12 juillet 2014

Immobilier ça baisse

Est-ce le retour à plus de réalisme ou un signe de déflation de plus ? Au premier trimestre 2014, les prix des logements ont baissé, en France, de 1,0 % par rapport au trimestre précédent tout comme dans la zone euro. Les logements neufs ont enregistré une contraction de 0,5 % quand ceux des logements anciens ont baissé  de 1,0 %.

Sur un an, les prix des logements diminuent de 1,4 %. La baisse des prix touche les logements anciens (—1,7 %) alors que les prix du neuf augmentent (+1,0 %).

Il faut souligner qu’en dix ans, les prix ont doublé, en particulier, en région parisienne. Malgré cette baisse limitée les prix de l’immobilier demeurent, en France, au-dessus de leurs cours de longue période.

Une correction est nécessaire pour permettre une meilleure orientation de l’épargne des ménages. L’immobilier stérilise une part trop importante du patrimoine français. Or, l’immobilier offre des gains de productivité inférieurs à ceux de l’industrie. En outre, le secteur immobilier ne contribue pas aux exportations. Le poids important du secteur du bâtiment et de l’immobilier a pour corollaire une part plus faible des industries et notamment des industries exportatrices. Un moindre coût de l’immobilier permettrait une réorientation des capitaux vers des secteurs plus productifs.

Par ailleurs, cela libérerait une partie de l’épargne française. Il ne faut pas oublier que le remboursement du capital des emprunts immobiliers pèse 9 points sur les 15 % du taux d’épargne des ménages.

Une réduction du coût de l’immobilier diminuerait les charges fixes des ménages. Les dépenses des logements représentent 25 % des dépenses des ménages en France en 2013 contre 20 % en 1991.

L’ajustement est compliqué compte tenu du poids du secteur de l’immobilier qui emploie 8 % de la population active française et représente près du cinquième du PIB. Compte tenu de ce poids, il est très difficile de réduire les dispositifs de soutien qui ont abouti non pas à résoudre le coût de l’immobilier mais bien à l’augmenter du fait de leur intégration dans le processus de production.

Par ailleurs, la France manque toujours de logements du fait d’une augmentation de sa population supérieure à celle de ses partenaires et à sa concentration dans les grandes métropoles. L’évolution des structures familiales contribue également à cette pression à la hausse sur les prix. Les contraintes réglementaires sur le foncier expliquent également la hausse de la pierre.