15 octobre 2022

Hier et Aujourd’hui – inflation – industrie – tourisme – accueil Ukrainiens

Le bon cru touristique 2022

Au-delà du ressenti sur fond de pessimisme ambiant, les professionnels du tourisme ont connu une des meilleures saisons estivales de ces vingt dernières années, et cela malgré l’absence d’une grande partie de la clientèle asiatique. Les prévisions de retour à la normale de l’activité touristique ont toutes été déjouées. De nombreux experts avaient prédit qu’il faudrait attendre 2024 voire 2027 pour retrouver les résultats de 2019. Or, trois ans plus tard, les fréquentations touristiques ont battu des records au point que le secteur a été confronté à des problèmes de main-d’œuvre.

De juin à août 2022, la fréquentation dans les hôtels et campings en France dépasse, de 3 % son niveau d’avant-crise, selon l’INSEE. La clientèle résidente est nettement plus présente qu’en 2019 et demeure la principale composante du tourisme. Depuis juin 2022, les habitants de France métropolitaine passent davantage de nuitées dans l’hébergement marchand (hôtels, campings, locations auprès de particuliers, etc.) que dans le non-marchand (résidence secondaire, en famille ou chez des amis). La fin de la phase aigüe de l’épidémie a conduit les ménages à privilégier les hébergements marchands et en particulier les hôtels qui ont connu cet été des taux d’occupation élevés.

En juin et juillet 2022, l’hébergement marchand (hôtels, campings, autres hébergements touristiques, notamment locations auprès de particuliers) est devenu le principal mode d’hébergement des touristes résidents de France métropolitaine. Le retour à ce type d’hébergement avait été amorcé à l’été 2021, principalement sur le littoral et en montagne.

La clientèle internationale est revenue aussi nombreuse qu’avant la crise sanitaire. L’absence de touristes provenant de Chine, du Japon ou de Russie est compensée par la clientèle européenne. La fréquentation hôtelière des clientèles russe, chinoise ou japonaise atteint 15 à 20 % de son niveau de l’été 2019. Ces trois clientèles étrangères représentent 1 % de la fréquentation étrangère des hôtels durant l’été 2022, contre 7 % en 2019. La clientèle américaine est présente également, en particulier à Paris. Elle bénéficie de l’effet dollar dont le cours s’est apprécié de 15 % par rapport à l’euro en moins d’un an.

Avec le développement de la clientèle résidente et une clientèle internationale revenue cet été, la fréquentation de juin à août 2022 dans les hôtels et campings dépasse de 3 % son niveau d’avant-crise. Les fréquentations des Américains et des Britanniques, les deux principales clientèles internationales des hôtels, se sont progressivement rétablies pour revenir à leurs niveaux de juillet et août 2019. Les clientèles néerlandaise, allemande et belge, principales clientèles internationales des campings depuis de nombreuses années, étaient déjà revenues à l’été 2021. Elles sont encore plus présentes durant l’été 2022. Au contraire, la clientèle britannique n’est revenue qu’à 72 % de son niveau de 2019 dans les campings. La dépréciation de la livre sterling joue en défaveur des touristes britanniques. Les autres clientèles sont presque toutes revenues durant l’été 2022, y compris celles venant de pays hors d’Europe, comme des Amériques, du Proche et Moyen-Orient.

Paris et plus globalement l’Île-de-France avaient été fortement touchées par la crise covid avec l’absence de clientèle internationale et l’annulation des salons. À partir de juin 2022, le taux de fréquentation hôtelière a retrouvé son niveau de 2019 pour la première fois depuis le début de la crise sanitaire. Outre les hôtels, les locations auprès de particuliers demeurent dynamiques. Elles auraient dépassé, à Paris, leur niveau de 2019.

Avec une fréquentation et des prix en hausse, le chiffre d’affaires augmente de 14 % dans l’hébergement et la restauration en juillet 2022, par rapport à juillet 2019.La hausse des prix est relativement importante à l’été 2022 dans les secteurs touristiques. L’indice des prix à la consommation dans les hôtels, motels, auberges et hébergements similaires augmente tout au long du premier semestre 2022 ; en juin-juillet-août 2022, cet indice s’établit à 13 % au-dessus du niveau des prix de la même période en 2019. Les prix à la consommation dans les restaurants, cafés et établissements similaires augmentent également pour s’établir à 8 % au-dessus des prix de juin-juillet-août 2019. La hausse des prix global dans les secteurs touristiques est supérieure à la hausse des dépenses des visiteurs étrangers. Cela signifie que, corrigée de l’inflation, la dépense des visiteurs étrangers baisse à l’été 2022 par rapport à l’été 2019. Cette baisse en volume est d’abord le fait de la baisse de la dépense totale des touristes en provenance de Chine et, dans une moindre mesure, du Japon et de Russie, que ne compense pas la hausse des dépenses des voyageurs venant d’Europe et surtout des États-Unis. Par rapport à l’été 2019, le chiffre d’affaires de l’été 2022 progresse au moins au même rythme, sinon davantage, que les prix dans l’hébergement-restauration. Cette hausse de l’activité en volume serait imputable au tourisme des résidents, étant donné la baisse des dépenses des étrangers en volume. La nette hausse de la dépense des résidents en hébergement et restauration, mesurée par leurs achats en cartes bancaires CB, conforte cette hypothèse.

La Pologne en tête pour l’accueil des Ukrainiens

Au mois d’août, au sein de l’Union européenne, la Pologne a accordé le plus grand nombre de statuts de protection temporaire aux Ukrainiens fuyant leur pays (67 280) à la suite de l’invasion russe. La Pologne était suivie par l’Allemagne (62 140), la Roumanie (9 715), la France (6 410) et l’Espagne (6 165).

Au total depuis le début des évènements, au 31 août 2022, la Pologne a signalé un total de 1,3 million d’Ukrainiens bénéficiant de décisions accordant une protection temporaire. L’Espagne (139 965 bénéficiaires ukrainiens), la Bulgarie (130 290) et la Slovaquie (86 965) étaient les autres États membres ayant le nombre total le plus élevé de bénéficiaires ukrainiens d’une protection temporaire.

Par rapport à la population de chaque État membre, le ratio le plus élevé de citoyens ukrainiens bénéficiant d’une protection temporaire en août 2022 pour mille habitants a été enregistré en Estonie (1,9 bénéficiant d’une protection temporaire pour mille habitants), suivie de la Pologne (1,8) et de la Lituanie (1,4).

La Pologne a accordé le plus grand nombre de protections temporaires aux enfants ukrainiens (personnes de moins de 18 ans), un total de 19 120 (équivalent à 28 % des Ukrainiens bénéficiant d’une protection en Pologne en août 2022), suivie de l’Allemagne (18 545, 30 %) et de la Roumanie (2 970, 31 %). Le plus grand nombre de femmes ayant reçu une protection temporaire a été enregistré en Pologne (42 510, soit 63 % des Ukrainiens bénéficiant d’une protection en août), en Allemagne (37 450, soit 60 %) et en Roumanie (5 345, soit 55 %). De même, le plus grand nombre d’hommes ayant reçu une protection temporaire a également été signalé par la Pologne (24 765, soit 37 %), l’Allemagne (24 575, soit 40 %) et la Roumanie (4 365, soit 45 %).

Hausse de la production industrielle en Europe

En août, la production industrielle corrigée des variations saisonnières a, selon Eurostat, augmenté de 1,5 % dans la zone euro et de 1,1 % dans l’Union, européenne. En juillet 2022, la production industrielle avait diminué de 2,3 % dans la zone euro et de 1,5 % dans l’Union. En août 2022, par rapport à août 2021, la production industrielle a augmenté de 2,5 % dans la zone euro et de 3,5 % dans l’Union.

Dans la zone euro en août 2022, par rapport à juillet 2022, la production de biens d’investissement a augmenté de 2,8 %, celle des biens de consommation durables de 0,9 % et celle des biens de consommation non durables de 0,7 %, tandis que la production de biens intermédiaires a diminué de 0,5 % et celle de l’énergie de 2,1 %. Parmi les États membres pour lesquels les données sont disponibles, les plus fortes hausses mensuelles ont été enregistrées en Irlande (+16,6 %), en Estonie (+5,0 %) et au Danemark (+4,3%). Les plus fortes baisses ont été observées en Suède (-7,0%), en Belgique (-6,1 %) aux Pays-Bas (-1,5 %).

Eurostat

Recul confirmé de l’inflation en France en septembre

L’INSEE a confirmé la baisse de l’inflation en France au cours du mois de septembre. Le mois dernier, l’indice des prix à la consommation (IPC) baisse de 0,6 % sur un mois, après +0,5 % en août. Cette diminution est imputable au recul des prix de l’énergie et à la ristourne sur les carburants qui a été porté à 30 centimes. Ce repli de l’inflation devrait être temporaire en raison de la hausse à venir de l’énergie avec la fin progressive de la ristourne sur les carburants et l’augmentation du prix de l’électricité qui interviendra en début d’année 2023. Par ailleurs, les entreprises devraient répercuter sur les prix une partie des hausses des salaires et des biens intermédiaires.

En septembre, les prix des services se contractent (-1,5 % après +0,3 %), du fait du repli saisonnier plus marqué que l’année dernière des prix de certains services liés au tourisme. Pour le troisième mois consécutif, les prix de l’énergie baissent (-2,6 % après -3,9 % en août et -1,3 % en juillet) dans le sillage de ceux des produits pétroliers (-7,0 % après -7,6 % en août et -3,6 % en juillet). Les prix des produits manufacturés (+0,9 % après +1,8 %) et ceux de l’alimentation (+1,1 % après +1,7 %) ralentissent.

Corrigés des variations saisonnières, les prix à la consommation sont en baisse de 0,3 %, après +0,2 % en août.

Sur un an, les prix à la consommation augmentent de 5,6 %, après +5,9 % en août. Cette baisse de l’inflation résulte du ralentissement des prix des services (+3,2 % après +3,9 %) et de l’énergie (+17,9 % après +22,7 %). Les prix des produits manufacturés augmentent à un rythme comparable à celui du mois d’août (+3,6 % après +3,5 %), tandis que ceux de l’alimentation accélèrent de nouveau sur un an (+9,9 % après +7,9 %).

L’inflation sous-jacente diminue légèrement sur un an, atteignant +4,5 % en septembre, après +4,7 % en août. L’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) baisse de 0,5 % sur un mois, après +0,5 % le mois précédent. Sur un an, il ralentit légèrement : +6,2 %, après +6,6 % en août.

INSEE