Hier et Aujourd’hui – inflation – jeunes – emploi – industrie
5,2 % d’inflation en France sur un an en 2022
Le taux d’inflation a légèrement diminué au mois de décembre revenant en-dessous de 7 % en ce qui concerne l’indice des prix harmonisé qui est utilisé au niveau européen. La baisse du cours du pétrole a contribué à cette décrue. Au mois de janvier, avec la fin de la ristourne, un léger rebond est, en revanche, attendu.
Au mois de décembre, l’indice des prix à la consommation (IPC) a reculé de 0,1 % sur un mois, après +0,3 % en novembre. Ce recul s’explique par la diminution des prix de l’énergie (‑3,6 % après +0,9 %). Les prix des produits pétroliers se sont, en effet, contractés de 5,2 %. Les prix des produits manufacturés ont connu une augmentation plus lente en décembre (+0,2 % après +0,4 %) quand ceux de l’alimentation ont progressé au même rythme que le mois précédent (+0,5 %). Les services ont en revanche connu une hausse plus rapide de leurs prix (+0,3 % après +0,1 %), notamment ceux des services de transport (+2,3 % après +0,6 %). Corrigés des variations saisonnières, les prix à la consommation reculent de 0,1 %, après +0,2 % en novembre.
Sur un an, au mois de décembre, les prix à la consommation augmentent de 5,9 % en décembre 2022, après +6,2 % en novembre. Cette baisse de l’inflation est due au ralentissement des prix de l’énergie (+15,1 % après +18,4 %) et, dans une moindre mesure, des services (+2,9 % après +3,0 %). Les prix de l’alimentation augmentent sur un an au même rythme qu’en novembre (+12,1 %) et ceux des produits manufacturés accélèrent (+4,6 % après +4,4 %).
L’inflation sous-jacente (hors prix des produits à forte variation et prix réglementés) est stable en décembre, à 5,3 % sur un an, comme en novembre.
L’indice des prix à la consommation harmonisé (IPCH) recule de 0,1 % sur un mois, après +0,4 % le mois précédent ; sur un an, il augmente de 6,7 %, après +7,1 % en novembre.
L’inflation moyenne de l’année a été de 5,2 %. Il faut remonter à 1985 pour obtenir un taux plus élevé (5,8 %). Elle était de 1,6 % en 2021. Cette inflation moyenne est inférieure à celle du mois de décembre car elle était plus faible en début d’année. Il s’agit de la moyenne des taux annuels de chacun des mois.
Taux de chômage stable en Europe
Au mois de novembre dernier, selon Eurostat, le taux de chômage corrigé des variations saisonnières de la zone euro était stable par rapport à octobre à 6,5 %. Il était en baisse de 0,6 point par rapport à son niveau d’octobre 2021 (7,1 %). Le taux de chômage de l’Union européenne était de son côté, de 6,0 % en novembre, un taux également stable par rapport au taux enregistré en octobre 2022 et en baisse par rapport au taux de 6,5 % enregistré en novembre 2021. Plusieurs États sont en situation de plein emploi (République tchèque, Pologne, Allemagne, Malte et Pays-Bas). L’Espagne est le pays qui connaît le plus fort taux de chômage (12,4 %) devant la Grèce (11,4 %). Progressivement la France se rapproche de la moyenne européenne avec un taux de chômage de 7 %.
Rebond de la production de l’industrie française en novembre
Au mois de novembre dernier, la production sur un mois dans l’industrie manufacturière a progressé de +2,4 % après ‑2,1 % en octobre. Pour l’ensemble de l’industrie française, les taux respectifs sont +2,0 % et ‑2,5 %.
Sur un an, la production manufacturière a augmenté de 2,8 % mais elle est stable (-0,1 %) pour l’ensemble de l’industrie du fait de la baisse de production dans l’énergie (arrêt centrales nucléaires, températures clémentes et économes d’énergie). La production est ainsi en très forte baisse dans les industries extractives, énergie, eau (‑14,8 %). La production est également en baisse dans les industries agro-alimentaires (‑1,1 %) et la cokéfaction-raffinage (‑2,2 %). À l’opposé, la production augmente nettement dans les matériels de transport (+11,4 %), particulièrement dans l’industrie automobile (+23,5 %), moins affectée qu’il y a un an par les difficultés d’approvisionnement en composants électroniques. L’industrie française n’a pas retrouvé son niveau d’avant crise sanitaire.
Pour le mois de novembre, la production s’est redressée pour les biens d’équipement (+5,3 %, après ‑3,5 %). Elle a rebondit très fortement dans la cokéfaction-raffinage (+90,6 % après ‑46,9 %) avec le retour à la normale après le mouvement de grève. La production augmente légèrement dans les industries agro-alimentaires (+0,2 % après une stabilité) et les matériels de transport (+0,2 % après ‑2,0 %). L’industrie automobile se porte mieux avec une hausse de sa production de 3,1 %, après ‑6,1 % en octobre.
La question des jeunes sans emploi et sans formation en France
La France se caractérise par un faible taux d’emploi du fait d’un problème d’insertion des jeunes et d’une sortie précoce du marché du travail. Ce faible taux d’emploi pénalise l’activité économique et nuit tout autant à la croissance qu’aux recettes publiques. Le déficit d’emplois est particulièrement fort chez les jeunes. Depuis plusieurs années, les pouvoirs publics tentent de réduire la proportion de jeunes qui ne sont ni en emploi, ni en études. Ces personnes sont regroupées dans la catégorie « NEET » (« neither in employment nor in education or training »).
En 2021, en France (hors Mayotte), 1,4 million de jeunes de 15 à 29 ans ne sont ni en emploi, ni en études, ni en formation. Ils représentent 12,8 % des personnes de cette classe d’âge. 46,5 % des jeunes de 15 à 29 ans occupent un emploi, 38,1 % poursuivent leurs études initiales sans les cumuler avec un emploi et 2,6 % ont repris leurs études après une interruption ou suivent d’autres formes de formation. Au total, 52,4 % des jeunes de 15 à 29 ans sont actifs, c’est-à-dire en emploi ou au chômage. Le taux de chômage, c’est à dire le rapport entre le nombre de chômeurs et le nombre d’actifs, est de 11,0 % en 2021, soit plus que la moyenne de la moyenne de la population active (7,4 %). Ce chômage a néanmoins fortement diminué ces dernières années. Il avait dépassé 20 % après la crise financière de 2008.
En 2021, 45 % des NEET sont au chômage, c’est-à-dire des personnes sans emploi, disponibles de suite pour travailler et effectuant des recherches pour trouver un emploi. 24 % appartiennent au halo autour du chômage (personnes sans emploi qui souhaitent travailler sans toutefois avoir entrepris de démarches ou sans être disponibles). 31 % déclarent qu’ils ne souhaitent actuellement pas travailler. Ces jeunes sont inactifs, hors halo du chômage et ne sont ni en études, ni en formation.
La part de NEET parmi les jeunes varie fortement selon l’âge. En moyenne, entre 2017 et 2021, elle est de l’ordre de 1 % à 15 ans, âge auquel la quasi-totalité des jeunes sont logiquement scolarisés. Elle croît fortement jusqu’à 16,5 % à 21 ans avec les premières sorties de formation initiale, puis plus lentement pour atteindre 18,3 % à 24 ans. La hausse entre 15 et 24 ans s’explique par l’absence d’emploi. De 25 à 29 ans, la part de NEET baisse légèrement, du fait d’une prévalence plus forte de l’emploi : en moyenne, 17,4 % des jeunes de 25 à 29 ans sont NEET.
De mi-2015 à fin 2019, la part de NEET a baissé grâce notamment à une montée en puissance de l’apprentissage et de la formation par alternance. La crise sanitaire a interrompu cette tendance temporairement mais à compter de 2021, le mouvement de baisse s’est poursuivi. Au troisième trimestre 2022, la part de NEET est de 11,6 %, soit 0,7 point au-dessous de son niveau d’avant-crise.
La proportion des jeunes qui sont, ni en formation, ni en emploi est en France légèrement inférieure à la moyenne européenne. En 2021, la part de NEET dans l’Union européenne s’établit à 13,1 %, contre 12,8 % pour la France. Ce taux est de 5, % aux Pays-Bas, de 6 % en Suède (6,0 %). L’Italie avec un taux de 23,1 % et la Roumanie avec un taux de 20,3 % sont les deux États connaissant les proportions de NEET les plus élevées. Les écarts à la moyenne européenne sont toutefois plus marqués selon le sexe : les femmes sont moins souvent NEET en France (13,0 % contre 14,5 %) et les hommes le sont plus souvent (12,5 % contre 11,8 %).
Excepté en Finlande, en Belgique, en Espagne, au Luxembourg et en Irlande, les jeunes femmes sont, en Europe comme en France, plus souvent NEET que les jeunes hommes. La différence tend toutefois à s’amoindrir au fil des années. En 2021, cet écart entre les jeunes femmes et les jeunes hommes est plus faible en France (+ 0,5 point d’écart) qu’en moyenne européenne (+ 2,7 points). En France, entre 15 et 24 ans, les jeunes hommes sont plus souvent NEET que les jeunes femmes (11,4 %, contre 9,7 % en 2021). Ils sortent en moyenne plus précocement du système scolaire et se trouvent donc à ces âges plus souvent en emploi, mais aussi plus souvent au chômage. Néanmoins, la proportion de femmes NEET est plus élevée entre 25 et 29 ans que celle des hommes (19,8 % contre 14,9 %). La proportion de femmes inactives augmente entre 25 et 29 ans en raison des maternités et congés parentaux. Entre 25 et 29 ans, deux tiers des femmes NEET ont un enfant, contre un tiers des femmes en emploi.