14 décembre 2024

Conjoncture – infirmières – inflation – croissance

Une croissance nulle au quatrième trimestre

Selon l’enquête mensuelle de la Banque de France réalisée auprès des chefs d’entreprise (environ 8 500 entreprises ou établissements interrogés entre le 29 octobre et le 6 novembre), l’activité a progressé en octobre dans l’industrie, portée par l’agroalimentaire et les biens d’équipement, ainsi que, de façon toujours modérée, dans les services marchands. L’activité s’est également améliorée dans le gros œuvre du bâtiment, en raison du report de certains chantiers décalés durant les Jeux olympiques. En novembre, d’après les anticipations des entreprises, l’activité évoluerait peu dans l’industrie et les services marchands, et serait en repli dans le bâtiment. À l’exception notable de l’aéronautique, les carnets de commandes restent dégradés dans presque tous les secteurs industriels. Par ailleurs, les difficultés de recrutement se réduisent nettement dans les trois grands secteurs. Elles concernent désormais 31 % des entreprises tous secteurs confondus, contre 35 % en septembre.

Atonie de l’activité en France en novembre

En novembre, selon la Banque de France, l’activité demeure atone dans l’industrie, à un niveau proche des anticipations exprimées par les chefs d’entreprise le mois précédent, et en retrait par rapport au rythme de progression déjà modéré des mois précédents. L’agroalimentaire connaît un ralentissement après un mois d’octobre relativement soutenu. Les entreprises du secteur des matériels de transport bénéficient d’un regain d’activité, tandis que les autres branches industrielles enregistrent une baisse.

Le taux d’utilisation des capacités de production (TUC) pour l’ensemble de l’industrie diminue à 74,7 % (contre 75,2 % le mois précédent). Cet indicateur recule dans la majorité des sous-secteurs, notamment les produits en caoutchouc ou plastique (-2 points) et la métallurgie (-1 point). Il reste toutefois stable dans les secteurs du bois-papier-imprimerie, de l’habillement-textile-chaussure et de l’aéronautique. Malgré cette stabilité dans certains secteurs, le taux d’utilisation des capacités de production demeure largement en-deçà de sa moyenne de longue période.

Dans les services marchands, l’activité progresse à un rythme légèrement supérieur à celui d’octobre et aux prévisions des chefs d’entreprise du mois précédent. Cependant, cette hausse demeure limitée.

Le travail temporaire reste en difficulté, en raison des contraintes rencontrées dans les secteurs du bâtiment, de l’automobile, ainsi que dans la publicité et les études de marché. L’attentisme des clients continue de pénaliser ces domaines d’activité.

Dans le bâtiment, après le rebond d’octobre lié au report de chantiers durant les Jeux olympiques, l’activité fléchit de nouveau dans le gros œuvre. En revanche, elle progresse très légèrement dans le second œuvre.

Baisse attendue de l’activité en décembre

La fin de l’année ne s’accompagnerait pas d’un rebond significatif des activités. En décembre, selon les industriels, la production devrait être orientée à la baisse, notamment dans l’habillement-textile-chaussure, les machines et équipements, ainsi que dans la métallurgie. En revanche, l’activité continuerait d’augmenter dans l’aéronautique, la chimie, la pharmacie et l’agroalimentaire. Le secteur automobile connaîtrait un léger ralentissement.

Dans les services marchands, l’activité devrait enregistrer une légère progression en décembre. La location automobile serait en hausse, tout comme l’édition, l’hébergement-restauration, le transport-entrepôt et certains services aux entreprises (notamment l’ingénierie, les activités juridiques et comptables). Ces secteurs afficheraient une nouvelle progression.

Le secteur de la publicité, les études de marché et le travail temporaire continueraient leur repli.

Dans le bâtiment, une baisse d’activité serait attendue, tant dans le gros œuvre que dans le second œuvre.

Difficultés d’approvisionnement en légère baisse

En novembre, les difficultés d’approvisionnement sont légèrement en baisse par rapport au mois précédent, avec 9 % des entreprises les signalant. Dans le secteur des moyens de transport, qui reste le plus touché, elles diminuent dans l’aéronautique (33 %) mais augmentent dans l’automobile (23 %). Les difficultés d’approvisionnement dans le bâtiment restent rares (3 %, après 2 % en octobre).

Difficultés de recrutement en baisse

En novembre, 32 % des chefs d’entreprise font état de difficultés de recrutement, soit une légère hausse de 1 point par rapport à octobre, portée par les services marchands (35 %). La proportion reste stable dans l’industrie (20 %) et dans le bâtiment (37 %).

Banque de France

Le PIB devrait être stable au quatrième trimestre après avoir progressé de 0,4 % au troisième. L’effet Jeux Olympiques et Paralympiques est évalué à 0,25 % et est avant tout lié à l’imputation de la billetterie et des droits d’image sur le PIB du troisième trimestre. En neutralisant l’effet Jeux, la croissance de l’économie française aurait été de 0,2 point au dernier trimestre. Le taux de croissance sur l’ensemble de l’année devrait être proche de 1 %.

Infirmiers : des effectifs en hausse mais insuffisants

Entre 2013 et 2021, le nombre d’infirmières en emploi a augmenté de 8 %, atteignant près de 600 000. Dans l’hypothèse d’un maintien des politiques de formation en vigueur et de comportements constants, le nombre d’infirmiers en emploi augmenterait de 37 % entre 2021 et 2050, atteignant 821 000. L’exercice libéral poursuivrait son développement, avec une progression de 75 % du nombre d’infirmiers libéraux sur la période de projection. La proportion d’infirmiers libéraux passerait de 16 % en 2021 à 21 % en 2050.

L’âge moyen des infirmiers, actuellement de 41 ans, resterait quasi stable d’ici 2050. La part des infirmiers âgées de 60 ans ou plus augmenterait d’un point, tout comme celle des infirmiers de moins de 25 ans, qui passerait de 6 % à 7 % au cours de cette période.

Bien que le nombre d’infirmiers ait cru plus rapidement que la population entre 2013 et 2021, la part des personnes âgées, principales consommatrices de soins infirmiers, a également fortement augmenté. Par conséquent, les besoins en soins infirmiers ont progressé plus vite que le nombre d’infirmiers.

D’ici 2050, le nombre d’habitants en France augmenterait moins vite que le nombre d’infirmiers, mais la part des personnes âgées serait plus élevée. Sous l’hypothèse où la consommation de soins infirmiers par tranche d’âge resterait constante, les besoins en soins infirmiers augmenteraient de 50 % entre 2021 et 2050. Cette hausse des besoins dépasserait celle du nombre d’infirmiers, entraînant un déficit estimé à environ 80 000 infirmiers.

Pour maintenir l’offre actuelle de soins, il serait nécessaire d’augmenter de 14 % le nombre de places en formation ou de réduire de moitié le taux d’abandon des étudiantes en cours de formation, un phénomène en forte hausse ces dernières années. Chaque année, 32 900 diplômées seraient nécessaires pour maintenir le niveau de soins, contre 29 000 prévues dans le scénario tendanciel.

La densité standardisée est le rapport entre le nombre d’infirmières et les besoins en soins estimés pour une population dite standardisée. Cette dernière se calcule ainsi : le nombre de personnes de chaque tranche d’âge quinquennale est multiplié par un poids proportionnel à sa consommation de soins infirmiers. Ainsi, cette méthode corrige la densité des différences de niveaux de recours selon l’âge, et permet d’intégrer la hausse des besoins en soins que génère le vieillissement. La densité simple est le rapport entre le nombre d’infirmières en emploi et le nombre d’habitants.

Cercle de l’Épargne – données DREES

Inflation en légère hausse en novembre en France

Sur un an, selon l’INSEE, les prix à la consommation, en France, augmentent de 1,3 % en novembre, après +1,2 % en octobre. Cette légère hausse de l’inflation s’explique par une baisse sur un an moins soutenue qu’au mois précédent des prix de l’énergie (‑0,7 % après ‑2,0 %). À l’inverse, les prix de l’alimentation ralentissent (+0,2 % après +0,6 %). Les prix des produits manufacturés évoluent sur un an à un rythme proche de celui d’octobre (‑0,3 % après ‑0,2 %), comme ceux des services (+2,3 % après +2,3 %) et du tabac (+8,7 % après +8,7 %).

Pour le mois de novembre, l’indice des prix à la consommation (IPC) a, en France, selon l’INSEE, diminué de 0,1 % sur un mois, après +0,3 % en octobre. Cette légère baisse des prix s’explique par la baisse saisonnière des prix des transports aériens (‑11,4 % après +14,9 %) qui entraîne à la baisse les prix des services (‑0,3 % après +0,2 %). À l’inverse, les prix de l’énergie augmentent légèrement sur un mois (+0,2 % après +0,8 %), comme ceux du tabac (+0,1 % après avoir été stables), tandis que ceux de l’alimentation et des produits manufacturés sont stables (après respectivement +0,2 % et +0,3 % en octobre). Corrigés des variations saisonnières, les prix à la consommation sont stables en novembre 2024, après +0,2 % en octobre.

L’inflation sous-jacente est quasi stable sur un an et s’établit à +1,5 % en novembre 2024, après +1,4 % en octobre.

L’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) baisse de 0,1 % sur un mois, après +0,3 % en octobre. Il est de +1,7 % sur un an en novembre, après +1,6 % en octobre.

INSEE