Hier et Aujourd’hui – pouvoir d’achat – taux de marge – croissance – consommation – production industrielle – inflation
Le pouvoir d’achat des ménages préservé ou presque en 2022
Pour le quatrième trimestre 2022, l’INSEE a confirmé le 28 février 2023 que la croissance du PIB en volume avait été de +0,1 %. Au cours de ce quatrième trimestre, le pouvoir d’achat s’est accru de 0,8 % et le taux d’épargne a augmenté de 1,7 point. Les ménages ont diminué leur consommation pour mettre de l’argent de côté. Au niveau des entreprises, le taux de marge des sociétés non financières (SNF) a augmenté de 0,5 point passant de 31,9 à 32,4 % de la valeur ajoutée.
Cercle de l’Épargne – données INSEE
Sur l’ensemble de l’année, la croissance a été également confirmée à +2,6 % faisant suite à la croissance de 2021 de 6,8 %.
Cercle de l’Épargne – données INSEE
La consommation des ménages a baissé de 1,2 % au quatrième trimestre après +0,4 %, tirée vers le bas par la consommation en biens. La formation brute de capital fixe (FBCF) n’a augmenté que de +0,3 % après +2,3 % au troisième trimestre. Au total, la demande intérieure finale hors stocks a contribué négativement, à hauteur de ‑0,4 point, à l’évolution du PIB au dernier trimestre, contre +0,8 point au trimestre précédent. Les importations se sont contractées de 0,4 % au quatrième trimestre, contre +4,2 % au troisième du fait de la baisse des importations énergétiques. La progression des exportations s’est ralentie (+0,5 % après +1,0 %), du fait des produits manufacturés. La contribution du commerce extérieur à l’évolution du PIB a été de ce fait positive (+0,3 point après ‑1,1 point). La contribution des variations de stocks à l’évolution du PIB a été positive au quatrième trimestre (+0,2 point après +0,4 point au troisième trimestre 2022).
Un pouvoir d’achat en hausse en fin d’année
Le revenu disponible brut (RDB) des ménages en euros courants a augmenté de 2,9 % au quatrième trimestre 2022, après +2,5 %. Cette hausse s’explique par le recul des prélèvements fiscaux (‑3,3 % après +3,0 %), en raison de la suppression de la contribution à l’audiovisuel public et de la poursuite de la baisse de la taxe d’habitation (deuxième dégrèvement pour les 20 % de ménages les plus aisés). La masse salariale reçue par les ménages a, par ailleurs augmenté de 1,7 %, comme au trimestre précédent. Si l’emploi salarié ralentit légèrement (+0,2 % après +0,3 %), le salaire moyen par tête accélère, la hausse passant de 1,4 à 1,5 %. Sous l’effet notamment de versements de primes de partage de la valeur qui interviennent principalement en fin d’année. En revanche, les prestations sociales en espèces n’ont augmenté que de +0,7 %, contre +3,2 % au troisième trimestre qui avait été marqué par de fortes revalorisations.
Malgré la hausse des prix, le pouvoir d’achat du revenu disponible brut (RDB) augmente de +0,9 % après +0,8 %. Mesuré par unité de consommation pour être ramené à un niveau individuel, le pouvoir d’achat du RDB des ménages augmente de 0,8 % au quatrième trimestre (après +0,7 % au T3).
Cercle de l’Épargne – données INSEE
Sur l’ensemble de l’année, le pouvoir d’achat ralentit fortement (+0,2 % après +2,3 % en 2021), du fait de la vive accélération des prix de la consommation (+5,3 % en 2022 après +1,6 %). Pour le pouvoir d’achat par unité de consommation, un léger recul est constaté en 2022, -0,2 %.
Cercle de l’Épargne – données INSEE
Compte tenu de la baisse de la consommation malgré la progression du pouvoir d’achat du RDB en fin d’année, le taux d’épargne des ménages augmente fortement au quatrième trimestre 2022. Il s’est établi à 17,8 %, après 16,1 % au troisième trimestre 2022.
Progression du taux de marge des sociétés en France
Au quatrième trimestre 2022, le taux de marge des sociétés non financières (SNF) a augmenté de 0,5 point pour atteindre 32,4 % de la valeur ajoutée. Cette hausse s’explique par l’amélioration des termes de l’échange intérieur, le prix de la valeur ajoutée des SNF étant plus dynamique que le prix de la consommation ce trimestre. La productivité par tête baisse ce trimestre, mais cette baisse est compensée par le recul des salaires réels et du taux apparent des cotisations patronales (les versements importants de primes de partage de la valeur n’étant pas soumis à cotisations sociales). Le taux de marge augmente notamment dans les branches énergétiques, tandis qu’il se replie un peu dans les services de transport, tout en restant élevé dans cette branche.
En moyenne sur l’année 2022, le taux de marge des SNF s’établit à 32,0 % (après 34,2 % en 2021). Après avoir atteint un niveau historiquement haut en 2021, il recule de 2,2 points en 2022, en raison essentiellement de la fin des mesures de soutien liées à la crise sanitaire. Le taux de marge reste supérieur de 0,5 point à son niveau moyen de 2018.
Cercle de l’Épargne – données INSEE
Le ressenti des ménages sur leur situation individuelle est plus dégradé que la réalité des chiffres, notamment en ce qui concerne l’évolution de leur pouvoir d’achat qui a été à peine entamé en 2022 après avoir connu une forte hausse en 2021. Les ménages jouent la prudence en réduisant leurs dépenses de consommation. La baisse de ces dernières est en partie due aux efforts consentis au niveau de l’énergie.
Rebond de la consommation des ménages en janvier !
En janvier, les dépenses de consommation des ménages en biens ont progressé de 1,5 % en volume après ‑1,6 % en décembre 2022). Ce rebond s’explique principalement par l’augmentation de 4 % de la consommation d’énergie (après ‑0,8 % en décembre 2022). Cette hausse est imputable au changement intervenu dans la politique de soutien aux ménages (chèque énergie, fin de la ristourne et réduction du bouclier tarifaire). La consommation effective des ménages en électricité comme en gaz est en recul en janvier. La consommation de biens fabriqués (+1,3 %) et la consommation alimentaire (+0,6 %) ont de leur côté progressé. En janvier 2023, la consommation alimentaire des ménages a augmenté après plusieurs mois de baisses successives (+0,6 % après -1,9 % en décembre 2022). Ce rebond s’explique par l’augmentation de la consommation de produits agricoles et de produits agroalimentaires.
Cercle de l’Épargne – données INSEE
Stabilité du chômage au sein de la zone euro au mois de janvier
Selon Eurostat, le taux de chômage corrigé des variations saisonnières de la zone euro était de 6,7 % en janvier, stable par rapport au taux enregistré en décembre. Ce taux est en baisse par rapport au taux de 6,9 % enregistré en janvier 2022. Le taux de chômage de l’Union européenne était de 6,1 % en janvier un taux également stable par rapport au taux enregistré en décembre 2022. Ce taux est en baisse par rapport au taux de 6,3 % enregistré en janvier 2022. Eurostat estime qu’en janvier 2023, 13,227 millions de personnes étaient au chômage dans l’Union, dont 11,288 millions dans la zone euro. La France se rapproche de la moyenne européenne avec un taux de chômage au mois de janvier de 7,1 % de la population active.
Cercle de l’Épargne – données Eurostat
En janvier, le taux de chômage des femmes s’est établi à 6,5 % dans l’Union européenne stable par rapport au taux enregistré en décembre 2022. Le taux de chômage des hommes était quant à lui de 5,7 % en janvier 2023, en baisse par rapport au taux de 5,8 % enregistré au mois précédent. Dans la zone euro, le taux de chômage des femmes s’est établi à 7,2 %, en hausse par rapport aux taux de 7,1 % enregistré au mois précédent, et celui des hommes à 6,2 %, en baisse par rapport au taux de 6,3 % enregistré au mois précédent. Le taux de chômage des femmes est, en France, inférieur à celui des hommes, respectivement 6,8 et 7,4 % de la population concernée.
En janvier 2023, 2,781 millions de jeunes (de moins de 25 ans) étaient au chômage dans l’UE, dont 2,286 millions dans la zone euro. En janvier 2023, le taux de chômage des jeunes s’est établi à 14,4 % dans l’Union et dans la zone euro, des taux respectivement. Le taux de chômage des jeunes en France (17,4 %) reste au-dessus de la moyenne de la zone euro.
Cercle de l’Épargne – données Eurostat
Inflation, augmentation en France, décrue en zone euro
Sur un an, selon l’estimation provisoire réalisée par l’INSEE, le taux d’inflation a atteint, 6,2 % en février, après +6,0 % le mois précédent. Cette légère hausse serait due à l’accélération des prix de l’alimentation et des services. Les prix des produits manufacturés augmenteraient sur un an à un rythme proche du mois précédent et ceux de l’énergie ralentiraient. Sur un mois, les prix à la consommation augmenteraient de 0,9 %, après +0,4 % en janvier.
Sur un an, l’indice des prix à la consommation harmonisé (permettant les comparaisons européennes) augmenterait de 7,2 %, après +7,0 % en janvier. Sur un mois, il croîtrait de 1,0 %, après +0,4 % le mois précédent.
Cercle de l’Épargne – données INSEE
Légère baisse de l’inflation en zone euro
Le taux d’inflation annuel de la zone euro a été évaluée à 8,5 % en février, contre 8,6 % en janvier selon une estimation rapide publiée par Eurostat.
S’agissant des principales composantes de l’inflation de la zone euro, l’alimentation, alcool & tabac devrait connaître le taux annuel le plus élevé en février (15,0 %, comparé à 14,1 % en janvier), suivi de l’énergie (13,7 %, comparé à 18,9 % en janvier), des biens industriels hors énergie (6,8 %, comparé à 6,7 % en janvier) et des services (4,8 %, comparé à 4,4 % en janvier).
Le taux d’inflation en glissement annuel est passé de janvier à février de 9,2 à 9,3 % en Allemagne, de 10,7 à 9,9 % en Italie et de 5,9 à 6,1 % en Espagne. Les pays ayant les taux d’inflation les plus élevés sont les Pays Baltes (plus de 17 %) et la Slovaquie (15,5 %). Les pays enregistrant les taux d’inflation les plus faibles sont le Luxembourg (4,8 %), la Belgique (5,5 %), l’Espagne (6,5 %) et la Grèce (6,5 %).
L’industrie française recule en janvier
En janvier, la production de l’ensemble de l’industrie française recule, selon l’INSEE, de 1,9 % après une hausse de 1,5 % en décembre. La production de l’industrie manufacturière se contracte de 1,8 % après une hausse de +0,2 %.
En janvier, la production baisse nettement dans les matériels de transport (6,7 % après +8,0 %), en particulier dans les autres matériels de transport (9,5 % après +13,5 %) et plus modérément dans l’automobile (2,6 % après +0,9 %). Elle diminue dans les industries extractives, énergie, eau (3,0 % après +9,7 %). Elle est stable dans les industries agro-alimentaires (après 1,2 %). À l’opposé, la production est en progrès dans les biens d’équipement (+1,0 %, après 3,0 %) et augmente de nouveau dans la cokéfaction-raffinage (+3,6 % après +8,2 %).
Dans l’industrie manufacturière, selon l’INSEE, la production des trois derniers mois (novembre 2022 à janvier 2023) est supérieure de 2,2 % à celle des trois mêmes mois un an plus tôt. Elle est cependant stable sur l’ensemble de l’industrie du fait de la baisse de la production dans l’énergie.
Sur cette période, la production est en forte baisse dans les industries extractives, énergie, eau (‑11,0 %), essentiellement du fait de la baisse de la production d’électricité avec l’arrêt des centrales nucléaires à l’automne. Elle diminue dans les industries agro-alimentaires (‑1,6 %). À l’opposé, elle est en nette hausse dans les matériels de transport (+10,9 %), particulièrement dans l’industrie automobile (+13,1 %), moins affectée par les problèmes d’approvisionnement en composants électroniques. La production augmente dans les biens d’équipement (+3,9 %) et les « autres produits industriels » (+1,0 %). Enfin, elle est en hausse dans la cokéfaction-raffinage (+20,0 %).
Au mois de janvier 2023, la production de l’industrie française est de 5 % inférieure à son niveau d’avant crise sanitaire et de près de 15 % par rapport à son niveau d’avant la crise financière de 2008/2009.
Cercle de l’Épargne – données INSEE