France, quand ça ne veut pas, ça ne veut pas !
Après un premier trimestre étale, les pronostics pour le deuxième trimestre ne sont pas bons tout comme ceux de la fin de l’année. Le 14 août, l’INSEE rendra public le taux de croissance du deuxième trimestre qui devrait se situer entre – 0,1 et+ 0,1 %. Pour le troisième trimestre, la Banque de France prévoit un taux de croissance de 0,2 % ; la prévision de l’INSEE à 0,7 % ou l’objectif du Gouvernement à 1 % semblent hors d’atteinte.
Au niveau budgétaire, la France ne fera pas mieux en 2014 qu’en 2013. Ce n’est pas en soi une surprise car la Commission européenne a, depuis des mois, annoncé que la France ne pourrait pas respecter son calendrier au regard de la croissance et des économies engagées. Cette année, le déficit public devait être ramené à 3,5 % du PIB contre 4,2 % en 2013. Or, nous sommes loin du compte. En effet, selon Bercy, le solde général d’exécution au 30 juin 2014 a atteint -59,4 milliards d’euros soit le même résultat qu’en 2013, -59,3 milliards d’euros. Le déficit public devrait se situer entre 4 et 4,3 % du PIB cette année.
Depuis le début de l’année, les dépenses ont été faiblement réduites, Ainsi les dépenses du budget général et les prélèvements sur recettes atteignent 194,4 milliards d’euros au 30 juin 2014, contre 196,2 milliards d’euros au 30 juin 2013, soit une diminution de moins de 2 milliards d’euros. Nous sommes très loin des 50 milliards d’économies…
Au 30 juin 2014, les recettes du budget général (nettes des remboursements et dégrèvements) s’établissent à 151,6 milliards d’euros contre 152,7 milliards d’euros à fin juin 2013, soit une baisse de 1,1 milliard d’euros. Les recettes rentrent moins bien du fait de la faible croissance. Le Gouvernement a revu à la baisse ses prévisions de recettes fiscales, diminution de 5,3 milliards d’euros, dans le cadre de la loi de finances rectificative pour 2014. Cette révision est essentiellement portée par l’impôt sur le revenu et l’impôt sur les sociétés. La baisse du produit de l’impôt sur les sociétés s’explique, en particulier, par l’entrée en vigueur du crédit d’impôt en faveur de la compétitivité et de l’emploi (CICE).
Le produit des recettes non fiscales à fin juin s’établit à 3,7 milliards d’euros, soit 1,8 milliard d’euros en-deçà du niveau observé à la même date en 2013. Cet écart est lié principalement à un effet calendaire sur le versement des dividendes.
La semaine dernière, il ne fallait pas manquer l’indice positif, celui de la production manufacturière du mois de juin. La production de l’industrie manufacturière a, en effet augmenté, en volume, de 1,6 % après avoir baissé au mois de mai 2014 de 2,3 %. La production de l’ensemble de l’industrie progresse également de 1,3 % contre une baisse de 1,6 % en mai.
Le résultat du mois de juin ne corrige que partiellement la tendance baissière. Au cours des trois derniers mois, la production a diminué dans l’industrie manufacturière de 1,2 % et de 0,5 % pour l’ensemble de l’industrie. Sur un an, la production manufacturière est également en recul avec un repli de 0,9 %.