Le Coin de la Conjoncture du 22 août 2015
La zone euro patine et l’Espagne redécolle
La France est en queue de peloton pour la croissance de la zone euro, cette dernière étant également en baisse par rapport au premier trimestre. L’Espagne continue en revanche sur sa lancée avec un taux de croissance élevé de 1 % en légère accélération par rapport au premier trimestre (0,9 %).
L’Allemagne a enregistré une légère amélioration d’un trimestre sur l’autre, (0,4 % après 0,3 %).
La Grèce contrairement à toutes les attentes a connu une forte croissance avec + 0,8% après 0 %. Il est fort probable qu’un recul soit à l’ordre du jour pour le 3ème trimestre. La croissance a atteint 0,4 % en Belgique et au Portugal. En bas du classement, se situent l’Italie (0,2 % après 0,3 %), les Pays-Bas, l’Autriche et donc la France avec des taux de croissance en net recul (le taux de croissance du PIB est passé respectivement, de 0,6 % à 0,1 %, de 0,7 % à 0,1 % et de 0,7 % à 0 %).
La Finlande toujours confronté à la crise russe doit faire face à une récession. Son PIB se contracte de 0,4 % après -0,2 % au trimestre précédent.
De ce fait, il est assez logique que le taux de croissance du PIB de la zone euro progresse moins vite. Il est passé de 0,4 % à 0,3 %. Les économistes s’attendaient à un taux de croissance de 0,5 %. Ce taux de 0,3 % ne devrait pas remettre en cause la prévision de croissance sur l’année de 1,3 %. Néanmoins, ce résultat témoigne que la croissance européenne demeure fragile faute d’avoir de réelles locomotives et en raison d’un investissement toujours atone malgré des taux d’intérêt historiquement bas.
Aux Etats-Unis et au Royaume-Uni, au cours du deuxième trimestre, la croissance est restée dynamique (respectivement, 0,6 % et 0,7 % après 0,2 % et 0,4 % au premier).
Les indices PMI du mois d’août confirment que la zone euro est sur un plateau économique. L’indice PMI Markit composite de l’activité globale est à 54,1, après 53,9 en juillet. L’Indice PMI « industrie manufacturière » s’est élevé en août à 52,4, comme en juillet. L’indice PMI « activité dans les services » est à 54,3, après 54,0 en juillet.
La nouvelle économie sera-t-elle collaborative ?
La mode est au collaboratif. Ce nouveau mode de consommation et de production est rendu possible par l’émergence de plateformes communautaires instituant des marchés virtuels et indépendants des schémas classiques de distribution. Ils reposent sur des applications de géolocalisation, des réseaux sociaux…). Ces avancées technologiques ont, selon Jeremy Rifkin, permis une convergence du coût marginal de production vers zéro (cf Jeremy Rifkin, « The zero marginal cost society », 2014)
La consommation collaborative est en plein essor sur le marché mondial : actuellement estimée à 15 milliards de dollars, elle devrait représenter 335 milliards de dollars en 2025, ce qui représente un taux de croissance annuel de 34,6 % (source : www.enterprise.gouv.fr).
En France, 89% de la population déclare avoir réalisé au moins une fois une pratique qui relève de la consommation collaborative. La consommation participative est majoritairement motivée par la volonté des ménages de dépenser moins et d’augmenter leurs revenus (77 %) mais aussi par la volonté de créer des liens sociaux et de sauvegarder l’environnement (36 %).
Autre phénomène de consommation en hausse, les achats groupés : 36 % des individus interrogés lors de l’étude menée par la DGE et PICOM déclarent avoir acheté des produit en ligne via des sites d’achat groupés (Groupon, GroDeal.. )
Quels sont les secteurs les plus concernés par le collaboratif ? Selon l’étude DGE, PICOM, « Consommation collaborative : perceptions, motivations et pratiques des français » (novembre 2014, www.enterprise.gouv.fr), les dynamiques les plus fortes se situent au niveau des pratiques suivantes :
- le covoiturage : 35 % des adeptes de cette pratique considèrent que leurs recours au covoiturage a augmenté (contre 20 % diminué)
- la vente de biens à des particuliers : 30 % ont augmenté, 20 % diminué
- l’achat de biens à des particuliers : 27 % ont augmenté, 24 % diminué
- le troc, l’achat, la vente de production : 34 % augmenté, 20 % ont diminué