16 mai 2025

Coin des tendances – Arabie Saoudite – Allemagne

Arabie saoudite : entre révolutions sociétale et économique

Il y a vingt ans, la ville de Buraïdah, en Arabie saoudite, symbolisait les blocages d’alors de ce pays. La police religieuse y imposait un ordre strict : fermeture obligatoire des commerces aux heures de prière, interdiction pour les femmes de sortir sans tuteur masculin, séparation rigoureuse entre les sexes. Cinémas et concerts étaient bannis, et la plupart des restaurants interdits aux femmes. En 2005, une cellule djihadiste locale affrontait les forces de sécurité pendant près de deux jours. L’extrémisme religieux prospérait dans un contexte de faibles cours du pétrole, qui réduisaient les recettes publiques. En 2025, cette ville est méconnaissable. Femmes et hommes y déambulent librement, les couples s’attablent ensemble au restaurant, un cinéma projette aussi bien des films saoudiens que hollywoodiens, et une auto-école pour femmes a ouvert en périphérie. La police religieuse a disparu. Pourtant, cette évolution sociétale n’a pas débouché sur une diversification économique. À l’exception des emplois créés dans les services (cinéma, auto-école), la fonction publique reste la principale source d’activité. L’agriculture de dattes, reposant sur une main-d’œuvre étrangère, constitue le seul autre secteur notable.

Le prince héritier Mohammed ben Salmane (MBS) s’est engagé depuis près d’une décennie dans une transformation de son pays, en allégeant les carcans sociaux et en réduisant la dépendance au pétrole. Sur le premier volet, les progrès sont spectaculaires ; sur le second, nettement moins convaincants. Or, les facteurs ayant fragilisé l’ancien modèle — volatilité pétrolière, déficits publics récurrents, chômage des jeunes — demeurent. Le pouvoir est attendu sur la préparation de l’après-pétrole. De grands projets ont été lancés : ville linéaire futuriste, station de ski en plein désert, cinquante hôtels de luxe sur la mer Rouge, le plus grand bâtiment du monde à Riyad. Plus de 600 chantiers ont été initiés dans le cadre du programme « Vision 2030 ».

Une révolution sociétale réussie

Sur le plan sociétal, la mutation est rapide. Depuis 2018, les femmes circulent et travaillent librement, peuvent créer leur entreprise, et leur discrimination professionnelle est illégale. Leur taux de participation à l’emploi est passé de 20 % à 36 %, avec une progression marquée chez les diplômées du secondaire. Le nombre de couples disposant de deux revenus augmente, améliorant les niveaux de vie. Ces mutations sont intervenues au moment où une majorité d’hommes se montraient favorables à l’émancipation des femmes, sans pouvoir s’exprimer du fait de la présence de la police religieuse. La marginalisation de cette dernière a levé ce tabou. Certaines femmes expatriées ont même choisi de revenir.

Une diversification économique difficile

L’économie reste dominée par le pétrole, qui constitue toujours l’essentiel des recettes publiques et des exportations. Sa part dans le PIB a certes reculé de 36 % en 2016 à 26 % en 2023, mais la dépendance reste forte. À l’exception du BTP et des services (distribution, hôtellerie), les autres secteurs peinent à décoller. Après des décennies d’exploitation de la rente pétrolière, la transformation productive s’annonce difficile. Le pays dispose pourtant d’atouts, notamment miniers : bauxite, or, exploités par Ma’aden (filiale du fonds souverain PIF). Il a lancé des projets de centrales solaires et d’usines d’hydrogène avec la Chine. Des usines d’armement, de microprocesseurs ou d’automobiles sont en construction, mais les compétences, infrastructures et savoir-faire font encore défaut.

L’Arabie saoudite ambitionne de devenir un haut lieu des loisirs et du tourisme. La part des dépenses des ménages dédiée à la culture, aux loisirs et à la restauration est passée de 12 % en 2017 à près de 20 % en 2024. Le tourisme domestique a bondi, passant de 60 à plus de 100 millions de nuitées entre 2016 et 2023, porté notamment par des plateformes comme Gathern (équivalent local d’Airbnb). Le tourisme international, en revanche, peine à décoller malgré des milliards investis dans des complexes hôteliers. L’Arabie saoudite n’a pas réussi à supplanter Dubaï. Pour attirer des touristes internationaux, le gouvernement saoudien mise sur le « soft power » du sport pour redorer son image internationale, à travers des événements comme la Formule 1 ou les Jeux olympiques d’hiver. Le championnat de football attire désormais des stars européennes comme Ronaldo.

Pour moderniser son économie, l’Arabie saoudite peut compter sur le  soutien politique de Donald Trump. « Plusieurs sources indiquent que les fils de Donald Trump ont noué des relations d’affaires avec des entités saoudiennes. Malgré sa défaite de 2020, les liens politiques et économiques entre l’ancien président et Riyad seraient restés étroits. .  Certes, les droits de douane sur les importations saoudiennes aux États-Unis ont été relevés à 10 %, mais ils restent bien inférieurs à ceux appliqués à d’autres pays. Les industriels pétrochimiques du Royaume pourraient en tirer un avantage compétitif.

Des handicaps majeurs

Les investissements directs étrangers (IDE) en Arabie saoudite  stagnent, voire reculent. Les investisseurs restent méfiants : arrestation des oligarques en 2017, assassinat de Jamal Khashoggi, poids des réseaux politiques, retards de paiement. Pour atteindre les objectifs de Vision 2030, les IDE devraient pourtant doubler.

Le capital humain demeure un talon d’Achille. La moitié des hommes occupent un emploi public. Le niveau scolaire reste médiocre, y compris en comparaison avec les Émirats ou le Qatar, malgré des investissements massifs. L’enseignement religieux a longtemps freiné les apprentissages. La sécurité de l’emploi public dissuade l’initiative privée. Le gouvernement a pris conscience du problème : les heures d’enseignement religieux au collège ont été réduites de 60 %.

L’État continue d’intervenir lourdement dans l’économie. Le secteur privé fait face à une bureaucratie tatillonne. MBS superviserait personnellement le design de certains modèles automobiles. Les décisions économiques se concentrent sur des projets symboliques à faible rentabilité. Les giga-projets, prévus à près de 900 milliards de dollars, accaparent le capital, les matériaux et la main-d’œuvre, au détriment d’initiatives plus structurantes. Les projets miniers sont ralentis par des pénuries d’équipements. Le fonds souverain concurrence les investisseurs privés : ses dépenses passeront de 40 à 70 milliards de dollars en 2025, soit près de 7 % du PIB. En finançant des projets non rentables, il gonfle artificiellement les valorisations et affaiblit les rendements.

Des finances publiques sous tensions

Avec la baisse des revenus pétroliers, l’État s’endette davantage. En 2025, un cinquième des crédits bancaires est destiné au secteur public, contre moins de 10 % en 2015. Cette pression budgétaire alimente une hausse des taux d’intérêt. En 2023, pour équilibrer ses comptes, le Royaume avait besoin d’un baril à 96 dollars ; en 2025, il s’échange autour de 65 dollars. La dette publique est passée de 13 % du PIB en 2016 à 30 % en 2024, et continue de croître. L’Arabie saoudite est devenue le premier émetteur obligataire des pays émergents, devant la Chine. Le déficit budgétaire du premier trimestre 2025 représente déjà plus de la moitié du total annuel prévu. Le pays enregistre même un déficit courant — fait rare pour un exportateur de matières premières. Pour dégager des recettes, l’Arabie saoudite a cessé de jouer son rôle traditionnel de régulateur au sein de l’OPEP+, renonçant à limiter sa production pour compenser les écarts des autres membres. Face à l’aggravation des déséquilibres budgétaires, le gouvernement prépare un plan d’économies. Certains giga-projets sont discrètement réduits ou reportés. Les projets à rendement élevé, notamment touristiques, seraient toutefois préservés. Le projet de ville linéaire Neom pourrait être fortement revu à la baisse, ne couvrant que quelques kilomètres.

Un changement de cap nécessaire

De nombreux économistes saoudiens appellent à un changement plus profond : retrait de l’État de certains secteurs, accélération des privatisations, réforme de l’éducation, clarification des rôles entre public et privé. La transformation sociale du Royaume est saluée par la population, mais celle-ci réclame désormais une amélioration concrète de ses revenus.

L’Arabie saoudite a ouvert une nouvelle page de son histoire, rompant avec le rigorisme religieux et enclenchant un tournant sociétal inédit dans la péninsule. Mais derrière cette vitrine moderne et ces projets pharaoniques, l’économie demeure tributaire d’une rente en déclin, pilotée par un État omniprésent et peu enclin à déléguer. Vision 2030 promettait une métamorphose ; elle a, pour l’heure, accouché d’une transition déséquilibrée, où la transformation sociale a largement devancé celle du tissu productif. L’urgence n’est plus à l’image, mais à l’efficacité : sans capital humain qualifié, sans un secteur privé autonome, sans règles du jeu claires et fiables, le pari de l’après-pétrole risque de rester lettre morte.

Pétrole : le pari risqué de l’Arabie saoudite

Le 3 mai dernier, l’OPEP+, qui représente 40 % de l’offre mondiale de brut, a annoncé une augmentation de sa production de 411 000 barils par jour (bpj) à compter du mois de juin, soit trois fois plus que ce qu’anticipaient les analystes. Cette hausse équivaut à 0,4 % de la demande mondiale. Sans surprise, l’annonce a provoqué une baisse du cours du pétrole. Le baril est brièvement passé sous la barre des 60 dollars, frôlant ses plus bas niveaux depuis quatre ans.

L’OPEP+ a justifié cette décision par des « fondamentaux de marché sains ». Une explication que les analystes jugent peu crédible. Face aux tensions commerciales récentes, source de ralentissement de la croissance mondiale, l’Agence internationale de l’énergie (AIE) a abaissé de 400 000 bpj sa prévision de demande mondiale pour la fin 2025. Par ailleurs, plusieurs producteurs non membres de l’OPEP+, notamment les États-Unis, augmentent leur production. Avant même l’annonce du 3 mai, les prix du brut avaient déjà reculé de 25 % depuis la mi-janvier.

Depuis 2016, l’OPEP+ applique des quotas stricts pour soutenir les prix. La production du groupe avait ainsi été réduite de près de 6 millions de barils par jour. En décembre dernier, l’organisation avait annoncé une diminution progressive de ces restrictions, à raison de 122 000 bpj par mois à compter d’avril. Pourtant, le cartel a désormais décidé de relever sa production de 411 000 bpj, décision confirmée pour le mois de juin. Les pays membres peuvent supporter des volumes faibles si les prix sont élevés, ou des volumes élevés si les prix sont bas. En revanche, conjuguer prix bas et volumes faibles est économiquement intenable pour de nombreux pays confrontés à des besoins budgétaires élevés.

Le poids du cartel sur les prix mondiaux tend à diminuer. Une réduction d’un million de barils par jour ne provoque plus qu’une hausse de 4 dollars du baril, contre 10 dollars en 2023 et 20 en 2022. L’OPEP+ estime donc pouvoir accroître sa production sans déclencher un effondrement brutal des cours.

Au-delà des considérations économiques, l’Arabie saoudite, chef de file du groupe, cherche à sanctionner les membres qui ne respectent pas les quotas. L’Irak, le Kazakhstan et les Émirats arabes unis ont dépassé leurs plafonds depuis des mois. Ils ont certes promis des coupes compensatoires, mais Riyad semble avoir perdu patience. Dotée d’un fonds souverain puissant et d’un accès facilité aux marchés obligataires, l’Arabie saoudite estime pouvoir mieux encaisser un choc sur les prix que ses partenaires plus vulnérables. Elle entend punir les tricheurs pour reprendre ensuite la main sur le marché. Cette stratégie a déjà été utilisée, notamment en 1986 et en 2014.

Pour l’instant, la chute des prix reste limitée : les marchés anticipent une hausse saisonnière de la demande cet été. Mais de nouvelles hausses de production, ou même des signaux en ce sens, pourraient faire chuter les prix sous les 50 dollars le baril. Un tel scénario menacerait la rentabilité du pétrole de schiste américain, fragilisant ainsi un allié stratégique des Saoudiens. Il compromettrait également les équilibres budgétaires russes, rendant plus difficile le financement de l’effort de guerre pour un autre membre de l’OPEP+.

Les tricheurs plieront-ils face à l’Arabie saoudite ? Rien n’est moins sûr. Le 23 avril dernier, le ministre kazakh de l’Énergie, Erlan Akkenzhenov, a déclaré que son pays ferait primer ses intérêts nationaux sur ceux du cartel. Et même en cas de revirement politique, la production kazakhe reste largement entre les mains de compagnies pétrolières internationales, dans un contexte où l’État contrôle peu directement les volumes extraits. En somme, la partie de poker engagée par Riyad ne fait que commencer.

En relevant sa production dans un contexte de demande affaiblie, l’Arabie saoudite ne se contente pas de jouer avec les curseurs du marché : elle impose un rapport de force, à la fois économique et politique, au sein d’un cartel fracturé. Face aux tricheurs, Riyad renoue avec une vieille tactique – provoquer la douleur pour rappeler qui tient la manette. Mais cette stratégie, efficace hier, pourrait s’avérer risquée demain. Car le monde du pétrole a changé : l’influence de l’OPEP+ s’effrite, la transition énergétique s’accélère, et les marges de manœuvre budgétaires s’amenuisent. En 2025, le baril n’est plus seulement un levier de puissance, c’est aussi un test de résilience.

Un chancelier fort de ses fragilités ?

Friedrich Merz a commencé, le 6 mai dernier, son mandat de chancelier dans la douleur. Deux tours furent nécessaires, à la surprise générale, pour qu’il soit élu par le Bundestag. Lors du vote d’investiture, il lui a manqué six voix pour atteindre la majorité absolue. Au moins 18 des 328 députés de sa propre coalition – composée des conservateurs de la CDU et des sociaux-démocrates du SPD – se sont abstenus de le soutenir, en dépit de sa victoire aux élections de février, une première en Allemagne depuis 1949. Ce qui devait être une formalité parlementaire s’est transformé en chemin de croix. Cette défection marque un début chaotique pour un homme qui avait promis de mettre un terme au « désordre » imputé à la précédente coalition menée par le SPD. La formule « Ainsi Dieu me vienne en aide », prononcée par Friedrich Merz en levant la main droite au moment de son serment devant le Bundestag, prend toute sa valeur.

Dès son premier jour complet à la chancellerie, le nouveau chancelier allemand a voulu, avec des déplacements en France et en Pologne, afficher d’emblée sa volonté de resserrer les liens avec les partenaires-clés de l’Allemagne. Il entend redonner à son pays une voix forte dans les débats européens et internationaux. Il a d’ailleurs centralisé la politique étrangère à la chancellerie, confiant le ministère des Affaires étrangères à Johann Wadephul, un de ses proches.

Friedrich Merz est convaincu que la seule garantie d’une Europe libre, prospère et en paix passe par une union bien plus étroite qu’actuellement. Avant même son entrée en fonction, le nouveau chancelier a initié une réforme constitutionnelle pour accroître les investissements dans la défense et les infrastructures. L’initiative a été accueillie avec optimisme dans de nombreuses capitales européennes. Après des relations compliquées avec Olaf Scholz, le président Emmanuel Macron espère pouvoir relancer le couple franco-allemand. Il a demandé à son gouvernement d’analyser l’accord de coalition allemand pour identifier les pistes de coopération. Lors de leur rencontre à l’Élysée, le 7 mai dernier, les deux hommes ont affiché une réelle proximité, qui s’est également manifestée lors de leur voyage commun à Kiev. Des initiatives conjointes dans les domaines de la défense, de l’énergie et de l’innovation apparaissent à nouveau possibles.

Avec la Pologne, Friedrich Merz ambitionne de ranimer une relation dégradée sous le mandat d’Olaf Scholz. Il mise sur l’ancrage commun de la CDU et de la Plateforme civique – le parti du Premier ministre polonais Donald Tusk – au sein du Parti populaire européen, qu’il considère comme un levier essentiel dans l’architecture politique européenne. Avec le Royaume-Uni, il souhaite capitaliser sur la volonté du gouvernement travailliste d’un « reset » post-Brexit. Le chancelier propose la création d’un groupe de contact européen – Allemagne, France, Pologne, Royaume-Uni – pour soutenir l’Ukraine. Fidèle aux valeurs de la CDU, il a toutefois précisé à Paris l’attachement de l’Allemagne aux États-Unis. Il entend rapidement organiser une rencontre avec Donald Trump.

Des tensions avec ses alliés européens sont encore possibles. Le nouveau chancelier défend l’accord commercial UE-Mercosur, qu’il juge d’autant plus nécessaire que les États-Unis se ferment aux importations. Or, la France et la Pologne s’opposent à la ratification de cet accord. À Berlin, de plus en plus de voix s’élèvent sur le danger que représenterait l’endettement public français, ainsi que sur le risque de crise politique. À Varsovie, les promesses de Friedrich Merz de durcir les contrôles aux frontières, notamment pour freiner l’immigration irrégulière, sont mal perçues. Quelques heures avant son arrivée en Pologne, le ministre allemand de l’Intérieur, Alexander Dobrindt, annonçait un renforcement des dispositifs de surveillance. Le Premier ministre polonais, Donald Tusk, n’a pas dissimulé son mécontentement. Les différends sur le commerce ou les migrations ne sont pas nouveaux au sein de l’Union européenne. Ils font partie du quotidien.

Le nouveau chancelier allemand doit également relever plusieurs défis en politique intérieure. Il lui faut parvenir à l’adoption du budget pour 2025, retardée en raison de la crise politique. Il a pour mission de relancer une économie ayant connu deux années consécutives de recul de son PIB, au moment même où les États-Unis relèvent leurs tarifs douaniers. Face à ces défis, la coalition CDU/CSU/SPD apparaît fragile. Les tensions sur plusieurs sujets – immigration, fiscalité, salaire minimum – sont probables au vu des positions divergentes des partis membres. Le chancelier ne dispose, par ailleurs, que d’une faible majorité – à peine 12 sièges – avec des élus manifestement indisciplinés.

Le débat politique risque en outre d’être empoisonné par la possible interdiction du parti d’extrême droite Alternative für Deutschland (AfD), désormais officiellement classé comme mouvement d’extrême droite par les services de renseignement. Friedrich Merz y est plutôt opposé, mais plusieurs députés, y compris au sein de la CDU, y sont favorables. Le revers initial subi au Bundestag par le nouveau chancelier pourrait, en un sens, jouer un rôle salutaire. Il oblige la nouvelle équipe à chercher des consensus et à bien préparer en amont ses projets. Ce revers rappelle qu’en Europe, aucun gouvernement ne bénéficie d’un blanc-seing, celui de l’Allemagne pas plus que ceux de la France, de l’Espagne, du Portugal, des Pays-Bas ou de la Belgique. Les pouvoirs fragiles sont parfois à l’origine d’avancées, car ils se doivent d’être créatifs pour perdurer.