22 juillet 2022

D’HIER A AUJOURD’HUI – climat des affaires – inflation – création d’entreprises – fonctions publiques

Climat des affaires en baisse mais toujours en territoire positif

En juillet, le climat des affaires en France s’érode à nouveau. L’indicateur del4INSEE qui le synthétise, calculé à partir des réponses des chefs d’entreprise des principaux secteurs d’activité marchands, perd un point. Mais à 103, il demeure au-dessus de sa moyenne de longue période (100). Les chefs d’entreprise, dans un contexte complexe marqué par l’inflation et les menaces de pénurie d’énergie à l’automne, restent relativement confiants.

La légère détérioration du climat des affaires au mois de juillet résulte principalement de la dégradation conjoncturelle dans les services et l’industrie. Dans les services, le climat des affaires se dégrade légèrement, pénalisé par le recul des soldes d’opinion sur les perspectives générales du secteur. Dans l’industrie, le climat des affaires s’assombrit, pénalisé par le recul des soldes sur la production passée et les carnets de commande. Le solde d’opinion sur l’évolution prévue des prix de vente reste élevé mais recule nettement. Dans le bâtiment, le climat des affaires baisse également. Les chefs d’entreprise du secteur ont un regard plus pessimiste sur leurs activités passées mars restent optimistes quant à celles pour les trois prochains mois. Dans le commerce de détail (y compris commerce et réparation automobiles), l’indicateur de climat des affaires est stable en juillet. La situation conjoncturelle se détériore assez nettement dans le commerce de détail mais s’améliore dans le commerce et la réparation d’automobiles.

Le climat de l’emploi se rétablit quelque peu en juillet, après trois mois consécutifs de dégradation.

Cercle de l’Épargne – données INSEE

La barre des 10 % d’inflation dans le viseur !

Le taux d’inflation annuel de la zone euro s’est établi, selon l’INSEE, à 8,6 % en juin, contre 8,1 % en mai. Un an auparavant, il était de 1,9 %. Le taux d’inflation annuel de l’Union européenne s’est établi à 9,6 % en juin 2022, contre 8,8 % en mai. Un an auparavant, il était de 2,2 %.

Les taux annuels les plus faibles ont été observés à Malte (6,1 %), en France (6,5 %) et en Finlande (8,1 %). Les taux annuels les plus élevés ont quant à eux été enregistrés en Estonie (22,0 %), en Lituanie (20,5 %) et en Lettonie (19,2 %). Par rapport à mai, l’inflation annuelle a baissé dans deux États membres et a augmenté dans vingt-cinq autres. Les écarts de taux importants compliquent la gestion de la politique monétaire pour la BCE.

En juin, les plus fortes contributions au taux d’inflation annuel de la zone euro provenaient de l’énergie (+4,19 points de pourcentage, pp), suivie de l’alimentation, alcool & tabac (+1,88 pp), des services (+1,42 pp) et des biens industriels hors énergie (+1,15 pp).

Baisse de la création d’entreprises en France sur un an

Après la forte vague de créations d’entreprises durant la crise sanitaire, un léger repli est constaté. Le nombre de créations d’entreprise reste néanmoins à un niveau élevé.

En données brutes, le nombre total d’entreprises créées au cours des douze derniers mois est en baisse (-2,9 % en glissement annuel), de façon plus prononcée que le mois précédent (-1,0 %). Les créations d’entreprises individuelles sous le régime de micro-entrepreneur diminuent plus modérément (-4,2 %) que celles des entreprises individuelles classiques (-12,3 %). À l’inverse, les créations de sociétés croissent nettement (+5,0 %). À fin juin, sur un an, 1,034 millions d’entreprises ont été créés.

En juin, le nombre total de créations d’entreprises tous types d’entreprises confondus rebondit (+4,0 % après une baisse de 4,5 % en mai, en données corrigées des variations saisonnières et des jours ouvrables). Les créations d’entreprises classiques se redressent plus fortement (+8,2 % après -6,8 %) que les immatriculations de micro-entrepreneurs (+1,3 % après -3,0 %). En données brutes, le nombre total d’entreprises créées sur les douze derniers mois (juillet 2021 à juin 2022) diminue (-2,9 %) par rapport à celui des mêmes mois un an plus tôt (juillet 2020 à juin 2021).

En juin 2022, les créations d’entreprises se redressent dans la plupart des grands secteurs d’activité par rapport à celles du mois précédent. En particulier, elles rebondissent fortement dans le commerce, y compris commerce et réparation automobiles (+7,3 % après -8,4 %), ainsi que dans l’industrie (+13,4 %) et dans les transports et l’entreposage (+8,9 %).

En données brutes, le nombre cumulé d’entreprises créées au cours du deuxième trimestre 2022 diminue par rapport au même trimestre un an auparavant (-5,1 %). Les créations d’entreprises individuelles sous le régime de micro-entrepreneur décroissent nettement (-5,3 %) et celles d’entreprises individuelles classiques reculent fortement  (-15,3 %). Les créations de sociétés sont quasi stables (+0,1 %).

Sur cette période, le secteur des transports et de l’entreposage est celui qui contribue le plus à la baisse (-17 200 créations par rapport au deuxième trimestre 2021, soit une contribution de -6,4 points). Au sein de ce secteur, la baisse est due à celle des créations dans les « autres activités de poste et de courrier » (-17 800 créations au cours du deuxième trimestre par rapport au même trimestre de 2021) ; ce sous-secteur comprend notamment les services de livraison à domicile.

INSEE

Fonction publique, une amélioration du pouvoir d’achat durant la crise sanitaire

Fin 2020, la fonction publique de l’État (FPE) emploie en France 2,2 millions d’agents civils. Au cours de cette même année, le volume de travail de ces salariés civils – hors apprentis – s’élève à 2,0 millions d’équivalents temps plein (EQTP). Trois quarts des postes dépendent des ministères, les autres des établissements publics administratifs (EPA). Trois quarts des agents sont fonctionnaires. Les autres agents, non fonctionnaires, ont divers statuts : contractuels, enseignants des établissements privés sous contrat, ouvriers d’État et bénéficiaires de contrats aidés.

Le salaire brut moyen en EQTP en 2020 est de 3 274 euros par mois et augmente de 1,1 % en euros constants. Il augmente légèrement plus que le salaire net moyen sous l’effet de la hausse de 0,3 point du taux de cotisation retraite pour les fonctionnaires au titre de la réforme des retraites de 2010. Le salaire net moyen en EQTP des salariés civils de la fonction publique de l’État s’élève à 2 639 euros par mois, en hausse de 1,4 % en euros courants, après une augmentation plus modérée en 2019   (+1,0 %). Toutefois, hors bénéficiaires de contrats aidés, la hausse en 2020 est légèrement moindre :  +1,2 %.

Le salaire net moyen des fonctionnaires s’établit à 2 823 euros par mois, soit une hausse en euros constants de 1,1 % par rapport à l’année précédente. Leur salaire brut moyen augmente de 1,3 %, à 3 488 euros par mois.

Deux tiers des fonctionnaires de la FPE appartiennent à la catégorie hiérarchique A. Leur salaire net moyen, de 3 049 euros par mois, augmente de 0,8 % en euros constants par rapport à 2019. Les enseignants, fonctionnaires de catégorie A, qui représentent la moitié des effectifs des fonctionnaires de la FPE, perçoivent en moyenne 2 800 euros nets par mois, soit 0,7 % de plus sur un an. Le salaire net moyen des fonctionnaires de catégorie B augmente de 1,4 %, à 2 563 euros par mois. En particulier, les fonctionnaires de la police et de l’administration pénitentiaire de catégorie B, soit 38 % des fonctionnaires de la FPE de cette catégorie, perçoivent un salaire net de 2 709 euros en moyenne par mois, en hausse de 2,6 % en euros constants. Leur régime indemnitaire augmente de nouveau significativement ( +5,0 % en euros constants, après +9,6 % en 2019), notamment sous l’effet de la poursuite des revalorisations de certaines indemnités et, dans une moindre mesure, de l’attribution à certains agents de la prime exceptionnelle « covid-19 ». Le salaire net moyen des fonctionnaires de catégorie C augmente de 1,3 %, à 2 052 euros par mois.

En 2020, le salaire net moyen en EQTP des femmes dans la FPE s’élève à 2 485 euros par mois, soit 13,8 % de moins que celui des hommes (2 885 euros). Cet écart est légèrement supérieur à celui de 2019 (13,6 %). En 2020, il est plus marqué au sein des salariés des catégories A et C : 15,5 % et 16,6 %, contre 10,4 % en catégorie B. Les femmes représentent plus des deux tiers des enseignants (et même plus de 80 % des professeurs des écoles) qui, au sein de la catégorie A, sont en moyenne moins bien rémunérés. Hors enseignants, l’écart de salaire entre femmes et hommes est de 12,9 % au sein de la catégorie A. Les femmes occupent plus souvent les postes les moins rémunérateurs : parmi les 10 % des salariés les moins rémunérés, 73 % sont des femmes. Cette part des femmes diminue progressivement lorsque le salaire augmente : elle atteint 42 % parmi les 10 % des salariés les mieux rémunérés. En outre, les femmes ont plus fréquemment des parcours professionnels comportant des périodes de travail à temps partiel ou des interruptions de carrière qui pèsent sur leurs trajectoires salariales. La majeure partie de l’écart de salaire moyen entre les femmes et les hommes résulte des différences de position professionnelle : à profil identique, c’est-à-dire à âge, qualification (approchée ici par le grade et la catégorie), statut, travail à temps partiel ou non, type d’employeur (EPA ou ministère) identiques, les femmes perçoivent en moyenne 2,9 % de moins que les hommes, un écart en baisse par rapport à 2019 (3,1 %).

Fin 2020, 1,9 million de salariés, y compris bénéficiaires de contrats aidés mais hors assistants maternels et apprentis, travaillent en France dans les collectivités locales. Le volume de travail dans la fonction publique territoriale (FPT) s’élève à 1,7 million d’équivalents temps plein (EQTP), dont 79 % de fonctionnaires. Les non-fonctionnaires regroupent les contractuels, les bénéficiaires de contrats aidés et les salariés relevant d’autres statuts (collaborateurs de cabinet, etc.). Les secteurs d’activité, ou filières de la FPT, sont divers : 46 % des salariés travaillent dans la filière technique, 24 % dans la filière administrative, 11 % dans les activités de la culture, de l’animation et du sport, 9 % dans la filière sociale, 5 % dans les activités médico-sociales et médico-techniques et 4 % dans celles liées à la sécurité (police municipale, incendie et secours).

Tous statuts confondus, le salaire net moyen dans la FPT s’élève à 2 019 euros par mois en 2020. Le salaire net moyen en EQTP dans la FPT s’élève lui à 2 019 euros par mois en hausse de 1,3 % sur un an en euros courants, après une augmentation légèrement plus marquée en 2019 (+1,5 %). Corrigé de l’inflation (+0,5 %, après +1,1 % en 2019), le salaire net moyen augmente de 0,8 %, après une hausse de 0,4 % en 2019, et dépasse ainsi son niveau de 2017, de 0,3 %. L’augmentation du salaire net moyen dans l’ensemble de la fonction publique (+2,0 % en euros constants) est plus forte que dans la seule FPT, notamment parce que les mesures salariales liées à la crise sanitaire ont concerné davantage d’agents dans la fonction publique hospitalière et pour des montants plus importants.

En 2020 dans la FPT, le salaire net moyen des fonctionnaires augmente moins que celui des non-fonctionnaires. Le salaire net en EQTP des fonctionnaires s’élève à 2 095 euros en moyenne par mois, en hausse de 0,7 % en euros constants par rapport à 2019. Leur salaire brut moyen croît de 0,9 % en euros constants, à 2 584 euros par mois.

Parmi les fonctionnaires de la FPT, 75 % appartiennent à un cadre d’emplois de catégorie C. Les fonctionnaires de catégorie A, comme ceux de catégorie B, représentent 12 % des fonctionnaires. Le salaire net moyen des fonctionnaires de catégorie C augmente de 0,8 % en euros constants, à 1 851 euros par mois en moyenne en 2020. Celui de la catégorie A augmente dans des proportions similaires (+0,9 %), à 3 245 euros. En revanche, le salaire net moyen des fonctionnaires de catégorie B, pour lesquels le parcours professionnels, carrières et rémunérations (PPCR) ne prévoyait pas de revalorisation des grilles indiciaires en 2020, baisse de 0,2 % en euros constants, à 2 418 euros par mois.

Les non-fonctionnaires perçoivent en moyenne 1 730 euros nets par mois en 2020, en hausse de 1,6 % en euros constants sur un an.

Le salaire net mensuel est de 1 909 euros en moyenne dans les communes. Les principaux employeurs de la FPT sont les communes (53 % de l’emploi total en EQTP), les établissements publics de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre (15 %) et les départements (13 %). Le salaire net mensuel moyen varie de 1 842 euros pour les agents des centres communaux d’action sociale (CCAS) et des caisses des écoles, dont un tiers ne sont pas fonctionnaires, à 2 714 euros pour les salariés des services départementaux d’incendie et de secours (SDIS), en raison de primes spécifiques dont ils bénéficient. Il s’élève à 1 909 euros par mois dans les communes, à 2 093 euros dans les EPCI à fiscalité propre et à 2 216 euros dans les départements. Dans les régions, il est de 2 279 euros par mois. En 2020, le salaire net moyen augmente en euros constants dans les différents types de collectivité. Dans les CCAS et caisses des écoles, qui regroupent notamment des établissements dont l’activité relève de l’action sociale sans hébergement ou encore de l’hébergement médicalisé pour personnes âgées, le salaire net moyen augmente fortement en 2020 (+3,2 % en euros constants), en raison de l’attribution plus fréquente de la prime « Covid-19 » et pour des montants plus élevés que dans le reste de la FPT.

À profil identique, les femmes perçoivent en moyenne 5,1 % de moins que les hommes. En 2020, le salaire net en EQTP des femmes dans la FPT s’élève en moyenne à 1 945 euros par mois, soit 8,5 % de moins que celui des hommes (2 126 euros). Moins élevé que dans les autres versants de la fonction publique, cet écart se réduit par rapport à 2019, de 0,4 point. L’écart de salaire moyen entre les femmes et les hommes dans la FPT s’explique en partie par des différences de positions professionnelles.