La Belgique entre croissance et turbulences
La Belgique fait rarement la une de la presse en France sauf quand quelques chefs d’entreprise décident de s’y installer.
Pourtant, depuis le début du mois de novembre, le Royaume connait de violentes manifestations sociales. Le Gouvernement entend libéraliser certaines professions comme celle des dockers, reporter l’âge de la retraite de 65 à 67 ans, assouplir le droit du travail et remettre en cause les règles d’indexation des salaires et des prestations sociales sur l’inflation. Des mesures de lutte contre la fraude et l’évasion fiscale ont également été annoncées. Après la grève du 6 novembre dernier, un nouvel appel à la grève générale est prévu pour le 15 décembre.
La Belgique souffre d’un coût du travail parmi les plus élevés d’Europe. Selon le rapport de PwC, sur 100 euros de chiffre d’affaires réalisé par une entreprise en Belgique, 57,8 euros sont prélevés par les pouvoirs publics contre une moyenne, au niveau de l’Union européenne, de 41 euros.
Aux Pays-Bas, la pression fiscale totale sur les entreprises est de 39 %, au Royaume-Uni de 33,7 %. Seules la France (66,6 %), l’Italie (65,4 %) et l’Espagne (58,2 %) sont au-dessus de la Belgique.
Pour autant, la situation de la Belgique peut, en termes économiques apparaître enviable. La croissance, en 2014, devrait se situer autour de 1 %. En 2013, le déficit public a été de 2,9 %.
Au troisième trimestre, le nombre de demandeurs d’emploi a chuté de 0,3 % et le taux de chômage est inférieur à 8,5 % quand il est supérieur à 10,2 % en France.
Selon le Centre pour la recherche économique européenne (ZEW), la Belgique fait partie des pays les plus innovants. Au classement de l’indicateur d’innovation du ZEW, la Belgique occupe la 4ème place derrière la Suisse, Singapour et la Suède. L’Allemagne est 6ème, les Pays-Bas 8ème et la France, 17ème. La Belgique est connue pour son réseau dense de PME qui se sont développées dans l’innovation, la recherche et le développement. La Belgique est un des rares pays de l’Union européenne à avoir enregistré, ces dernières années, une progression des capacités de production de l’industrie manufacturière.
Ce développement repose sur une bonne intégration dans les échanges mondiaux de l’économie belge et sur le haut niveau de formation de la population active.