L’Allemagne n’est pas une île
Avec une croissance de 0,8 % au premier trimestre, avec un taux de chômage au plus bas, avec des excédents commerciaux conséquents, avec un budget en équilibre et avec une équipe de football championne du monde, l’Allemagne fait figure de bon élève. Néanmoins, quelques nuages viennent assombrir le ciel d’Outre-Rhin.
Les dernières données disponibles soulignent un ralentissement de la croissance pour le deuxième trimestre. Le résultat du 1er trimestre avait été dopé par les conditions météorologiques favorables et par la reconstitution des stocks. Ces deux facteurs n’auront pas d’effet sur le 2ème trimestre. Par ailleurs, les tensions internationales en Ukraine ou en Irak ont contribué à peser sur l’activité. L’appréciation de l’euro a fini par ralentir les exportations allemandes tout comme la décélération de la croissance plus prononcée que prévu de la zone asiatique. En outre, les experts avaient tablé sur une baisse plus forte des cours de l’énergie. Au niveau européen, la léthargie française handicape également l’industrie allemande.
Dans ces conditions, le taux de croissance pourrait passe de 0,8 à 0,2 % du premier au deuxième trimestre. Sur le premier semestre, la croissance serait donc de 0,5 %. Sur l’ensemble de l’année, elle pourrait néanmoins atteindre 2 % contre 0,5 % en 2013.
L’emploi ne devrait pas être touché par ce ralentissement relatif. Le taux de chômage devrait rester à 6,7 % soit le meilleur taux depuis la réunification. Du fait des bons résultats de ces derniers mois, un nombre croissant de personnes reviennent sur le marché du travail. L’immigration demeure, par ailleurs, forte. En 2013, les entrées nettes de travailleurs étrangers sur le sol allemand ont atteint 437 000.
Les salaires ne devraient pas fortement augmentés. L’application de la loi sur le salaire minimum se fera progressivement. Environ 4,7 millions de salariés devraient à terme en bénéficier.
Si en France, l’époque est au gel des pensions de retraite, elles ont été revalorisées à dater du 1er juillet d’en environ 1,7 % à l’Ouest et de 2,5 % à l’Est. Il est à noter que cette hausse fait suite à plusieurs années de gel. Cette revalorisation devrait favoriser la consommation. Il est à noter que les importations progressent un peu plus vite ces derniers mois.
L’inflation reste à des niveaux très bas même si une légère augmentation est constatée. Elle est passée de 0,6 à 1 % de mai à juin. En France, le taux est de 0,5 %.
L’investissement privé devrait continuer de progresser et, de ce fait, soutenir la croissance au deuxième semestre. Il avait augmenté de 3,3 % au premier trimestre.