Conjoncture – consommation – croissance – inflation – emploi – chômage – conjoncture – Sécurité sociale – temps partiel
Confiance des ménages en mai : stable en France
En mai, la confiance des ménages est stable en France. À 90, l’indicateur de l’INSEE, qui la synthétise est inchangé et reste au-dessous de sa moyenne de longue période (100 entre janvier 1987 et décembre 2023).
Cercle de l’Épargne – données INSEE
En mai, le solde d’opinion des ménages relatif à leur situation financière future continue de diminuer et perd deux points, s’éloignant ainsi de sa moyenne de long terme. Celui relatif à leur situation financière passée continue d’augmenter et gagne un point mais demeure au-dessous de sa moyenne de longue période.
Les ménages toujours en mode épargne
La proportion de ménages estimant qu’il est opportun de faire des achats importants continue d’augmenter légèrement. La part des ménages estimant qu’il est opportun d’épargner augmente de nouveau. Le solde d’opinion correspondant gagne quatre points, après avoir gagné cinq points en avril. Il s’éloigne de sa moyenne de longue période. L’opinion des ménages sur leur capacité d’épargne future s’améliore légèrement. Le solde d’opinion correspondant gagne un point. Celui relatif à leur capacité d’épargne actuelle se dégrade et perd deux points. Ces deux soldes se situent au-dessus de leur moyenne de longue période.
Une amélioration perçue du niveau de vie
En mai, l’opinion des ménages sur le niveau de vie en France, passé et futur, s’améliore légèrement. Cette évolution est à mettre en parallèle avec celle concernant l’inflation. En mai, la part des ménages qui considèrent que les prix ont augmenté au cours des douze derniers mois continue, en effet, de reculer. Le solde d’opinion correspondant perd cinq points. Il reste néanmoins bien au-dessus de sa moyenne de longue période. En revanche, la part des ménages estimant que les prix vont accélérer au cours des douze prochains mois augmente légèrement : le solde associé gagne un point mais demeure bien au-dessous de sa moyenne de longue période.
Chômage, une crainte plus importante de détérioration
En mai, les craintes des ménages concernant l’évolution du chômage augmentent fortement après une légère baisse en avril. Le solde correspondant gagne cinq points mais demeure néanmoins au-dessous de sa moyenne de longue période.
La carte du temps partiel en France
En 2019, selon la DARES, le service statistique du Ministère du Travail, 18 % des personnes salariées exercent leurs activités professionnelles à temps partiel, soit 4,3 millions de personnes. 83 % d’entre elles sont des femmes. Seulement 10 % sont des cadres, quand 53 % sont des employés. Elles ont deux fois plus souvent un handicap reconnu ou en cours de reconnaissance que les personnes salariées à temps plein. La majorité des emplois à temps partiel sont concentrés dans quelques métiers. 15 des 87 familles professionnelles rassemblent à elles seules 67 % des personnes à temps partiel quand elles représentent 38 % de l’emploi salarié. Sont concernés les métiers liés aux services aux particuliers et aux collectivités, à la santé ou au commerce.
Pour les aides à domicile, les aides ménagères ou les employés de maison, l’emploi est majoritairement à temps partiel. Dans une moindre proportion, c’est également le cas pour les emplois de vendeurs. Ces postes sont dans une grande proportion occupées par des femmes. Selon la DARES, le temps partiel est avant tout subi. Deux tiers des salariés sont à temps partiel du fait de l’absence de possibilité de travailler davantage ou pour des motifs familiaux. 38 % des personnes salariées sont à temps partiel car l’emploi qu’elles occupent n’est proposé que sous cette forme. 62 % des personnes en emploi incomplet sont des employées, une part plus élevée que celle observée en moyenne sur l’ensemble des personnes à temps partiel (53 %). Les employées ont les rémunérations les plus faibles des salariés à temps partiel. Elles sont fréquemment confrontées aux horaires décalés et sont contraintes à la multi-activité (19 % de pluri-emploi, contre 15 % pour l’ensemble des personnes à temps partiel et 4 % pour celles à temps plein). Les mères de familles monoparentales sont davantage concernées par cette forme de temps partiel. La deuxième raison la plus fréquemment invoquée pour l’usage du temps partiel correspond aux motifs familiaux (« Enfant, famille »). 27 % des personnes salariées travaillant à temps partiel doivent s’occuper de leurs enfants ou d’une personne dépendante. Cette catégorie est presque exclusivement féminine (94 %). L’arrivée des enfants peut inciter des femmes à travailler à temps partiel sur une quotité de travail élevée, généralement à 80 %. Dans cette catégorie, il y a un peu plus de cadres et de professions intermédiaires. Un tiers de salariés à temps partiel le sont pour des raisons de santé, des contraintes financières ou d’autres raisons. Par ailleurs, 8 % des personnes à temps partiel le sont afin de poursuivre leurs études ou une formation. Par nature, les personnes qui travaillent à temps partiel durant leurs études sont plus diplômées que la moyenne.
La nature du travail à temps partiel en fonction de l’âge
Le cumul avec des études concerne jusqu’à 40 % des personnes à temps partiel de moins de 25 ans. Les motifs familiaux concernent essentiellement les personnes entre 30 et 45 ans, en lien avec l’arrivée des enfants. Après 45 ans, les autres motifs de recours au temps partiel (disposer de temps libre, etc.) prennent le relais. Les raisons de santé apparaissent à partir de 50 ans. À la retraite, l’emploi à temps partiel est une source de complément de revenus et permet de maintenir une occupation.
Conditions de travail : pas de réelles différences avec les salariés à temps complet
En moyenne, les conditions de travail des personnes salariées à temps partiel sont assez peu différentes de celles à temps plein. Selon l’enquête de la DARES dans le cadre d’un temps partiel, l’intensité du travail est moins forte, les rapports sociaux un peu moins dégradés, les contraintes physiques un peu moins importantes, les conflits de valeur moins présents et les horaires un peu moins contraints. À l’inverse, le manque d’autonomie est un peu plus fréquent, les exigences émotionnelles du travail un peu plus fortes et le sentiment d’insécurité plus marqué chez ces salariés. La pénibilité varie en fonction des emplois occupés et des motifs ayant justifié l’emploi à temps partiel. Les salariés qui travaillent à temps partiel pour compléter un revenu durant leur retraite présentent des conditions de travail globalement meilleures. Il en est de même pour ceux qui ont choisi le recours au temps partiel pour des raisons de santé. Ces derniers éprouvent moins d’insécurité que les autres salariés à temps partiel. Quand un salarié est à temps partiel pour des motifs familiaux, l’insécurité professionnelle est plus élevée.
Comptes de la sécurité sociale : la Cour des comptes tire le signal d’alarme
Dans son rapport sur la sécurité sociale pour 2024, la Cour des Comptes enjoint le gouvernement à prendre des mesures rapidement afin d’éviter une dérive financière, porteuse de risques importants pour les finances publiques du pays.
Le déficit des régimes obligatoires de base de la sécurité sociale et du fonds de solidarité vieillesse a, selon la Cour des Comptes, atteint 10,8 milliards d’euros en 2023, soit 0,7 % du PIB. Par rapport aux prévisions de la loi de financement 2023, le déficit est en aggravation de 3,7 milliards d’euros. Par ailleurs, la Cour souligne que le déficit aurait même atteint 12,3 milliards d’euros en l’absence de deux mesures techniques portant sur le calcul des provisions et n’ayant d’effet qu’en 2023. La branche maladie est responsable de la quasi-totalité du déficit (-11,1 milliards d’euros) et de l’aggravation par rapport à la prévision initiale. La réduction de 9,9 milliards d’euros du déficit par rapport à l’exercice 2022 est liée à la fin des mesures prises lors de la crise sanitaire (-11 milliards d’euros). Si une amélioration plus structurelle des comptes de la branche était espérée, elle n’est pas intervenue.
Le déficit de la branche vieillesse et du fonds de solidarité vieillesse s’est réduit de 1 milliard d’euros par rapport à 2022 pour atteindre 1,5 milliard d’euros. Cette évolution n’est pas le résultat de la réforme des retraites mais, en recettes, de la croissance de la masse salariale.
Les recettes de la sécurité sociale se sont élevées à 600 milliards d’euros, en hausse de 27,5 milliards d’euros par rapport à 2022. Elles dépassent de 5,1 milliards d’euros la prévision initiale du fait de la bonne tenue du marché de l’emploi. Leur rythme de progression s’est néanmoins ralenti en fin d’année, pour la première fois depuis trois ans. Les dépenses ont atteint 610,7 milliards d’euros, en augmentation de 19,1 milliards d’euros par rapport à 2022 et de 8,8 milliards d’euros par rapport à la prévision initiale. Pour l’assurance maladie, l’objectif national de dépenses (Ondam) voté (244,1 milliards d’euros) a été dépassé de 3,8 milliards d’euros. La hausse des dépenses des autres branches s’explique principalement par l’effet des revalorisations de prestations sociales.
La loi de financement de la sécurité sociale pour 2024 (LFSS 2024) prévoyait un déficit des régimes obligatoires de base de la sécurité sociale et du fonds de solidarité vieillesse de 10,5 milliards d’euros, similaire à celui de 2023. Son respect impliquerait un ralentissement de la progression des dépenses d’Ondam, avec un rythme de croissance de la dépense hors covid, qui devrait atteindre 3,2 % seulement contre 4,8 % en 2023. Le respect de cet objectif dépendra notamment de la réalisation de 3,5 milliards d’euros d’économies, hors maîtrise médicalisée. Pour la branche vieillesse et le fonds de solidarité vieillesse, il est attendu une aggravation du déficit de 3,5 milliards d’euros en 2024. Elle résulte du relèvement des pensions de retraite de 5,3 % au 1er janvier, avec un an de décalage par rapport à l’inflation constatée en 2023. Les excédents des branches accidents du travail – maladies professionnelles et famille devraient se réduire. Ceux de la première branche seraient dus à une réduction des cotisations au profit de la branche vieillesse quand, pour la deuxième, le recul des excédents tiendrait aux mesures nouvelles liées au plan accueil de la petite enfance. Légèrement négatif en 2023, Le solde de la branche autonomie, redeviendrait positif en 2024 grâce à un transfert de recettes de cotisation sociale généralisée par la Caisse d’amortissement de la dette sociale (Cades). La trajectoire de la LFSS 2024 montre une dégradation continue des comptes de la sécurité sociale, avec un déficit qui atteindrait 17,2 milliards d’euros en 2027, sans plus de perspective de stabilisation et encore moins de retour à l’équilibre.
Un déficit accru de la branche vieillesse
Le creusement de ce déficit serait provoqué par la branche vieillesse et le Fonds de solidarité vieillesse (FSV), qui passerait de 1,5 milliard d’euros en 2023 à 10,8 milliards d’euros en 2027. La réforme des retraites, adoptée le 14 avril 2023, ne se fera ressentir sur les comptes que progressivement. La situation financière de la caisse nationale de retraites des agents des collectivités locales (CNRACL) est amenée à se détériorer avec un déficit qui dépasserait 8 milliards d’euros en 2027. A cette date, il représenterait les trois quarts du déficit de la branche et du fonds de solidarité vieillesse. Le déficit de la branche maladie devrait, en parallèle, être ramené de 11,1 milliards d’euros en 2023 à 9 milliards d’euros de 2025 à 2027, sans perspective de retour à l’équilibre.
Une situation « insoutenable » des comptes de la sécurité sociale
La Cour des Comptes que cette trajectoire peu reluisante sera difficile à respecter en raison d’hypothèses macro-économiques jugées optimistes. Pour la Cour « un tel niveau de déficit est un point de bascule car le financement des déficits de la sécurité sociale n’est plus assuré à terme ». La dette sociale qui doit désormais prendre en compte les déficits cumulés de la Caisse nationale de retraites des agents des collectivités locales (CNRACL) recommencera à croître dans les prochaines années pour dépasser 163 milliards d’euros en 2027, ce qui empêchera la bascule des cotisations et des contributions qui alimentent la Caisse d’amortissement de la dette sociale au profit de la dépendance et des retraites. Cette dette sociale est de plus en plus supportée par l’Acoss au titre des déficits cumulés du régime général (42 milliards d’euros en 2027) et des avances versées à la CNRACL (28 milliards d’euros en 2027). Or l’Acoss ne peut pas, légalement, emprunter à plus d’un an, ce qui placerait la sécurité sociale en situation de grande fragilité financière. La Cour estime qu’il sera nécessaire de prolonger, par une loi organique, la durée de vie de la Cades au-delà de 2033 et que celle-ci devra reprendre les déficits postérieurs à 2023 portés par l’Acoss.
Des mesures d’économies
Considérant qu’un point de bascule a été franchi pour les comptes sociaux, la Cour des Comptes demande la mise en œuvre de réformes et propose plusieurs pistes. Si elle n’avance pas l’idée d’une hausse des prélèvements obligatoires, elle souhaite une éventuelle remise en cause de certaines exemptions de cotisations sociales concernant les compléments de salaires comme les titres-restaurants, les primes, les heures supplémentaires, etc. Ces exemptions réduisent de plus de 18 milliards d’euros les recettes de la sécurité sociale. La Cour réclame l’adoption de mesures visant à limiter le coût des arrêts de travail, plus de 12 milliards d’euros en 2023. Le gouvernement pourrait, par exemple, réduire la durée maximale d’indemnisation de trois à deux ans – à condition de mieux prendre en charge les pathologies chroniques. La Cour propose également une augmentation de 3 à 4 des jours du délai de carence voire une suppression de l’indemnisation par l’Assurance Maladie des arrêts de travail de moins de huit jours. La Cour évoque également l’idée de créer un jour de carence d’ordre public, qui ne ferait pas l’objet d’indemnisation, ni par les entreprises ni par l’Assurance Maladie. Celui-ci pourrait être assorti d’une baisse du niveau de couverture de l’Assurance Maladie (de 50 % à 45 % du salaire brut). Ces pistes pourraient être intégrées dans le plan de réduction de 20 milliards d’euros d’économies supplémentaires pour 2025 prévu par le gouvernement.
Chômage étale en Europe
En avril, selon Eurostat, le taux de chômage corrigé des variations saisonnières de la zone euro était, de 6,4 %, en baisse par rapport au taux de 6,5 % enregistré en mars 2024 et en avril 2023. Le taux de chômage de l’Union européenne était de 6,0 % en avril 2024, stable par rapport aux taux enregistrés en mars 2024 et avril 2023. La République tchèque est toujours le pays européen connaissant le plus faible taux de chômage quand l’Espagne demeure celui où il est le plus élevé. La France se situe toujours au-dessus de la moyenne européenne.
Eurostat estime qu’en avril 13,149 millions de personnes étaient au chômage dans l’Union, dont 10,998 millions dans la zone euro. Par rapport à mars 2024, le chômage a diminué de 103 000 personnes dans l’Union et de 100 000 dans la zone euro. Par rapport à avril 2023, le chômage a augmenté de 95 000 dans l’Union et a diminué de 101 000 dans la zone euro.
Cercle de l’Épargne – données Eurostat
Stabilisation de l’inflation en mai en France
Sur un an, selon l’estimation provisoire réalisée en fin de mois par l’INSEE, les prix à la consommation augmenteraient de 2,2 % en mai, comme en avril. Cette stabilité de l’inflation s’expliquerait par un ralentissement sur un an des prix des services et du tabac, compensé par une forte accélération des prix de l’énergie. Si les prix de l’énergie baissent entre avril et mai 2024, ils avaient baissé plus fortement entre avril et mai 2023. Sur un an les prix des produits manufacturés et de l’alimentation évolueraient à un niveau proche du mois précédent.
Sur un mois, les prix à la consommation seraient stables en mai, contre une hausse de 0,5 % en avril. Cette stabilité des prix serait due à une forte baisse des prix de l’énergie, notamment des produits pétroliers, compensée par les hausses des prix de l’alimentation et, dans une moindre mesure, des produits manufacturés. Les prix des services et du tabac seraient stables sur un mois.
Sur un an, l’indice des prix à la consommation harmonisé augmenterait de 2,7 % en mai 2024, après 2,4 % en avril. Sur un mois, il décélérerait (+0,2 % après +0,6 % le mois précédent). La différence d’évolution entre l’IPCH et l’IPC s’expliquerait par la baisse des remboursements dans le secteur de la santé et par l’évolution sur un an des prix de l’énergie dont le poids est plus important dans l’IPCH.
Cercle de l’Épargne – données INSEE
Poursuite de la décrue de l’inflation en zone euro
Selon Eurostat, le taux d’inflation annuel de la zone euro est estimé à 2,6 % en mai, contre 2,4 % en avril.
S’agissant des principales composantes de l’inflation de la zone euro, les services devraient connaître le taux annuel le plus élevé en mai (4,1 %, comparé à 3,7 % en avril), suivis de l’alimentation, alcool & tabac (2,6 %, comparé à 2,8 % en avril), des biens industriels hors énergie (0,8 %, comparé à 0,9 % en avril) et de l’énergie (0,3 %, comparé à -0,6 % en avril).
Cercle de l’Épargne – données Eurostat
Baisse de la consommation en avril en France
En avril, les dépenses de consommation des ménages en biens se replient sur un mois (-0,8 % en volume après +0,5 % en mars).
Cette baisse s’explique par le recul de la consommation alimentaire (-2,7 % après +0,8 % en mars). La consommation d’énergie augmente modérément (+1,3 % après -0,5 %) tandis que les achats de biens fabriqués sont quasi stables (-0,1 % après +0,7 %).
Cercle de l’Épargne – données INSEE
L’emploi salarié augmente de 0,3 % en France au premier trimestre
Au premier trimestre, l’emploi salarié augmente de 0,3 % (soit +75 100 emplois) après une stabilité au quatrième trimestre 2023 (+8 900 emplois). Il se situe 0,7 % au-dessus de son niveau d’un an auparavant (soit +185 700 emplois) et dépasse de 5,2 % son niveau d’avant la crise sanitaire, fin 2019, soit près de 1,4 million d’emplois supplémentaires.
L’emploi salarié privé augmente de 0,3 % au premier trimestre 2024 (soit +61 100 emplois) après une quasi-stabilité au quatrième trimestre 2023 (-15 500 emplois). Il se situe ainsi 6,2 % au-dessus de son niveau de fin 2019 (soit +1,2 million d’emplois). L’emploi salarié dans le public augmente aussi mais ralentit par rapport au trimestre précédent : +0,2 % (soit +14 000 emplois) après +0,4 % (soit +24 400 emplois). Ces augmentations portent à +1,1 % la hausse sur un an (soit 62 500 emplois) et l’emploi public dépasse de 2,1 % son niveau d’avant-crise (soit +123 100 emplois).*
Cercle de l’Épargne – données INSEE