Le Coin de la conjoncture du 28 octobre 2017
Les taux bas seraient-ils les ennemis de la productivité ?
Depuis une vingtaine d’années, en Europe, les gains de productivité s’estompent tout comme, mais de manière plus récente, aux Etats-Unis et au sein des pays émergents. Cette baisse conduit à celle de la croissance potentielle. Pour certains, elle explique également la diminution des taux d’intérêt réels dans les pays de l’OCDE.
Le taux d’intérêt est censé évoluer en fonction de la productivité générale des facteurs de production tout en intégrant une prime de risque. Il est directement lié au progrès technique. Une baisse est synonyme d’un espoir de gains inférieurs. Mais, en contrepartie, elle réduit le coût de l’endettement et, par ricochet, facilite l’investissement, ce qui devrait concourir à un rebond de la productivité dans un second temps. Ce scénario sous-tend en partie les politiques monétaires que les banques centrales ont mises en œuvre ces dernières années.
Pour d’autres experts, cette causalité est loin d’être évidente. En effet, la baisse des taux serait avant tout la conséquence d’un excès d’épargne, d’une aversion accrue aux risques et des politiques des banques centrales. Cette diminution provoquerait, certes, une augmentation des investissements dont, cependant, une partie serait inefficace. Elle permettrait le maintien d’entreprises en activité peu performantes et en difficulté. En ralentissant la mutation de l’économie, les faibles taux d’intérêt pèseraient, de ce fait, sur la productivité globale des facteurs.
Pour ces experts, une remontée des taux est souhaitable afin d’éviter la multiplication des investissements peu rentables et le maintien artificiel en activité de certaines entreprises. Les taux bas seraient donc antiéconomiques voire dangereux pour la croissance potentielle.
Ces experts devraient donc se réjouir du début de la hausse des taux constatés depuis plusieurs mois. Mais, cette hausse n’est-elle pas une illusion ? En effet, l’augmentation des taux d’intérêt à long terme est avant tout nominale. Après prise en compte de l’inflation, les taux réels restent très faibles. En effet, les taux augmentent moins vite que les prix. De ce fait, les taux réels ont même tendance à être aujourd’hui plus faibles qu’en 2016. En prenant en compte le taux de croissance qui désormais voisine au sein des pays avancés 2 %, le prix de l’argent reste très bas. Les taux des banques centrales devraient se situer en nominal à 3 % pour être en réel autour de 2 %. Or, le taux de la BCE est de 0 % et celui de la FED de 1 /1,25 %. La remontée réelle des taux est pronostiquée pour 2019 sous réserve que la situation économique demeure favorable.
La hausse des taux d’intérêt est censée avoir un effet négatif sur les actions et l’immobilier. Mais, en l’état actuel, comme ces taux sont très faibles en termes réels, leur impact sur ces classes d’actifs demeure limité au point que plusieurs indices boursiers sont à leur plus haut niveau historiques.
Europe, les 12 Travaux d’Hercule
Pour causes de Brexit et d’échéances capitales au sein de plusieurs pays de l’Union, l’Europe n’a pas réellement célébré le 60e anniversaire du Traité de Rome au mois de mars dernier. Depuis, la ligne d’horizon s’est dégagée avec l’élection par les Français d’un Président résolument pro-européen. Durant sa campagne électorale et dès le jour de son élection, Emmanuel Macron a, en effet, placé la construction européenne au cœur de ses priorités.
Le Président de la République parie sur le renouveau de l’Europe tant sur le plan économique que sur le plan politique. La nouvelle donne internationale avec un monde dominé par des Etats-Unis de plus en plus imprévisibles et isolationnistes, une Chine conquérante et une Russie en soif de reconnaissance, nécessite une redéfinition du projet européen. En plaçant le débat au cœur de sa réflexion politique, Emmanuel Macron s’inscrit dans la filiation de Valéry Giscard d’Estaing et de François Mitterrand. Pour son positionnement et ses propositions, il s’inspire également des thèses développées par Hubert Védrine et Jacques Attali ainsi que par Jean-Pierre Jouyet.
Le 26 septembre dernier, à la Sorbonne, le Président de la République a précisé son ambition européenne. Il a repris à son compte des propositions comme celle sur la création d’un budget de la zone euro piloté par un ministre des Finances et contrôlé par le Parlement européen. Il a mentionné que les ressources de ce budget pourraient provenir de taxes sur les activités numériques, de taxes environnementales et d’un futur impôt européen sur les sociétés.
Pour le moment, la zone euro est un sous-ensemble de l’Union européenne. Les Etats qui ne sont pas membres de la zone euro sont censés l’intégrer à partir du moment où ils respectent les conditions d’adhésion. Dans ces conditions, il avait été admis qu’il n’y avait pas lieu de créer des institutions spécifiques à la zone euro car celle-ci avait vocation à terme à s’étendre à toute l’Union. Cette règle d’intégration automatique a été remise en cause notamment par le Royaume-Uni, la Suède et la République tchèque. De ce fait, l’idée d’une institutionnalisation de la zone euro apparait légitime. La création d’un budget de la zone euro constitue évidemment un des moyens pour lutter contre des chocs économiques conjoncturels ou asymétriques. De nombreux économistes américains et européens, dont le prix Nobel Français Jean Tirole, soulignent le manque d’outils aux mains des autorités européennes. Face à une crise qui toucherait tout ou partie de la zone euro, la Commission de Bruxelles ne dispose de de peu de moyens pour venir en appui aux Etats concernés. Lors de l’élaboration du Traité de Maastricht, les négociateurs allemands avaient récusé toute idée de mutualisation au sein de la zone euro de peur que l’Allemagne soit appelée à financer des Etats indélicats. Certes, cette absence de solidarité n’a pas empêché les Européens de venir en aide à la Grèce mais au prix de contorsions et de tensions qui ont fait craindre l’exclusion de ce pays. L’Europe est dans l’incapacité de développer des mécanismes de transferts au sein de la zone euro. Cela rend complexe la résorption des déséquilibres commerciaux.
La mise en place d’un minimum de fédéralisme budgétaire et fiscal est toujours refusée par l’Allemagne. Certes, le départ de Wolfgang Schäuble du ministère des finances pour la Présidence du Bundestag aurait pu laisser présager un assouplissement de la position allemande, mais le FDP, le parti libéral qui doit intégrer la coalition gouvernementale d’Angela Merkel, est opposé à tout fédéralisme européen.
Le combat de la convergence fiscale et sociale
Sur la convergence fiscale et sociale, le Président français peut compter sur le soutien de Berlin, à certaines conditions. Il en a été ainsi avec la renégociation de la directive « travailleurs détachés ». Après avoir reçu l’aval de Berlin, au mois de juin dernier, les négociateurs français ont décidé de durcir leurs positions sur ce sujet sensible. Dans la foulée, Emmanuel Macron a réalisé un tour des capitales des Etats d’Europe de l’Est.
Présenté fin octobre, le nouveau projet de directive comporte plusieurs modifications par rapport au droit existant. Produit d’un savant compromis, chacun des Etats membres y trouve des éléments de satisfaction. Désormais, un travailleur détaché dans le cadre d’une prestation de services transnationale devra recevoir une rémunération égale aux travailleurs locaux. La rémunération intégrera les avantages (13e mois, ancienneté, droits prévus par les conventions collectives) dont peuvent bénéficier les locaux. Les indemnités de transport et de logement seront exclues de la rémunération. Jusqu’à maintenant, il était simplement prévu que la rémunération ne pouvait être inférieure au salaire minimum en vigueur dans le pays d’accueil. En revanche, le principe de l’affiliation à la Sécurité sociale du pays d’origine demeure. L’idée d’un rattachement à celle du pays d’accueil était complexe du fait que le travailleur peut exercer dans plusieurs pays. La Commission européenne a abandonné, pour le moment, l’idée de création d’un étage européen de Sécurité sociale auquel seraient rattachés les actifs travaillant dans plusieurs pays. Toujours dans le cadre du nouveau de projet de directive, les contrats de détachement ne pourront pas excéder 12 mois. La Commission de Bruxelles avait proposé 24 mois. Cette modification est sans effet car la durée moyenne des détachements n’excède pas 4 mois. Les institutions européennes se sont, par ailleurs, engagées à lutter contre la fraude. Il a été également prévu que le transport routier échappe à cette nouvelle réglementation. Enfin, et cela constitue une des limites de ce projet, la durée pour la transposition en droit interne a été fixée à 4 ans. Si la Pologne, la Hongrie, la Lituanie et la Lettonie se sont opposées à ce texte, ils ne disposaient pas d’un nombre suffisant de voix pour le bloquer. Pour être applicable, il devra néanmoins passer l’obstacle du Parlement européen.
La convergence sociale reste donc à un combat à livrer. En matière fiscale, les projets d’harmonisation sont aussi difficiles à mener. Si dans le passé la TVA a été un exemple à suivre, l’expérience de ces dernières années démontre que les Etats membre ont tendance à se soustraire aux règles communautaires. En multipliant les taux dérogatoires, la France n’a pas respecté l’esprit des directives en matière de TVA. Le principe d’harmonisation de l’impôt sur les sociétés est au cœur des débats européens depuis plus de 20 ans. L’absence de consensus a abouti au délitement de cet impôt dont le poids s’amoindrit d’année en année. Quand il y a quelques années, son rendement était, en France, équivalent à celui de l’impôt sur le revenu, il n’en représente, aujourd’hui, que le tiers. Plusieurs Etats, dont l’Irlande, disposent de taux bas pour l’impôt sur les sociétés afin d’attirer les sièges sociaux. Ils sont évidemment peu enclins à les augmenter. En outre, la convergence est rendue difficile par la dissemblance des assiettes. Ainsi, la France dispose de nombreux crédits d’impôt dont celui en faveur de la recherche ou le crédit d’impôt pour la compétitivité et l’emploi (CICE).
Au nom de la convergence, le Président de la République française entend conditionner l’accès au fond européen de cohésion aux Etats au respect de certaines normes fiscales et sociales. Emmanuel Macron considère que l’Europe ne doit pas aider les Etats qui pratiquent le dumping social. Le locataire de l’Elysée a demandé l’engagement, dès le mois de novembre prochain, d’une discussion sur la fixation d’un salaire minimum européen et de minimas de cotisations sociales. Sur ces derniers points, l’Allemagne pourrait se montrer réticente, n’ayant guère envie de se mettre à dos les Etats d’Europe de l’Est. Ces derniers contribuent à la bonne santé de l’économie allemande en y exportant des biens intermédiaires. Ils sont, par ailleurs, des importateurs de premier choix pour l’industrie allemande. Un renchérissement des coûts en Europe de l’Est nuirait à l’Allemagne.
De nouveaux impôts pour l’Europe
Les autorités françaises possèdent une véritable compétence en matière d’imagination fiscale. Ainsi, la TVA, créée par Maurice Lauré en 1954, a été exportée à l’ensemble des Etats membres de l’Union européenne et à bien d’autres pays. Emmanuel Macron, de son côté, souhaite généraliser la taxe sur les transactions financières, développer une taxe carbone aux frontières de l’Europe et instituer une taxe sur les géants du numérique.
Pour la taxe, sur les transactions financières, il souhaite poursuivre l’action engagée par Jacques Chirac et par François Hollande. Les recettes issues de cette contribution seraient affectées à l’aide au développement. Pour la taxe carbone, l’objectif serait de pénaliser les entreprises produisant dans des pays ayant des normes environnementales inférieures à celles de l’Europe. Cette taxe pourrait être contraire aux accords commerciaux ratifiés par l’Europe. Le risque de condamnation par l’Organisation Mondiale du Commerce n’est pas nul en raison de son caractère éminemment protectionniste. La troisième taxe sur le numérique vise à remettre en cause les modes d’imposition des entreprises. L’idée serait de privilégier la taxation du chiffre d’affaire réalisé dans chacun des pays et non des bénéfices pouvant être logés dans des pays à faibles taux d’imposition. Cette taxe qui vise spécifiquement Google, Amazon, Apple ou Facebook devrait s’appliquer à toutes les entreprises, ce qui ne serait pas sans incidence pour les multinationales européennes ayant des filiales au sein de plusieurs Etats membres (automobile, aéronautique, chimie, informatique, pétrole, etc.). Emmanuel Macron aura des difficultés à vendre une telle taxe aux pays d’Europe du Nord à l’Irlande ainsi qu’aussi au Luxembourg qui accueillent avec bienveillance les géants du digital.
Pour une nouvelle Politique Agricole Commune
Le Président de la République française a demandé une refonte de la Politique Agricole Commune afin de mieux « assurer la souveraineté alimentaire de l’Europe » tout en laissant plus de flexibilité aux Etats membres. Il souhaite également mettre en place une « force européenne de contrôle » pour garantir la sécurité alimentaire.
L’Europe consacre plus de la moitié de son budget à la politique agricole. La répartition de ce budget donne lieu à d’épiques négociations. Afin d’éviter la surproduction et la constitution de stocks coûteux, les garanties de prix ont laissé la place à des aides à l’exploitation à partir des années 90. Ce système s’est révélé plus intéressant pour les Allemands que pour les Français qui se sont sentis floués par cette réorientation de la PAC. Le changement de paradigme sera très difficile. Pour certains, il serait plus simple de renationaliser la politique agricole. Pour la France, il y aurait un risque d’un moindre retour par rapport à la contribution annuelle à l’Europe.
Pour une Europe de l’éducation
Le Chef de l’État souhaite que la moitié d’une classe d’âge passe au moins six mois dans un autre pays européen. Il propose d’élargir le système aux lycées en installant « un processus d’harmonisation ou de reconnaissance des diplômes permettant les échanges dans tout le système secondaire européen ». Il a lancé l’idée de créer une vingtaine d’universités européennes. Par ailleurs, il a indiqué qu’il fallait que chaque étudiant parle au moins deux langues européennes d’ici à 2024. Ce sujet moins conflictuel pourrait recevoir un accueil favorable sous réserve qu’il ne s’enlise pas faute de moyens financiers.
Les réfugiés et les migrants
En ce qui concerne la question sensible des migrants, le Président de la République réclame une forte dose de fédéralisme. Il préconise la création d’un Office européen de l’asile et d’une police des frontières européenne. Il souhaite que les fichiers soient connectés entre les services des partenaires européens, afin d’accélérer l’examen des demandes d’asile.
L’Europe de la défense
Depuis l’échec de l’Europe de la Défense en 1954, ce dossier est un serpent de mer. Si la France et l’Allemagne ont créé quelques bataillons en commun et si la France a réintégré l’OTAN militaire sous la présidence de Nicolas Sarkozy, les avancées restent modestes. En la matière, le Président français est très ambitieux en s’engageant à la création, d’ici 2020, d’une Europe de la défense constituée d’une force commune d’intervention et d’un budget. D’ici là, il souhaite l’ouverture des armées nationales. Pour lutter contre le terrorisme et la criminalité organisée, il souhaite l’instauration d’une académie européenne du renseignement et la mise en place d’un parquet européen. L’absence du Royaume-Uni qui est aujourd’hui est le pays européen qui consacre le plus de crédits à l’effort de défense fragilise l’édifice. Néanmoins, les dirigeants allemands qui jusqu’à maintenant se rangeaient sous le parapluie américain, évoluent. Angela Merkel qui avait déjà souffert du manque d’intérêt de Barack Obama pour l’Europe s’inquiète des prises de position et du comportement de Donald Trump. L’idée de création d’une défense européenne n’est plus un tabou outre-rhin. Néanmoins, pour cela, le couple franco-allemand devra convaincre les Etats d’Europe du Nord, plutôt neutralistes, et ceux d’Europe de l’Est, plutôt pro-américains.
Une européanisation des institutions
Pour matérialiser le dépassement des frontières, Emmanuel Macron propose que pour les élections européennes de 2019, des listes transnationales soient présentées. 73 sièges laissés vacants par la défection britannique, seraient affectés à ces listes. Les électeurs se prononceraient pour des listes constituées de candidats pouvant provenir de toute l’Europe. Pour 2015, il souhaiterait que la moitié des sièges soit concernée par ce mode de désignation. Par ailleurs, le Président de la République est favorable à une réduction du nombre de Commissaires européens, ce qui pose la question de la représentation des petits Etats.
L’Europe et la théorie du vélo
Faute de projet et d’une nouvelle ambition, l’Europe a de fortes chances de péricliter. Emmanuel Macron tente de réveiller l’esprit européen qui s’est endormi avec l’échec du Traité constitutionnel de 2005 en raison du refus néerlandais et français. Lors de ces dix dernières années, l’Europe a été perçue comme un maillon faible au sein de l’économie mondiale. L’idée de la fin de l’euro voire du délitement de l’Union européenne n’était plus tabou.
L’Europe a toujours fonctionné à partir de projets : la création de la communauté du charbon et de l’acier en 1951, de la Communauté économique en 1957, du marché unique en 1986 et de la monnaie unique en 1991. Après la chute du mur de Berlin et de l’URSS, l’élargissement de l’Union européenne aux pays d’Europe de l’Est, sans être accompagné d’une réelle refonte des institutions européennes, a déstabilisé leur fonctionnement. Cette ouverture (10 pays d’Europe centrale et de l’Est adhérèrent en 2004 suivis de deux autres en 2007) visait tout à la fois à stabiliser les frontières, à reconstituer une unité au sein du Continent et à faire preuve de solidarité auprès de peuples ayant subi bien souvent l’occupation soviétique.
Contrairement à bien des idées reçues, la convergence économique est en marche pour un grand nombre des nouveaux entrants. La République tchèque, la Slovénie ou la Pologne ainsi que les pays baltes se rapprochent des standards de vie de l’Europe occidentale. Mais les stigmates de la crise ont affaibli l’esprit européen. Les récessions de 2008/2009 et de 2012/2013 et l’apparente paralysie des autorités européennes face aux grands problèmes actuels (migrants, digital, environnement, renouveau de la Russie) ont favorisé la réémergence des tentations nationalistes. En Hongrie, en Bulgarie mais aussi en République tchèque, les gouvernements au pouvoir se montrent de moins en moins enclins à accepter les décisions de Bruxelles. Une position qui tient dans ce slogan : l’argent mais pas les contraintes. L’impuissance de l’Europe à régler la question des migrants a contribué à l’exacerbation des sentiments anti-européens. Plusieurs gouvernements mettent même en œuvre des politiques qui peuvent apparaître contraires aux principes fondateurs de l’Union européenne sans pour autant être sanctionnés jusqu’à maintenant.
Les grands Etats occidentaux d’Europe ne sont pas sans reproche. Ils traitent avec condescendance les petits Etats sans histoire, comme l’écrit Milan Kundera. Ces Etats, maintes fois trahis, vendus et envahis, savent bien que l’Histoire leur est tragique. De ce fait, la tentation du repli et de la réassurance auprès des Etats-Unis voire de la Russie est forte quand, au même moment, l’Europe apparaît faible.
L’objectif d’Emmanuel Macron est donc de sortir l’Europe de l’ornière dans laquelle elle s’est enlisée depuis une dizaine d’années. La réussite de son plan suppose que l’Allemagne y adhère tout comme un grand nombre d‘Etats. Or la situation n’est pas sans nuage Parmi les grands Etats, l’Espagne est confrontée à la crise catalane ; l’Italie est toujours dans l’attente d’une clarification électorale. D’autres pays comme la Pologne et l’Autriche ne seront pas des partenaires faciles. C’est pourquoi, le Président français compte s’appuyer sur un partenariat fort et renouvelé avec l’Allemagne. L’idée d’un nouveau traité sur le modèle de celui de 1963 est à l’étude. Il pourrait reprendre des propositions émanant de Valéry Giscard d’Estaing et d’Helmut Schmidt. Ces deux responsables politiques souhaitaient lier les deux pays en mettant en place un système quasi fédéral.