D’Hier à Aujourd’hui – démissions – croissance – inflation
La France est elle en proie à une grande démission ?
Le service statistique du ministère de l’Emploi, la DARES, a publié le jeudi 18 août une étude sur l’évolution, en France, des démissions. Depuis la fin des premiers épisodes de la crise sanitaires, aux Etats-Unis, le nombre des démissions atteint des niveaux records. Des millions de salariés américains décident de changer de vie professionnelle voire de villes ou de régions. Ce mouvement a pris le nom de « grande démission ». Si en France, le phénomène n’est pas aussi marqué, il existe néanmoins et tend à prendra de l’ampleur.
Au premier trimestre 2022, 520 000 personnes ont démissionné dont 470 000 étaient en CDI. Ce nombre est supérieur au précédent record qui datait du premier trimestre 2008, avec 510 000 démissions dont 400 000 pour les seuls CDI. Si en 2021, la progression des démissions pouvait être mise sur le compte d’in rattrapage par rapport à la période de 2020 marquée par les confinements, en s’amplifiant en 2022, elle prend une tout autre signification.
Le taux de démission s’élevait à 2,7 % en France au premier trimestre 2022 au plus haut depuis la crise financière de 2008-2009. Compte tenu du nombre d’emplois, il reste néanmoins, en valeur relative inférieure au niveau atteint début 2008 (2,9 %). En ne retenant que les seules entreprises de 50 salariés ou plus, le taux de démission est de 2,1 %. Il faut remonter au premier trimestre 2001 pour avoir un taux supérieur (2,3 %). Aux États-Unis, le taux de démission s’élevait à 3,0 % au mois de décembre, son plus haut niveau depuis l’an 2000. Dns l’industrie manufacturière américaine, le taux de démission est actuellement similaire à celui atteint au début des années 1950, ainsi que dans les années 1960 et 1970.
L’augmentation du taux de démission s’explique par la bonne tenue du marché de l’emploi qui se caractérise par une baisse du taux de chômage, 7,2 % en juin dernier. A la différence des Etats-Unis ou du Royaume-Uni, le taux d’emploi ne se dégrade pas. Il continue même d’augmenter même si cela est dû avant tout par la progression de l’apprentissage et de l’alternance. En les excluant, au premier trimestre 2022, le taux d’emploi dépasse néanmoins légèrement son niveau d’avant crise.
En France, les retours à l’emploi des démissionnaires sont rapides, environ 8 démissionnaires de CDI sur 10 au second semestre 2021 sont en emploi dans les 6 mois qui suivent. Cette proportion est stable par rapport à l’avant-crise sanitaire. Les salariés français comme des autres pays quittent les emplois pénibles ou à horaires décalés. Les conditions salariales figurent parmi les motivations surtout chez les diplômés. Les actifs français, surtout les plus jeunes, recherchent des emplois proposant du télétravail. Compte tenu du coût et des temps de transports, les salariés privilégient de plus en plus les postes à proximité de leur domicile. La vague de démissions est portée en France essentiellement par la garantie pour les salariés de trouver un emploi ayant un profil correspondant plus à leurs attentes. Les difficultés de recrutement des entreprises semblent prouver un léger changement du rapport de force en matière d’emploi.
La bonne surprise de la croissance européenne au deuxième trimestre confirmée !
Au cours du deuxième trimestre, le PIB corrigé des variations saisonnières a augmenté de 0,6 % dans la zone euro et dans l’Union européenne (UE)par rapport au trimestre précédent, selon l’estimation d’Eurostat. Au cours du premier trimestre, le PIB avait augmenté de 0,5 % dans la zone euro et de 0,6 % dans l’Union. En comparaison avec le même trimestre de l’année précédente, le PIB corrigé des variations saisonnières a enregistré une hausse de 3,9 % dans zone euro et de 4,0 % dans l’Union. Les Pays-Bas, la Roumanie et la Suède ont connu la plus forte croissance au sien de l’Union. En revanche, le PIB a diminué en Pologne de plus de 2 %, de 1,4 % en Lettonie et de 0,4 % en Lituanie, ces pays étant touchés durement par la guerre en Ukraine. Au cours du deuxième trimestre, le PIB des États-Unis a diminué de 0,2% par rapport au trimestre précédent (après -0,4% au premier trimestre 2022). Par rapport au même trimestre de l’année précédente, le PIB a augmenté de 1,6% (après +3,5% au trimestre précédent).
En juin 2022, par rapport à mai 2022, la production dans la construction, corrigée des variations saisonnières, a diminué de 1,3% dans la zone euro et de 1,2% dans l’UE, selon les premières estimations d’Eurostat, l’office statistique de l’Union européenne. En mai 2022, la production dans la construction avait diminué de 0,3% dans la zone euro et de 0,1% dans l’UE. En juin 2022, par rapport à juin 2021, la production dans la construction a augmenté de 0,1% dans la zone euro et de 0,6% dans l’UE
Comparaison mensuelle par branches de la construction et par États membres Dans la zone euro, en juin 2022, par rapport à mai 2022, la production a diminué de 1,3% pour la branche génie civil et de 1,2% pour la branche bâtiment. Dans l’UE, la production a diminué de 1,4% pour la branche génie civil et de 1,2% pour la branche bâtiment. Parmi les États membres pour lesquels les données sont disponibles, les baisses mensuelles les plus importantes de la production dans la construction ont été observées en Hongrie (-5,2%), en Slovaquie (-5,0%) et en Autriche (-4,8%). Des hausses ont été enregistrées en Slovénie (+1,7%), aux Pays-Bas (+1,0%) et en Finlande (+0,2%). Comparaison annuelle par branches de la construction et par États membres Dans la zone euro, en juin 2022, par rapport à juin 2021, la production a augmenté de 0,1% pour la branche bâtiment, tandis qu’elle a diminué de 0,2% pour la branche génie civil. Dans l’UE, la production a augmenté de 0,8% pour la branche bâtiment et de 0,1% pour la branche génie civil. Parmi les États membres pour lesquels les données sont disponibles, les plus fortes hausses annuelles de la production dans la construction ont été enregistrées en Slovénie (+27,2%), en Pologne et en Roumanie (+5,9% chacune) et aux Pays-Bas (+4,7%). Les baisses les plus fortes ont été enregistrées en Espagne (-10,4%), en Hongrie (-8,1%) et en Autriche (-6,8%).
Taux d’inflation, proche des 9 % en zone euro
Le taux d’inflation annuel de la zone euro s’est établi, selon Eurostat, à 8,9 % en juillet 2022, contre 8,6 % en juin. Un an auparavant, il était de 2,2 %. Le taux d’inflation annuel de l’Union européenne s’est établi à 9,8 % en juillet 2022, contre 9,6 % en juin. Un an auparavant, il était de 2,5 %. Les taux annuels les plus faibles ont été observés en France, à Malte (6,8 %) et en Finlande (8,0 %). Les taux annuels les plus élevés ont quant à eux été enregistrés en Estonie (23,2 %), en Lettonie (21,3 %) et en Lituanie (20,9 %), fortement touchés par les embargos avec la Russie. Par rapport à juin, l’inflation annuelle a baissé dans six États membres, est restée stable dans trois et a augmenté dans dix-huit autres. En juillet les plus fortes contributions au taux d’inflation annuel de la zone euro provenaient de l’énergie (+4,02 points de pourcentage, pp), suivie de l’alimentation, alcool & tabac (+2,08 pp), des services (+1,60 pp) et des biens industriels hors énergie (+1,16 pp).