2 août 2014

Etats-Unis, attention à l’arbre qui peut cacher la forêt

Après un recul un peu plus faible qu’initialement annoncé du PIB au premier trimestre, -2,1 %, les Etats-Unis ont renoué avec la croissance au deuxième trimestre. Le taux de croissance a atteint 4 %,  taux supérieur aux espérances des experts.

Cette croissance a été portée par les dépenses de consommation qui ont progressé de 2,5% après 1,2% au 1er trimestre. Les dépenses de biens durables, comme les voitures ou les équipements électroménagers d’une durée de vie de plus de quatre ans, ont enregistré une hausse forte de 14%, soit le taux le plus élevé enregistré depuis 2009.

La reconstitution des stocks a contribué à la croissance avec un apport de 1,66 point quand le déstockage, au premier trimestre, en avait soustrait 1,16 point.

Les exportations ont progressé de 9,5 % après une chute de 9,2 % mais les importations ont augmenté plus rapidement avec une hausse de 11,7% prouvant le dynamisme de la consommation. En revanche, l’atonie de la croissance mondiale empêche les Etats-Unis d’améliorer leur solde commercial.

Les dépenses publiques du gouvernement fédéral ont baissé de 0,8 % au deuxième trimestre et ont donc joué contre la croissance mais dans le même temps celle des  collectivités locales ont augmenté de 3,1%, soit la plus forte progression depuis le 2ème trimestre 2009.

Face à ces résultats, il convient de ne pas tomber dans un optimisme béat. En effet, ils font suite à un recul certes revu à la baisse mais qui a atteint, au premier trimestre, 2,1 %. Le recul des premiers mois de l’année était, en grande partie, imputable aux intempéries. Il y a donc eu correction et compensation au cours du deuxième trimestre. Il n’y a pas de réelle accélération du rythme de croissance. Sur l’année 2014, la croissance ne devrait pas dépasser 2 %. Les prévisions du FMI prévoient une croissance de 1,7 % après 1,9 % en 2013. La faiblesse de l’investissement et des gains de productivité handicapent la croissance. En outre, les revalorisations salariales demeurent faibles empêchant un mouvement continu de progression de la consommation sauf à recourir à un endettement croissant…