La France sauve les meubles
La France sauve les meubles au 3ème trimestre
Le PIB a progressé de 0,3% au troisième trimestre soit une progression un peu plus forte que prévue. En revanche, le taux de croissance a été revu à la baisse à -0,1% pour le deuxième trimestre. Il ne faut donc pas s’enthousiasmer trop vite par cette légère reprise. La croissance a été obtenue grâce à une augmentation des dépenses publiques. En revanche, l’investissement reste en retrait montrant que les entreprises ne croient pas encore au retour de la croissance. La faiblesse persistante des exportations prouve que la compétitivité française demeure médiocre. Les entreprises françaises sont fortement concurrencées par leurs homologues espagnols en particulier dans le secteur du bâtiment et des travaux publics.
La croissance française a donc été portée, au troisième trimestre, par les dépenses des administrations publiques qui ont augmenté de 0,8% contre une hausse de 0,5% au deuxième trimestre.
Les dépenses de consommation des ménages ont légèrement progressé de 0,2% en légère baisse par rapport au 2ème trimestre (+0,3%). La consommation a été soutenue par les achats en énergie, par les dépenses en biens fabriqués ainsi que par celles en biens d’équipement. En revanche, les dépenses alimentaires ont reculé. Il y a, dans ces évolutions, des effets prix indéniables.
L’investissement, facteur lourd de sens pour l’avenir, continue de diminuer avec -0,6 % au 3ème trimestre contre -0,8% au 2ème trimestre. La diminution de l’investissement est en grande partie imputable aux ménages et à l’administration publique. Il est stable pour les entreprises mais reste à un bas niveau.
Autre point inquiétant, les importations augmentent plus vites que les exportations prouvant que la France ne tire pas profit de la baisse de l’euro. Les exportations ont augmenté de 0,5% ce qui est mieux qu’au 2ème trimestre (-0,1%). Les importations ont augmenté de 1,1 % après une hausse de 0,3% au 2ème trimestre. La progression des importations est plus rapide que celle des exportations et de la consommation traduisant bien le problème de compétitivité de la France.
La production manufacturière a augmenté de 0,5% au 3ème trimestre comme les services marchands. En revanche, la construction souffre toujours avec un recul de 1% faisant suite à la baisse de 1,4% au deuxième trimestre. Le secteur du bâtiment est pénalisé par le repli de l’investissement et la diminution des permis de construire. L’investissement dans la construction baisse de 1,7%.
Le taux de croissance pour 2014 pourrait, compte tenu des résultats de croissance du 3ème trimestre, atteindre les 0,4% sur l’année. Pour mémoire, le taux de croissance a été nul au 1er trimestre et a été négatif à hauteur de 0,1% au 2ème trimestre. Par ailleurs, il y avait un acquis de croissance en raison de la croissance passée qui était évaluée à 0,3% pour 2014. Techniquement, l’acquis de croissance désigne ce que serait la croissance moyenne si l’économie stagnait sur chacun des quatre trimestres de l’année. Pour 2015, cet acquis sera faible à hauteur de 0,1%. Il ne sera pas aisé d’atteindre, dans ces conditions, le 1% de croissance l’année prochaine.