5 décembre 2020

Le Coin de la Conjoncture

Le plus grand espace commercial au monde est né un 15 novembre

Le 15 novembre dernier, quinze pays d’Asie et du Pacifique ont signé un accord commercial, le RCEP (Regional Comprehensive Economic Partnership), proposé par la Chine à l’occasion de la clôture d’un sommet virtuel de l’Association des nations de l’Asie du Sud-Est (Asean). Une zone de libre-échange sera ainsi instituée entre les dix Etats de l’Asean (Indonésie, Thaïlande, Singapour, Malaisie, Philippines, Vietnam, Birmanie, Cambodge, Laos et Brunei) et la Chine, le Japon, la Corée du Sud, l’Australie, ainsi que la Nouvelle-Zélande. Ces pays représentent plus de 2 milliards d’habitants (30 % de la population mondiale) et 32 % du PIB mondial, contre 22 % en 2002. Le poids de ces pays dans les exportations mondiales est de 32 % en 2019, contre 19 % en 2002. Le rayonnement et l’influence de ce nouvel espace économique pourrait être renforcé avec l’adhésion de l’Inde qui aurait dû être membre de ce pacte commercial mais a décidé, en 2019, de s’en retirer par crainte de voir des produits chinois à bas prix envahir son marché. New Delhi a toutefois la possibilité d’intégrer cet espace plus tard. Cet accord est la conséquence du retrait brutal des Etats-Unis de l’accord de partenariat transpacifique (TPP) qui était intervenu trois jours après l’entrée en fonction du Président Donald Trump en 2017. Ce dernier estimait que la Chine devait être isolé afin qu’elle soit contrainte d’accepter de réviser ses pratiques commerciales. La signature de cet accord semble prouver que cette politique a échoué.

L’accord signé prévoit une forte réduction des droits de douane, l’ouverture des services et la fixation de règles commerciales communes. Certains secteurs ne sont pas concernés (agriculture, données digitales) tout comme la protection des travailleurs et les normes environnementales. En revanche, les règles liées à la propriété intellectuelle seront progressivement harmonisées.

Les Etats membres de ce nouveau pacte commercial connaissent une croissance élevée depuis une vingtaine d’année. Leur PIB en parité de pouvoir d’achat est passé de 13 000 à 42 000 milliards de dollars de 2002 à 2019, contre respectivement 12 000 à 21 000 milliards de dollars pour les Etats-Unis et 12 000 et 19 000 milliards de dollars pour l’Union européenne à 27. La nouvelle zone commerciale pèse autant que l’Europe et les Etats-Unis réunis.

Le groupe des pays du RCEP sera le moteur de l’économie mondiale dans les prochaines années. Sa seule faiblesse est sur le plan démographique. Si de 2002 à 2020, sa population d’âge actif a augmenté plus vite que celle des Etats-Unis, il en sera différemment entre 2020 et 2040. En effet, le nombre de personne d’âge actif devrait diminuer de 0,5 % par an pour les pays du RCEP quand il augmentera de 0,5 % pour les Etats-Unis. La population d’âge actif est en baisse, en Europe, depuis 2010.

Pour les gains de productivité par tête, les pays du RCEP sont nettement au-dessus des deux autres espaces, de 2 à 4 points. Ainsi, en 2019, la croissance de la productivité était de 4 % pour le RCEP, contre 1 ,6 % pour les Etats-Unis et 0,2 % pour la Zone euro.

Les dépenses de recherche et développement réalisées par les pays membres du RCEP s’élèvent à plus de 800 milliards de dollars, contre 600 milliards de dollars pour les Etats-Unis et 350 milliards de dollars pour la Zone euro.

Dans ces conditions, durant les années 2020/2040, la croissance potentielle serait de :

  • 4,3 % par an dans les pays du RCEP ;
  • 2,0 % par an aux États-Unis ;
  • 1,2 % par an dans la zone euro.

Cet écart de croissance potentielle pourrait s’accroître avec la crise de la Covid. Les Etats-Unis et l’Europe éprouvent plus de difficultés à maîtriser l’épidémie que les pays d’Asie-Pacifique. Compte tenu de leur poids dans l’économie mondiale, ces pays pourraient être à l’origine dans la période 2020-2040 60 % de la croissance mondiale.

La signature de cet accord répond à plusieurs objectifs. Elle conforte la Chine comme puissance de la zone pacifique. La Chine entend appliquer la Doctrine Monroe à son espace économique, en réduisant l’influence américaine. Il convient de souligner que les dépenses militaires des Etats membres du RCEP sont de 700 milliards de dollars, contre 400 pour les Etats-Unis et 200 pour la Zone euro. Les mesures protectionnistes prises par les autorités de Washington ont incité les Etats pacifiques à dessiner un marché commun afin de multiplier en son sein les échanges commerciaux. Ce choix s’est imposé afin de développer la demande intérieure, les excédents commerciaux ayant vocation à se réduire.

Le pacte commercial du RCEP est loin d’être homogène, le Japon et la Corée du Sud se méfiant des tentations hégémoniques de la Chine. Néanmoins, l’adhésion de ces deux pays matérialise leur volonté d’indépendance par rapport aux Etats-Unis au moment où ces derniers sont moins enclins à assurer la sécurité militaire et économique de leurs alliés. La tentation nationaliste au Japon s’exprime de plus en plus nettement. La volonté de tourner la page de la Seconde Guerre mondiale est manifeste. Un rejet de l’esprit de repentance qui serait imposé par l’occident se manifeste depuis plusieurs années. La Corée du Sud est dans une situation complexe entretenant des relations conflictuelles avec le Japon et la Chine qui soutient la Corée du Nord. La politique d’ouverture de Donald Trump vis-à-vis du régime de Pyongyang a incité Séoul à trouver des contre-garanties auprès du gouvernement chinois.

L’inflation, reviendra-t-elle un jour ?

Le choc économique provoqué par la crise sanitaire s’est accompagné d’une nouvelle décrue de l’inflation, l’offre excédant la demande pour de nombreux secteurs avec, en outre, une forte augmentation du chômage. Même si elles sont en hausse, plus aux États-Unis que dans la Zone euro par ailleurs, les anticipations d’inflation à long terme sur les marchés financiers restent malgré tout faibles et inférieures aux objectifs d’inflation fixés par les Banques Centrales.

À court terme, l’inflation effective devrait rester faible, la crise de la Covid provoquant une hausse du chômage qui mettra du temps à être résorbée, a fortiori associée à une déformation de la structure sectorielle de l’économie, provoquant aussi la volonté des entreprises de restaurer leur profitabilité par le gel des salaires. Le maintien d’un chômage important dans les prochains mois joue également contre l’inflation.

A moyen et long terme, plusieurs facteurs pourraient peser sur l’évolution des prix.

La transition énergétique pourrait conduire à une augmentation de l’inflation. Le changement des modes de production énergétique génèrera des surcoûts en provoquant l’obsolescence d’équipements non encore amortis. En outre, les sources d’énergie renouvelable produisent par intermittence, ce qui exige de disposer de surcapacités de production et des structures de stockage. Sur 8 700 heures annuelles, le solaire ne produit que 1 100 heures, l’éolien onshore que 2 100 heures, l’éolien offshore que 4 200 heures. Entre les besoins en capital et les coûts de stockage, le prix des énergies renouvelables pourrait être trois fois supérieur à celui des énergies fossiles. Sachant que l’énergie pèse 10 % au sein de l’indice des prix, son augmentation lissée sur 30 ans pourrait occasionner une inflation de 0,5 à 0,7 point par an.

Les relocalisations depuis les pays émergents effectuées au nom du souverainisme économique pourraient provoquer une augmentation des prix. Pour la zone euro, les importations en provenance des pays émergents représentent 10 % du PIB. Une baisse d’un dixième de ces importations pourrait conduire à une hausse des prix annuelle de 0,1à 0,2 point.

Le vieillissement de la population devrait également avoir un effet inflationniste en réduisant le nombre de producteurs au sein des pays. Sans apport extérieur, ce phénomène provoque une augmentation des salaires et donc des prix. Entre 2020 et 2030, le poids de la population des plus de 65 ans par rapport à la population active passera de 35 à 45 %.

Le développement de la masse monétaire qui a été multiplié par plus de 10 en une dizaine d’année devrait amener un surcroit d’inflation. Pour le moment, cette augmentation sans précédent n’a aucun effet, l’effet inflationniste étant logé dans la valeur de certains actifs (immobilier et action). L’augmentation des fonds propres des institutions financières gèlent une partie de ces liquidités. Par ailleurs, le vieillissement de la population se traduit par une augmentation de l’épargne, ce qui joue contre l’inflation. La vitesse de circulation de la monnaie pourrait également avoir ralenti expliquant la déconnexion entre masse monétaire et inflation.

Le développement du e-commerce en tant que nouveau réseau de distribution accroît la concurrence et conduit à une baisse des prix. La multiplication de l’offre tant au niveau des biens que des services que génère les plateformes, a des incidences sur l’évolution des prix. Par ailleurs, la digitalisation et la robotisation devraient générer des gains de productivité qui aujourd’hui sont captés sous forme de rente par les entreprises du secteur des technologies de l’information et de la communication. Leur meilleure redistribution pourrait provoquer également une baisse de l’inflation.

Si les pressions salariales pouvaient se manifester dans les prochaines années, l’économie reste structurellement déflationniste, ce qui pourrait donner raison aux anticipations des investisseurs. En fonction de l’évolution des cours de l’énergie, il peut y avoir à moyen terme quelques pics de prix mais qui devraient être limités dans le temps et en ampleur.

Le Royaume-Uni et la peur du précipice

Depuis le 31 janvier 2020, date de sortie officielle de l’Union européenne, le Royaume-Uni est entré dans une période de transition pendant laquelle le droit européen continue à lui être appliqué. Le pays demeure dans le marché unique et l’union douanière. Il est censé respecter tous les accords internationaux que l’Union. Cette période intermédiaire devrait s’achever le 31 décembre 2020. Conformément à son souhait, le Royaume-Uni quittera alors le marché unique et l’union douanière. En l’absence d’accord de dernière minute, les relations commerciales entre les deux blocs, mais aussi dans les échanges entre le Royaume-Uni et le reste du monde, seront profondément modifiés. Avec sa sortie du marché unique qui assure depuis sa création en 1993 la libre circulation des personnes, des biens, des services et des capitaux, le Royaume-Uni sera soumis au droit commun des échanges tel que prévu par l’Organisation Mondiale du Commerce.

Le Royaume-Uni sort d’un large espace commercial

Le Royaume-Uni sort de l’espace douanier européen qui est bien plus large que l’Union européenne. En effet, il comprend la Norvège, l’Islande et le Liechtenstein membre de l’Espagne Economique Européen (EEE). Ces trois pays ne sont pas soumis aux règles issues de la politique agricole commune (PAC) et la politique commune de la pêche (PCP). De ce fait, sur les produits agricoles et les poissons, des droits de douane peuvent s’appliquer. La Suisse, en tant que membre de l’Association Européenne de Libre Echange, bénéficie d’un accès partiel au marché unique grâce à plus d’une centaine d’accords bilatéraux signés avec l’Union européenne qui constitue par ailleurs avec Monaco, une union douanière. L’Union douanière européenne s’étend également à la Turquie, Andorre, et Saint-Marin. Pour la Turquie, seuls les produits industriels et les produits agricoles transformés sont concernés. Ces marchandises peuvent ainsi circuler librement entre les deux parties, c’est-à-dire sans droits de douane ou restrictions quantitatives. Pour les échanges en-dehors de la zone d’union douanière, la Turquie applique le tarif commun de l’Union. Ce pays applique par ailleurs les normes européennes pour les biens industriels.

En l’état actuel de la négociation, le Royaume-Uni quitte totalement l’espace douanier car il n’a pas prévu de réintégrer l’AELE dont il était membre jusqu’en 1973, année de son adhésion au Marché commun. Dans ce contexte, le 31 décembre 2929 le Royaume-Uni sera un « pays tiers » pour l’Union. A défaut d’intégrer l’AELE ou l’EEE, les autorités pourraient négocier un accord de libre-échange avec des contreparties à accorder aux Européens. Pour le moment, le gouvernement britannique rechigne à accepter les conditions européennes, ces dernières visant à empêcher que le Royaume-Uni puisse se transformer en cheval de Troie de pays extérieurs à l’espace européen. Les autorités européennes souhaiteraient l’adoption d’un tarif douanier commun pour éviter des distorsions de concurrence. En cas d’accord, le Royaume-Uni devrait appliquer des tarifs douaniers sur les importations en provenance de pays avec lesquels l’Union a conclu des traités commerciaux.

Un accord de libre-échange n’empêcherait pas l’apparition de nombreuses barrières commerciales non-tarifaires pour leurs échanges de biens et de services. Les échanges entre les deux zones devraient supporter des surcoûts. Des contrôles aux frontières seront nécessaires pour vérifier l’origine des produits, procédures qui n’existent pas au sein de l’Union. D’après un sondage de l’organisation patronale Institute of Directors, un quart des dirigeants d’entreprise sondés en septembre disaient ne pas être sûrs que leurs entreprises soient prêtes pour la période transitoire. Selon le Gouvernement, entre 40 et 70 % des camions britanniques pourraient ne pas disposer des autorisations nécessaires pour entrer dans l’Union en 2021. Le risque de longues files d’attente est pris au sérieux avec des passages en douane pouvant atteindre deux jours.

Des conséquences économiques importantes

Dans un scénario sans accord de sortie ni période de transition, le PIB serait entre 7,75 % et 10,5 % inférieur au niveau qu’il aurait atteint sans Brexit. En cas d’accord commercial, une contraction de 2 à 5 % serait constatée. D’après une étude de UK in a Changing Europe, l’effet sur l’économie britannique d’une sortie sans accord serait dans le long terme deux à trois fois plus important que celui de la crise du Covid-19.

Au-delà de la désorganisation des échanges que génèrera le Brexit, l’économie pourrait être durablement touchée. Selon le Centre for Economic Performance et l’OCDE, une chute des investissements directs étrangers (IDE) à destination du Royaume-Uni pourrait atteindre, à un horizon de dix ans, entre 22 et 30 %. Toujours selon l’OCDE,  la majoration des droits de douane pourrait réduire le pouvoir d’achat sur le long terme.

Les conséquences de la désunion seront variables selon les secteurs d’activités en fonction de leur dépendance au marché européen. Ainsi, la part des exportations britanniques qui se dirigent vers l’Union varie ainsi de moins de 20 % dans le cas des assurances à plus de 70 % dans le cas des communications et de l’agriculture. L’électronique, l’automobile, les produits chimiques sont les secteurs qui exportent la plus grande part de leur production vers l’Union, plus de 20 % en moyenne.

Même si un accord de libre-échange était signé, les échanges avec l’Union devraient diminuer dans les prochaines années. Les deux secteurs les plus affectés, avec des manques à gagner de l’ordre de 15 %, seraient celui des véhicules à moteur et pièces détachées, d’une part, et celui du textile et de l’habillement, d’autre part. Dans le scénario où un accord de libre-échange ne serait pas trouvé, tous les secteurs y perdraient, avec des manques à gagner de plus de 40 % dans le cas des véhicules à moteur et de la viande.

De faibles économies insuffisantes pour compenser les pertes

Les partisans du Brexit ont mis en avant les économies réalisées par le non-versement au budget européen de la contribution britannique. Entre 2014 et 2018, elle s’élevait à 13,4 milliards de livres par an en moyenne, après application d’un rabais moyen de 4,6 milliards de livres. L’Union européenne reversait 5,6 milliards de livres au Royaume-Uni, dans le cadre notamment de la politique agricole commune (PAC) et du fonds européen de développement régional (FEDER). La contribution nette moyenne du Royaume-Uni s’est élevée à 7,8 milliards de livres, soit environ 1 % des dépenses totales du gouvernement. Avec le Brexit, le Royaume-Uni récupérera les droits de douane qui actuellement étaient affectés au budget européen, soit 0,4 % des recettes britanniques. En revanche, le Royaume-Uni devra s’acquitter d’une soulte auprès de l’Union européenne conformément aux engagements que le pays avait pris avant le Brexit qui devraient se chiffrer à 30 milliards de livres.

Compte tenu de l’ampleur du déficit de sa balance commerciale, le Royaume-Uni devra continuer à attirer les investissements étrangers. Or ce pays dispose déjà, au sein des pays développés, de la réglementation la plus souple, notamment en ce qui concerne la protection des travailleurs et la promotion de la concurrence sur les marchés de biens et de services. La Banque d’Angleterre devrait continuer par ailleurs à monétiser la dette au risque de favoriser une dépréciation de la livre sterling et de renchérir le coût des importations. La Banque centrale travaille actuellement à la mise en place d’un taux négatif de 0,1 point pour favoriser l’investissement et faciliter le financement de la dette. Dans le cadre de la crise sanitaire, elle a par ailleurs prévu un programme de rachats de 875 milliards de livres. Elle possède déjà 45 % de l’ensemble des obligations gouvernementales échangeables, soit plus que la Banque centrale européenne. La banque d’Angleterre a la possibilité de porter ce taux à 70 %. Au vu de la part déjà détenue, des achats supplémentaires auraient un effet pour le moins incertain. Elle possède de plus marges sur les achats d’obligations d’entreprises.

Le Royaume-Uni pourrait être amené à gérer à partir du 1er janvier 2021 à la fois les conséquences de la crise sanitaire et celles du Brexit. La signature d’un accord avec l’Union européenne réduirait les effets récessifs. Il éviterait la mise en place de tarifs douaniers ou de quotas et de nombreuses barrières non-commerciales. En pleine crise économique, la réorientation des échanges apparaît un défi délicat à réaliser. Par ailleurs, les marges de manœuvre monétaires et budgétaires apparaissent bien faibles pour compenser les manques à gagner que l’absence d’accord pourraient entraîner.

Economie française, un PIB en chute de près de 5 % au quatrième trimestre

La France a abordé la deuxième vague épidémique avec un PIB du troisième trimestre en retrait de « seulement » 4 % sous son niveau d’avant-crise, à peu près comme l’Allemagne, mais après des pertes d’activité plus marquées au printemps.

La perte d’activité provoqué par le deuxième confinement seront inférieures à celles du premier, car il est moins strict et les entreprises se sont adaptées à cette nouvelle donne. En novembre, selon l’INSEE, l’activité devrait être en retrait de 12 % par rapport à son niveau d’avant crise, contre une contraction de 30 % en avril. La consommation des ménages aurait reculé de 14 %, soit plus que la production. En décembre, une amélioration est attendue mais le déficit d’activités devrait rester conséquent en raison de la fermeture des bars et restaurant ainsi que de nombreux autres services (salles de spectacles, salles de sports, etc.). La consommation des ménages resterait 6 % en-dessous de son niveau d’avant-crise. Les données à haute fréquence tout comme les enquêtes de conjoncture suggèrent des pertes également plus lourdes en France à l’occasion du deuxième confinement, sans préjuger néanmoins des rythmes respectifs des rebonds à venir dans les deux pays. L’Espagne et le Royaume-Uni ont quant à eux abordé la deuxième vague avec un écart deux fois plus important que la France et l’Allemagne par rapport au niveau d’avant-crise. Le PIB du quatrième trimestre 2020 pourrait ainsi diminuer de 4,5 % en variation trimestrielle, après un rebond de + 18,7 % au troisième trimestre, en lien avec le premier déconfinement. Sur l’ensemble de l’année 2020, le PIB reculerait d’environ 9 % par rapport à 2019.