Le Coin de la Conjoncture du 31 octobre 2015
Quand le malheur de la Chine pourrait faire également le notre
Quand la Chine, deuxième puissance économique, s’enrhume, cela a forcément des conséquences sur l’ensemble de l’économie mondiale. Avant, nous avions tendance à nous focaliser exclusivement sur la santé de l’économie américaine ; dorénavant, il nous faut également regarder à l’est.
La Chine est entrée dans un nouveau cycle du fait de la volonté et de la nécessité de réorienter l’économie vers la demande intérieure et vers les services. Pour le moment, cette mutation est avant tout une source de déséquilibre et d’inquiétudes.
La Chine du fait de son rôle de premier pays industriel, de pays atelier, de premier exportateur mondial et le deuxième importateur mondial a un impact à plusieurs niveaux sur les autres pays.
L’augmentation des coûts en Chine limite la possibilité pour les pays de l’OCDE d’y faire fabriquer des produits à faibles prix. Il en résulte une perte de pouvoir d’achat des consommateurs des pays de l’OCDE et de moindres échanges avec la Chine tant au niveau des capitaux que des marchandises. Le ralentissement de la Chine se manifeste par un recul des importations ce qui signifie une moindre croissance des exportations occidentales vers ce pays.
Dans ces conditions, la Chine pourra moins dans les prochaines années financer les déficits budgétaires des pays de l’OCDE car ses réserves de change diminuent. Les sorties de capitaux s’y multiplient avec le recul de leur rentabilité du fait de l’augmentation des coûts notamment salariaux. Les sorties de capitaux l’emportent désormais sur les excédents commerciaux qui sont en baisse. Elles sont d’autant plus fortes que les entreprises chinoises se délocalisent afin de ne pas supporter les augmentations salariales.
Le freinage de l’économie chinoise devrait peser pour de nombreux mois sur les cours des matières premières et de l’énergie ce qui est favorable aux pays occidentaux consommateurs.
La France au travail
La population active française comptait, en 2014, selon l’INSEE, 28,6 millions de personnes de 15 ans ou plus. 25,8 millions avaient un emploi et 2,8 millions étaient au chômage au sens du Bureau international du travail. 22,2 millions de personnes sont inactives, c’est-à-dire ne travaillent pas et ne recherchent pas activement un emploi ou ne sont pas disponibles pour en occuper un.
Depuis 2005, la population active a, en France, augmenté de 1,34 million de personnes. Cette hausse s’explique notamment par une participation croissante des femmes au marché du travail. Le taux d’activité des femmes a progressé de 1,3 point entre 2005 et 2014, passant de 50,5 % à 51,8 %. Sur la même période, celui des hommes a reculé de 1,4 point (de 62,6 % à 61,2 %).Cette évolution différenciée se poursuit sur la période récente : en 2014, on compte 70 000 femmes actives de plus qu’en 2013, mais 20 000 hommes actifs de moins.
L’autre caractéristique de l’évolution de la population active française est lié à son vieillissement. Le nombre d’actifs âgés de 50 à 64 ans a progressé de 1,6 million depuis 2005. En 2014, cette tranche d’âge s’est accrue de plus de 180 000 personnes. En 2012, la hausse avait atteint 320 000. Avec la mise en place, en novembre 2012, du dispositif de départ à la retraite anticipée pour carrière longue, il y a eu un tassement de la croissance. Il faut souligner que le taux d’activité des seniors qui était très bas en France continue d’augmenter et cela malgré la crise de 2008 et l’augmentation du chômage qui pourrait dissuader des seniors de rester sur le marché du travail.
Des seniors de plus en plus sur le marché du travail
Du fait des réformes sur les retraites engagées depuis 1993, le taux d’activité des personnes âgées de 50 à 64 ans est ainsi passé de 56,5 % en 2009 à 63,1 % en 2014, soit + 6,6 points en cinq ans (+1,4 point la dernière année). Le taux d’activité des personnes âgées de 65 à 69 ans a augmenté de deux points sur la même période (de 3,8 % en 2009 à 5,8 % en 2014).
Le salariat reste dominant comme le CDI
Le salariat concerne 88,5 % des actifs. Il se compose à parts égales d’hommes et de femmes. 76,4 % des actifs ayant un emploi sont en CDI quand 8,6 % sont employés dans le cadre d’un CDD. 2,1 % sont intérimaires et 1,4 sont en apprentissage.
Un actif sur 10 est un non-salarié et c’est souvent un senior
En 2014, 11,5 % des personnes occupant un emploi en France métropolitaine sont non salariées. Cette proportion est relativement stable ces dernières années si l’on retire les auto-entrepreneurs.
Le non-salariat concerne deux fois plus d’hommes que de femmes et est plus répandu parmi les seniors. 16,6 % des actifs occupés de 50 ans ou plus sont non- salariés contre seulement 2,4 % parmi ceux de moins de 25 ans.
Sur dix personnes en emploi, il y a un non-salarié, deux ouvriers, trois employés et quatre personnes occupant une profession intermédiaire ou un emploi de cadre.
La part des professions intermédiaires et des cadres recule de 0,3 point en 2014, s’établissant à 39,4 % des actifs occupés, après une hausse continue les années précédentes (+ 3,4 points entre 2005 et 2013).
La part d’ouvriers est en forte baisse depuis 2005 (– 3 points). Elle se stabilise néanmoins en 2014 à 20,5 %. Celle des employés, après avoir reculé de près d’un point entre 2005 et 2011 pour s’établir à 28,4 %, n’évolue plus depuis.
Les femmes demeurent minoritaires au sein des cadres, même si leur part progresse régulièrement (2 femmes pour 3 hommes). Dans les emplois non qualifiés d’ouvriers et d’employés, soit 20,6 % des emplois, les femmes sont très majoritaires (7 femmes pour 3 hommes) alors que la parité est respectée dans les emplois d’ouvriers et d’employés qualifiés.
Le secteur tertiaire toujours en pointe
En 2014, 76,9 % des personnes ayant un emploi, salarié ou non, travaillent dans le secteur tertiaire, 13,1 % dans l’industrie, 6,3 % dans la construction et 2,8 % dans l’agriculture. La part d’actifs occupés dans le tertiaire continue d’augmenter avec une hausse de 0,7 point en 2014, au détriment des trois autres secteurs d’activité. Les personnes occupant un emploi dans l’agriculture sont globalement plus âgées : l’âge médian y est de 48 ans, contre 42 ans dans les autres secteurs. Les femmes sont majoritaires dans le secteur tertiaire où elles occupent 55 % des emplois. En revanche, elles sont minoritaires dans l’industrie (3 emplois sur 10) et dans la construction (1 emploi sur 10). Dans le secteur tertiaire, la moitié des femmes travaillent dans l’administration publique, l’éducation, la santé et l’action sociale