31 janvier 2025

Conjoncture – croissance – emploi – inflation – Espagne – Etats-Unis – immobilier –

France : panne de croissance au dernier trimestre

Le PIB de la France a, selon les premières données de l’INSEE, reculé de 0,1 % au dernier trimestre 2024. La croissance sur l’ensemble de l’année dernière a atteint 1,1 %. Après un bon troisième trimestre porté par les Jeux Olympiques et Paralympiques (JOP), l’INSEE s’attendait à un ralentissement en fin d’année. Il a été un peu plus fort que prévu malgré le rebond de la consommation au mois de décembre.

Première contraction trimestrielle du PIB depuis le 1er trimestre 2023

Le produit intérieur brut (PIB) en volume a donc diminué de 0,1 % au quatrième trimestre 2024 après avoir progressé de 0,4 % au troisième trimestre, en partie par contrecoup des JOP de Paris. La France a bénéficié d’un effet Jeux qui a permis d’échapper à la stagnation qui frappe plusieurs pays européens dont l’Allemagne.

Cercle de l’Épargne – données INSEE

Le repli de la croissance est imputable à la moindre progression de la demande intérieure avec un ralentissement de la consommation des ménages ainsi qu’à la contribution négative du commerce extérieur et de la variation des stocks.

Sur l’ensemble de l’année 2024, le PIB a progressé de 1,1 % (après +1,1 % en 2023 et +2,6 % en 2022). La demande intérieure finale (hors stock) ralentit un peu (contribution de +0,7 point après +0,9 point), pénalisée par le recul de l’investissement (contribution de -0,3 point après +0,2 point en 2023). Le commerce extérieur contribue de nouveau positivement à la croissance du PIB (+0,9 point après +0,6 point).

Cercle de l’Épargne – données INSEE

Une production atone en fin d’année

La production totale (biens et services) n’a progressé que de 0,1 % au quatrième trimestre après +0,5 % au trimestre précédent. Avec la fin des JOP, la production de services marchands est, au dernier trimestre, moins dynamique avec une hausse de 0,1 % après +0,7 % au trimestre précédent. Elle se recule dans les services aux ménages de 2,5 % après +3,3 %. La croissance des services aux entreprises se modère (+0,4 % après +0,9 %).

Le secteur de la construction continue sa décroissance avec un recul de 0,9 % de sa production. Par ailleurs, la baisse de la production s’accentue dans la construction (-0,9 % après -0,2 %).

La production dans l’industrie manufacturière renoue avec la hausse avec un gain au quatrième trimestre de 0,2 % faisant suite à une contraction de 0,3 % au troisième trimestre. L’INSEE souligne que cette légère amélioration est imputable en partie par la progression de la production dans les industries agro-alimentaires, et par la hausse dans les raffineries.

Sur l’ensemble de l’année 2024, la production a augmenté de 1,4 % après +1,7 % en 2023. Ce recul est lié à la baisse de la production dans les biens manufacturés (-0,6 % après +1,1 %), en particulier en matériels de transport. La production de services dans son ensemble a connu une bonne année 2024 avec une croissance similaire à l’année précédente (+2,0 % après +2,0 %).

Moindre dynamisme de la consommation des ménages au quatrième trimestre

La consommation des ménages a augmenté de 0,4 % au quatrième trimestre 2024, contre +0,6 % au troisième. Cette moindre croissance s’explique par le recul de ls services aux ménages (-5,7 % après +7,2 %) avec la fin des Jeux. Le troisième trimestre avait été dopé par l’enregistrement de la billetterie. La consommation des ménages en services de transports a, en revanche, augmenté (+1,0 % après -0,4 %), ainsi que celle en hébergement-restauration (+0,7 %).

Les achats de biens ont enregistré une augmentation de 0,4 % au quatrième trimestre comme au troisième. La consommation en matériels de transport est en forte hausse (+3,3 % après -1,9 %) notamment en automobiles. La consommation alimentaire augmente de nouveau (+0,5 % après +0,4 %).

En 2024, la consommation des ménages a connu une hausse identique à celle de 2023 (+0,9 %). L’année a été marquée par le ralentissement de la croissance de la consommation des ménages en services (+2,0 % après +3,1 %) et par la persistance de la baisse de consommation en biens (-0,2 % après -1,6 %). La consommation alimentaire de nouveau baissé (-1,7 % après -3,5 %). En revanche, la consommation des biens d’équipement a connu un rebond (+3,6 % après -2,1 %).

Stabilisation de l’investissement en fin d’année

La formation brute de capital fixe (FBCF) globale qui correspond à l’investissement de tous les acteurs économiques totale a légèrement baissé, au quatrième trimestre 2024, de 0,1 % après -0,3 % au troisième. La FBCF en produits manufacturés est en hausse de +0,2 % après -2,5 % et celle en services marchands reste dynamique (+1,1 % après +0,9 %). Sans surprise, l’investissement en construction se contracte à nouveau (-1,2 % après -0,2 %).

Pour 2024, l’investissement a fortement pesé sur la croissance en reculant de 1,5 % après avoir connu une hausse de 0,7 % en 2023. L’investissement en construction et celui en produits manufacturiers sont responsables de ce recul avec une baisse respective de 2,5 % et 4,5 %. À l’inverse, l’investissement en information-communication demeure important (+5,0 % après +8,4 %).

Le commerce extérieur plombé par le recul des exportations en fin d’année

La contribution du commerce extérieur à la croissance du PIB demeure, selon l’INSEE négative au quatrième trimestre 2024 (-0,2 point, après -0,1 point au trimestre précédent). Ce mauvais résultat est à nouveau imputable aux exportations qui ont diminué de 0,2 % au quatrième trimestre (-0,2 % après -0,8 %). Cette baisse est principalement due aux exportations en services (-2,0 % après +1,6 %), notamment en information-communication (-8,0 % après +9,9 %. Ce net recul s’explique par le contrecoup des Jeux, les ventes des droits de diffusion audiovisuelle ayant été comptabilisées aux troisième trimestre. En revanche, les exportations en produits manufacturés ont connu une hausse de 1,0 % après -2,1 % au troisième trimestre. Les importations ont enregistré une progression de +0,4 % au dernier trimestre après -0,4 % au troisième, portées par les importations en énergie, eau et déchets (+6,7 % après -3,4 %) et en produits agricoles (+6,2 % après +2,4 %).

En 2024, les importations ont diminué de 1,1 % après +0,7 % en 2023 grâce à la baisse des prix de l’énergie. La croissance des exportations a été plus faible qu’en 2023, +1,6 % contre +2,5 %. Sur l’ensemble de l’année, la contribution du commerce extérieur à la croissance du PIB a été positive de 0,9 point, après +0,6 point en 2023.

Les variations de stocks : une contribution légèrement négative

La contribution des variations de stocks à l’évolution du PIB est négative ce trimestre (-0,1 point après +0,2 point).

Un résultat logique mais peu enthousiasmant

Le recul du PIB au dernier trimestre 2024 était prévisible en lien avec la fin des JOP. Il a été accentué, sans nul doute, par la recrudescence de la crise politique avec l’adoption de la motion de censure contre le Gouvernement de Michel Barnier au début du mois de décembre. Les Français ont préféré l’épargne à la consommation en 2024. Le taux d’épargne est resté durant toute l’année élevé et nettement supérieur à son niveau d’avant crise sanitaire.

La baisse de l’investissement symbolise le manque de confiance des acteurs économiques dans l’avenir. Elle est inquiétante car elle pourrait peser sur la compétitivité de l’économie. Sans investissement, l’obtention de gains de productivité sera impossible. La baisse des taux d’intérêt n’a pas mis un terme, par ailleurs, à la crise du secteur de l’immobilier. Le nombre de logements en construction n’a jamais été aussi faible depuis 10 ans (263 100 à fin décembre 2024). Le recul des exportations est également un mauvais signal indiquant que la France peine à redresser son commerce extérieur. Le ralentissement de la croissance s’est traduit par une augmentation du nombre de demandeurs d’emploi en 2024 et tout particulièrement lors du dernier trimestre.

En 2025, l’économie française peut espérer la poursuite de la baisse des taux directeurs de la Banque centrale européenne, baisse qui est néanmoins contrariée par la hausse des taux longs en lien avec les difficultés des finances publiques. Les incertitudes politiques et internationales pourraient également continuer de peser sur la croissance. Pour autant, la France est-elle condamnée à la stagnation ? Les résultats de l’Espagne semblent prouver qu’un taux de croissance à 3 % est possible en Europe. La France doit tirer un meilleur profit de son attractivité touristique et de ses atouts économiques.

Croissance française supérieure à la moyenne européenne en 2024

Au cours du quatrième trimestre 2024, le PIB corrigé des variations saisonnières est resté, selon Eurostat, stable dans la zone euro et a augmenté de 0,1 % dans l’Union européenne (UE), par rapport au trimestre précédent. Au cours du troisième trimestre 2024, le PIB avait augmenté de 0,4 % dans les deux zones.

Selon une première estimation, le taux de croissance annuel pour 2024, a augmenté de 0,7 % dans la zone euro et de 0,8 % dans l’UE. La France, avec 1,1 % a fait un peu plus que la moyenne.

En comparaison avec le même trimestre de l’année précédente, le PIB corrigé des variations saisonnières a enregistré une hausse de 0,9 % dans la zone euro et de 1,1 % dans l’UE au quatrième trimestre 2024, après +0,9 % dans la zone euro et +1,0 % dans l’UE au trimestre précédent.

Parmi les États membres pour lesquels les données pour le quatrième trimestre 2024 sont disponibles, le Portugal (+1,5 %) a enregistré la hausse la plus importante par rapport au trimestre précédent, suivi de la Lituanie (+0,9 %) et de l’Espagne (+0,8 %). Des baisses ont été enregistrées en Irlande (-1,3 %), en Allemagne (-0,2 %) et en France (-0,1 %). Les taux de croissance par rapport à l’année précédente ont été positifs pour neuf pays et négatifs pour trois pays.

Cercle de l’Épargne – données Eurostat

États-Unis : l’héritage Biden

Donald Trump répète à l’envie qu’après le mandat de Joe Biden, l’économie des États-Unis est au fond du précipice. Or, les données statistiques offrent un tout autre son de cloche. Le produit intérieur brut (PIB) américain a progressé de 2,5 % en 2024, soit un rythme plus élevé que les prévisions réalisées par les économistes. Soutenue par la consommation, l’économie américaine poursuit sa marche en avant quand celle de la zone euro est à la peine et celle de la Chine est toujours en proie à une crise immobilière.

En 2024, les dépenses de consommation ont augmenté de 3,2 % en rythme annuel sur le quatrième trimestre, permettant de compenser les effets de la grève chez Boeing et un important mouvement de déstockage. L’économie a crû de 2,3 % entre septembre et décembre en rythme annuel après une croissance de 3,1 % au troisième trimestre.

L’année dernière, les Américains ont bénéficié de gains de pouvoir d’achat importants grâce aux revalorisations salariales et à la baisse de l’inflation. Le taux de chômage a légèrement augmenté autour de 4 %.  Cette augmentation n’est pas due à une hausse des licenciements mais à l’arrivée sur le marché du travail de personnes qui ces dernières années avaient renoncé à chercher un emploi.

Contrairement aux craintes exprimées lors du relèvement des taux directeurs de la FED, l’économie américaine a évité la récession. La question est aujourd’hui de savoir si elle évitera la surchauffe avec la politique de Donald Trump. Au mois de décembre, la consommation des ménages a connu un pic avec une hausse de 12 % des achats de biens durables comme l’électroménager. Les consommateurs ont anticipé leurs achats afin d’éviter la majoration des prix en cas d’application des droits de douane.

Avec le retour de Donald Trump, l’économie américaine entre dans une période d’incertitudes. La nouvelle administration a décidé de réduire les dépenses publiques et le nombre de fonctionnaires ce qui pourrait peser sur la croissance du premier trimestre 2025. L’a réduction de l’immigration illégale risque également de peser sur l’activité. Les clandestins limitent déjà leurs sorties et leurs achats afin d’éviter d’être arrêtés par la police. Le gouvernement américain estime à plus de 11 millions le nombre de migrants sans papiers dont, un très grand nombre, a un emploi.

Espagne, un nouveau modèle ?

Dans une Europe en proie aux doutes, à la stagnation, au vieillissement démographique, la péninsule ibérique résiste avec des taux de croissance à l’américaine.

La croissance espagnole a atteint 3,2 % du PIB en 2024. Ce taux place l’Espagne en tête des grands pays de l’Union européenne avec un rythme de progression de son PIB quatre fois supérieur à la moyenne qui se situe autour de 0,8 %. L’Espagne enregistre une croissance plus forte que celle de la zone euro à chaque trimestre depuis le troisième trimestre 2021. Le pays s’est même payé le luxe d’une accélération de la croissance l’année dernière, celle de 2023 ayant été de 2,7 %.

Les bons résultats de l’économie espagnole sont imputables à l’activité touristique et à la forte consommation des ménages, encouragée par la hausse des salaires (de 4 %), ainsi que à la bonne tenue des exportations dans le secteur industriel comme dans celui des services. Le commerce extérieur a apporté 0,4 point de croissance annuelle. Par ailleurs, les investissements ont été en hausse, l’année dernière, de 2,8 %, le meilleur résultat de ces dernières années.

Les inondations de de la région de Valence du mois d’octobre dernier, n’ont pas eu de réelles conséquences sur la croissance du dernier trimestre qui s’est maintenue à 0,8 %, le même rythme que durant les trimestres précédents.

À la différence de la France, l’Espagne ne souffre pas sur le plan économique de la faiblesse du gouvernement qui est mis en difficulté lors de chaque discussion de projet de loi. Le pays est sans budget, pour la deuxième année consécutive.

L’Espagne dispose de nombreux atouts comme des coûts du travail contenus, des infrastructures modernes, un large tissu économique et des tarifs énergétiques compétitifs grâce au développement des renouvelables.

Longtemps, l’Espagne a été pénalisée par un taux de chômage élevé. Or, celui est, avec la forte croissance, en net recul. Le pays a créé près de 500 000 emplois l’an dernier et le chômage a été ramené à 10,6 %, un niveau inconnu depuis 2008.

Même si l’investissement a connu une progression en 2024, celui-ci reste insuffisant pour garantir la pérennité de la croissance espagnole. Le pays demeure dépendant de la manne du tourisme qui n’est pas sans limite d’autant plus que la population manifeste de plus en plus son hostilité à la surfréquentation.

Confiance des ménages : léger mieux en janvier

En janvier, la confiance des ménages s’améliore légèrement, en France, tout en restant faible. À 92, l’indicateur de l’INSEE qui la mesure est en hausse de trois points mais reste au-dessous de sa moyenne de longue période (100 entre janvier 1987 et décembre 2024).

En janvier, les ménages sont plus confiants concernant leur situation financière future. Le solde d’opinion qui le synthétise progresse de quatre points et se rapproche de sa moyenne de longue période. Celui relatif à leur situation financière passée est quasi stable et demeure légèrement au-dessous de sa moyenne de longue période.

La proportion de ménages estimant qu’il est opportun, dans la situation économique actuelle, de faire des achats importants est en progrès d’un point. Le solde associé demeure malgré tout au-dessous de sa moyenne de longue période.

En janvier 2025, l’opinion des ménages sur leur capacité d’épargne actuelle s’améliore de nouveau avec un gain de trois points pour l’indice le mesurant. Il atteint son plus haut niveau depuis février 2022. Celui relatif à leur capacité d’épargne future est stable. Ces deux soldes se situent bien au-dessus de leur moyenne de longue période.

La part des ménages estimant qu’il est opportun d’épargner est également en hausse témoignant de leur prudence. Le solde d’opinion correspondant gagne quatre points, après en avoir perdu quatre en décembre 2024. Il demeure bien au-dessus de sa moyenne de longue période.

En janvier 2025, l’opinion des ménages sur le niveau de vie futur en France se s’améliore avec un gain de onze points pour l’indice le mesurant. Celui relatif au niveau de vie passé en gagne un. Ces deux soldes se maintiennent bien au-dessous de leur moyenne de longue période. Les ménages commencent à intégrer la baisse de l’inflation. En janvier, la part des ménages estimant que les prix vont accélérer au cours des douze prochains mois se replie nettement : le solde associé perd dix points, s’éloignant à nouveau de sa moyenne de longue période. La part des ménages qui considèrent que les prix ont fortement augmenté au cours des douze derniers mois est quasi stable. Le solde d’opinion associé perd un point et reste nettement au-dessus de sa moyenne de longue période.

Malgré les annonces de licenciements, en janvier 2025, les craintes des ménages concernant l’évolution du chômage diminuent nettement. Le solde correspondant perd sept points après avoir atteint, le mois précédent, son plus haut niveau depuis avril 2021. Il demeure néanmoins bien au-dessus de sa moyenne de longue période.

Cercle de l’Épargne – données INSEE

Emploi, rien ne va plus ?

Selon les dernières données publiées le lundi 27 janvier par la Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares), le nombre de demandeurs d’emploi en France (y compris les départements-régions d’outre-mer, hors Mayotte) au 31 décembre 2024 s’élevait à 3 138 200 pour la catégorie A. Un chiffre en augmentation de 3,9 % sur le trimestre et de 3,5 % sur un an. Pour les catégories A, B, C ce nombre s’établit à 5 495 100en progression de 1,7 % sur le quatrième trimestre et de 1,8 % sur un an.

À la fin de l’année, ce sont les moins de 25 ans qui sont les plus touchés par ce recul du marché de l’emploi en France. En catégorie A, le nombre de demandeurs d’emploi chez les plus jeunes a augmenté de 8,5 % au dernier trimestre 2024. Sur douze mois, il a bondi de 7 %.

Pour la seule France métropolitaine, le nombre moyen de demandeurs d’emploi en catégorie A augmente de 3,9 % pour les hommes au quatrième trimestre (+ 4,2 % sur un an) et de 4,2 % pour les femmes (+3,2 % sur un an). Il augmente de 8,5 % pour les moins de 25 ans (+7 % sur un an), de 3,9 % pour ceux âgés de 25 à 49 ans (+3,7 % sur un an) et de 2,2 % pour ceux âgés de 50 ans ou plus (+2,0 % sur un an).

Le nombre de demandeurs d’emploi inscrits depuis un an ou plus (en catégorie A, B, C) augmente de 1,1 % (+ 1,5 % sur un an), et celui des inscrits depuis moins d’un an de 2,3 % (+ 2,1 % sur un an). L’ancienneté moyenne des demandeurs d’emploi en catégories A, B, C est de 619 jours au quatrième trimestre 2024.

L’augmentation du nombre de demandeurs d’emploi au dernier trimestre 2024 est à mettre en parallèle avec celle du nombre de faillites d’entreprises. Avec le ralentissement de la croissance, les entreprises commencent à ajuster leur effectif.

Cercle de l’Épargne – données DARES

2024 : une année à oublier pour l’immobilier

Le nombre de permis de construire a été en baisse en 2024, malgré un léger rebond au dernier trimestre. 330 400 logements ont été autorisés à la construction en 2024, soit une contraction de 12,3 % par rapport à 2023. La baisse est de 28 % par rapport aux 12 mois précédant la crise sanitaire (mars 2019 à février 2020). Au quatrième trimestre 2024, une hausse de 5 % a été néanmoins enregistrée. Pour le seul mois de décembre, la construction de 28 400 logements a été autorisée, en légère hausse par rapport au mois de novembre (+4,5 %).

Le nombre de mises en chantier a, de son côté, reculé de 11,1 % sur un an, à 263 100 logements. En décembre, une hausse de 16,6 % a été constatée par rapport au mois de novembre. Le nombre de logements commencés en décembre 2024 serait inférieur de 22 % à sa moyenne des douze mois précédant la crise sanitaire.

Cercle de l’Épargne – données SDES, Sit@del2, estimations à fin décembre2024

Consommation des ménages en France : rebond en décembre

En décembre 2024, les dépenses de consommation des ménages en biens ont progressé, selon l’INSEE, de 0,7 % en volume après +0,2 % en novembre. Cette hausse résulte d’une augmentation des achats de biens fabriqués (+1,9 %), notamment des biens de transport, ainsi que de celle de la consommation d’énergie (+2,5 %). La consommation alimentaire a en revanche diminué de 1,5 %.

Sur l’ensemble du quatrième trimestre 2024, la consommation des ménages en biens a progressé de +0,4 % comme au troisième trimestre. La consommation en biens reste sur longue période peu dynamique. Les ménages privilégient tout à la fois l’épargne et la consommation de services.

Cercle de l’Épargne – données INSEE

Petite hausse du chômage en zone euro en décembre 2024

Avec le ralentissement de la croissance, le chômage repart à la hausse à la fin de l’année dernière au sein de la zone euro. L’augmentation reste légère mais signale un changement d’orientation. Après une période marquée par les aides publiques, les entreprises ajustent leurs effectifs estimant que l’activité risque de rester déprimée dans les prochains mois. Les incertitudes politique dans de nombreux pays européens ne jouent pas en faveur de l’emploi.

En décembre 2024, le taux de chômage corrigé des variations saisonnières de la zone euro était, selon Eurostat, de 6,3 %, en hausse de 6,2 % par rapport au taux enregistré en novembre 2024 et en baisse par rapport au taux de 6,5 % enregistré en décembre 2023.

Le taux de chômage de l’Union européenne (UE) était de 5,9 % en décembre 2024, en hausse par rapport au taux de 5,8 % enregistré en novembre 2024 et en baisse par rapport au taux de 6,0 % enregistré en décembre 2023

Eurostat estime qu’en décembre 2024, 12,978 millions de personnes étaient au chômage dans l’UE, dont 10,830 millions dans la zone euro.

En décembre 2024, 2,927 millions de jeunes (de moins de 25 ans) étaient au chômage dans l’UE, dont 2,359 millions dans la zone euro. En décembre 2024, le taux de chômage des jeunes s’est établi à 15,0 % dans l’UE, en baisse par rapport au taux de 15,2 % enregistré en novembre 2024, et à 14,8 % dans la zone euro, en baisse par rapport au taux de 14,9 % enregistré au mois précédent.

Même si le taux de chômage est en baisse en Espagne, celui est le plus élevé de l’Union européenne. La France figure toujours au-dessus de la moyenne européenne avec un taux de 7,8 % pour le mois de décembre.

Cercle de l’Épargne – données Eurostat

Inflation en légère hausse au mois de janvier

Sur un an, selon l’estimation provisoire réalisée en fin de mois, les prix à la consommation augmenteraient de 1,4 % en janvier 2025, après +1,3 % en décembre. Le rebond des prix des produits manufacturés et la nouvelle accélération de ceux de l’énergie seraient en partie compensés par le ralentissement des prix des services et du tabac. Les prix de l’alimentation seraient quasi stables sur un an.

Sur un mois, les prix à la consommation diminueraient de 0,1 % en janvier 2025 (après +0,2 % en décembre). Ce léger repli des prix s’expliquerait par la baisse saisonnière des prix des produits manufacturés, générée par les soldes d’hiver de l’habillement et des chaussures, et par celle des prix des services (notamment du transport), et ce malgré une nouvelle hausse des prix de l’assurance. À l’inverse, les prix de l’énergie, de l’alimentation et du tabac seraient en hausse sur un mois.

Sur un an, l’indice des prix à la consommation harmonisé augmenterait de 1,8 % en janvier 2025, comme en décembre. Sur un mois, il baisserait de 0,2 % après +0,2 % le mois précédent.

Cercle de l’Épargne – données INSEE