France, l’heure des comptes sonne toujours trois fois
France, le troisième trimestre devrait ressembler aux deux premiers
Après deux trimestres de croissance nulle, le troisième risque de connaître le même sort. Les résultats des deux premiers mois sont mal orientés et les indicateurs avancés n’anticipent pas de retournement. Les commerces de détail, grands magasins et commerces de centre-ville, auraient connu un début de mois de septembre assez voire très mauvais. De ce fait, il n’y aurait pas de rebond de la consommation.
Compte tenu de l’acquis de croissance, le PIB pourrait augmenter en 2014 de 0,3 %. En revanche, cette succession de croissance nulle hypothèque fortement la croissance 2015 qui devrait avoisiner au mieux les 0,5 %.
France, l’heure des choix budgétaires
Le mercredi 1er octobre sera présenté le projet de loi de finances pour 2015 dont les contours fiscaux ont déjà été rendus publics. Le Premier Ministre a également annoncé, il y a quelques jours, l’abandon de la cible des 3 % de PIB de déficit public pour 2015. Compte tenu de l’absence de croissance, le Gouvernement aurait dû, en plus des mesures prévues, réduire de plus de 10 milliards d’euros les dépenses publiques ou accroître du même montant les prélèvements avec comme conséquence une récession certaine qui aurait pu, au nom d’un cercle vicieux, creuser le déficit. Le Gouvernement s’est refusé à se lancer dans une telle course poursuite.
En 2015, après quatre années de hausse des impôts et taxes, le Gouvernement change, en effet, de direction. Il s’est engagé à réduire de 20 milliards d’euros les prélèvements en 2015 dans le cadre du Pacte de responsabilité et de solidarité (environ 17 milliards d’euros en faveur des entreprises et environ 3,5 milliards d’euros en faveur des ménages). Les mesures d’économies évaluées à 21 milliards d’euros servent à financer les baisses d’impôts et de charges. Dans ces conditions, le Gouvernement n’a plus de marges pour réduire le déficit qui devrait être de 4,3 % du PIB l’année prochaine contre 4,4 % cette année.
Pour justifier le report de la cible, le Gouvernement mettra en avant la dégradation de la situation conjoncturelle et la réduction du déficit structurel de 0,5 point.
Les économies budgétaires dont le détail n’est pas encore connu devraient concerner avant tout les dotations aux collectivités locales et les dépenses de santé.