Hier à Aujourd’hui – inflation – bonheur – consommation – confiance
Léger repli de l’inflation en décembre
Sur un an, selon l’estimation provisoire réalisée en fin de mois par l’INSEE, les prix à la consommation augmenteraient de 5,9 % en décembre 2022, après +6,2 % le mois précédent. La baisse de l’inflation résulterait du ralentissement des prix de l’énergie et, dans une moindre mesure, des services. Les prix de l’alimentation augmenteraient sur un an au même rythme qu’en novembre, et ceux des produits manufacturés accéléreraient.
Sur un mois, les prix à la consommation reculeraient de 0,1 % en décembre 2022, après +0,3 % en novembre. La baisse des prix des produits pétroliers explique cette contraction. Les prix des produits manufacturés ralentiraient et ceux de l’alimentation augmenteraient au même rythme que le mois précédent. Les prix des services accéléreraient, notamment ceux des services de transport.
Sur un an, l’indice des prix à la consommation harmonisé augmenterait de 6,7 % en décembre 2022, après +7,1 % en novembre. Sur un mois, il reculerait de 0,1 %, après +0,4 % le mois précédent.
En zone euro, selon Eurostat, le taux d’inflation annuel a été estimé à 9,2 % en décembre 2022, contre 10,1 % en novembre. S’agissant des principales composantes de l’inflation de la zone euro, l’énergie devrait connaître le taux annuel le plus élevé en décembre (25,7 %, comparé à 34,9 % en novembre), suivie de l’alimentation, alcool & tabac (13,8 %, comparé à 13,6 % en novembre), des biens industriels hors énergie (6,4 %, comparé à 6,1 % en novembre) et des services (4,4 %, comparé à 4,2 % en novembre).
Les ménages français inquiets face à la hausse des prix
En décembre, la confiance des ménages n’a baissé que d’un point, l’indicateur de l’INSEE la mesurant étant à 82. Il reste nettement au-dessous de sa moyenne de longue période (100 entre janvier 1987 et décembre 2022). Les Français demeurent pessimistes sur leur situation financière. Ils estiment que les prix continueront à augmenter dans les prochains mois.
En décembre, le solde d’opinion des ménages relatif à leur situation financière passée diminue nettement en perdant cinq points. Celui sur leur situation financière future baisse également (1 point). La proportion de ménages estimant qu’il est opportun de faire des achats importants est en légère baisse, le solde correspondant perd deux points. La proportion des ménages estimant qu’il est opportun d’épargner diminue. Le solde d’opinion correspondant perd deux points mais demeure au-dessus de sa moyenne de longue période. Le solde d’opinion des ménages sur leur capacité d’épargne future augmente d’un point. Celui relatif à la capacité d’épargne actuelle baisse d’un point. Ces deux soldes se situent au-dessus de leur moyenne de longue période.
En décembre 2022, les soldes d’opinion sur les niveaux de vie passé et futur en France sont quasi stables. Ces deux soldes perdent un point et demeurent tous deux fortement au-dessous de leur moyenne de longue période. Les craintes des ménages concernant l’évolution du chômage reculent. Le solde correspondant perd trois points et s’éloigne de sa moyenne de longue période.
En décembre 2022, la part des ménages qui considèrent que les prix ont augmenté au cours des douze derniers mois s’accroît de nouveau. Le solde d’opinion associé gagne trois points et se rapproche de son précédent point haut de mai 2008. La proportion de ménages estimant que les prix vont accélérer au cours des douze prochains mois augmente également. Le solde correspondant gagne deux points et se situe bien au-dessus de sa moyenne de longue période.
Le bonheur des Français suspendu depuis le début de la crise sanitaire
En France métropolitaine, le moral des Français mesuré par l’INSEE était en légère hausse avant l’épidémie. Avec cette dernière, il a chuté de manière assez rapide. En 2021, un an après sa survenue, il restait bien plus faible qu’en 2019. Les restrictions sanitaires et économiques ont affecté le moral des Français. Les changements de mode de vie ainsi que l’anxiété liée à la pandémie ont entraîné une chute de la satisfaction générale dans la vie.
En 2021, les personnes de 16 ans et plus résidant en France métropolitaine attribuent une note moyenne de 6,8 sur 10 à la vie qu’elles mènent actuellement, soit le niveau le plus bas depuis 2010. Jusque-là, le niveau moyen de satisfaction oscillait entre 7,1 et 7,5 selon les années. La satisfaction baisse avec l’âge. La diminution de l’indice de satisfaction a diminué de manière identique quel que soit l’âge (0,4 point en moyenne).
Progression de la consommation au mois de novembre
Selon l’INSEE, en France, les dépenses de consommation en biens des ménages ont progressé de +0,5 % en volume en novembre dernier après avoir reculé de 2,7 % en octobre. Cette hausse s’explique essentiellement par l’augmentation de la consommation en biens fabriqués (+1,1 %). La dépense en énergie augmente légèrement (+0,6 %), tandis que la consommation alimentaire se replie de 0,2 %.
En novembre 2022, les dépenses en énergie des ménages ont augmenté de +0,6 % après avoir connu une forte baisse en octobre (-7,9 %). Cette évolution s’explique par les températures nettement supérieures aux normales de saison. La consommation en biens durables augmente de 1,8 % en novembre, après -1,6 % en octobre. Cette hausse s’explique avant tout par l’augmentation des dépenses en matériels de transport (+2,5 % après -0,7 % en octobre). La hausse des dépenses en biens d’équipement (+0,9 % après -3,8 % en octobre), principalement les achats d’ordinateurs, contribue également à ce rebond. Les dépenses en habillement-textile augmentent en novembre de 0,9 %, contre une baisse en octobre de 4,1 %. La contraction des dépenses alimentaires de 0,2 % est la sixième consécutive. Elle est liée en novembre au recul des achats de produits agro-alimentaires.
La consommation en biens des ménages en novembre était inférieure à son niveau d’avant crise sanitaire et proche de celui du début des années 2010. Elle est étale sur une dizaine d’années. Le léger rebond de la consommation, dans un contexte inflationniste, s’est traduit par une baisse de l’encours des comptes courants (voir infra). Les ménages ont puisé sur leurs abondantes liquidités pour maintenir leurs dépenses de consommation.