France, l’impossible équation
L’économie est maussade comme l’a été l’été dans de nombreuses régions. La stagnation du deuxième trimestre a tué dans l’œuf tout espoir de reprise à court terme. Cette mauvaise passe a été confirmée par l’enquête de l’INSEE sur le climat des affaires en France pour le mois d’août, calculé à partir des réponses des chefs d’entreprise des principaux secteurs d’activité. Cet indicateur perd un point dans l’industrie, le bâtiment et les services. Il perd neuf points dans le commerce de détail. Plus grave, l’indicateur de retournement qui permet d’apprécier un éventuel changement de conjonctures reste dans la zone indiquant une situation défavorable.
Le taux de croissance pourrait être, au regard des premiers résultats du troisième trimestre, en-deçà de la prévision gouvernementale fixée à 0,5 % le 14 août (contre 1 % initialement). Selon nos études, elle pourrait n’atteindre que 0,3 %. Depuis trois ans, la croissance est nulle en France tout comme au sein de la zone euro qui est entrée dans une longue phase de correction des déficits publics. Dans ces conditions, nul n’imagine une réelle réduction du déficit public français. En effet, ce dernier pourrait s’élever à 4,2 % soit son niveau de 2013 voire atteindre 4,3 %. Face à l’incapacité de la France à endiguer son déficit, les agences de notation pourraient dégrader la note de la France d’ici le mois de novembre.
Pour 2015, le Gouvernement ne pourra pas respecter l’objectif des 3 % du PIB. Avec une croissance qui pourrait se situer en 2015 entre 0,5 et 0,7 %, un déficit à 3,7 % est des plus probables sous réserve d’un effort d’une vingtaine de milliards d’euros et d’un accord de la Commission de Bruxelles. Rien n’est impossible car selon une étude de France Stratégie (ex Commissariat général du gouvernement), entre 1990 et 2007, 17 pays de l’OCDE ont réduit leurs dépenses publiques d’au moins trois points de PIB sur trois ans. En moyenne, l’ajustement dans ces pays a duré cinq ans et a porté, au total, sur 7 points de PIB. Tous ces pays ont joué sur le niveau des prestations sociales pour réduire leurs dépenses publiques et le niveau de leur déficit.