Hier et Aujourd’hui
Les chefs d’entreprise, en février, un peu plus pessimistes en France
Le Ministre de l’Économie a revu dimanche 18 février à la baisse la prévision de croissance retenue par le gouvernement pour 2024. Le taux de croissance retenu est désormais de 1 % et non plus 1,4 %. Cette prévision reste relativement optimiste par rapport à celles des instituts économiques qui tablent en moyenne sur une croissance comprise entre 0,6 et 0,9 %. La révision du taux de croissance a des conséquences automatiques sur le niveau du déficit public ce qui a contraint le Ministère de l’Économie à procéder à une annulation de crédits de 10 milliards d’euros, gel qui a fait l’objet d’un décret le jeudi 22 février.
La France n’est pas la seule à revoir à la baisse sa croissance. Le gouvernement allemand a diminué sa prévision de 1,3 % à 0,2 %. Selon un rapport ministériel publié mercredi 21 février, il estime que la croissance moyenne sera de 0,5 % par an jusqu’en 2028. Cette faible croissance serait la conséquence d’une diminution de la population active et de faibles gains de productivité. L’économie allemande doit faire face à une énergie devenue plus chère, au ralentissement du commerce international et aux tensions commerciales avec la Chine ainsi qu’avec les États-Unis.
Dans ce contexte, le moral des chefs d’entreprise est, en février, en baisse. L’indicateur sur le climat des affaires, calculé par l’INSEE, a, en effet, diminué d’un point en février et reste au-dessous de sa moyenne de longue période. Cette légère dégradation résulte principalement de la détérioration de la situation conjoncturelle dans les services et dans le commerce de détail (y compris commerce et réparation d’automobiles). Assez étrangement, au vu des nombreux articles concernant la crise du logement, dans le bâtiment, l’indicateur de climat des affaires est stable, au-dessus de sa moyenne. L’activité reste soutenue dans le second œuvre, la profession devant toujours faire face à des pénuries de main-d’œuvre. Dans l’industrie, le climat des affaires s’améliore un peu et retrouve sa moyenne, grâce à la bonne tenue des soldes d’opinion sur la production prévue et les carnets de commandes, globaux comme étrangers.
En février, l’indicateur synthétique de climat de l’emploi s’améliore. À 101, il gagne deux points par rapport à janvier et repasse au-dessus de sa moyenne de longue période (100). Cette amélioration résulte du net rebond du solde d’opinion sur l’évolution à venir des effectifs dans les services (hors agences d’intérim), contrebalancé néanmoins partiellement par le recul de ce même solde dans l’industrie manufacturière et de celui sur leur évolution récente dans le commerce de détail.
Cercle de l’Épargne – données INSEE
Les sports d’hiver, une activité sous contrainte sociale et environnemental
Selon une étude du mois de février du Crédoc, seulement 9 % des résidents en France, sont partis en vacances (au minimum quatre nuitées) à la montagne durant l’hiver 2023. Le taux est stable depuis plusieurs années. Il était de 8 % en 2010. Cet indicateur ne prend en compte que ceux qui ont pris des vacances à la montagne. En élargissant à tous les Français qui, au cours des douze derniers mois, ont une activité en lien avec la montagne l’hiver, les chiffres ne sont guère différents. Ainsi, en 2023, 4 % des Français ont pratiqué le ski alpin, 2 % le ski de fond, 2 % les raquettes, 2 % la luge, 2 % le ski de randonnée, 1 % le patinage, et 1 % le surf de neige et autre snowboard.
Le profil des pratiquants de sports de montagne se distingue par un niveau élevé de revenus : 20 % des cadres et professions intellectuelles supérieures sont partis à l’hiver 2023, contre 7 % des inactifs et 17 % des revenus importants (5e quintile) contre 6 % des personnes à revenus modestes (1er quintile). Les habitants de l’agglomération parisienne sont surreprésentés tout comme ceux de Lyon (pour des raisons géographiques et de revenus). Les sports d’hiver attirent plus les homme que les femmes et les jeunes que les seniors. Les adeptes de ces sports mettent en avant leurs goûts pour les grands espaces (27 % contre 22 % en moyenne) dans une liste proposant une douzaine de propositions. En dehors de leurs vacances à la neige, ils sont d’ailleurs beaucoup plus nombreux à se rendre régulièrement en forêt (46 % contre 32 % en moyenne dans la population). 44 % se déclarent sensibles aux questions de l’environnement (note de 6 ou 7 sur une échelle de 1 à 7) contre 38 % en moyenne. Ils sont 34 % à demander une action plus forte des pouvoirs publics en matière de lutte contre le réchauffement climatique, contre 27 % en moyenne.
L’activité des sports d’hiver est menacée par le réchauffement climatique avec une diminution rapide de l’enneigement. Entre 1971 et 2019, la période durant laquelle il y a de la neige au sol chaque hiver s’est réduite en moyenne entre 22 et 34 jours dans les Alpes, en-dessous de 2 000 mètres d’altitude. Les stations se sont équipées en canons à neige pour pallier le manque de cette dernière ce qui, toujours en termes d’émissions de gaz à effet de serre, n’est pas satisfaisant. d’usage entre les multiples besoins (agriculture, ménages, industrie, écosystème…). Les pratiquants de sport d’hiver ne veulent pas, en revanche, remettre en cause leur pratique pour limiter les émissions de gaz à effet de serre ou utiliser à des modes de transports collectifs pour se rendre dans les stations. La pratique des sports d’hiver est, en termes de bilan écologique, assez mauvaise. Les stations nécessitent des consommations énergétiques multiples (forte densité des logements accueillant les touristes, remontées mécaniques et téléphériques nécessaires à la remontée des pentes).
Un quatrième trimestre 2023, médiocre pour le tourisme français
Au quatrième trimestre 2023, en France, la fréquentation dans les hébergements collectifs touristiques hors campings, exprimée en nombre de nuitées, est, selon l’INSEE, inférieure de 3,2 % à son niveau du quatrième trimestre 2022, qui était particulièrement élevée. Cette baisse est imputable à la baisse de de la fréquentation dans les hôtels (‑3,2 %) et dans les autres hébergements collectifs de tourisme (AHCT, ‑3,4 %).
Recul des nuitées dans les hôtels
Au quatrième trimestre 2023, la fréquentation hôtelière a atteint 47 millions de nuitées, en diminution de 3,2 % par rapport à celle du quatrième trimestre 2022. Cette diminution s’explique par la moindre présence de la clientèle résidente française baisse (‑4,6 %, soit 1,5 million de nuitées en moins). Cette diminution a été en partie due par le calendrier scolaire, les vacances d’hiver étant décalées d’une semaine par rapport à 2022 (une semaine sur deux étant de fait sur l’année 2024). La fréquentation de la clientèle non-résidente, plus faible à cette période de l’année qu’en été, a légèrement diminué (‑0,3 % sur un an).
L’hôtellerie non classée a été la plus touchée par la diminution de la fréquentation. Les nuitées y diminuent de 11,3 % par rapport au quatrième trimestre 2022. La fréquentation des hôtels classés de 1 à 3 étoiles a également baissé mais plus faiblement. Les hôtels haut de gamme ont réussi à presque maintenir le niveau de fréquentation du quatrième trimestre 2022 (‑0,4 %), grâce à la présence accrue des touristes non-résidents.
La fréquentation hôtelière diminue dans tous les territoires. La baisse est particulièrement marquée en Île-de-France (‑6,5 %), seul territoire confronté à une baisse des nuitées à la fois des clientèles résidente et non résidente.
Le tourisme d’affaires a connu une forte contraction au quatrième trimestre 2023 par rapport à la même période de 2022 (‑20,1 %, soit 4,7 millions de nuitées en moins). Ce tourisme n’a pas retrouvé son niveau d’avant crise sanitaire. Les entreprises réduisent fortement les déplacements de leurs salariés en privilégiant les réunions en ligne. Les politiques de limitation des émissions de gaz à effet de serre jouent également en défaveur de ce type de tourisme. L’Île-de-France est la région la plus touchée par la décrue du tourisme d’affaires (-25,4 % par rapport au quatrième trimestre 2022, représentant une perte de 1,9 million de nuitées).
Les Britanniques et les Asiatique présents dans les hôtels
Après une progression constante depuis plusieurs trimestres, la fréquentation de la clientèle non-résidente dans les hôtels diminue légèrement au quatrième trimestre 2023 par rapport à son niveau du quatrième trimestre de 2022 ( 0,3 %). La fréquentation dans les hôtels diminue pour les clientèles néerlandaise (-17,7 %), belge (-5,9 %) et allemande (-5,6 %). En revanche, la fréquentation des touristes britanniques augmente de 17,9 %. La fréquentation dans les hôtels de la clientèle en provenance des États-Unis a diminué de 7,9 % au quatrième trimestre. Après avoir été nulle entre 2020 et 2023, les touristes chinois et japonais sont de retour mais leur nombre reste cependant en-dessous de son niveau d’avant la crise sanitaire.
La fréquentation des autres hébergements collectifs de tourisme en baisse
La fréquentation dans les autres hébergements collectifs de tourisme (AHCT) de France métropolitaine a diminué de 3,4 % par rapport à son niveau du quatrième trimestre 2022, soit près de 550 000 nuitées en moins, du fait du repli de la fréquentation dans les résidences de tourisme ( 4,3 %). Elle baisse pour la clientèle résidente ( 5,9 %), tandis qu’elle est en nette hausse pour la clientèle non-résidente (+9,0 %).
Taux d’inflation en légère baisse pour la zone euro en janvier
Le taux d’inflation annuel de la zone euro s’est élevé, selon Eurostat, à 2,8 % au mois de janvier, contre 2,9 % en décembre. Un an auparavant, il était de 8,6 %. Le taux d’inflation annuel de l’Union européenne s’est établi, de son côté, à 3,1 % en janvier, contre 3,4 % en décembre. Un an auparavant, il était de 10,0 %.
Les taux annuels les plus faibles ont été observés au Danemark, en Italie (0,9 % chacun), en Lettonie, en Lituanie et en Finlande (1,1%). Les taux annuels les plus élevés ont quant à eux été enregistrés en Roumanie (7,3 %), en Estonie (5,0 %) et en Croatie (4,8 %). La France avec un taux d’inflation de 3,4 % se situe légèrement au-dessus de la moyenne de la zone euro. Par rapport à décembre, l’inflation annuelle a baissé dans quinze États membres, est restée stable dans un et a augmenté dans onze autres.
En janvier les plus fortes contributions au taux d’inflation annuel de la zone euro provenaient des services (+1,73 point de pourcentage, pp), suivis de l’alimentation, alcool & tabac (+1,13 pp), des biens industriels hors énergie (+0,53 pp) et de l’énergie (-0,62 pp).
Cercle de l’Épargne – données Eurostat