La semaine économique et financière : 11 mars 2016

Le tableau financier de la semaine

A quel saint se vouer ?

Les investisseurs à la recherche de certitudes ressemblent à des enfants gâtés à tendance boudeur. Jusqu’à ces derniers mois, Mario Draghi avait la capacité de transformer le plomb en or. Depuis la fin de l’année dernière, sa magie n’arrive plus à opérer. Ainsi, malgré ou à cause de l’importance de ces annonces du jeudi 10 mars, les investisseurs ont hésité entre déceptions, craintes et espoirs. Les cours des principales européennes ont ainsi eu tendance à sur-réagir à la baisse puis à se reprendre vendredi. De nombreux investisseurs auraient souhaité des mesures plus ambitieuses comme l’annonce d’une baisse des taux à court terme, notamment du taux de dépôt ou celle d’un taux de Refi négatif. Les opérateurs de marché ont en outre un œil sur les Etats-Unis et les décisions de la FED de la semaine prochaine d’autant plus que les derniers chiffres des inscriptions hebdomadaires au chômage sont  meilleurs que prévu. Les demandes d’allocation ont, en effet, baissé de 19.000, pour tomber à 259.000, soit leur niveau le plus bas depuis octobre. Néanmoins, l’idée d’un statuquo pour ce mois-ci sur les taux fait son chemin.

Pétrole, le retour à la raison ?

Après un mois de janvier catastrophique, le cours du pétrole retrouve des couleurs. Il a ainsi franchi la barre des 40 dollars vendredi 11 mars. Le baril de Brent a progressé de 31 % en un mois. L’Arabie Saoudite gagnerait-elle son pari de reprise en main du marché ?

La diminution de la production des Etats-Unis attendue depuis des mois semble prendre forme. Par ailleurs, la reprise de l’offre iranienne reste modeste. L’Agence Internationale de l’Energie prévoit désormais une baisse de 750 000 barils par jour (bpj) de la production des pays non-OPEP en 2016, soit 150 000 bpj de plus que dans ses précédentes estimations. La production américaine diminuerait de 530 000 bpj en 2016. La production de l’Organisation des Pays Exportateurs de Pétrole a baissé de 90 000 bpj en février en raison des problèmes rencontrés au Nigeria, en Irak et aux Emirats arabes unis.

Si les stocks de brut et de produits pétroliers devraient augmenter de 1,5 à 1,9 million bpj au premier semestre de cette année, cette hausse tomberait à 200.000 bpj au second semestre contre 300 000 dans les précédentes prévisions. Le marché devrait dans ces conditions revenir à l’équilibre en 2017.