Déjà Hier 3 août 2019
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Croissance, la France dans la moyenne de la zone euro
L’économie française continue de croître mais à un rythme d’escargot. Après avoir enregistré un gain de 0,3 % au premier trimestre, le PIB ne s’est accru que de 0,2 % au deuxième. Ce résultat en demi-teinte est imputable à la faiblesse de la consommation qui n’a augmenté que de 0,2 % contre +0,4 % au premier trimestre. Avec ce résultat, l’objectif de croissance de 1,4 % sur l’ensemble de l’année semble de plus en plus hors d’atteinte. Une révision à la baisse à 1,2 % est probable avec, à la clef, un risque de dérapage du déficit public.
L’épargne avant la consommation
Les Français restent toujours très prudents en matière de dépenses de consommation. Le rebond après la crise des « gilets jaunes » ne s’est pas réalisé. En effet, au premier trimestre, la progression de la consommation a été jugée faible : +0,4 %. Malgré les gains de pouvoir d’achat, primes défiscalisées, versement anticipé des réductions d’impôt, amélioration de certains minimas sociaux, etc., les ménages n’ont pas accru leurs dépenses. Ils ont préféré épargner comme l’indique le montant élevé des collectes nettes du Livret A (+11,57 milliards d’euros) et de l’assurance vie (+15,1 milliards d’euros). Le montant des dépôts à vue a été multiplié par deux en douze ans. Face à la multiplication des incertitudes économiques, tensions commerciales sino-américaines ou encore le Brexit, les Français demeurent très prudents et reportent leurs achats de biens durables. L’achat de véhicules neufs est ainsi en retrait au cours du premier trimestre. Dans ces conditions, il est assez logique que la production manufacturière soit orientée à la baisse (-0,4 % au deuxième trimestre contre +0,5 % au premier). De ce fait, la production a été portée par les services qui ont connu une progression de 0,5 %.
L’investissement des entreprises en hausse
La bonne nouvelle des résultats de la croissance du deuxième trimestre provient de l’investissement qui augmente de 0,9 % contre +0,5 % au premier trimestre. Cette progression est imputable aux entreprises dont les investissements sont en hausse de 1,2 % après +0,7 %. Elles se sont équipées en matériel informatique et de télécommunication afin de compenser le retard accumulé ces dernières années. L’investissement des ménages a enregistré une petite croissance de 0,1 % stable par rapport à celle du premier trimestre.
La hausse de l’investissement traduit la confiance maintenue des chefs d’entreprise dans la croissance de l’économie française. Par ailleurs, cela est un gage d’amélioration de la compétitivité de notre économie.
Le commerce extérieur neutre pour la croissance
Dans un contexte de ralentissement du commerce international, le commerce extérieur de la France n’a pas pesé sur le cours de l’économie française. La croissance des importations s’est ralentie passant de 1,1 % à 0,1 % du premier au deuxième trimestre. Les exportations ont de leur côté cru au même rythme, soit +0,2 %. La contribution à la croissance du PIB a été neutre quand elle avait été négative de 0,3 point au premier trimestre. La France est moins touchée que certains de ses partenaires (dont l’Allemagne) par le ralentissement des échanges extérieurs en raison du poids plus faible de son industrie.
Les variations de stocks ont joué négativement
Au deuxième trimestre, les entreprises ont réduit leurs stocks. Ces derniers ont ainsi pesé sur la croissance : -0,2 % contre +0,3 % au premier trimestre.
Un deuxième semestre plus porteur ?
Avec l’amélioration attendue de leur pouvoir d’achat, soit +2,5 % en 2019 (la plus forte hausse enregistrée depuis 2007), les ménages devraient reprendre le chemin de la consommation au cours du deuxième semestre. En effet, depuis plusieurs années, les comportements des ménages diffèrent d’un semestre à l’autre. Au cours du premier, les Français épargnent quand ils dépensent davantage durant le second à la faveur des vacances, de la rentrée scolaire ou des fêtes de fin d’année,
Pour expliquer l’atonie des dépenses, il faut prendre en compte le scepticisme des ménages en cas d’augmentation soudaine de leur pouvoir d’achat, considérant que cette situation ne sera pas amenée à perdurer. Ils craignent que les pouvoirs publics leur reprennent d’une main ce qu’ils leur ont donné de l’autre. Il en est de même en matière d’inflation. Après plusieurs mois de hausse des prix durant l’année 2018, ils intègrent lentement la désinflation. Il est à noter également que l’indice de confiance des ménages qui avait fortement baissé entre la fin de l’année 2018 et le printemps 2019 est à nouveau en hausse.
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La poursuite de l’amélioration de la situation de l’emploi pourrait jouer positivement en faveur de la croissance d’ici le mois de décembre. Si dans les années 80/90, il fallait un taux de croissance de 2 % pour créer des emplois, désormais, une faible croissance suffit. Cette situation est liée à la tertiarisation de l’économie et à la plus grande flexibilité de notre marché du travail. La décrue du chômage est également facilitée par les nombreux départs à la retraite.
La France a connu une progression de son activité qui est dans la moyenne de la zone euro. En effet, tout comme l’ensemble de l’Union européenne, cette dernière a connu une croissance de 0,2 % au cours du deuxième trimestre. Lors du premier trimestre 2019, le PIB avait progressé de 0,4 % dans la zone euro et de 0,5 % pour l’Union. Sur un an, le PIB s’est accru de 1,1 % pour la zone euro et de 1,3 % pour l’ensemble de l’Union européenne. Ce résultat est en retrait par rapport à la fin du premier trimestre (respectivement 1,2 et 1,6 %).
Les ménages ont boudé les commerces en juin
Au mois de juin, les dépenses de consommation des ménages en biens diminuent très légèrement en volume (-0,1 % après +0,3 %). La consommation en biens fabriqués augmente (+0,7 %) ainsi que celle d’énergie (+0,2 %), mais la consommation alimentaire est en nette baisse (-1,1 %).
Sur l’ensemble du deuxième trimestre 2019, la consommation des ménages en biens stagne (+0,0 % après +0,1 %). La hausse de la consommation d’énergie (+0,8 %) est compensée par la baisse des achats alimentaires (-0,2 %) et de biens fabriqués (-0,3 %).
En juin, la consommation alimentaire a diminué nettement de1,1 %. Cette baisse porte sur la consommation de biens directement issus de l’agriculture (fruits et légumes frais) mais aussi sur les achats d’aliments transformés de l’industrie agro-alimentaire. Sur l’ensemble du trimestre, la consommation alimentaire recule de 0,2 % après -1,1 %.
En revanche, la consommation de biens fabriqués a augmenté de +0,7 % après +0,5 %. Sur l’ensemble du trimestre, les achats de biens fabriqués se replient néanmoins (-0,3 % après +0,7 %).
Les dépenses en habillement-textile augmentent de nouveau en juin (+0,7 % après +1,1 %). La hausse des achats de chaussures vient compenser la diminution des ventes de textiles, tandis que la consommation de vêtements augmente pour le deuxième mois consécutif. Sur l’ensemble du trimestre, la consommation d’habillement-textile ralentit nettement (+0,1 % après +0,9 %).
En juin, la consommation de biens fabriqués durables est de nouveau en hausse (+0,8 % après +0,4 %), grâce notamment au dynamisme des ventes de matériels de transport (+2,5 %), en dépit du repli des dépenses en biens d’équipement du logement (-1,6 %). Sur l’ensemble du trimestre, les achats de biens durables se replient cependant de -0,6 %.
En juin, la consommation d’énergie augmente légèrement (+0,2 %). Sur l’ensemble du trimestre, les dépenses en énergie sont en hausse (+0,8 % après +0,9 %).
Le taux d’inflation toujours bien loin des 2 %
Selon l’INSEE, sur un an, les prix à la consommation ralentiraient légèrement en juillet après une accélération le mois précédent (+1,1 % après +1,2 % en juin et +0,9 % en mai). Ils restent bien en-deçà de l’objectif des 2 %.
La légère baisse de l’inflation constatée en juillet résulterait d’une décélération des prix de l’énergie, des services et du tabac. En revanche, les prix alimentaires seraient plus dynamiques qu’en juin et ceux des produits manufacturés baisseraient à peine moins.
Pour le seul mois de juillet, les prix à la consommation se replieraient de 0,2 % en juillet, après +0,2 % en juin. Les prix des produits manufacturés baisseraient en raison des soldes d’été. Ceux de l’énergie reculeraient davantage que le mois précédent. Les prix des services accéléreraient, en lien avec la croissance plus vive des prix des services de transports et des « autres services ». Enfin, les prix du tabac augmenteraient légèrement.
Pour l’ensemble de la zone euro, le taux d’inflation annuel de la zone a été estimé, selon Eurostat, pour le mois de juillet à 1,1 % en juillet 2019, contre 1,3 % en juin.
Le chômage, en Europe, toujours en lente décrue
Selon Eurostat, le taux de chômage dans la zone euro s’est établi à 7,5 % au mois de juin, en baisse par rapport au taux de 7,6 % constaté en mai et au taux de 8,2 % de juin 2018. Il s’agit du plus faible enregistré dans la zone euro depuis juillet 2008. Dans l’ensemble de l’Union européenne, le taux de chômage s’est établi à 6,3 % en juin, inchangé par rapport au taux de mai et en baisse par rapport au taux de 6,8 % de juin 2018. Ce taux demeure le plus faible enregistré dans l’UE28 depuis le début de la série mensuelle sur le chômage en janvier 2000.
Parmi les États membres, les taux de chômage les plus faibles en juin 2019 ont été enregistrés en république tchèque (1,9 %) et en Allemagne (3,1 %). Les taux de chômage les plus élevés ont quant à eux été relevés en Grèce (17,6 % en avril 2019) et en Espagne (14,0 %). Le taux de chômage en France est le quatrième le plus élevé de l’Union européenne avec un taux de 8,7 %.
Sur un an, le taux de chômage a baissé dans 24 États membres et est resté stable en Estonie et en Pologne, tandis qu’une augmentation a été enregistrée en Suède et au Luxembourg. Les baisses les plus marquées ont été observées en Grèce, à Chypre et en Croatie.
En juin 2019, le taux de chômage aux États-Unis s’est établi à 3,7 %, en hausse par rapport au taux de 3,6 % de mai 2019 et en baisse par rapport au taux de 4,0 % de juin 2018.
L’automobile n’est pas à la fête
Entre la fin de cycle, les restrictions de circulation en agglomération et les critiques écologiques à l’encontre de l’automobile, les immatriculations sont en berne en France depuis le début de l’année. En juillet, les ventes de véhicules neufs immatriculés ont reculé de 1,8 % en juillet, malgré un jour ouvré de plus que l’an dernier après avoir enregistré une contraction de 8,4 % en juin. Le mois dernier, 172 228 voitures particulières neuves ont été mises sur les routes en France, soit environ 3 000 de moins qu’en juillet 2018.
De janvier à juillet, l’écart des immatriculations par rapport à la même période de 2018 est de 25 000 immatriculations de moins en un an. Sur les sept premiers mois de l’année, les nouvelles immatriculations ont atteint un total de 1,34 millions de véhicules.