9 mars 2024

Economie Production industrielle – inégalités

Recul de la production industrielle en France au mois de janvier

En janvier, la production est, en France, en baisse sur un mois dans l’industrie manufacturière de 1,6 % (contre une hausse de +0,5 % en décembre) et 1,1 % dans l’ensemble de l’industrie (après +0,4 %). La production industrielle française n’a pas retrouvé son niveau d’avant la crise sanitaire. Au mois de janvier, elle est inférieure de 3,3 % à son niveau du mois de décembre 2019.

Cercle de l’Épargne – données INSEE

En janvier, la production s’est contractée dans les « autres produits industriels »            (-1,5 % après +1,3 %), ainsi que dans les matériels de transport (-5,3 % après +1,6 %). Elle est en baisse dans les « autres matériels de transport » (-4,8 % après +3,8 %) et a diminué de nouveau dans l’industrie automobile (-6,0 % après -1,8 %). Elle se contracte fortement dans la cokéfaction et le raffinage (-10,5 % après -1,8 %). Elle a diminué plus légèrement dans les biens d’équipement (-0,3 % après -3,9 %). À l’opposé, elle a progressé dans les industries extractives, énergie, eau (+1,6 % après    -0,3 %) et dans les industries agro-alimentaires (+1,5 % après +1,4 %).

La production des trois derniers mois (novembre 2023 à janvier 2024) est supérieure à celle des trois mêmes mois de l’année précédente dans l’industrie manufacturière (+0,3 %) et dans l’ensemble de l’industrie (+0,8 %). Sur cette période, la production est en nette hausse dans les matériels de transport (+7,2 %) et les industries extractives, énergie, eau (+4,0 %). Elle est quasi stable dans les « autres produits industriels » (+0,1 %). À l’opposé, elle baisse dans les industries agroalimentaires           (-2,0 %), les biens d’équipement (-1,5 %) et la cokéfaction et le raffinage (-4,5 %).

Les effets de la hausse du coût de l’énergie se font encore ressentir. La production des trois derniers mois (novembre 2023 à janvier 2024) reste ainsi en net retrait par rapport à celle du deuxième trimestre 2021 (dernier trimestre avant que les prix de l’énergie n’augmentent fortement), notamment dans la fabrication de pâte à papier, papier et carton (‑16,4 %), la sidérurgie (‑18,9 %), la fabrication de verre et articles en verre (‑15,7 %) et de produits chimiques de base (‑12,7 %).

9,1 millions de personnes en France en-dessous du seuil de pauvreté monétaire

Avec la fin des aides instituées durant l’épidémie de covid, le taux de pauvreté a augmenté en 2021, tout comme les inégalités qui ont retrouvé leur niveau d’avant crise sanitaire.

Baisse du niveau de vie en 2021

En 2021, le niveau de vie des ménages a baissé en raison, en grande partie, de la fin des aides instituées par l’État dans le cadre de la crise sanitaire.

En 2021, selon l’enquête Revenus fiscaux et sociaux de l’INSEE, le niveau de vie annuel médian des personnes vivant dans un ménage de France métropolitaine est de 23 160 euros. Il correspond à un revenu disponible de 1 930 euros par mois pour une personne seule et de 3 474 euros par mois pour un couple avec un enfant de moins de 14 ans.

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En 2021, en euros constants (en prenant en compte l’inflation), le niveau de vie recule pour la première moitié de la distribution, après avoir progressé en 2020. La baisse est plus prononcée pour les 20 % des ménages les plus modestes (respectivement -2,1 % et -2,0 % pour les premier et second déciles de niveau de vie) et est atténuée pour les ménages des trois déciles suivants. Au centre de la distribution, le niveau de vie médian est en léger repli à -0,3 %.

Les déciles de la deuxième moitié de la distribution ont connu, en 2021, une augmentation de leur niveau de vie. Il augmente plus fortement au niveau des huitième (+1,6 %) et neuvième (+1,1 %) déciles. Ces déciles ont bénéficié de la reprise des activités après les confinements, à la différence des ménages les plus modestes, ils n’ont pas été concernés par la fin des mesures de soutien de l’État.

Légère augmentation des inégalités

Les principaux indicateurs d’inégalités de niveau de vie sont en hausse en 2021, après s’être légèrement réduits en 2020. L’indice de Gini s’établit à 0,294 en 2021 (+0,017 point) et les 20 % de personnes les plus aisées perçoivent 38,3 % de la masse totale des niveaux de vie. Ce ratio revient ainsi à son niveau de 2018. De leur côté, les 20 % les plus modestes en perçoivent 8,6 %.

Hausse du taux de pauvreté

En 2021, en France métropolitaine, le niveau de vie médian annuel des personnes vivant dans un logement ordinaire s’élevait à 23 160 euros. 9,1 millions de personnes vivent au‑dessous du seuil de pauvreté monétaire (60 % du niveau de vie médian), soit 1 158 euros par mois pour une personne seule. En 2021, le taux de pauvreté a progressé de 0,9 point en lien avec la suppression de certaines aides qui avaient été mises en place durant la crise sanitaire. La moitié des personnes en situation de pauvreté ont un niveau de vie inférieur à 924 euros par mois. Ce niveau est ainsi inférieur de 20,2 % au seuil de pauvreté, écart nommé intensité de la pauvreté, et retrouve ainsi un niveau proche de la moyenne de la décennie 2010.

Cercle de l’Épargne – données INSEE

Plus de 35 % des demandeurs d’emploi en-dessous du seuil de pauvreté

En 2021, le taux de pauvreté des chômeurs augmente de 1,9 point pour atteindre 35,1 %, alors que celui des personnes en emploi croît de 0,5 point et s’établit à 7,4 % Le taux de pauvreté des indépendants est de 14,6 % en baisse de 0,9 point de 2020 à 2021 alors que celui des salariés augmente (+0,7 point) pour atteindre 6,3 %.

Poursuite de la dégradation du niveau de vie des retraités

Le niveau de vie médian des retraités baisse de 1,1 % en euros constants en 2021, alors que celui des actifs augmente légèrement (+0,2 %). Les revalorisations des pensions dans les régimes de base étant alignées sur l’inflation observée l’année précédente, les pensions tendent à décrocher lorsque l’inflation augmente (comme c’est le cas en 2021). Par ailleurs, jusqu’en 2017, la pension moyenne des retraités progressait d’année en année à un niveau supérieur à l’inflation par le simple jeu du renouvellement de la population des retraités (effet noria, les jeunes retraités, disposant de carrières plus complètes, percevaient en moyenne des montants de pension supérieurs à ceux des retraités des générations plus anciennes). Depuis 2017, la pension des nouveaux retraités est légèrement inférieure à celle de l’ensemble des retraités, si bien que ce renouvellement n’a plus d’impact. Bien qu’en hausse depuis 2017, le taux de pauvreté des retraités, qui s’établit à 10,9 % en 2021, demeure toutefois inférieur à celui de l’ensemble de la population.