31 mars 2018

Le Coin de la Conjoncture du 31 mars 2018

La confiance des ménages contrainte par le pouvoir d’achat

Après avoir baissé en février, la confiance des ménages dans la situation économique est restée stable au mois de mars, selon l’INSEE. Elle s’établit à 100, ce qui correspond à sa moyenne de long terme.

En mars, les ménages sont plus optimistes qu’en février sur leur situation financière future, mais cet indicateur reste nettement au-dessous de sa moyenne de long terme. Les Français restent ainsi assez dubitatifs sur l’évolution de la conjoncture à moyen terme. Le pessimisme ne s’est pas effacé d’un coup. Malgré tout, la proportion de ménages estimant qu’il est opportun de faire des achats importants reste supérieure à la moyenne de longue période. Pour le mois de mars, cette proportion baisse d’un point.

En matière d’épargne, le solde d’opinion des ménages sur leur capacité d’épargne actuelle baisse de 2 points, tandis que celui sur leur capacité d’épargne future est quasi stable (+1 point). Les deux soldes se maintiennent légèrement au-dessus de leur moyenne de long terme. Néanmoins, la part des ménages estimant qu’il est opportun d’épargner est stable en mars et demeure au-dessous de sa moyenne de longue période.

En relation avec un sentiment général de hausse des prix, les ménages sont légèrement plus nombreux à considérer que le niveau de vie passé en France s’est dégradé au cours des douze derniers mois. L’opinion des ménages concernant le niveau de vie futur en France est quant à elle inchangée.

L’opinion des ménages concernant l’évolution du chômage est quasi-stable en mars : le solde correspondant demeure bien inférieur à sa moyenne de longue période.

 

Les PME face au défi de l’exportation

À première vue, les PME françaises jouent un rôle non négligeable en matière d’exportation mais il y a une illusion d’optique. En effet, sur les 645 milliards d’exportations réalisées par le secteur marchand en France en 2015, les PME de moins de 250 personnes sont responsables de 39 %. Le chiffre d’affaire des PME à l’exportation équivaut à celui des unités de 250 à 4 999 salariés (40 %) et est le double de celui des unités de 5 000 salariés ou plus (21 %). Ce résultat est biaisé par le fait que de nombreuses PME appartiennent à des groupes. En retenant ce critère, les 200 300 PME exportatrices ne réalisent que 17 % des exportations, un poids deux fois inférieur à celui des unités légales de 0 à 249 salariés. En comparaison, 3 900 entreprises de taille intermédiaire (ETI) réalisent 36 % des exportations et 270 grandes entreprises 47 % (alors que les unités légales de 5 000 salariés ou plus n’en réalisent que 21 %). Entre 2009 et 2015, le chiffre d’affaire à l’exportation s’est accru de 139 milliards d’euros dont 13 milliards ont été réalisés par les PME.

En 2015, 6 % des 2,6 millions de microentreprises et 32 % des 140 000 PME hors microentreprises exportent, contre 68 % des entreprises de taille intermédiaire et 85 % des grandes entreprises. Ainsi, les PME sont certes les plus nombreuses parmi les entreprises exportatrices, mais une proportion relativement modeste d’entre elles exporte. Les montants médians des exportations sont faibles. Le chiffre d’affaires à l’exportation est inférieur à 22 000 euros pour la moitié des micro-entreprises et à 275 000 euros pour la moitié des PME hors microentreprises. En comparaison, le montant médian des exportations des entreprises de taille intermédiaire s’élève à plus de 13 millions d’euros et celui des grandes entreprises à 233 millions d’euros. 10 % des grandes entreprises réalisent plus d’un milliard d’euros de chiffre d’affaire à l’exportation.

Les groupes internationaux français et les multinationales étrangères implantées en France sont par nature fortement exportatrices. Le chiffre d’affaires médian à l’exportation est de 200 000 euros pour une multinationale étrangère et de 170 000 euros pour une multinationale française, alors qu’il est compris entre 20 000 et 35 000 euros pour les indépendantes et les groupes franco-français.

Les PME dont la taille moyenne est plus faible en France qu’en moyenne au sein de l’Union européenne éprouvent des difficultés pour exporter en raison des coûts d’entrée plus élevés sur les marchés étrangers, des délais de paiement plus longs (liés notamment au temps de transport), et de risques supérieurs. Ces différents facteurs supposent des besoins de trésorerie plus importants. Si les plus grandes entreprises peuvent recourir à des solutions de financement diversifiées, il en est autrement pour les PME. Même si les difficultés pour exporter sont nombreuses, 40 à 50 000 entreprises se lancent dans l’exportation de biens et services chaque année. Il s’agit surtout de microentreprises : en 2015, 97 % d’entre elles sont indépendantes et 2 % des petits groupes français. Mais, chaque année, elles sont aussi nombreuses à cesser d’exporter.

Selon une étude de la Direction générale des douanes et droits indirects, parmi les nouveaux exportateurs, en 2015, les deux tiers sont des primo-exportateurs qui n’ont pas exporté au cours des cinq années précédentes. Or, parmi ces entreprises, seulement 40 % d’entre eux exportent à nouveau l’année suivante. Au total, 95 % des exportations sont portées par des exportateurs réguliers, c’est-à-dire ayant exporté au moins les deux dernières années.