20 avril 2024

Conjoncture – inflation – fonction publique – Chine – conjoncture – emploi

Chine, une croissance plus forte que prévu au premier trimestre 2024

La Chine a annoncé mardi 16 avril le taux de croissance de son PIB pour le premier trimestre. La contreperformance pressentie n’a pas été confirmée. Le PIB a, en effet, augmenté, sur les trois premiers mois de l’année, de 5,3 % dans un contexte de crise de l’immobilier et de fortes incertitudes. Le taux de croissance, attendu à 4,6 %, a ainsi dépassé celui du dernier trimestre de 2024 (+5,2 %).

L’amélioration de la conjoncture demeure, en Chine, fragile. Les ventes de détail, ont enregistré une hausse de 4,7 % en rythme annuel, mais entre février et mars, elles n’ont augmenté que de 0,26 %. De son côté, l’investissement privé n’a progressé que de 0,5 % sur le trimestre. L’investissement immobilier s’est replié de 9,5 % en rythme annuel au premier trimestre, après une baisse de 9 % au trimestre précédent. Les ventes totales de nouveaux bâtiments commerciaux auraient, au cours du premier trimestre, reculé de 27,6 % en valeur. La production industrielle a certes progressé de 4,5 % sur un an en mars, mais cette progression est inférieure aux attentes (+6 %) et à la performance des deux premiers mois de l’année (+7 %).

La reprise en Chine apparaît disparate, avec des secteurs en croissance comme les services, portés par le retour des clients dans les restaurants, les transports et les lieux touristiques et d’autres en crise en raison d’une faible demande intérieure.

Symbole des difficultés de la Chine, l’agence de de notation Fitch a abaissé à négative la perspective de la dette souveraine de la Chine, mentionnant des risques accrus pour les finances publiques du pays dans un contexte de « perspectives économiques plus incertaines ».

Une croissance mondiale handicapée par l’érosion de la productivité

Dans ses perspectives économiques de printemps, le Fonds Monétaire International a revu légèrement à la hausse ses prévisions de croissance pour l’économie mondiale. Cette révision est notamment due au dynamisme de l’économie américaine qui commence à inquiéter les économistes du FMI.

Le taux de croissance de l’économie mondiale serait de 3,1 % en 2024 contre 3 % initialement prévu. La croissance américaine atteindrait 2,7 % et non 2,1 % comme avancé au début de l’année. « Les solides performances récentes des États-Unis reflètent une forte croissance de la productivité et de l’emploi, mais aussi une forte demande dans une économie qui reste en surchauffe », a souligné Pierre-Olivier Gourinchas, le chef économiste du FMI. Le principe d’un report de l’assouplissement monétaire serait souhaitable. Pour le FMI, les relèvements des taux directeurs de la banque centrale américaine ont eu moins d’effets qu’escompté. La part accrue des prêts hypothécaires à taux fixe et le désendettement des ménages, constaté depuis la crise financière mondiale de 2008, ont certainement réduit les effets de la hausse des taux d’intérêt. Le maintien d’un important déficit public contribue également à celui de de la demande. Pour le FMI, cette orientation est « particulièrement préoccupante » car elle freine le processus de désinflation. L’organisation internationale demande au gouvernement américain d’engager un assainissement budgétaire en prenant modèle sur celui de Bill Clinton en1993.

Malgré les résultats encourageants du premier trimestre, l’économie chinoise est en phase de ralentissement. Selon le FMI, la hausse du PIB chinois n’excédera pas, dans ce pays, 4,6 % cette année et 4,1 % l’an prochain, la demande intérieure restant atone. L’économie chinoise est confrontée à la crise immobilière et au ralentissement du commerce international.

La zone euro reste une zone de basse croissance. L’organisation internationale a revu à la baisse ses prévisions. La croissance n’y dépassera pas 0,8 % cette année et non 0,9 % comme espéré en début d’année. L’Allemagne est créditée d’une croissance de 0,2 % et la France de 0,7 %. L’Espagne restera le pays de la zone euro connaissant le plus fort taux de croissance avec le Portugal.

Cercle de l’Épargne – donnes FMI

Le FMI s’inquiète de l’érosion de la productivité qui met en danger la croissance des prochaines années. Selon le FMI, le recul de la croissance de ces dernières années s’explique – pour plus de la moitié – par l’essoufflement de la productivité globale des facteurs (PGF). L’évolution de cette dernière dépend des du progrès technologique et de l’allocation des ressources, qui permet d’orienter le travail et le capital vers les entreprises les plus productives. Pour les économistes du FMI, l’allocation des ressources est de moins en moins efficiente. Si le problème de la mauvaise allocation des ressources ne s’était pas aggravé, la PGF aurait augmenté de 50 % et la décélération de la croissance aurait été moins importante. Au sein des pays occidentaux, le vieillissement démographique et sous-investissement contribuent également au déclin de la productivité. Le FMI s’inquiète par ailleurs de la diminution du niveau scolaire dans plusieurs grands pays et de la moindre appétence des populations pour le progrès technique.

Compte tenu de la tendance constatée en matière de productivité, d’ici la fin de la décennie, la croissance potentielle de l’économie mondiale ne sera plus que de 2,8 % contre 3,8 % depuis vingt ans. Pour juguler ce phénomène, le FMI plaide en faveur de la concurrence, la levée des mesures protectionnistes, l’intégration des travailleurs immigrés dans les pays en déclin démographique, l’amélioration du niveau scolaire et de l’augmentation des dépenses d’investissement. L’intelligence artificielle est également jugée comme un atout pour la restauration de la productivité. Son apport sur le PIB est évalué par le FMI à 0,8 point de croissance dans les prochaines années.

Inflation, baisse confirmée en mars en Europe

Le taux d’inflation annuel de la zone euro s’est établi, selon Eurostat, à 2,4 % en mars, contre 2,6 % en février. Un an auparavant, il était de 6,9 %. Pour l’Union européenne, le taux d’inflation était de 2,6 % en mars 2024, contre 2,8 % en février. Un an auparavant, il était de 8,3 %.

Les taux annuels les plus faibles ont été observés en Lituanie (0,4 %), en Finlande (0,6 %) et au Danemark (0,8 %). Les taux annuels les plus élevés ont quant à eux été enregistrés en Roumanie (6,7 %), en Croatie (4,9 %), en Estonie et en Autriche (4,1 % chacun). L’inflation française qui était, ces derniers mois, au-dessus de la moyenne européenne est égale à celle-ci en mars. Par rapport à février, l’inflation annuelle a baissé dans treize États membres, est restée stable dans quatre et a augmenté dans dix autres.

En mars les plus fortes contributions au taux d’inflation annuel de la zone euro provenaient des services (+1,76 point de pourcentage, pp), suivis de l’alimentation, alcool & tabac (+0,53 pp), des biens industriels hors énergie (+0,30 pp) et de l’énergie (-0,16 pp).

Cercle de l’Épargne – données Eurostat

Le marché de l’emploi toujours bien orienté au sein de l’OCDE

Les taux d’emploi et d’activité dans la zone OCDE sont restés stables à respectivement 70,1 % et 73,8 % au quatrième trimestre 2023. Il s’agit des niveaux les plus élevés depuis le début des séries statistiques sur le sujet. Des records ont été enregistrés pour ces deux indicateurs dans 10 des 38 pays de l’OCDE, dont l’Italie et le Japon.

Au quatrième trimestre 2023, le taux d’emploi a dépassé 70 % dans près des deux tiers des pays de l’OCDE dont Allemagne, le Canada, les États-Unis, le Japon et le Royaume-Uni. Le taux d’emploi a augmenté dans 11 pays de l’OCDE et a baissé dans 10 autres, les plus fortes baisses ayant été observées en Colombie, en Israël, et au Luxembourg. La Turquie reste le pays de l’OCDE où le taux d’emploi est le plus bas, à 54,2 %, ce qui constitue néanmoins son niveau le plus haut.

En 2023, le nombre de femmes et d’hommes occupant un emploi dans la zone OCDE a augmenté dans toutes les tranches d’âge. Les taux respectifs sont de 63,2 % et 76,9 %.

Par groupes d’âge, la plus forte augmentation au quatrième trimestre 2023 a été enregistrée pour les travailleurs les plus âgés (55 à 64 ans), pour lesquels le taux d’emploi de l’OCDE a atteint 64 %, soit une augmentation de 1,1 pp depuis 2022 et de 10,5 pp depuis 2007.

En 2023, le taux d’activité des travailleurs de l’OCDE âgés de 15 à 64 ans a également atteint son niveau le plus élevé, soit 66,6 % pour les femmes et 80,8 % pour les hommes.

En février 2024, le taux de chômage a été globalement stable à 4,9 % dans la zone OCDE, restant inférieur ou égal à 5,0 % depuis avril 2022. Le taux de chômage est resté à des niveaux historiquement bas dans l’Union européenne (6,0 %) et dans la zone euro (6,5 %). Il a été inchangé dans 16 pays de l’OCDE pour lesquels des données sont disponibles, tandis que 6 pays avaient enregistré des hausses et 10 autres des baisses. Le taux de chômage des jeunes de l’OCDE (travailleurs âgés de 15 à 24 ans) a atteint 10,9 % en février 2024.

Cercle de l’Épargne – données OCDE

Effectifs en hausse dans les fonctions publiques en France

Fin 2022, la fonction publique emploie, selon l’INSEE, en France, 5,7 millions de personnes (y compris contrats aidés), soit 17 300 de plus qu’un an auparavant (+0,3 %). Cette hausse est dans la lignée de celles enregistrées depuis quatre ans.

Après une nette hausse en 2021, le nombre de contrats aidés créés dans le cadre de la lutte contre l’épidémie s’est replié, en 2022, dans les trois versants de la fonction publique. Au total, 29 900 agents ont ce statut fin 2022, soit 11 000 de moins qu’en 2021. Les effectifs hors contrats aidés ont en revanche légèrement accéléré en 2022 : +28 300 agents, soit +0,5 %, après +0,3 % en 2021.

Dans la fonction publique de l’État, 2,5 millions emplois sont comptabilisés en hausse de 22 200 en 2022 (soit +0,9 %) après une quasi-stabilité en 2021 (-0,1 %). L’emploi a nettement augmenté dans les établissements publics (+2,8 %), cette hausse étant principalement portée par les contractuels. Dans les ministères, l’emploi a modérément augmenté (+6 400 agents, soit +0,3 %), principalement du fait d’une hausse des effectifs dans les ministères chargés de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche.

Dans la fonction publique territoriale, le nombre total d’emplois est de 1,9 million. Il a légèrement diminué l’année dernière (-4 200 agents soit -0,2 %) après une hausse en 2021 (+0,9 %). Cette baisse en 2022 est principalement portée par les contrats aidés (-8 700 agents). Hors contrats aidés, l’emploi a légèrement augmenté (+4 500 agents, soit +0,2 %). L’emploi y compris contrats aidés a modérément baissé dans le secteur communal (-0,3 %) et a légèrement augmenté dans les régions et départements (+0,2 %).

Dans la fonction publique hospitalière, 1,2 million d’emplois sont dénombrés. Les effectifs sont restés stables en 2022 (-700 agents, soit -0,1 %), après +0,5 % en 2021. Le nombre d’agents dans les établissements médico-sociaux a baissé (-0,4 %), du fait d’un fort repli des contrats aidés. L’emploi dans les hôpitaux s’est stabilisé, après une hausse de +0,7 % en 2021.

INSEE