2 mars 2024

Hier et Aujourd’hui – inflation – emploi – Croissance en France – pouvoir d’achat – consommation – confiance des ménages

Recul de l’inflation annuelle en février dans la zone euro

Sur un an, selon l’estimation provisoire réalisée en fin de mois, les prix à la consommation en France augmenteraient de 2,9 % en février 2024, après +3,1 % en janvier. Cette baisse de l’inflation serait due au ralentissement sur un an des prix de l’alimentation, des produits manufacturés et des services. À l’inverse, les prix de l’énergie et du tabac accéléreraient.

Sur un mois, les prix à la consommation rebondiraient en février 2024 (+0,8 % après ‑0,2 % en janvier). Ce rebond serait dû à la hausse des prix des services, notamment des loyers et des transports, ainsi que de ceux de l’énergie, en particulier ceux de l’électricité, des produits manufacturés et du tabac. À l’inverse, les prix de l’alimentation diminueraient légèrement sur un mois.

L’inflation sur un an diminuerait en février 2024 malgré la forte augmentation des prix sur un mois, en raison notamment d’« effets de base » (les prix avaient fortement augmenté sur un mois en février 2023).

Sur un an, l’indice des prix à la consommation harmonisé augmenterait de 3,1 % en février 2024, après +3,4 % en janvier. Sur un mois, il rebondirait (+0,9 % après ‑0,2 % le mois précédent).

Cercle de l’Épargne – données INSEE

Décrue en zone euro

Le taux d’inflation annuel de la zone euro est, selon une estimation rapide d’Eurostat, à 2,6 % en février 2024, contre 2,8 % en janvier.

S’agissant des principales composantes de l’inflation de la zone euro, l’alimentation, alcool et tabac devrait connaître le taux annuel le plus élevé en février (4,0 %, comparé à 5,6 % en janvier), suivi des services (3,9 %, comparé à 4,0 % en janvier), des biens industriels hors énergie (1,6 %, comparé à 2,0 % en janvier) et de l’énergie (-3,7 %, comparé à -6,1 % en janvier).

Cercle de l’Épargne – données Eurostat

Les ménages en France en mode pessimiste

Le moral des ménages en France est, à nouveau, orienté à la baisse. Plusieurs facteurs peuvent expliquer cette dégradation : la persistance de la crise agricole, la confirmation de la stagnation économique, la guerre en Ukraine, etc. En février, l’indice de confiance des ménages calculé par l’INSEE a diminué de deux points. À 89, il s’éloigne de sa moyenne de longue période (100 entre janvier 1987 et décembre 2023).

Cercle de l’Épargne – données INSEE

Malgré la baisse de l’inflation, les ménages ne perçoivent pas d’amélioration en matière de pouvoir d’achat et n’entendent pas reprendre le chemin de la consommation. La part des ménages qui considèrent que le niveau de vie en France s’est amélioré au cours des douze derniers mois se replie légèrement. Le solde correspondant perd un point, après en avoir gagné deux en janvier 2024 ; il se situe également bien au-dessous de sa moyenne de longue période.

En février, la part des ménages qui considèrent que le niveau de vie en France s’améliorera au cours des douze prochains mois se replie. Le solde correspondant perd quatre points, après en avoir gagné six en janvier 2024 ; il reste bien inférieur à sa moyenne de longue période. En février, selon l’INSEE, la proportion de ménages estimant qu’il est opportun de faire des achats importants diminue. Le solde correspondant perd cinq points après en avoir gagné cinq en janvier. Demeurant bien au-dessous de sa moyenne de long terme. Le solde d’opinion des ménages relatif à leur situation financière future diminue (-3 points) et s’éloigne également de sa moyenne de longue période. Celui relatif à leur situation financière passée est stable, au-dessous de sa moyenne de long terme.

En février, l’opinion des ménages sur leur capacité d’épargne, actuelle comme future, se dégrade. Le solde d’opinion relatif à leur capacité d’épargne future perd trois points mais reste au-dessus de sa moyenne de longue période. Celui relatif à leur capacité d’épargne actuelle perd quatre points et s’établit juste au-dessus de sa moyenne de long terme. La part des ménages estimant qu’il est opportun d’épargner baisse. Le solde d’opinion correspondant perd trois points mais demeure au-dessus de sa moyenne de longue période.

Toujours sur la même période, les craintes des ménages concernant l’évolution du chômage augmentent avec le ralentissement de la croissance. Le solde correspondant gagne quatre points mais demeure néanmoins en-dessous de sa moyenne de longue période.

Les ménages ne semblent plus croire à la poursuite du processus de désinflation. En février, la part des ménages estimant que les prix vont accélérer au cours des douze prochains mois rebondit. Le solde associé gagne sept points, après en avoir perdu cinq en janvier 2024 ; il demeure néanmoins bien au-dessous de sa moyenne de longue période. La part des ménages qui considèrent que les prix ont fortement augmenté au cours des douze derniers mois augmente légèrement. Le solde d’opinion associé gagne un point, après en avoir perdu deux en janvier 2024 ; il demeure bien au-dessus de sa moyenne de longue période.

Gains de pouvoir d’achat au dernier trimestre en France

L’INSEE a révisé à la hausse sa première estimation de l’évolution du produit intérieur brut (PIB) en volume au dernier trimestre 2023, +0,1 % contre 0 %

Consommation et investissement en berne

Au quatrième trimestre, la consommation des ménages a stagné quand elle avait augmenté de 0,5 % au troisième trimestre. Cette baisse s’explique par le recul de la consommation en biens (-0,6 % après +0,6 %), notamment celle de produits alimentaires et d’énergie. La consommation de services demeure, en revanche, orientée à la hausse (+0,6 % après +0,3 %).

La formation brute de capital fixe (FBCF) s’est contractée au quatrième trimestre 2023 (-0,9 % après +0,2 %), en lien avec le recul de l’investissement en construction (-1,1 % après -0,4 %) et de celui en information-communication (-0,9 % après +0,7 %). Au total, la demande intérieure finale hors stocks contribue négativement à l’évolution du PIB ce trimestre (-0,1 point après +0,4 point).

Les échanges extérieurs favorables à la croissance

Les exportations sont restées stables au quatrième trimestre 2023 (0,0 % après -0,7 %). La contraction des exportations en matériels de transport et en services de transport est compensée par le dynamisme des exportations en énergie et en produits pétroliers. Quant aux importations, elles ont diminué de 2,3 % après -0,4 %. Celles de produits manufacturés ont régressé de 2,7 % après -1,6 %. Au total, la contribution du commerce extérieur à l’évolution du PIB est positive au quatrième trimestre 2023 (+0,9 point après -0,1 point). La contribution des variations de stocks à l’évolution du PIB est, de son côté, négative ce trimestre (-0,7 point après -0,3 point au troisième trimestre 2023). Les entreprises ont réduit leurs stocks avec les fêtes de fin d’année.

Une progression marquée du pouvoir d’achat des ménages en fin d’année

Le revenu disponible brut (RDB) des ménages en euros courants a augmenté de 1,0 % au quatrième trimestre, comme au trimestre précédent. La masse salariale reçue par les ménages a progressé de +1,1 %, après +0,7 %) en lien notamment avec le versement de la prime de pouvoir d’achat des fonctionnaires. L’augmentation des revenus est également imputable à celle de l’emploi salarié (+0,1 % au quatrième trimestre, comme au trimestre précédent). Le salaire moyen par tête a de son côté progressé de +1,0 % au dernier trimestre après +0,6 %. Les prestations sociales en espèces ont été également en hausse (+1,2 % après +0,7 %), grâce notamment à la revalorisation des retraites complémentaires, tandis que les prélèvements fiscaux ont diminué de -0,5 % après +0,3 %). Dans le même temps, le prix de la consommation des ménages s’est ralenti (+0,3 % après +1,0 %). Dans ces conditions, le pouvoir d’achat du RDB des ménages a augmenté de 0,7 % après 0,0 % au troisième trimestre. Mesuré par unité de consommation pour être ramené à un niveau individuel, la hausse a été de 0,6 %, après -0,1 %. Sur l’ensemble de l’année 2023, le pouvoir d’achat augmente de +0,3 % après -0,3 % en 2022. Comme la consommation des ménages en volume est stable malgré l’augmentation de leur pouvoir d’achat, le taux d’épargne des ménages a progressé pour atteindre 17,9 %, du revenu disponible brut après 17,3 % au troisième trimestre. En moyenne sur l’année 2023, le taux d’épargne s’établit à 17,6 %. Il progresse de 0,1 point par rapport à 2022 et reste bien supérieur à son niveau d’avant la crise sanitaire (+2,6 points par rapport à 2019).

Le taux de marge des sociétés non financières stable

Au quatrième trimestre, le taux de marge des sociétés non financières (SNF) s’est élevé à 32,9 % de la valeur ajoutée, comme au trimestre précédent. Le prix de la valeur ajoutée est plus dynamique que le prix de la consommation, mais cet effet est contrebalancé par l’augmentation des salaires réels et la baisse de la productivité. En moyenne sur l’année 2023, le taux de marge des SNF s’est amélioré et a atteint à 32,7 %, en progression d’un point par rapport à 2022 (31,7 %). Il est supérieur de 1,2 point par rapport à son niveau de 2018.

La consommation en France, en panne au mois de janvier

Après un rebond en décembre avec les fêtes de fin d’année, les dépenses de consommation des ménages en biens ont baissé de 0,3 % en janvier. Cette baisse s’explique par le recul des achats de biens fabriqués (-1,5 %). Les dépenses de matériels de transport ont connu un vif repli : -6,7 % après +4,8 % en janvier. Les Français ont moins acheté de voitures neuves en janvier qu’en décembre. La consommation en biens d’équipement du logement a, en revanche, augmenté de +1,7 % après -2,5 % en décembre, sous l’effet de la hausse des achats de téléphone. En janvier 2024, les dépenses en habillement-textile ont progressé de +0,6 % après -0,7 % en décembre sous l’effet de la hausse des achats de chaussures et de cuir. Avec la baisse des températures, les dépenses en énergie ont, en revanche, augmenté de 1,3 %. De leur côté, les dépenses alimentaires ont été en hausse de +0,4 %.

Cercle de l’Épargne – données INSEE

Taux de chômage, stable en Europe

En janvier, le taux de chômage corrigé des variations saisonnières de la zone euro s’élevait à 6,4 %, en baisse par rapport au taux de 6,5 % enregistré en décembre 2023 et au taux de 6,6 % enregistré en janvier 2023. Le taux de chômage de l’Union européenne était de 6,0 % en janvier 2024, stable par rapport au taux enregistré en décembre 2023 et en baisse par rapport au taux de 6,1 % enregistré en janvier 2023.

Eurostat