22 octobre 2022

Hier at aujourd’hui – climat des affaires – TNS – inflation

Le climat des affaires en France, toujours en territoire positif

En octobre, le climat des affaires en France est, selon l’INSEE, resté stable. À 102, l’indicateur qui le synthétise, calculé à partir des réponses des chefs d’entreprise des principaux secteurs d’activité marchands, demeure légèrement au-dessus de sa moyenne de longue période (100). Si les perspectives se détériorent légèrement dans les services, elles s’améliorent dans les autres secteurs. Compte tenu du niveau élevé d’incertitudes économiques et des annonces répétées d’une prochaine récession, le niveau positif du climat des affaires peut surprendre. Malgré l’inflation, la consommation se résiste tout comme l’investissement. Plusieurs secteurs d’activité sont toujours sous tension comme le bâtiment. La bonne saison touristique a porté ce secteur.

INSEE

Dans le commerce de détail (y compris commerce et réparation automobiles), le climat des affaires reste dégradé mais s’éclaircit un peu, porté par le rebond des soldes d’opinion sur les intentions de commandes et les perspectives générales d’activité du secteur. Dans le bâtiment, le climat des affaires reste favorable, avec notamment une amélioration de l’opinion des chefs d’entreprise sur leur activité récente. Dans l’industrie, après trois mois consécutifs de baisse, le climat des affaires se redresse légèrement, à la faveur notamment du rebond des soldes d’opinion relatifs à la production prévue et aux carnets de commandes. Dans les services, l’indicateur de climat des affaires est quasi stable. Les chefs d’entreprise sont nombreux à pointer du doigt non pas la hausse des prix mais les difficultés de recrutement qui pèsent par ricochet sur leur production.

En octobre, l’indicateur synthétique de climat de l’emploi perd un point et se situe à 108, restant ainsi bien au-dessus de sa moyenne de longue période (100). Il oscille entre 107 et 110 depuis mai dernier.

La crise covid 19, peu de conséquences sur le taux de pauvreté

Selon l’enquête Revenus fiscaux et sociaux, le taux de pauvreté monétaire, c’est-à-dire la part de personnes pauvres dans la population, était en France, de 13,9 % en 2020, soit une baisse de 0,7 point par rapport à l’année précédente. L’enquête Statistiques sur les ressources et conditions de vie conclut quant à elle à une quasi-stabilité du taux de pauvreté, évalué selon cette source à 14,3 % en 2020. Ces résultats sont à relativiser compte tenu des conséquences de la crise sanitaire qui s’est traduit par d’importants transferts publics et la réduction des revenus professionnels. Ils permettent néanmoins de souligner que cette crise sans précédent ne s’est pas accompagnée d’une montée de la pauvreté, redoutée par certains.

Une personne est considérée en situation de pauvreté monétaire quand elle vit dans un ménage dont le niveau de vie est inférieur au seuil de pauvreté. En France et en Europe, ce seuil est le plus souvent fixé à 60 % du niveau de vie médian. Le niveau de vie médian est le montant partageant la population en deux, la première moitié ayant un niveau de vie inférieur et la seconde un niveau de vie supérieur. Pour le déterminer, il est donc nécessaire de connaître la distribution des niveaux de vie de l’ensemble de la population. Trois sources complémentaires de données sur les revenus et la pauvreté sont produites chaque année par l’INSEE. L’enquête Revenus fiscaux et sociaux (ERFS) s’appuie sur les données de l’enquête Emploi en continu du quatrième trimestre de chaque année. L’enquête Statistiques sur les ressources et conditions de vie (SRCV) est la partie française d’une enquête menée chaque année dans toute l’Union européenne (EU-SILC). Elle sert de référence pour faire des comparaisons entre les États membres sur les conditions de vie et les inégalités. Son questionnaire vise à la fois à mesurer la pauvreté monétaire, mais également d’autres dimensions de la pauvreté et de l’exclusion, comme la privation matérielle et sociale et les situations de faible intensité de travail du ménage. Le dispositif Filosofi (Fichier localisé social et fiscal), enfin, est issu d’un rapprochement de fichiers administratifs exhaustifs d’origine fiscale (comme la déclaration d’impôt sur le revenu et la déclaration de taxe d’habitation) et sociale (comme les fichiers détaillant les versements de prestations sociales effectués par la Caisse nationale des allocations familiales – CNAF – et d’autres organismes. Ce rapprochement permet de reconstituer des ménages fiscaux, en regroupant les individus des foyers fiscaux rattachés à un même logement, et de calculer leur revenu déclaré et leur revenu disponible.

Résilience des travailleurs indépendants face à la crise sanitaire

Fin 2020, la France comptait 3,6 millions de personnes exerçant une activité non salariée, en tant qu’entrepreneurs individuels ou gérants majoritaires de sociétés (ces deux statuts constituent les non-salariés « classiques ») ou en tant que micro-entrepreneurs. 400 000 d’entre eux travaillaient dans le secteur agricole. Hors secteur agricole, les non-salariés se concentraient principalement dans les services aux entreprises ou aux particuliers (45 %), la santé (16 %), le commerce (16 %) et la construction (12 %). Ils étaient peu présents dans l’industrie (5 %) et les transports (4 %). En 2020, année marquée par le Covid, le nombre de non-salariés a progressé, porté par les effectifs de micro-entrepreneurs. La hausse a été de 4,0 % en 2020 (hors secteur agricole), après +6,4 % en 2019, +3,7 % en 2018. De 2013 à 2017, la progression avait été de +0,6 % par an en moyenne. Cette progression est en lien avec l’augmentation du nombre de créations d’entreprises. Le dynamisme est imputable au micro-entreprenariat dont les plafonds de chiffre d’affaires ouvrant droit au statut, après avoir doublé en 2018, ont été à nouveau légèrement rehaussés en 2020 (de 3,6 %). Le nombre de micro-entrepreneurs économiquement actifs croît ainsi fortement en 2020 (+10,2 %, après +18,1 % en 2019). La baisse du nombre de non-salariés classiques amorcée en 2014 s’est s’atténuée (-0,2 % en 2020 après -0,4 % en 2019).

Lors de la précédente récession en 2009, le nombre de non-salariés classiques avait connu une forte contractions (-5,1 %). Cette différence s’explique par la mise en place de dispositifs de soutien aux entreprises (fonds de solidarité, aides exceptionnelles, reports et réductions de cotisations) qui ont limité les défaillances d’entreprises. Par ailleurs, les confinements ont incité à de nombreux résidents à lancer leur entreprise pour répondre aux nouveaux besoins des consommateurs.

Les non-salariés classiques représentaient 1,8 million de personnes fin 2020, dont 52 % sont entrepreneurs individuels et 48 % gérants majoritaires de sociétés. Le nombre de non-salariés classiques baisse dans la plupart des secteurs, plus particulièrement dans l’industrie (-1,6 %), le commerce (-1,4 %), les services aux particuliers (-1,2 %) et la construction (-0,5 %). Il augmente en revanche dans les activités financières et d’assurance (+3,6 %), les professions paramédicales (+2,8 %) et les activités immobilières (+2,5 %).

1,4 million de micro-entrepreneurs

1,4 million de micro-entrepreneurs étaient économiquement actifs fin 2020. Leur part atteint 43 % des non-salariés hors agriculture et même plus de 70 % dans quelques secteurs, notamment dans certains services aux particuliers (comme l’enseignement ou les activités artistiques et récréatives), dans certaines activités de transport et entreposage ainsi que dans le commerce de détail hors magasin. Les micro-entrepreneurs sont au contraire quasi absents des secteurs surtout composés de professions réglementées n’ouvrant pas droit à ce statut (avocats, infirmiers, médecins, etc.).

Le nombre de micro-entrepreneurs augmente dans presque tous les secteurs en 2020. La hausse est particulièrement vive dans les autres activités de poste et de courrier (+60 %), dont la principale activité est la livraison à domicile, en lien avec leur essor pendant les confinements et la fermeture de certains magasins. La hausse est également très marquée dans les secteurs de la vente à distance (+31 %), des agences immobilières (+23 %) et des services de nettoyage (+22 %). Ces quatre secteurs contribuent à plus d’un tiers de la croissance globale des effectifs de micro-entrepreneurs en 2020.

Des revenus très variables pour les TNS

En 2020, hors secteur agricole, les non-salariés classiques ont gagné en moyenne 3 620 euros par mois de leur activité. Parmi eux, 12 % déclarent un revenu d’activité nul (ou déficitaire), car ils n’ont pas dégagé de bénéfices ou ne se sont pas versés de rémunération. Cette part varie de moins de 3 % pour les professionnels de santé à 29 % dans les arts, spectacles et activités récréatives. Les taxis et voitures de transport avec chauffeur (VTC) génèrent les revenus les plus faibles (1 000 euros par mois en moyenne), derrière la coiffure et les soins de beauté et le commerce de détail hors magasin (1 330 euros), les services personnels (1 370 euros) et les activités artistiques et récréatives (1 390 euros). Les médecins et dentistes perçoivent en moyenne les revenus les plus élevés (8 900 euros), devant les juristes et comptables (7 820 euros) et les pharmaciens (6 510 euros).

Dans un contexte de fort recul de l’activité économique, les revenus d’activité des non-salariés classiques ont diminué en moyenne de 5,8 % en euros constants en 2020. Ces revenus, nets de cotisations, chuteraient mécaniquement encore davantage (de l’ordre de 4 points) en l’absence des reports, réductions et exonérations de cotisations sociales accordés en 2020. Ces revenus n’intègrent pas les aides versées dans le cadre des autres dispositifs de soutien aux entrepreneurs pendant la crise sanitaire (fonds de solidarité, aides exceptionnelles), ces aides n’étant pas considérées comme des revenus d’activité.

En 2020, 20 % des non-salariés classiques (y compris ceux n’ayant pas dégagé de revenu) gagnent moins de 490 euros mensuels (2e décile), seuil en diminution de 34 % en un an : un an plus tôt, les 20 % de non-salariés classiques aux revenus d’activité les plus faibles gagnaient moins de 750 euros. Le revenu médian (2 240 euros) diminue de 8 %, le 9e décile (8 130 euros) de seulement 3 %. Par ailleurs, le nombre de non-salariés classiques ayant déclaré un revenu nul a progressé de 65 % en lien avec les restrictions sanitaires.

Le revenu moyen des non-salariés classiques baisse de 31,6 % pour les taxis, de 17,8 % dans les arts et spectacles, de 15,6 % dans l’hébergement-restauration et de 13,8 % pour la coiffure et soins de beauté. La part des taxis déclarant un revenu nul est notamment multipliée par cinq en un an. Dans les métiers de la santé, l’évolution est contrastée. Les revenus des professionnels de la rééducation (kinésithérapeutes principalement) baissent de 15,5 %, tandis que ceux des infirmiers et sage-femmes augmentent de 5,5 %.

50 % des micro-entrepreneurs gagnent moins de 280 euros par mois

En 2020, les micro-entrepreneurs ont perçu en moyenne 550 euros par mois de leur activité non salariée, soit 6,6 fois moins que les non-salariés classiques. Leur faible revenu est lié à la nature de ce régime qui impose des plafonds sur les chiffres d’affaires pour en bénéficier. En 2020, un micro-entrepreneur sur quatre gagne moins de 80 euros par mois, la moitié moins de 280 euros et un sur dix plus de 1 430 euros.

Le micro-entreprenariat correspond souvent à une activité d’appoint : fin 2020, 28 % des micro-entrepreneurs cumulaient cette activité avec un travail salarié, contre 9 % des non-salariés classiques, des proportions restées relativement stables ces dernières années, y compris durant la crise sanitaire. Le revenu d’activité global de ces micro-entrepreneurs pluriactifs (incluant leurs salaires) atteint 2 160 euros mensuels en 2020 dont seuls 330 euros proviennent de leur activité non salariée. Les micro-entrepreneurs n’exerçant pas d’activité salariée perçoivent en moyenne 630 euros par mois.

Le revenu moyen des micro-entrepreneurs recule de 7,2 % en 2020 en euros constants, alors qu’il était en constante augmentation depuis 2014. Ce repli provient en grande partie d’une forte hausse du nombre de micro-entrepreneurs à très faibles revenus, le nombre de micro-entrepreneurs gagnant moins de 100 euros par mois augmentant de 24 % en 2020. Le revenu moyen des micro-entrepreneurs recule dans tous les secteurs, excepté dans les activités immobilières (+2,0 %) et dans l’information-communication (+6,6 %). Comme pour les non-salariés classiques, la baisse est plus marquée dans les secteurs les plus concernés par les restrictions d’activité pendant la crise (-43,8 % pour les VTC, -24,4 % dans les arts et spectacles, -21,8 % dans l’hébergement-restauration).

Une contraction de 9 % des revenus d’activité des TNS en 2020

Au total, pour l’ensemble des non-salariés, le revenu moyen se replie de 8,9 % en 2020 en euros constants. Cette diminution combine une baisse du revenu pour les non-salariés classiques comme pour les micro-entrepreneurs, ainsi qu’un fort effet de composition : la nouvelle hausse de la part des micro-entrepreneurs, dont les revenus moyens sont nettement plus faibles, continue de peser sur l’évolution moyenne de l’ensemble des non-salariés.

TNS, les femmes minoritaires et moins bien rémunérées que les hommes

En 2020, 39 % des non-salariés sont des femmes, contre 42 % des salariés du privé, des proportions stables par rapport à l’année précédente. Leur part s’accroît néanmoins progressivement : +3 points en six ans. Les femmes non-salariées classiques gagnent en moyenne 20 % de moins que leurs confrères en 2020 (3 130 euros par mois, contre 3 910 euros), écart en baisse de 2 points sur un an. Elles sont de plus en plus nombreuses dans les secteurs les plus rémunérateurs (professions du droit, pharmaciens, médecins) : si elles se répartissaient de la même façon que les hommes dans les différents secteurs, leur revenu moyen serait inférieur de 32 % à celui des hommes. Une partie de l’écart s’expliquerait par un volume de travail moins important ; elles sont aussi plus jeunes et dirigent des entreprises en moyenne plus petites.

TNS agricoles, une population en baisse

Fin 2020, en France, 427 000 personnes exerçaient une activité non salariée dans l’agriculture, la sylviculture ou les services d’aménagement paysager, soit près de 5 000 de moins qu’un an auparavant (-1,1 %). Une personne sur cinq bénéficie du régime du micro-bénéfice agricole, avec un revenu moyen de 610 euros par mois en 2020 (y compris déficits). Les autres personnes sont imposées au régime réel ; leur nombre diminue en 2020 (-1,6 %), et ce dans presque toutes les filières agricoles. En 2020, les non-salariés imposés au régime réel retirent 1 690 euros en moyenne par mois de leur activité, 17,1 % d’entre eux déclarant un revenu nul ou déficitaire. Cette part est particulièrement élevée dans la production d’ovins, caprins, équidés et autres animaux (29,1 %), dans l’arboriculture et dans les céréales et grandes cultures (23,1 %).

Dans la production agricole, les revenus varient fortement d’une année sur l’autre, en raison des fluctuations des prix, des aléas climatiques qui pèsent sur les récoltes, et des aléas épizootiques qui pèsent sur les cheptels. Les revenus continuent de baisser en 2020 (-6,0 %, après -2,3 % en 2019), alors qu’ils avaient fortement augmenté les deux années précédentes (+10,0 % en 2017 et +27,9 % en 2018). En 2020, la baisse est très marquée dans la culture des vignes (-22,6 %), les céréales et grandes cultures (-13,7 %), deux secteurs touchés par des conditions climatiques particulièrement défavorables. Le secteur viticole a aussi été marqué par le repli général des marchés extérieurs et la baisse de la demande intérieure, en lien avec la crise sanitaire.

Deux tiers des effets de la crise sanitaire compensés par les dispositifs de soutien

À la différence des mesures d’allègements de cotisations sociales, les aides versées aux entrepreneurs dans le cadre des autres dispositifs de soutien pendant la crise sanitaire, comme le fonds de solidarité pour les entreprises (FSE), ne sont pas prises en compte dans leurs revenus d’activité, car elles sont considérées comme des subventions à la production. Exonérées de prélèvement sociaux, ces aides ne sont pas non plus mesurables dans les déclarations constitutives du système d’information statistique sur les revenus d’activité. Évaluées dans un autre cadre, celui de la comptabilité nationale, sur un champ spécifique (entreprises individuelles) et en regard d’un concept déterminé (le revenu mixte) relativement proches de ceux de cette étude, les aides versées aux entrepreneurs dans le cadre du FSE compenseraient en grande partie, pour deux tiers environ, la baisse moyenne de leurs revenus d’activité. Cette compensation globale résulte toutefois de situations probablement variables au niveau individuel.

Inflation : la zone euro juste en-dessous de la barre des 10 %

Le taux d’inflation annuel de la zone euro s’est établi, selon Eurostat, à 9,9 % en septembre, contre 9,1 % en août. Un an auparavant, il était de 3,4 %. Le taux d’inflation annuel de l’Union européenne s’est établi à 10,9 % en septembre, contre 10,1 % en août. Un an auparavant, il était de 3,6 %.

Les taux annuels les plus faibles ont été observés en France (6,2 %), à Malte (7,4 %) et en Finlande (8,4 %). Les taux annuels les plus élevés ont quant à eux été enregistrés en Estonie (24,1 %), en Lituanie (22,5 %) et en Lettonie (22,0 %). Par rapport à août, l’inflation annuelle a baissé dans six États membres, est restée stable dans un et a augmenté dans vingt autres.

En septembre les plus fortes contributions au taux d’inflation annuel de la zone euro provenaient de l’énergie (+4,19 points de pourcentage, pp), suivie de l’alimentation, alcool & tabac (+2,47 pp), des services (+1,80 pp) et des biens industriels hors énergie (+1,47 pp).