La BCE ira-t-elle plus loin ?
A l’occasion de la réunion mensuelle du Conseil des gouverneurs du 4 décembre, prochain, la Banque centrale européenne présentera de nouvelles projections de croissance et d’inflation pour 2014 et 2015.
Compte tenu du niveau extrêmement bas de l’inflation au mois de novembre, 0,3 % contre 0,4 % au mois d’octobre et des résultats économiques décevants du troisième trimestre, tout force à croire que la BCE devra revoir ses prévisions à la baisse. L’ensemble des hypothèses sont à modifier dont celle liée au cours du pétrole. La BCE avait retenu un baril à 105 dollars pour 2015 et de 103 dollars en 2016 or ce dernier a coté à moins de 70 dollars vendredi 28 novembre. Cette révision devrait réduire d’au moins 0,3 point l’inflation. Compte tenu du contexte économique, il y a un risque de plus en plus sérieux d’installation d’un cercle vicieux déflationniste. Aujourd’hui, la BCE doit prendre en compte que la diminution de l’inflation rend inopérante les baisses de taux d’intérêt qu’elle a décidées. Les taux d’intérêt réels augmentent au fur et à mesure du recul de l’inflation freinant ainsi la reprise de l’investissement.
La déflation est un mouvement cyclique de baisse généralisée des prix ou pour reprendre Mario Draghi, la déflation correspond à une « baisse prolongée des prix, tous produits, secteurs et pays confondus, avec des anticipations auto-réalisatrices ». Au sein des deux tiers des pays de la zone euro, plus d’un cinquième des biens et des services pourraient connaître une contraction des prix et près des trois quarts ne connaitraient une hausse des prix inférieure à 2 %.
La BCE pourrait donc être amenée à prendre de nouvelles mesures. Il est de moins en moins tabou d’évoquer un éventuel élargissement des actifs éligibles au rachat. La question des achats de titre de dette publique est ainsi posée. Mario Draghi, depuis plusieurs semaines, prépare son Conseil et l’opinion publique, en particulier allemande, en distillant quelques informations sur le sujet.