27 avril 2024

Conjonctures – croissance Etats-Unis – demandeurs d’emploi – conjoncture France – Portugal – illettrisme

Croissance américaine en retrait au premier trimestre

La croissance américaine a décéléré au premier trimestre. Souhaité par la banque centrale, ce ralentissement a surpris les investisseurs qui n’y croyaient plus.

Au premier trimestre, le PIB n’a augmenté que de 1,6 % en rythme annualisé selon les chiffres du Bureau of Economic Analysis (BEA), l’office statistique du département du Commerce. Il y a encore quelques jours, la crainte d’une surchauffe était de mise. Elle a notamment été exprimée par des économistes du FMI. Goldman Sachs avait prévu un taux de croissance de 3,1 % en rythme annualisé pour le premier trimestre et le consensus des conjoncturistes tablait sur un taux de 2,5 %.

Cercle de l’Épargne – données BEA

Selon le BEA, par rapport au quatrième trimestre qui avait été marqué par une croissance en rythme annuel de 3,4 %, la décélération du premier trimestre est imputable au ralentissement des dépenses de consommation, des exportations et des dépenses des administrations publiques. En revanche, l’investissement immobilier résidentiel des ménages a augmenté plus vite que prévu. Il a augmenté de 13,9 % sur le trimestre.

Si la croissance a ralenti, l’inflation a accéléré au cours du premier trimestre, compliquant la tâche de la banque centrale. Les prix corrigés de l’énergie et de l’alimentation ont enregistré une hausse de 3,7 % au premier trimestre mettant fin à une phase de recul de l’inflation. La réaccélération des prix est liée aux services qui ont augmenté à un taux de 5,4 %, principalement en raison de la hausse des coûts d’assurances et de la hausse des loyers.

La contre-performance de l’économie américaine est marquée au niveau des échanges commerciaux, les importations progressant de 2,2 % au premier trimestre quand les exportations n’augmentent que de 0,9 %. Pour la première fois en deux ans, le solde commercial a eu un effet négatif sur la croissance de 0,9 point du PIB. Les exportations sont pénalisées par une demande mondiale atone et par l’appréciation du dollar. Les importations sont dopées par le maintien d’un haut niveau de consommation de la part des ménages américains.  

Confiance des ménages français en recul

En avril, la confiance des ménages se détériore légèrement. À 90, l’indicateur de l’INSEE qui la synthétise se contracte d’un point et reste au-dessous de sa moyenne de longue période (100 entre janvier 1987 et décembre 2023).

Cercle de l’Épargne – données INSEE

Les Français semblent percevoir les effets de la désinflation. En avril, la part des ménages qui considèrent que les prix ont fortement augmenté au cours des douze derniers mois continue de diminuer. Le solde d’opinion correspondant diminue de 8 points sur un mois ; il atteint ainsi son niveau le plus bas depuis février 2022. La part des ménages estimant que les prix vont accélérer au cours des douze prochains mois reste stable. Le solde associé perd un point et demeure nettement au-dessous de sa moyenne de longue période.

En avril, le solde d’opinion des ménages relatif à leur situation financière future perd trois points et s’éloigne de sa moyenne de long terme. Celui relatif à leur situation financière passée augmente d’un point mais reste au-dessous de sa moyenne de longue période.

Bonne nouvelle pour la consommation, la proportion de ménages estimant qu’il est opportun de faire des achats importants augmente, le solde d’opinion correspondant gagne un point. Il demeure néanmoins au-dessous de sa moyenne de long terme. Cependant, les Français semblent hésiter sur le comportement à adopter. En effet, en avril, la part des ménages estimant qu’il est opportun d’épargner repart à la hausse après deux mois consécutifs de baisse. Le solde d’opinion correspondant gagne cinq points, après avoir perdu six points en mars 2024. Il demeure au-dessus de sa moyenne de longue période. L’opinion des ménages sur leur capacité d’épargne, actuelle comme future, continue de s’améliorer. Le solde d’opinion relatif à la capacité d’épargne future gagne cinq points et celui sur la capacité d’épargne actuelle en gagne trois. Ces deux soldes se situent au-dessus de leur moyenne de longue période. L’opinion des ménages sur les perspectives d’évolution du niveau de vie en France au cours des douze prochains mois se dégrade nettement. Le solde d’opinion correspondant perd six points et s’éloigne de sa moyenne de longue période. À l’inverse, l’opinion des ménages concernant l’évolution passée du niveau de vie en France s’améliore légèrement. Le solde d’opinion correspondant gagne deux points mais reste néanmoins bien inférieur à sa moyenne de longue période.

En avril 2024, les craintes des ménages concernant l’évolution du chômage baissent légèrement. Le solde correspondant perd un point et demeure ainsi au-dessous de sa moyenne de longue période.

Climat des affaires, en légère baisse au mois d’avril en France

En avril, le climat des affaires en France se dégrade légèrement par rapport à mars. L’indicateur qui le synthétise, calculé par l’INSEE à partir des réponses des chefs d’entreprise des principaux secteurs d’activité marchands, perd un point. À 99, il repasse juste au-dessous de sa moyenne de longue période (100). Cette dégradation est imputable à la situation conjoncturelle moins favorable dans l’ensemble des secteurs d’activité, à l’exception du commerce de détail.

Cercle de l’Épargne – données INSEE

Dans les services, le climat des affaires se détériore par rapport à mars, les chefs d’entreprise du secteur étant moins optimistes quant à leurs perspectives d’activité et celles de leur secteur. Dans l’industrie, le climat des affaires se dégrade également, pénalisé par les soldes d’opinion sur les carnets de commandes. Dans le bâtiment, l’indicateur de climat des affaires se dégrade aussi, du fait du repli des soldes d’opinion relatifs à l’activité récente et à venir. En revanche, dans le commerce de détail (y compris commerce et réparation d’automobiles), le climat des affaires s’améliore en avril en raison de la hausse des soldes d’opinion relatifs aux perspectives générales d’activité du secteur, aux ventes passées et à l’évolution à venir des effectifs.

En avril, l’indicateur synthétique de climat de l’emploi s’améliore un peu. À 102, il gagne un point et reste ainsi au-dessus de sa moyenne de longue période (100). Cette légère amélioration résulte de l’augmentation des soldes d’opinion relatifs à l’évolution récente et à venir des effectifs dans les services (hors agences d’intérim).

4 millions de personnes en difficulté face à l’écrit en France

Selon une étude de l’INSEE, en France, 4 millions de personnes, soit une personne âgée de 18 à 64 ans sur dix, rencontrent, des difficultés face à l’écrit en 2022. 12 % des personnes rencontrent des difficultés en calcul, en obtenant moins de 60 % de réussite aux tests de calcul. Elles sont 62 % parmi les personnes ayant une faible maîtrise de l’écrit. Ce cumul n’est pas pour autant systématique : 6 % des personnes en difficulté à l’écrit ont réussi 80 % ou plus des questions de calcul, seuil qui n’est atteint que par 40 % de l’ensemble de la population.

Les hommes meilleurs en calcul

Plus de femmes que d’hommes rencontrent des difficultés en calcul. près de 15 % des femmes, contre 9 % des hommes. Seules 32 % des femmes sont à l’aise dans ce domaine (80 % de réussite ou plus aux exercices), contre 47 % des hommes. La plus grande réussite des hommes en mathématiques avait été constatée lors des études précédentes ainsi que dans des enquêtes centrées sur les jeunes, comme l’enquête internationale auprès des élèves de 15 ans (PISA).

Les élèves femmes meilleures que les homme à l’écrit

À l’écrit, la part des hommes en difficulté (11 %) est similaire à celle des femmes (10 %). En revanche parmi les élèves, les filles ont des résultats à l’écrit nettement meilleurs que les garçons.

Les jeunes générations meilleures à l’écrit que les plus anciennes

Les plus jeunes maîtrisent nettement mieux l’écrit que leurs aînés : la part des personnes en difficulté varie de 6 % pour les 18-24 ans à 14 % pour les 55-64 ans. En calcul, les différences selon l’âge sont moins marquées.  10 % des 18-24 ans rencontrent des difficultés, contre 15 % des 55-64 ans.

4 % des personnes en situation d’illettrisme

4 % des personnes ont des difficultés fortes et peuvent être considérées comme illettrées (par convention, la notion d’« illettrisme » ne s’applique qu’aux personnes ayant débuté leur scolarité en France), soit 1,4 million de personnes. Les personnes arrivées en France en cours de scolarité ont un peu plus de difficultés. Les personnes qui ont réalisé toute leur scolarité hors de France et dont la langue maternelle n’est pas le français ont souvent une faible maîtrise de l’écrit ; 55 % rencontrant des difficultés face à l’écrit. Parmi les personnes qui ont réalisé leur scolarité hors de France, mais pour lesquelles le français est la langue maternelle, les difficultés sont moindres (32 %).

La compréhension de l’écrit et la maîtrise du calcul une affaire de diplômes et de niveau de formation des parents

35 % des personnes peu ou pas diplômées sont en difficulté à l’écrit ou en calcul, alors que la part de personnes diplômées du supérieur en difficulté est marginale. Le niveau de maîtrise de l’écrit et du calcul des adultes de 18 à 64 ans est également lié au niveau de diplôme atteint par leurs parents. 19 % des personnes dont les parents sont peu ou pas diplômés sont en difficulté à l’écrit, contre 3 % des personnes dont les parents sont titulaires d’un diplôme de l’enseignement supérieur. Les taux respectifs pour la maîtrise du calcul sont 19 % et 4 %.

Les habitants des quartiers en difficulté exposés aux difficultés à l’écrit et en calcul

32 % des personnes résidant dans les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) sont en difficulté à l’écrit, contre seulement 8 % des personnes résidant hors QPV ; 31 % contre 10 % en calcul. Ces différences s’expliquent en partie par une plus forte proportion de personnes non scolarisées dans les QPV en  France.

L’Outre-mer fortement exposé au risque d’illettrisme

La population d’Outre-mer a un niveau de compétences à l’écrit et en calcul en moyenne plus faible qu’en métropole : dans les départements d’outre-mer (DOM), un habitant sur quatre est en difficulté face à l’écrit et trois habitants sur dix en calcul, contre un sur dix en France métropolitaine. Ces difficultés s’expliquent notamment par la surreprésentation des personnes peu ou pas diplômées dans les DOM.

Les personnes en difficulté face à l’écrit, moins consommatrices de services en ligne

83 % des personnes en difficulté face à l’écrit ont utilisé Internet au cours des trois mois précédant l’enquête, contre 97 % de l’ensemble des personnes âgées de 18 à 64 ans. Les personnes en difficulté à l’écrit entreprennent aussi moins de démarches administratives elles-mêmes. 61 % d’entre elles ont effectué une démarche administrative elles-mêmes au cours des douze mois précédant l’enquête, contre 85 % dans l’ensemble de la population,

Une amélioration sensible de la situation ces dernières années

En France métropolitaine, la part des personnes de 18 à 64 ans en difficulté à l’écrit a diminué entre 2011 et 2022, passant de 16 % à 10 %. La part des personnes avec des difficultés fortes a aussi baissé (de 11 % à 8 %), tout comme celle des personnes éprouvant des difficultés en calcul (de 13 % à 11 %). Le taux d’illettrisme est passé de 7 % en 2011 à 4 % en 2022. Ces améliorations dans la maîtrise de l’écrit et du calcul s’expliquent principalement par le renouvellement des générations (effet noria) et l’allongement des scolarités au cours des Trente Glorieuses : les personnes nées entre 1947 et 1957 avaient les moins bons résultats en 2011 (23 % de difficultés à l’écrit, contre 14 % pour les autres personnes, nées entre 1958 et 1994) et elles ont été remplacées dans l’enquête en 2022 par des personnes nées entre 1995 et 2005, aux performances plus élevées (5 % ont des difficultés face à l’écrit).

Pour les personnes nées entre 1958 et 1994 (générations interrogées aux deux dates), les compétences au cours de l’âge adulte s’améliorent peu : la part des adultes en difficulté face à l’écrit baisse de 14 % à 11 % entre 2011 et 2022, et celle des adultes en difficulté en calcul de 12 % à 11 %.

Portugal : un nouveau modèle pour l’Europe

Le Portugal, pays qui avait été touché par la crise des subprimes et des dettes souveraines dans les années 2008/2011, est aujourd’hui érigé en modèle. Néanmoins, ce modèle n’est pas sans faille, en particulier sur le plan social.

En 2011, le pays avait dû accepter l’intervention de la Troïka (FMI, BCE, Commission européenne) qui avait placé le pays sous tutelle et avait engagé un plan de sauvetage de 78 milliards d’euros, plan qui s’accompagnait d’une politique de rigueur. En 2024, le pays a renoué avec les « A » chez Moody’s, Fitch et tout récemment chez Standard & Poor’s. Toutes les agences attribuent une perspective stable à la note du pays.  

Le changement de regard porté sur le Portugal s’explique par les bons résultats économiques et financiers qu’ils enregistrent depuis la fin de l’épidémie de covid. Les administrations publiques ont enregistré un solde positif de 1,2 % du PIB en 2023. L’endettement a été ramené à 98,7 % du PIB, soit mieux que l’objectif de 103 % fixé en début d’année par le gouvernement. L’année dernière, la croissance a été une des plus fortes d’Europe, avec un taux de 2,3 %. Pour 2024, le budget devrait rester en excédent et la croissance avoisiner 2,2 % quand un taux de 0,5 % est attendu pour la zone euro. L’inflation y est en forte baisse. Depuis 2013, plus d’un million d’emplois ont été créés, sur un marché du travail de 5 millions de personnes au total. Le taux de chômage est de 6,5 % de la population active.

Les clefs de la réussite du Portugal sont multiples. Moins exposé aux importations de gaz russe, le pays a été moins touché que les pays d’Europe du Nord ou de l’est par le déclenchement de la guerre en Ukraine. Le Portugal dispose d’un avantage comparatif fort dans plusieurs domaines qui lui ont permis de maintenir ses exportations malgré la hausse des prix. C’est le cas notamment pour le textile ou le vin. Le Portugal est également un pays industriel avec la présence d’usines automobiles et de cycles. Il est devenu, en 2021, le premier exportateur d’Europe de vélos. Le secteur du luxe contribue également à la croissance économique, en particulier dans les domaines du cuir, du textile et des arts de la table par exemple. Les entreprises de la haute technologie installent de plus en plus de centres de recherche en attirant les salariés de toutes les nationalités grâce à des conditions de vie agréables. Les entreprises européennes ou américaines investissent de plus en plus au Portugal à la recherche d’une main-d’œuvre peu chère, bien formée et travailleuse.  Le montant du salaire minimum est de 957 euros par mois. De nombreux nomades numériques s’y installent à la quête de conditions de vie agréables.

Le Portugal entend jouer la carte du numérique et de la transition énergétique. Il met en avant le fait que la part des énergies renouvelables dans la production électrique soit dans le pays, l’une des plus importante d’Europe (60 %, selon l’Agence internationale de l’énergie – AIE). Le pays exploite de nombreux barrages hydroélectriques et a investi dans l’éolien. Le pays compte également tirer profit de ses importantes réserves de lithium qui figure, aux côtés du cobalt et du nickel, parmi les métaux indispensables notamment pour la fabrication des batteries.

Le tourisme joue un rôle clef dans la croissance en représentant 15 % du PIB. Selon ses statistiques officielles, en 2022, les recettes de ce secteur ont dépassé de 20 % celles de 2019, juste avant la crise sanitaire du covid. Sur le seul premier semestre 2023, 31 millions de touristes ont été comptabilisés dans les aéroports portugais, un record. Le tourisme a généré plus de 22 milliards en 2023 de recettes au pays. Près de 320 000 personnes travaillent dans l’hôtellerie et la restauration au Portugal. Comme dans le reste de l’Europe, ce secteur est de plus en plus confronté à des problèmes de recrutement : 50 000 emplois ne sont pas pourvus pour la saison 2024. Les professionnels du secteur demandent au gouvernement de pouvoir faire appel à l’immigration.

Après la crise de 2009, les autorités ont mené une politique visant à attirer les investisseurs étrangers. Le « visas doré » (créé en 2012 et arrêté en mars 2024) permettait à des ressortissants non européens investissant au Portugal et créant des emplois de bénéficier d’un permis de résidence. Ce dispositif a permis d’attirer plus de 6,5 milliards d’euros de capitaux. Plus de 11 000 permis de résidence ont été accordés à des investisseurs auxquels il faut ajouter les 18 000 délivrés aux proches de ces derniers. La moitié des bénéficiaires de cette disposition étaient des investisseurs chinois, ainsi que de nombreux Brésiliens et Américains. Le Portugal a également attiré de nombreux retraités en les exonérant de l’impôt sur le revenu sur leurs pensions étrangères. Cette mesure visait à lutter contre la crise immobilière survenue en 2009. Le gouvernement y a mis un terme en raison de la forte augmentation des prix de l’immobilier qu’elle favorisait. Plus de 35 000 retraités français auraient ainsi choisi le Portugal.

Le Portugal profite également de la bonne santé de son principal partenaire et proche voisin, l’Espagne. L’Espagne connaît depuis trois ans une forte croissance tirée par le tourisme, l’industrie et l’agro-alimentaire. D’après l’Institut national des statistiques portugais (INE), les échanges commerciaux entre les deux pays sont passés de 17,6 milliards d’euros en 2000, soit environ 14 % du PIB, à 55,5 milliards d’euros en 2022, soit 23 % du PIB. Un quart des exportations portugaises sont destinées au marché espagnol et un tiers des importations en proviennent. L’Allemagne et la France sont respectivement les deuxième et troisième partenaires commerciaux du Portugal.

La forte croissance du Portugal génère néanmoins des tensions sociales. Souvent, les emplois créés sont faiblement rémunérés. Trois familles portugaises sur quatre ont rencontré des difficultés à payer leurs factures en 2023, selon le baromètre annuel de l’organisme de défense des consommateurs, Deco Proteste. En février 2024, l’Institut national des statistiques du Portugal a publié le nombre de Portugais cumulant deux, voire trois emplois. En 2023, il a dépassé les 250 000 (sur une population de 5 millions d’actifs, soit 5 %). Le système de santé comme celui de l’éducation sont en crise. L’accès aux praticiens de santé est difficile comme dans un grand nombre de pays européens. L’accès au logement est également un sujet de conflits. Les prix de l’immobilier ont augmenté de 75 % en dix ans. Dans les principales métropoles du pays (Lisbonne, Porto), les Portugais n’arrivent plus à trouver de logements. Le gouvernement a dû ainsi mettre un terme aux « visas dorés » et aux exonérations fiscales pour les retraités étrangers. Il a institué une fiscalité plus favorable au marché des locations de longue durée en pénalisant celles à but saisonnier. Une majorité de Portugais estiment que ces mesures sont insuffisantes. Toujours pour atténuer les tensions, le gouvernement, dans le cadre du budget 2024, a prévu une hausse des investissements publics dans les secteurs de la santé, l’éducation ou le logement. Une revalorisation du salaire minimum et des pensions de retraite a été également annoncée.

Malgré un bilan économique positif, la majorité socialiste a été battue aux élections législatives du mois de mars 2024. Le Premier ministre, Antonio Costa a été remplacé par le conservateur Luis Montenegro qui entend mettre en œuvre une politique en faveur des classes moyennes. Il devra veiller à limiter l’émigration qui demeure importante chez les jeunes diplômés. Depuis vingt ans, 30 % d’entre eux ont quitté le pays. Il devra également répondre aux demandes de la population concernant la vie chère, la hausse des loyers et la décrépitude des hôpitaux.

Stabilisation du nombre de demandeurs d’emploi en France

Malgré la faible croissance, le nombre de demandeurs d’emploi en France est globalement stable depuis un an. De nombreux secteurs d’activités sont encore confrontés à des pénuries de main-d’œuvre.

En moyenne, selon la DARES, les service des études et des statistiques du Ministère des Affaires sociales,  au premier trimestre 2024, en France métropolitaine, le nombre de demandeurs d’emploi en catégorie A a baissé de 0,1 % (-3 200) ce trimestre mais  augmente de 0,4 % sur un an.  Le nombre d’inscrits en catégorie A s’élève à 2 819 800. Le nombre de personnes inscrites à France Travail et tenues de rechercher un emploi (catégories A, B, C) s’est établi à 5 124 300.

En France (y compris les départements-régions d’outre-mer, hors Mayotte), le nombre de demandeurs d’emploi s’élève à 3 027 700 pour la catégorie A. Il diminue de 0,1 % sur le trimestre (+0,1 % sur un an). Pour les catégories A, B, C, ce nombre s’établit à 5 400 500. Il est stable sur ce trimestre et croît de 0,6 % sur un an.

DARES