8 novembre 2024

Conjoncture – production industrielle – épargne et revenus – emploi

Repli de la production industrielle en septembre

En septembre, la production industrielle en France se replie selon l’INSEE, avec une baisse de 0,8 % sur un mois dans l’industrie manufacturière, après une hausse de 1,4 % en août, et de 0,9 % dans l’ensemble de l’industrie, après une augmentation de 1,1 % en août.

La production manufacturière diminue en septembre dans l’industrie pharmaceutique (‑11,7 % après +18,8 %), après un mois d’août exceptionnellement élevé. Elle recule également dans les industries extractives, de l’énergie et de l’eau (‑1,2 % après ‑0,1 %) ainsi que dans la fabrication de biens d’équipement (‑0,9 % après ‑1,7 %). À l’inverse, la production rebondit dans les industries agroalimentaires (+0,8 % après ‑0,4 %) et dans la cokéfaction et le raffinage (+3,2 % après ‑2,2 %). Elle augmente également dans la fabrication de matériels de transport (+0,7 % après +3,4 %), bien que la production recule dans l’industrie automobile (‑2,0 % après +3,9 %).

Au troisième trimestre 2024, la production est inférieure à celle du troisième trimestre 2023, tant dans l’industrie manufacturière (‑0,9 %) que dans l’ensemble de l’industrie (‑0,6 %). Sur cette période, la production est en nette baisse dans la fabrication de matériels de transport (‑5,5 %), avec une légère diminution dans la fabrication d’autres matériels de transport (‑0,3 %) et une forte baisse dans l’industrie automobile (‑12,8 %). La production recule aussi de manière significative dans la fabrication de biens d’équipement (‑2,6 %), en raison de la forte baisse dans la production de machines et équipements non répertoriés ailleurs (‑6,3 %), ainsi que dans la cokéfaction et le raffinage (‑7,4 %). À l’inverse, elle est en hausse dans les industries extractives, de l’énergie et de l’eau (+1,5 %) et progresse plus modérément dans la fabrication d’« autres produits industriels » (+0,4 %) ainsi que dans les industries agroalimentaires (+0,4 %).

Cercle de l’Epargne – données INSEE

Revenus, consommation et épargne

En 2022, les dépenses de consommation privée des ménages en France ont atteint en moyenne 28 800 euros par unité de consommation (UC), selon l’INSEE. Les dépenses liées au logement, aux produits alimentaires et aux transports ont représenté en moyenne 53 % de la dépense de consommation finale des ménages.

Les 20 % de ménages les plus aisés dépensent nettement plus que les autres, atteignant 43 000 euros par UC en moyenne en 2022, contre 18 500 euros pour les 20 % les plus modestes et 27 000 euros pour les 20 % des ménages situés autour de la médiane.

Le ratio des dépenses de consommation entre les 20 % les plus aisés et les 20 % les plus modestes s’élève à 2,3. Cet écart est cependant moins marqué que celui du revenu disponible net (RDN), dont le ratio est de 4,1 entre ces deux groupes, représentant les ressources dont disposent les ménages pour consommer ou épargner.

Les dépenses liées au logement (incluant les loyers imputés aux ménages propriétaires) représentent 34 % de la consommation des 20 % les plus modestes, contre 25 % pour les 20 % les plus aisés. Ces derniers consacrent également près de deux fois plus de leur consommation aux loisirs et à la culture (9 % contre 5 %) ainsi qu’à l’ameublement et à l’entretien de la maison (5 % contre 3 %), tandis que la consommation des ménages modestes est moins diversifiée.

En complément des dépenses privées, les dépenses publiques prennent en charge certains services non marchands que les ménages ne paient pas directement. Parmi ces services, certains, comme l’éducation, les remboursements de santé, les aides au logement ou les prestations d’action sociale, sont dits « transferts en nature » car ils bénéficient directement à des ménages identifiables. D’autres, comme les services de police, de justice, de défense et d’administration générale, sont des dépenses collectives. Leur ampleur varie fortement selon le nombre d’enfants pour les dépenses d’éducation ou l’âge des ménages pour les dépenses de santé.

Le poids des dépenses collectives selon le niveau de revenus

Les transferts en nature, ainsi que les dépenses collectives, sont estimés en moyenne à 19 100 euros par UC pour les 20 % des personnes les plus modestes, contre 14 100 euros pour les 20 % autour de la médiane et 12 300 euros pour les 20 % les plus aisés. Les ménages modestes bénéficient davantage des dépenses d’action sociale (accueil des jeunes enfants, aide à domicile, etc.) et des dépenses publiques d’éducation, notamment parce que les ménages aisés ont en moyenne moins d’enfants scolarisés. Les dépenses collectives, qui représentent en moyenne 32 % de la consommation publique (soit 4 800 euros par UC annuels), bénéficient de manière relativement uniforme à tous les ménages. En tout, les dépenses de consommation publique représentent 103 % des dépenses privées pour les 20 % des ménages les plus modestes, contre 52 % pour ceux autour de la médiane et 29 % pour les 20 % les plus aisés.

Des taux d’épargne différents selon les revenus

Le taux d’épargne nette, calculé en rapportant l’épargne nette au revenu disponible brut, a atteint 11 % en moyenne en 2022. Ce taux est de -29 % pour les 20 % les plus modestes, +6 % pour les ménages autour de la médiane et +27 % pour les 20 % les plus aisés. L’épargne négative des ménages modestes s’explique en partie par des comportements de désépargne ou d’endettement. Elle peut également inclure des transferts privés entre ménages qui soutiennent la consommation, mais ne sont pas intégrés dans le revenu disponible brut.

Le taux d’épargne est plus élevé pour les diplômés de niveau bac+3 ou plus (+20 %), ainsi que pour les cadres, travailleurs indépendants et chefs d’entreprise (+22 %). Il est plus faible pour les titulaires du brevet ou sans diplôme (+1 %), les ouvriers (+4 %) et les employés (+2 %), ces écarts étant principalement dus aux différences de revenus. L’épargne varie aussi en fonction de la structure familiale : elle est plus élevée pour les couples, particulièrement ceux sans enfant (+16 %), et faible pour les adultes seuls, voire légèrement négative pour les familles monoparentales (-1 %).

Cercle de l’Epargne – données INSEE

Légère baisse de l’emploi en France au troisième trimestre

Entre fin juin 2024 et fin septembre 2024, l’emploi salarié du secteur privé est en France, selon l’INSEE en très légère baisse de 0,1 % (‑25 000 emplois), après également une diminution de 0,1 % au trimestre précédent (‑28 500 emplois). L’emploi salarié est de 0,3 % en-dessous de son record de mars 2024 (-53 500 emplois) mais au même niveau qu’un an auparavant (‑4 900 emplois). Il demeure nettement supérieur à son niveau d’avant la crise sanitaire (fin 2019), de 5,6 % (soit +1,1 million d’emplois).

Au troisième trimestre 2024, l’emploi intérimaire baisse de nouveau, mais moins fortement qu’au trimestre précédent, ‑0,5 % après ‑2,2 % (soit ‑3 900 emplois après ‑16 200 emplois). Il se situe ainsi 4,7 % au-dessous de son niveau du troisième trimestre 2023 (soit ‑36 400 emplois). Il est de  5,5 % inférieur à son niveau d’avant la crise sanitaire (soit ‑42 900 emplois).

 Entre fin juin 2024 et fin septembre 2024, l’emploi salarié agricole augmente de 0,8 % (soit +2 500 emplois) après ‑2,2 % au trimestre précédent. Il est inférieur de 1,3 % à son niveau de septembre 2023. L’emploi salarié privé industriel (hors intérim) est stable au troisième trimestre 2024, après une quasi-stabilité au trimestre précédent (+0,1 % soit +4 200 emplois). Il est supérieur de 0,6 % à son niveau d’un an auparavant (soit +20 300 emplois). Après avoir rattrapé son niveau d’avant-crise sanitaire au troisième trimestre 2021, il le dépasse désormais de 2,5 % (soit 79 700 emplois nets créés depuis fin 2019). Dans la construction, l’emploi salarié privé (hors intérim) baisse pour le septième trimestre consécutif : ‑0,6 % (soit ‑9 300 emplois après ‑10 000 emplois au trimestre précédent). Il se situe au‑dessous de son niveau du troisième trimestre 2023 (‑2,0 % soit ‑31 200 emplois), mais encore largement au-dessus de celui de fin 2019 (+4,7 %, soit +70 100 emplois). Au troisième trimestre 2024, l’emploi salarié privé dans le tertiaire marchand hors intérim est quasi stable : ‑0,1 % après 0,0 % au trimestre précédent (soit ‑11 200 emplois après ‑3 100 emplois). Il dépasse légèrement son niveau d’un an auparavant (+0,2 %, soit +26 700 emplois) et excède largement celui d’avant-crise (+7,5 % par rapport à fin 2019 soit +867 100 emplois).L’emploi salarié privé (hors intérim) du tertiaire non marchand demeure quasi stable, -0,1 %, après +0,1 % (soit -3 100 emplois après +3 500 emplois). Il dépasse son niveau du troisième trimestre 2023 de 0,7 % (soit +19 800 emplois) et celui de fin 2019 de 5,3 % (soit +138 700 emplois).

INSEE