France s’élevait au deuxième trimestre 2024 à 248 % du PIB. Parmi les grands pays de l’OCDE, la France est avec le Japon, le seul pays où les trois composantes de l’endettement (administrations publiques, sociétés non financières et ménages) augmentent sur dix ans. De 2014 à 2024, le niveau global d’endettement a diminué dans l’ensemble de la zone euro, en Allemagne, en Espagne, en Italie et au Royaume-Uni.
Cercle de l’Épargne – données Banque de France
Les entreprises françaises ont globalement remboursé les prêts garantis par l’État (PGE) contractés durant l’épidémie de Covid, expliquant la baisse de leur endettement entre 2021 et 2024.
La dette des entreprises françaises se maintient à un haut niveau depuis plusieurs années autour de 75 % du PIB. Le levier est stable sur moyenne période autour de 40 %. Le levier est calculé comme étant le rapport entre l’endettement et le total des actions et autres participations au passif. L’endettement pris en compte est non consolidé.
Cercle de l’Épargne – Banque de France
En 2022, le ratio dette/fonds propres des sociétés financières françaises était de 2,5. Cela signifie que pour chaque euro de fonds propres, les entreprises disposaient de 2,5 euros de dettes. Les entreprises allemandes affichent généralement un effet de levier plus modéré. En 2022, le ratio dette/fonds propres des sociétés financières en Allemagne était de 1,8, indiquant une structure financière plus équilibrée. Les entreprises italiennes, en revanche, présentent un ratio dette/fonds propres plus élevé. En 2022, ce ratio était de 3,0, reflétant une dépendance accrue à l’endettement. La moyenne des pays de l’OCDE pour le ratio dette/fonds propres des sociétés financières en 2022 était de 2,2, ce qui montre que, globalement, les entreprises des pays membres de l’OCDE ont une structure d’endettement modérée.
En 2001, la dette des ménages se situait autour de 40 % du PIB. À partir de 2008, elle s’est stabilisée légèrement avant d’augmenter à nouveau avec la baisse des taux d’intérêt. L’endettement des ménages a ainsi dépassé les 60 % du PIB en 2022, avant de diminuer légèrement sous l’effet du relèvement des taux directeurs par la Banque centrale européenne.
Parallèlement, le poids du patrimoine financier des ménages est passé de 150 % du PIB en 2001 à près de 200 % du PIB en 2020. Avec la diminution des prix des logements, une légère baisse de la valeur du patrimoine a été constatée après 2022.
Les performances des marchés financiers (valeurs boursières et autres placements) ont contribué à la progression du patrimoine financier des ménages, qui a augmenté beaucoup plus rapidement que leur dette. Bien que la dette des ménages reste relativement maîtrisée, sa hausse continue pourrait poser des défis en cas de remontée des taux d’intérêt ou de dégradation des conditions économiques.
Cercle de l’Épargne – données INSEE
Léger recul du nombre d’emplois vacants en France
Au 3e trimestre 2024, le taux d’emplois vacants dans les entreprises du secteur privé (hors agriculture, intérim, particuliers employeurs et activités extraterritoriales) s’élevait à 2,5 %, selon la DARES, le service statistique du Ministère du Travail et de l’Emploi, Ce taux est en recul de 0,1 point par rapport au trimestre précédent et de 0,4 point sur un an. Il est globalement sur une tendance baissière depuis la fin 2022, en lien avec le ralentissement de la croissance.
Par rapport au 2e trimestre 2024, le taux d’emplois vacants a diminué de 0,2 point dans le tertiaire marchand et de 0,1 point dans l’industrie et le tertiaire non marchand. En revanche, il a augmenté de 0,1 point dans la construction. Sur un an, le taux d’emplois vacants a baissé dans tous les grands secteurs. Cette baisse est plus marquée dans la construction et l’industrie (respectivement -0,7 et -0,5 point) que dans le tertiaire marchand (-0,4 point) et le tertiaire non marchand (-0,3 point).
Au total, 505 000 emplois étaient vacants au 3e trimestre 2024 dans les entreprises du secteur privé (hors agriculture, intérim, particuliers employeurs et activités extraterritoriales), soit une baisse de 6 % par rapport au trimestre précédent. Le nombre d’emplois vacants s’est replié dans le tertiaire marchand (-8 %), dans le tertiaire non marchand (-4 %) et dans l’industrie (-3 %), mais il a augmenté dans la construction (+2 %). Le nombre d’emplois vacants demeure néanmoins nettement plus élevé qu’avant la crise sanitaire (+19 % par rapport au 4e trimestre 2019).
Au 3e trimestre 2024, 47 % des emplois déclarés vacants correspondaient à des emplois inoccupés, 29 % à des emplois nouvellement créés, et 24 % à des emplois encore occupés mais sur le point de se libérer.
Cercle de l’Épargne – données DARES
Progression de la création d’entreprises en octobre en France
Selon l’INSEE, en données brutes, le nombre total d’entreprises créées au cours des douze derniers mois (de novembre 2023 à octobre 2024) a augmenté de 5,8 %. Les créations d’entreprises sous le régime de micro-entrepreneur ont connu une hausse de 7,7 %, tandis que celles des sociétés ont enregistré une progression de 3,8 %. En revanche, les créations d’entreprises individuelles classiques ont diminué de 1,0 %.
En octobre, le nombre total de créations d’entreprises, tous types d’entreprises confondus, a augmenté de 1,5 % après quatre mois consécutifs de baisse, en données corrigées des variations saisonnières et des effets des jours ouvrables. Cette hausse s’explique par le rebond des créations d’entreprises classiques (+1,8 % après -4,3 %) et par celui des immatriculations de micro-entrepreneurs (+1,3 % après -4,8 %).
En octobre, les créations d’entreprises ont augmenté dans une majorité de secteurs. Le commerce et la réparation d’automobiles et de motocycles ont enregistré une progression de 5,5 % après une baisse de 3,9 % en septembre. Ce dynamisme concerne également les transports et l’entreposage (+3,6 % après -1,1 %) ainsi que le soutien aux entreprises (+1,6 % après -6,1 %). Les créations sont quasi stables dans la construction après une forte baisse en septembre (+0,7 % après -14,3 %). En revanche, elles continuent de se contracter très nettement dans l’industrie (-7,3 % après -2,4 %) et, plus modérément, dans les services aux ménages (-0,7 % après -5,2 %) ainsi que dans l’hébergement et la restauration (-1,5 % après -5,2 %).
En données brutes, le nombre cumulé d’entreprises créées d’août 2024 à octobre 2024 a baissé par rapport à la même période de 2023 (-3,1 %). Cette diminution est due à la forte baisse des créations d’entreprises individuelles classiques (-17,3 %) et, dans une moindre mesure, à celle des créations de sociétés (-1,6 %) et d’entreprises individuelles sous le régime de micro-entrepreneur (-1,4 %).
Sur cette période, le secteur qui contribue le plus à cette baisse est celui du soutien aux entreprises. Au sein de ce secteur, les créations diminuent particulièrement dans les « conseils pour les affaires et autres conseils de gestion ». Par ailleurs, le secteur de la construction, affecté par les problèmes rencontrés par la filière, enregistre également un recul des créations d’entreprises. En revanche, le secteur du transport et de l’entreposage reste porteur pour la création d’entreprises (+5 200 créations par rapport à la même période un an auparavant).
Cercle de l’Épargne – données INSEE
Taux de pauvreté stable en France
En 2022, selon l’INSEE, 9,1 millions de personnes vivaient au-dessous du seuil de pauvreté monétaire, fixé à 1 216 euros par mois pour une personne seule. Le taux de pauvreté est ainsi resté quasi stable en 2022, à 14,4 % (contre 14,5 % en 2021). L’intensité de la pauvreté, mesurée par l’écart entre le niveau de vie médian des personnes pauvres et le seuil de pauvreté, s’est réduite en 2022.
En 2022, le niveau de vie annuel médian des personnes vivant dans un logement ordinaire en France métropolitaine s’élevait à 24 330 euros, soit une quasi-stabilité par rapport à 2021 (-0,1 %). Les niveaux de vie des ménages les plus modestes et les plus aisés ont peu évolué en 2022. Les indicateurs d’inégalités sont ainsi restés proches de ceux de 2021, à un niveau se situant parmi les plus élevés observés depuis 1996.
L’année 2022 a été marquée par une forte hausse de l’inflation. Plusieurs dispositifs visant à protéger le pouvoir d’achat des ménages ont été instaurés par les pouvoirs publics. Le dynamisme du marché du travail a permis un recul du chômage, une augmentation des revenus et une baisse du taux de pauvreté. En revanche, l’arrêt du versement des dernières aides mises en place pour compenser les interruptions d’activité durant la crise sanitaire, ainsi que la fin de la montée en charge des réformes des allocations logement, ont pesé sur les niveaux de vie.