17 novembre 2023

Hier et aujourd’hui – inflation – croissance – emploi – pauvreté

Baisse confirmée du PIB en zone euro au troisième trimestre

Au cours du troisième trimestre 2023, Eurostat a confirmé que le PIB corrigé des variations saisonnières a diminué de 0,1 % dans la zone euro et est resté stable dans l’Union Européenne (UE) par rapport au trimestre précédent. Au cours du deuxième trimestre 2023, le PIB avait augmenté de 0,2 % dans la zone euro et était resté stable dans l’UE.

En comparaison avec le même trimestre de l’année précédente, le PIB corrigé des variations saisonnières a enregistré une hausse de 0,1 % dans la zone euro et dans l’UE au troisième trimestre 2023, après +0,5 % dans la zone euro et +0,4 % dans l’UE au trimestre précédent.

Cercle de l’Épargne – données Eurostat

Au cours du troisième trimestre 2023, le PIB des États-Unis a augmenté de 1,2 % par rapport au trimestre précédent (après +0,5 % au deuxième trimestre 2023). Par rapport au même trimestre de l’année précédente, le PIB a augmenté de 2,9 % (après +2,4 % au trimestre précédent).

Le nombre de personnes ayant un emploi a augmenté de 0,3 % dans la zone euro et de 0,2 % dans l’UE au troisième trimestre 2023, par rapport au trimestre précédent. Au cours du deuxième trimestre 2023, l’emploi avait augmenté de 0,1 % dans les deux zones. Par rapport au même trimestre de l’année précédente, l’emploi a augmenté de 1,4 % dans la zone euro et de 1,3 % dans l’UE au troisième trimestre 2023, après +1,3 % dans la zone euro et +1,1 % dans l’UE au deuxième trimestre 2023.

Taux de chômage en-dessous de 5 % de la population active au sein de l’OCDE

Le taux de chômage dans la zone OCDE est resté stable à 4,8 % en septembre 2023, se maintenant en-dessous de 5,0 % depuis juillet 2022. En septembre, le taux de chômage mensuel a augmenté dans 16 pays de l’OCDE, est resté inchangé dans 11 pays et a baissé dans 6 autres. Le nombre de chômeurs dans la zone OCDE a légèrement augmenté pour atteindre 33,3 millions en septembre, son niveau le plus élevé en 2023, principalement en raison d’une augmentation du nombre d’hommes au chômage.

Cercle de l’Épargne – données OCDE

Dans la zone euro, le taux de chômage a oscillé autour de 6,5 % depuis février 2023. En septembre, il est resté stable ou a légèrement augmenté dans tous les pays de la zone euro à l’exception de la Grèce, où il a continué à diminuer rapidement pour atteindre 10 %, son niveau le plus bas depuis août 2009. Le taux de chômage de l’Espagne est resté le plus élevé de la zone euro. Le taux de chômage a augmenté au Canada, et aux États-Unis en octobre pour atteindre 5,7 % et 3,9 % respectivement.

Croissance, la zone euro encalminée

Avec le durcissement de la politique monétaire et  la panne du commerce international, l’économie européenne a fortement ralenti durant l’année 2023. La Commission européenne a été contrainte, mercredi 15 novembre, de revoir ses prévisions de croissance. En 2023, le PIB n’augmenterait que de 0,6 % aussi bien pour l’Union dans son ensemble que pour la zone euro quand, à la fin de l’été, une croissance de 0,8 % était encore envisagée.

Des reculs de PIB dans 10 États membres

Cette année, dix États membres devraient enregistrer une contraction de leur richesse nationale. Le PIB devrait diminuer de 0,3 % en Allemagne, de 0,4 % en République Tchèque, de 0,5 % en Autriche et de 0,6 % au Luxembourg. Parmi les autres pays en récession figurent les trois États baltes fortement exposés aux conséquences économiques liées au conflit avec l’Ukraine. Le  PIB de l’Estonie devrait reculer de 2,6 %). Le PIB recule également en Suède (-0,5 %), en Hongrie (-0,7 %) et en Irlande (-0,9 %). Pour cette dernière le PIB varie en fonction mouvements comptables des multinationales qui y ont installé leur siège social.

Les pays méditerranéens en raison de la bonne tenue de l’activité touristique enregistrent de bonnes performances. Le taux de croissance de l’Espagne devrait être de 2,4 % en 2023. La France devrait enregistrer, grâce aux bons résultats de son deuxième trimestre, un taux de croissance sur l’année de 1 %.

En 2024, la croissance devrait être de 1,3 % dans l’UE et de 1,2 % dans la zone euro, grâce à la grande stabilité de l’emploi (taux de chômage autour de 6 %), aux augmentations de salaires et au repli de l’inflation. Un seul État membre devrait à nouveau voir son PIB reculer : la Suède (-0,2 %). La France devrait continuer à faire mieux que l’Allemagne, non seulement en 2024 (1,2 % contre 0,8 %) mais aussi en 2025 (1,4 % contre 1,2 %).

Cercle de l’Épargne – données Commission européenne

L’inflation en recul

Le taux d’inflation, après avoir plus de 10 % à la fin de l’année 2022, est revenue, en octobre 2023, à 2,9 %, son plus bas niveau depuis juillet 2021. Pour l’ensemble de l’année 2023, elle devrait néanmoins s’élever à 5,6 % dans la zone euro. En 2024, elle devrait s’abaisser à 3,2 %. En 2025, la Commission de Bruxelles prévoit un taux de 2,2 % près de l’objectif de moyen terme de la BCE. Cette année, quatre États membres enregistrent encore une hausse des prix à deux chiffres : Slovaquie (10,8 %), Pologne (11,1 %), Tchéquie (12,2 %) et Hongrie (17,2 %).

Cercle de l’Épargne – données Commission européenne

Un assainissement des finances publiques

Avec la fin des mécanismes de soutien public aux ménage set aux entreprises hérités de la pandémie et de la lutte contre la crise énergétique de 2022, les déficits publics se réduisent au sein de l’Union européenne. Le déficit public consolidé de l’Union devrait passer de 3,2 % du PIB en 2023 à 2,8 % en 2024.

La dette publique devrait représenter, en fin d’année 2023, 83,1 % du PIB. Son poids relatif diminue grâce à l’inflation. Elle demeure quatre points au-dessus de son niveau de 2019. La France fait partie, en la matière, des plus mauvais élèves de l’Union européenne.

Cercle de l’Épargne – données Commission européenne

Taux de chômage en hausse en France au troisième trimestre

Au troisième trimestre 2023, le nombre de chômeurs au sens du Bureau international du travail (BIT) augmente en France (hors Mayotte) de 64 000 par rapport au trimestre précédent, à 2,3 millions de personnes. Le taux de chômage s’élevait à 7,4 % en hausse de 0,2 point par rapport au deuxième trimestre. Il a ainsi retrouvé son niveau du deuxième trimestre 2022, mais reste nettement au-dessous de son pic de mi‑2015 (-3,1 points).

Augmentation du taux de chômage des jeunes

Sur le trimestre, le taux de chômage augmente de 0,7 point pour les 15-24 ans, à 17,6 %, presque à son niveau d’un an auparavant (-0,1 point). Pour les 25-49 ans, il augmente de 0,2 point sur le trimestre et de 0,3 point sur un an, à 6,7 %. Pour les 50 ans ou plus, le taux de chômage est stable sur le trimestre et sur un an, à 5,1 %. Sur le trimestre, le taux de chômage des femmes augmente de 0,3 point, à 7,4 %, et rejoint le taux de chômage des hommes, qui est quasi stable sur le trimestre (+0,1 point).

Cercle de l’Épargne – données INSEE

Parmi les personnes inactives au sens du BIT, 2,0 millions souhaitent un emploi sans être considérées au chômage parce qu’elles ne recherchent pas d’emploi ou ne sont pas disponibles. Elles appartiennent au halo autour du chômage. Ce nombre augmente légèrement sur le trimestre (+39 000) et nettement sur un an (+164 000). La part du halo dans la population des 15-64 ans est stable sur le trimestre, à 4,7 %, et se situe 0,4 point au-dessus de son niveau d’un an auparavant. Pour les jeunes, la part du halo augmente de 1,1 point sur un an, à 7,3 %. Pour les 25-49 ans, elle augmente de 0,3 point sur un an, à 4,8 %. Pour les 50-64 ans, elle est stable sur un an, à 3,1 %.

Stabilité pour le chômage de longue durée

Parmi les chômeurs, 539 000 personnes en moyenne déclarent, au troisième trimestre 2023, être sans emploi et en rechercher un depuis au moins un an. Le taux de chômage de longue durée est stable sur le trimestre, à 1,8 % de la population active. Ce niveau est inférieur de 0,2 point à celui du troisième trimestre 2022 et au plus bas (hors période covid) depuis le premier trimestre 2009 (1,7 %).

Le taux d’emploi des 15-64 ans en légère baisse

En moyenne au troisième trimestre 2023, le taux d’emploi des 15-64 ans était de 68,3 %. En recul de 0,2 point sur le trimestre. Il retrouve son niveau d’un an auparavant. Il reste largement supérieur à son niveau d’avant la crise sanitaire (+1,5 point par rapport au quatrième trimestre 2019).

Sur le trimestre, le taux d’emploi des jeunes est en hausse +0,3 point et atteint 35,3 %, soit 0,4 point au-dessus de son niveau d’il y a un an. Pour les 25-49 ans, le taux d’emploi diminue en revanche de 0,6 point, et se situe à 82,2 %, soit 0,5 point au-dessous de son niveau d’un an auparavant. Pour les 50-64 ans, le taux d’emploi augmente très légèrement sur le trimestre (+0,1 point), portant sa hausse sur un an à +0,7 point : il atteint 66,9 %, son plus haut niveau depuis que l’Insee le mesure (1975). En particulier, le taux d’emploi des 55-64 ans augmente de 0,3 point sur le trimestre et de 1,4 point sur un an.

Augmentation du travail à temps partiel

Au troisième trimestre 2023, le taux d’emploi à temps complet se replie de 0,3 point, à 56,9 %, après avoir atteint, au trimestre précédent, son plus haut niveau depuis que l’Insee le mesure à une fréquence trimestrielle (2003). Il se situe 0,2 point au-dessous de son niveau d’un an auparavant. Le taux d’emploi à temps partiel est quasi stable sur le trimestre (+0,1 point), à 11,4 %, au même niveau qu’au premier trimestre 2023. En conséquence, la part du temps partiel dans l’emploi augmente de 0,1 point sur le trimestre pour atteindre 17,4 %. Cette part se situe au même niveau qu’au premier trimestre 2023 et 1,4 point sous son niveau de fin 2019.

Augmentation du nombre d’heures travaillées

Au troisième trimestre 2023, le nombre moyen d’heures travaillées par emploi est en hausse sur le trimestre de +1,3 % après -1,0 %. Il s’élève à 31,4 heures par semaine (en données corrigées des variations saisonnières et des effets calendaires). Il dépasse à peine son niveau d’avant la crise sanitaire (31,3 heures par semaine au quatrième trimestre 2019).

Le taux d’emploi en CDI quasi stable sur le trimestre

Le taux d’emploi en contrat à durée indéterminée (CDI) des 15-64 ans est quasi stable sur le trimestre (-0,1 point), à 50,4 %. Il se situe 0,2 point au-dessus de son niveau d’un an auparavant et 0,6 point au-dessus de celui d’avant la crise sanitaire (fin 2019). Le taux d’emploi en contrat à durée limitée (CDD et intérim) diminue légèrement (-0,2 point à 6,6 %) et celui des indépendants est presque stable (-0,1 point à 8,4 %). Le taux d’emploi en alternance est stable sur le trimestre (à 2,4 %).

Le taux d’activité en légère baisse

Le taux d’activité des 15-64 ans recule de 0,1 point au troisième trimestre, à 73,8 %, après avoir atteint au trimestre précédent son plus haut niveau depuis que l’Insee le mesure (1975). Il se situe presque à son niveau du troisième trimestre 2022 (+0,1 point) et 1,0 point au-dessus de son niveau de fin 2019.

Sur le trimestre, le taux d’activité augmente pour les 15-24 ans (+0,8 point), à 42,9 %. Il est stable pour les 50-64 ans, à 70,5 %, et se replie nettement (-0,5 point) pour les 25-49 ans, à 88,1 %. Par rapport au troisième trimestre 2022, le taux d’activité augmente pour les 50-64 ans (+0,6 point) et les 15-24 ans (+0,5 point) tandis qu’il diminue légèrement pour les 25-49 ans (-0,2 point).

Stabilité de la part des jeunes ni en emploi ni en formation

Au troisième trimestre 2023, la part des jeunes de 15 à 29 ans qui ne sont ni en emploi, ni en formation, ni en études (NEET) est quasi stable (+0,1 point), à 12,3 %. Cette part se situe 0,7 point au-dessus de son niveau d’il y a un an et au même niveau que fin 2019.

Inflation, petite augmentation en France en octobre

En octobre, selon l’INSEE, l’indice des prix à la consommation (IPC) a, en France, progressé, sur un mois de +0,1 %, après une baisse de 0,5 % en septembre. Cette hausse est principalement due au rebond des prix des services (+0,3 % après ‑1,6 %), notamment ceux des transports (+4,1 % après ‑11,6 %). Les prix des produits manufacturés ont progressé plus lentement en octobre qu’en septembre (+0,2 % après +0,7 %). Ceux de l’énergie ont diminué de 0,5 % après une hausse de +2,0 %), notamment ceux des produits pétroliers (‑1,7 % après +3,2 %). Les prix de l’alimentation sont stables sur un mois (+0,0% après ‑0,3 %).

Corrigés des variations saisonnières, les prix à la consommation baissent de 0,1 % en octobre 2023, après +0,3 % en septembre.

Sur un an, les prix à la consommation augmentent de 4,0 % en octobre après +4,9 % en septembre. Cette baisse de l’inflation résulte du fort ralentissement sur un an des prix de l’énergie (+5,2 % après +11,9 %) et de la poursuite du ralentissement des prix de l’alimentation (+7,8 % après +9,7 %) et des produits manufacturés (+2,2 % après +2,8 %). Les prix des services accélèrent quant à eux (+3,2 % après +2,9 %). L’inflation du tabac est stable par rapport au mois précédent (à +9,9 %).

L’inflation sous-jacente (hors énergie et hors alimentation) diminue sur un an à +4,2 % en octobre 2023, après +4,6 % en septembre.

L’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) qui permet les comparaisons avec les autres pays de l’Union européenne est en hausse en octobre de 0,2 % sur un mois après une baisse de 0,6 % en septembre. Sur un an, il augmente de 4,5 % en octobre 2023, après +5,7 % le mois précédent. La France figure désormais parmi les mauvais élèves de l’Union européenne en matière d’inflation. Cette situation est liée à la fin des mesures de régulation des prix (bouclier tarifaire, ristourne) qui avaient été prises après le déclenchement de la guerre en Ukraine et à une accélération de la hausse des salaires.

Cercle de l’Épargne – données INSEE

Zone euro, inflation confirmée en baisse

Le taux d’inflation annuel de la zone euro s’est, selon Eurostat, élevé à 2,9 % en octobre 2023, contre 4,3 % en septembre. Un an auparavant, il était de 10,6 %. Le taux d’inflation annuel de l’Union européenne s’est établi à 3,6 % en octobre 2023, contre 4,9 % en septembre. Un an auparavant, il était de 11,5 %.

Les taux annuels les plus faibles ont été observés en Belgique (-1,7 %), aux Pays-Bas (-1,0 %) et au Danemark ( 0,4 %). Les taux annuels les plus élevés ont quant à eux été enregistrés en Hongrie (9,6 %), en Tchéquie (9,5 %) et en Roumanie (8,3 %). La France avec un taux de 4,5 % est au-dessus de la moyenne européenne. Par rapport à septembre, l’inflation annuelle a baissé dans vingt-deux États membres et a augmenté dans cinq autres.

En octobre les plus fortes contributions au taux d’inflation annuel de la zone euro provenaient des services (+1,97 points de pourcentage, pp), suivis de l’alimentation, alcool & tabac (+1,48 pp), des biens industriels hors énergie (+0,90 pp) et de l’énergie (-1,45 pp).

Hausse du taux de pauvreté en France en 2021

En 2021, selon l’INSEE, le niveau de vie annuel médian des personnes vivant dans un ménage de France métropolitaine s’élevait à 23 160 euros, soit 1 930 euros par mois pour une personne seule. Ce montant était de 3 474 euros par mois pour un couple avec un enfant de moins de 14 ans.

Le niveau de vie des ménages les plus modestes en recul en 2021

En 2021, en euros constants, c’est-à-dire en tenant compte de l’inflation, le niveau de vie recule pour la première moitié de la distribution, après avoir progressé en 2020. La baisse est plus prononcée pour les 20 % des ménages les plus modestes (respectivement -2,1 % et -2,0 % pour les premier et second déciles de niveau de vie) et est atténuée pour les ménages des trois déciles suivants. Au centre de la distribution, le niveau de vie médian est en léger repli à -0,3 %

Cette baisse du niveau de vie pour les ménages les plus modestes s’explique par la fin de certaines aides mises en place durant la crise sanitaire (aide exceptionnelle de solidarité covid et majoration exceptionnelle de l’allocation de rentrée scolaire). Par ailleurs, les revalorisations de plusieurs prestations sociales ont été inférieures à l’inflation (en 2021, la hausse des prix a été de 1,6 % contre 0,5 % en 2020). La réforme des allocations logement visant à tenir compte des revenus des ménages « en temps réel » est entrée en application au mois de janvier 2021. Elle a conduit à une baisse du montant total d’aides au logement.

Les ménages aisés favorisés par la reprise de l’activité

Les déciles de niveau de vie de la deuxième moitié de la distribution ont progressé. La hausse a été de 1,6 % pour le huitième décile et de 1,1 % pour le neuvième. Cette progression résulte essentiellement de la hausse de leur niveau de vie avant redistribution. La reprise de l’activité professionnelle après la période covid a entrainé une augmentation de leurs revenus. Le niveau de vie plancher des 5 % des ménages les plus aisés (95e centile) augmente de 5,6 % avant redistribution et de 4,5 % après redistribution.  

Les inégalités de niveau de vie en hausse

L’indice de Gini qui mesure les inégalités est en légère hausse en s’établissant à 0,294 en 2021 (+0,017 point). Les 20 % de personnes les plus aisées comptent, en 2021, pour 38,3 % de la masse totale des niveaux de vie, un poids stable par rapport au niveau d’avant crise sanitaire mais supérieur à celui de 2020. Dans le bas de la distribution, les 20 % les plus modestes ont perçu 8,6 %, légèrement en-dessous du niveau des précédentes années (environ 9 %). Les premières perçoivent une masse cumulée des niveaux de vie 4,5 fois plus importante que les secondes. Le rapport interdécile D9/D1, rapport entre le niveau de vie plancher des 10 % les plus aisés et le niveau de vie plafond des 10 % les plus modestes, était de 3,4 en hausse de 0,1 point par rapport à 2020. Il ainsi retrouvé son niveau de 2019.

14,5 % de la population en-dessous du seuil de pauvreté

Le seuil de pauvreté monétaire fixé à 60 % du niveau de vie médian s’établit à 1 158 euros par mois en 2021 pour une personne seule, 1 737 euros pour un couple, auxquels il faut ajouter 347 euros pour chaque enfant de moins de 14 ans et 579 euros pour les plus âgés. En 2021, 9,1 millions de personnes résidant en logement ordinaire vivent en-dessous de ce seuil, soit 14,5 % de la population vivant en France métropolitaine. La moitié des personnes en situation de pauvreté ont un niveau de vie inférieur à 924 euros par mois. Ce niveau est ainsi inférieur de 20,2 % au seuil de pauvreté. Cet écart est nommé « l’intensité de la pauvreté ». Elle retrouve un niveau proche de la moyenne de la décennie 2010.

Cercle de l’Épargne – données INSEE

En 2021, le taux de pauvreté a augmenté de 0,9 point de pourcentage et l’intensité de la pauvreté de 1,5 point. Cette augmentation s’explique par une baisse des niveaux de vie plus marquée parmi les ménages les plus modestes.

En 2021, le taux de pauvreté des chômeurs a augmenté de 1,9 point pour atteindre 35,1 %, quand celui des personnes en emploi s’est accru de 0,5 point (7,4 %). Le taux de pauvreté des indépendants a baissé de 0,9 point. Celui des salariés a progressé de 0,7 point. Le taux de pauvreté des indépendants reste toutefois nettement supérieur à celui des salariés (14,6 % contre 6,3 %).

Après plusieurs années de stabilité, le taux de pauvreté des couples de trois enfants ou plus augmente fortement (+4,8 points) pour atteindre 25,6 %, en lien notamment avec l’arrêt des aides exceptionnelles de solidarité et la non-reconduction de la majoration de l’allocation de rentrée scolaire qui ont particulièrement touché ces familles.

La baisse du niveau de vie des retraités confirmée

Le niveau de vie médian des retraités a diminué de de 1,1 % en euros constants en 2021 quand celui des actifs a augmenté de 0,2 %. Les revalorisations des pensions dans les régimes de base en étant alignées sur l’inflation observée l’année précédente provoque une perte de pouvoir d’achat quand celle-ci est en progression. Jusqu’en 2017, la pension moyenne des retraités progressait d’année en année à un niveau supérieur à l’inflation par le simple jeu du renouvellement de la population des retraités. Les jeunes retraités disposaient de carrières plus complètes et percevaient en moyenne des montants de pension supérieurs à ceux des retraités des générations plus anciennes. Depuis 2017, la pension des nouveaux retraités est légèrement inférieure à celle de l’ensemble des retraités, si bien que ce renouvellement n’a plus d’impact. Le taux de pauvreté des retraités, qui s’établit à 10,9 % en 2021, demeure toutefois inférieur à celui de l’ensemble de la population.