Conjoncture – Croissance – inflation – création entreprise – Canada
France : une croissance confirmée à 0,3 % au deuxième trimestre
L’INSEE a confirmé que le produit intérieur brut (PIB) en volume a augmenté de 0,3 % au deuxième trimestre après +0,1 % au trimestre précédent. Cette croissance s’est accompagnée d’une amélioration du pouvoir d’achat du revenu disponible brut (RDB) des ménages par unité de consommation (+0,2 % après -0,1 %).
Le taux de marge des sociétés non financières (SNF) a baissé, de son côté pour le troisième trimestre consécutif. Il s’élevait à 30,7 % de leur valeur ajoutée, après 31,4 % au premier trimestre 2025.
Au cours du deuxième trimestre, la consommation des ménages est restée stable après avoir baissé de 0,3 % au premier trimestre. Le fort recul des dépenses en énergie (-2,4 % après +0,8 %) a été compensé par le rebond des dépenses en produits alimentaires (+1,6 % après -1,1 %) et en services d’hébergement-restauration (+2,3 % après -0,4 %). La formation brute de capital fixe (FBCF) diminue légèrement de nouveau ce trimestre (-0,1 % après -0,1 %), pénalisée par la poursuite de la baisse de la FBCF en construction (-0,4 % après -1,0 %) et par le repli de la FBCF en matériels de transport (-2,0 % après +0,8 %). À l’inverse, la nouvelle hausse de la FBCF en services aux entreprises (+1,2 % après +1,4 %) modère la baisse de l’investissement. Les dépenses de consommation des administrations publiques augmentent un peu plus vite qu’au trimestre précédent (+0,4 % après +0,2 %). Au total, la demande intérieure finale hors stocks contribue légèrement à la croissance du PIB ce trimestre (+0,1 point après -0,1 point).
Les exportations ont connu une hausse au deuxième trimestre (+0,5 % après -1,2 %), soutenues notamment par la forte hausse des exportations de produits pharmaceutiques. Les importations accélèrent nettement au deuxième trimestre (+1,3 % après +0,4 %). Elles sont portées par une forte hausse des importations de produits pharmaceutiques et par le rebond des importations de matériels de transport (+7,0 % après -5,1 %) et de raffinage. Au total, la contribution du commerce extérieur à l’évolution du PIB demeure négative au deuxième trimestre 2025 (-0,3 point après -0,5 point).
La contribution des variations de stocks à l’évolution du PIB est de nouveau nettement positive ce trimestre (+0,5 point après +0,7 point au trimestre précédent). Cette contribution provient des matériels de transport, en particulier de l’aéronautique et, dans une moindre mesure, de l’automobile.
L’inflation toujours au plus bas en France
Sur un an, selon l’estimation provisoire réalisée en fin de mois par l’INSEE, les prix à la consommation augmenteraient, en France de 0,9 % en août, après +1,0 % en juillet. Cette légère baisse de l’inflation s’expliquerait par le ralentissement des prix des services, notamment ceux des transports. Les prix de l’énergie diminueraient à un rythme moins soutenu qu’au mois précédent, tirés par ceux des produits pétroliers. Les prix de l’alimentation et du tabac seraient en hausse au même rythme qu’en juillet, et ceux des produits manufacturés diminueraient à un rythme très légèrement plus soutenu qu’au mois précédent.
Sur un mois, les prix à la consommation augmenteraient de 0,4 % en août 2025, après +0,2 % en juillet. Cette nouvelle augmentation des prix s’expliquerait en particulier par la hausse saisonnière des prix des produits manufacturés après les soldes d’été, notamment ceux de l’habillement. Les prix des services et de l’alimentation augmenteraient légèrement par rapport au mois de juillet. À l’inverse, les prix de l’énergie se replieraient légèrement sur un mois, tirés par ceux des produits pétroliers.
Sur un an, l’indice des prix à la consommation harmonisé augmenterait de 0,8 % en août 2025, après +0,9 % en juillet. Sur un mois, il augmenterait de 0,5 %, après +0,3 % le mois précédent.
Cercle de l’Epargne – données INSEE
Confiance des ménages en baisse en France
En août, la confiance des ménages recule, selon l’INSEE, légèrement, après trois mois de stabilité. À 87, l’indicateur qui la synthétise diminue d’un point et atteint son plus bas niveau depuis octobre 2023. Il demeure au-dessous de sa moyenne de longue période (100 entre janvier 1987 et décembre 2024. Les Français demeurent inquiets en ce qui concerne l’avenir. Les derniers évènements politiques ne devraient pas changer leur état d’esprit en cette rentrée 2025.
Cercle de l’Epargne – données INSEE
En août, l’opinion des ménages concernant leur situation financière personnelle future se dégrade. Après trois mois de stabilité, le solde d’opinion associé perd deux points, atteignant son plus bas niveau depuis septembre 2023. Il s’écarte encore de sa moyenne de longue période. Celui relatif à leur situation financière passée gagne un point et atteint sa moyenne de longue période.
La proportion de ménages estimant qu’il est opportun, dans la situation économique actuelle, de faire des achats importants est quasi stable. Le solde correspondant reste bien au-dessous de sa moyenne de longue période. La proportion de ménages estimant qu’il est opportun d’épargner se replie nettement.Le solde d’opinion correspondant perd sept points mais demeure bien au-dessus de sa moyenne de longue période. L’opinion des ménages concernant leur capacité d’épargne, actuelle comme future, est quasi stable. Les soldes d’opinion associés perdent chacun un point mais demeurent au-dessus de leur moyenne de longue périod
En août, l’opinion des ménages sur le niveau de vie en France, passé et futur, diminue de nouveau. Le solde d’opinion relatif au niveau de vie futur perd deux points, atteignant son plus bas niveau depuis mars 2023 ; celui concernant le niveau de vie passé en perd trois. Ces deux soldes restent bien au-dessous de leur moyenne de longue période.
En août 2025, les craintes des ménages concernant l’évolution du chômage augmentent.
La part des ménages qui considèrent que les prix vont accélérer au cours des douze prochains mois augmente de nouveau. Le solde d’opinion associé gagne cinq points et atteint son plus haut niveau depuis mars 2023. Il se situe au-dessus de sa moyenne de longue période. La part des ménages estimant que les prix ont fortement augmenté au cours des douze derniers mois est, en revanche, en baisse. Le solde associé perd trois points et se rapproche de sa moyenne de longue période.
Création d’entreprises en hausse sur un an
En données brutes, le nombre cumulé d’entreprises créées de mai 2025 à juillet 2025 a, selon l’INSEE, augmenté de 4,2 % par rapport à la même période un an auparavant. Les immatriculations de micro-entrepreneurs augmentent (+4,7 %), de même que les créations de sociétés (+4,2 %), et les créations d’entreprises individuelles classiques croissent plus modérément (+1,0 %). Sur cette période, le secteur qui contribue le plus à la hausse est celui du commerce incluant la réparation d’automobiles et motocycles (+6 300 créations par rapport à la même période un an auparavant, soit une contribution* de +2,3 points). Au sein de ce secteur, les créations augmentent particulièrement pour la « vente à distance sur catalogue spécialisé » (+2 900 créations par rapport à la même période un an auparavant). À l’inverse, le secteur de la construction contribue le plus à la baisse des créations d’entreprises par rapport à la même période un an auparavant (-1 100 créations, soit une contribution de -0,4 point).
En données brutes, le nombre total d’entreprises créées au cours des douze derniers mois (août 2024 à juillet 2025) est quasi stable (-0,2 %) en glissement annuel. Les créations d’entreprises individuelles classiques chutent (-12,1 %), tandis que les immatriculations de micro-entrepreneurs augmentent (+0,9 %), tout comme les créations de sociétés (+1,9 %).
En juillet 2025, le nombre total de créations d’entreprises, tous types d’entreprises confondus et en données corrigées des variations saisonnières et des effets des jours ouvrables, continue d’augmenter, bien que moins rapidement qu’au mois précédent (+0,7 % après +3,0 % en juin). Il atteint ainsi un nouveau maximum historique de 99 600 créations. Les immatriculations de micro-entrepreneurs ralentissent (+1,1 % après +3,9 %) tout comme les créations de sociétés (+0,4 % après +1,5 %), tandis que les créations d’entreprises individuelles classiques se replient (-1,4 % après +0,9 %).
Cercle de l’Epargne – données INSEE
La Canada sous le poids de la hausse des droits de douane américains
Après sept trimestres de croissance, le Canada a enregistré sa première contraction de son produit intérieur brut depuis 2023. Selon Statistique Canada, le produit intérieur brut (PIB) a, en effet reculé de 1,6 % en rythme annualisé au deuxième trimestre, après une hausse révisée à 2 % au premier. Sur les six premiers mois de l’année, la croissance annualisée n’est plus que 0,4 %. Les exportations ont chuté de 7,5 % au deuxième trimestre, leur plus forte baisse en cinq ans. Elle est en partie liée aux importants achats qui avaient été réalisés avant la hausse des droits. Les importateurs américains s’étaient protégés de l’augmentation du tarif douaniers en anticipant leurs commandes et en grossissant leurs stocks. L’effet est néanmoins rude pour l’économie canadienne qui représente un quart du PIB du pays. Elle a subi trois mois consécutifs de baisse, une première depuis 2022.
La demande intérieure a, en revanche, bien résisté en progressant de 3,5 % au deuxième trimestre, alors qu’elle avait reculé au premier. La consommation des ménages a augmenté de 4,5 %, les investissements résidentiels de 6,3 % et les dépenses publiques de 5,1 %. Des hausses qui ont amorti le choc extérieur.
Les Canadiens se sont montrés résilients et ont continué à consommer et à investir, comme si de rien n’était. Le marché de l’habitation, en recul depuis plusieurs trimestres, a même connu un rebond. Selon Statistique Canada, les dépenses en machines et équipements ont néanmoins diminué de 0,6 %, leur première baisse depuis la pandémie de 2020, ce qui traduit une prudence persistante des entreprises face aux perspectives.
Le secteur le plus touché est l’automobile. Les véhicules et pièces, qui pèsent plus de 15 % des ventes canadiennes vers les Etats-Unis, ont enregistré des mauvais résultats. L’acier et le bois d’œuvre, déjà sous tension depuis plusieurs années, ont aussi souffert à l’exportation tout comme les produits énergétiques, sensibles aux fluctuations de la demande américaine.
Malgré la multiplication des accords de libre-échange, notamment avec l’Europe (Ceta), le Canada reste dépendant des Etats-Unis en raison de la proximité géographique et de l’intégration des chaînes de valeur. L’Europe et le Canada auaient tout à gagner à approfondir leur relation commerciale…