D’hier à aujourd’hui – Chine – conjoncture France – inflation – immigrés
Rebond de la croissance chinoise après la fin du « zéro covid »
Au premier trimestre 2023, la croissance a atteint, en rythme annuel, 4,5 %, contre +2,9 % au dernier trimestre 2022. Ce premier trimestre est le premier à ne pas être marqué par la politique du zéro covid qui a été en vigueur de fin 2019 à fin 2022. Après la levée des restrictions de déplacement, la reprise de l’activité a été plus rapide que prévu. Durant les trois premiers mois de l’année, la croissance a été soutenue par les dépenses de consommation et par l’activité immobilière. Après quatre mois de recul fin 2022, les ventes au détail, principal indicateur de la consommation des ménages, ont enregistré en mars une croissance de 10,6 % sur un an. Cette hausse est liée à un effet de base par rapport à l’année dernière, lorsque plusieurs grandes villes, dont Shanghai, sont entrées en confinement. Le secteur des services a également enregistré une vive augmentation de son activité (+5,4 % sur un an pour le premier trimestre). Ce rebond est assez logique car ce secteur était celui qui était le plus pénalisé par la politique du zéro covid.
La croissance de la Chine devrait rester dynamique au deuxième trimestre par effet de rattrapage mais l’arrêt progressif des mesures de relance budgétaire et l’affaiblissement de la demande extérieure entrante pourraient exercer une pression à la baisse sur la croissance intérieure.
Légère dégradation du climat des affaires en France
En avril, selon l’INSEE, le climat des affaires en France se dégrade légèrement pour le deuxième mois consécutif. À 102, l’indicateur qui le synthétise, calculé à partir des réponses des chefs d’entreprise des principaux secteurs d’activité marchands, diminue d’un point par rapport à mars. Il demeure néanmoins au-dessus de sa moyenne de longue période (100). Cette baisse du climat des affaires résulte principalement de la détérioration de la situation conjoncturelle dans les services et dans l’industrie. La diminution de dépenses de consommation des ménages commence à se faire ressentir sur l’activité économique.
Dans l’industrie, le climat des affaires se détériore pour le deuxième mois consécutif, sous l’effet du recul des soldes d’opinion relatifs à la production prévue et aux carnets de commandes. Dans les services, le climat des affaires est pénalisé par la baisse de plusieurs soldes d’opinion prospectifs, concernant notamment l’activité et la demande. Dans le bâtiment, l’indicateur synthétique de climat des affaires se maintient, malgré des perspectives d’activité jugées un peu moins favorables par les chefs d’entreprise. Dans le commerce de détail (y compris commerce et réparation automobiles), le climat des affaires s’améliore en revanche grâce notamment au rebond du solde d’opinion relatif aux intentions de commandes.
En avril 2023, l’indicateur synthétique de climat de l’emploi se détériore, alors qu’il était stable depuis décembre 2022. À 108, il perd deux points mais reste bien au-dessus de sa moyenne de longue période (100). Cette baisse en avril résulte principalement du recul des soldes d’opinion sur l’évolution récente et à venir des effectifs dans les services (hors agences d’intérim) et dans l’industrie.
Cercle de l’Épargne – données INSEE
Des immigrés de plus en plus diplômés
Au 1er janvier 2020, 67,4 millions de personnes vivent en France, dont 6,8 millions d’immigrés selon le dernier recensement de la population. Entre le 1er janvier 2019 et le 1er janvier 2020, la population résidant en France a augmenté de 268 000 personnes, dont 140 000 au titre du solde naturel et 128 000 au titre du solde migratoire. Ce dernier est en recul. Il était en effet passé de +182 000 en 2019 et de +222 000 en 2018. Celui des non-immigrés, nés en France ou nés Français à l’étranger, reste négatif, les sorties étant plus nombreuses que les entrées. Cela signifie que le nombre de Français émigrant est plus élevé que celui des Français décidant de revenir en France. Chaque année depuis 2006, le solde migratoire des personnes non-immigrées est négatif.
En 2021, la France était encore touchée par la crise sanitaire mais moins durement qu’en 2020. Le nombre d’entrées sur le territoire était de ce fait en progression par rapport à 2020 tout en restant inférieur de 13 % à celui de 2019. La moitié des immigrés entrés en France en 2021 ont entre 19 et 37 ans à leur arrivée, et la moitié de ceux âgés d’au moins 25 ans sont diplômés de l’enseignement supérieur au début de l’année 2022. Plus de la moitié des nouveaux immigrés sont des femmes mais leur part diminue depuis le milieu des années 2010.
Entre le 1er janvier 2006 et le 1er janvier 2020, la population vivant en France a augmenté de 4,4 millions de personnes et le nombre d’immigrés vivant en France de 1,7 million. La croissance de la population immigrée représente donc 38 % de la croissance de la population totale sur cette période. Cette proportion qui était de 25 % à 28 % chaque année entre 2006 et 2010 est passée de 44 % à 47 % entre 2017 et 2019 avant de revenir en-dessous de 40 %. L’augmentation de la part relative des immigrés dans celle de la population totale est liée à la forte baisse du solde naturel en lien avec la réduction du taux de natalité et du taux de fécondité. Le solde naturel est passé de +302 000 en 2006 à +140 000 en 2019.
Des flux entrants sortants élevés du fait des étudiants étrangers
En moyenne entre 2006 et 2019, quatre immigrés entrent sur le territoire quand un en sort. De nombreux étudiants étrangers à la fin de leurs cursus rejoignent leur pays d’origine ou émigrent dans un autre pays. 20 % des immigrés de plus de 15 ans entrés en France sont en études au début de l’année 2022. Cette situation concerne principalement les nouveaux immigrés âgés de 15 à 24 ans, dont 53 % sont étudiants.
Des immigrés d’origines de plus en plus diverses
Parmi les immigrés entrés en France en 2021, 101 000 sont originaires d’Afrique, 42 000 d’Asie, 78 000 d’Europe et 25 000 d’Amérique ou d’Océanie. Toutes origines confondues, un quart des immigrés entrés en France en 2021 ont moins de 19 ans, et la moitié ont entre 19 et 37 ans. Les immigrés nés dans un pays d’Europe du Sud ou d’Afrique hors Maghreb sont particulièrement plus jeunes que la moyenne. La moitié des nouveaux immigrés nés en Afrique hors Maghreb ont moins de 23 ans. Les nouveaux immigrés nés dans les autres pays européens sont plus âgés. 50 % ont plus de 31 ans.
La part des immigrés européens parmi les entrants est nettement moindre qu’il y a quinze ans, sauf pour les pays d’Europe du Sud. La part des immigrés originaires d’Afrique hors Maghreb parmi l’ensemble des immigrés entrant en France augmente fortement entre 2006 (12 %) et 2021 (20 %), tandis que celle des immigrés nés au Maghreb augmente plus modérément, de 18 % en 2006 à 21 % en 2021. À l’inverse, la part des immigrés originaires de pays européens autres que ceux d’Europe du Sud parmi l’ensemble des immigrés entrant en France diminue, passant de 33 % en 2006 à 22 % en 2021.
Les immigrés nés en Europe du Sud ont représenté plus de 17 % des nouveaux immigrés en 2012 et 2013, conséquence de la crise économique traversée alors par ces pays. Leur part retrouve depuis la fin des années 2010, un niveau proche de celui de la fin des années 2000, soit 10 % à 11 %.
Cercle de l’Épargne – données INSEE
De moins en moins de femmes parmi les nouveaux entrants
Jusqu’au milieu des années 1970, les nouveaux immigrés étaient majoritairement des hommes dans un contexte de besoin de main-d’œuvre. Avec l’augmentation du chômage, l’immigration de travail a ralenti. L’immigration en France est devenue majoritairement féminine en raison notamment de migrations familiales. Depuis 2016, une nouvelle inflexion est constatée. La part des femmes a diminué de 3 points en 2021 par rapport à la période 2006-2014 et de 1 point par rapport à la période 2015-2019.
Cette tendance à la baisse de la part des femmes parmi les nouveaux immigrés s’observe pour la majorité des régions d’origine. Elle est particulièrement marquée pour les nouveaux immigrés originaires d’Afrique hors Maghreb (pour lesquels la part de femmes était de 53 % entre 2006 et 2014, contre 47 % entre 2015 et 2019 et 48 % en 2021) et pour ceux d’Asie hors Turquie et Moyen-Orient (60 % de femmes entre 2006 et 2014, contre 54 % entre 2015 et 2019 et 45 % en 2021). La baisse de 9 points entre 2019 et 2021 de la part des femmes parmi les immigrés originaires d’Asie hors Turquie et Moyen-Orient s’explique principalement par un renouvellement des pays d’origine. Les immigrés chinois ont été peu nombreux des dernières années en raison des interdictions de sortie du territoire décidées par les autorités durant la crise sanitaire. Or, à 60 % les immigrés chinois étaient des femmes. À l’inverse, le nombre d’immigrés nés en Afghanistan ont augmenté après la prise du pouvoir par les Talibans. Ces immigrés afghans sont à 75 % des hommes.
Les immigrés plus qualifiés que la moyenne de la population française
51 % des immigrés âgés de 25 ans ou plus en 2021 sont diplômés de l’enseignement supérieur, contre 35 % de l’ensemble de la population âgée de 25 ans ou plus. Cette proportion est plus faible pour les personnes originaires d’Afrique hors Maghreb (42 %) et d’autres pays européens que ceux de l’Union européenne (46 %) et, au contraire, plus élevée pour celles venant de Turquie ou du Moyen-Orient (64 %), d’autres pays d’Asie (53 %) et d’Amérique ou d’Océanie (60 %).
Les femmes sont plus fréquemment diplômées de l’enseignement supérieur (55 %) que les hommes (46 %).
Des taux d’emploi variable en lien avec le motif de l’immigration
Un tiers des immigrés entrés en France en 2021 et âgés de 15 ans ou plus sont en emploi au début de l’année 2022. Les taux d’emploi des immigrés varient en fonction des motifs de l’arrivée en France. Ceux ayant décidé de poursuivre leurs études sont évidemment moins sur le marché du travail que ceux qui sont arrivés pour des raisons économiques. Le taux d’emploi des immigrés en provenance d’un pays de l’Union européenne est de 56 %, contre 24 % pour ceux d’Asie ou d’Afrique.
Baisse de l’inflation confirmée en mars en zone euro
Le taux d’inflation annuel de la zone euro s’est élevé, selon Eurostat, à 6,9 % en mars, contre 8,5 % en février. Un an auparavant, il était de 7,4 %. Le taux d’inflation annuel de l’Union européenne s’est établi à 8,3 % en mars, contre 9,9 % en février. Un an auparavant, il était de 7,8 %. La baisse du taux d’inflation s’explique par un effet base et par la diminution des prix de l’énergie.
Les taux annuels les plus faibles ont été observés au Luxembourg (2,9 %), en Espagne (3,1 %) et aux Pays-Bas (4,5 %). Les taux annuels les plus élevés ont quant à eux été enregistrés en Hongrie (25,6 %), en Lettonie (17,2 %) et en Tchéquie (16,5 %). Par rapport à février, l’inflation annuelle a baissé dans vingt-cinq États membres et a augmenté dans deux autres.
En mars les plus fortes contributions au taux d’inflation annuel de la zone euro provenaient de l’alimentation, alcool & tabac (+3,12 points de pourcentage, pp), suivi des services (+2,10 pp), des biens industriels hors énergie (+1,71 pp).