Le Coin de la Conjoncture – inégalités de revenus et de patrimoine – endettement entreprise – le déclassement de la France
Des inégalités de revenus aux inégalités patrimoniales
En France, les inégalités de revenus avant redistribution ont tendance à augmenter quand elles sont stables après redistribution. Les pouvoirs publics compensent de plus en plus les écarts de revenus par les prestations sociales ou les crédits d’impôt. Une part croissante des revenus des ménages est socialisée. Ces dernières années, la Prime d’Activité qui est un impôt négatif a été utilisée pour améliorer le niveau de vie des Français les plus modestes. Ce complément de revenus est versé aux personnes ayant un revenu compris entre 0,5 et 1,5 SMIC. Son coût est de 10 milliards d’euros par an. La prime d’activité est privilégiée à l’augmentation du SMIC afin de ne pas augmenter les coûts salariaux des entreprises. Ce dispositif qui est une subvention indirecte aux entreprises a comme défaut d’inciter celles-ci à ne pas revaloriser les salaires et à maintenir un fort volant d’emplois sous-qualifiés. Ces derniers sont ainsi deux fois plus nombreux en France qu’en Allemagne. Les salaires sont faibles dans plusieurs secteurs : l’agroalimentaire, le textile, la construction, l’hébergement-restauration, la santé, les arts et spectacles, le commerce ou encore la réparation automobile. Le salaire horaire au sein de ces différents secteurs d’activité est, en moyenne, de 28 euros, contre 34 euros dans le reste de l’économie. Le système mis en place par les pouvoirs publics aboutit à alléger les coûts salariaux à travers un transfert sur les contribuables, ces derniers peuvent certes escompter des prix de vente de la part des entreprises bénéficiaires des aides plus faibles. Les secteurs concernés par les allègements de charges et par les primes pour l’emploi ne sont que faiblement exposés à la concurrence internationale. Ces dispositifs ont donc peu d’incidences sur les importations. Une hausse des salaires dans ces branches d’activité associée à celle des prix de vente pratiqués dans ces secteurs avec une décrue des prélèvements obligatoires n’aurait donc pas de réelles conséquences. Il y aurait certes une incitation à la robotisation, mais celle-ci est déjà en cours. Par ailleurs, les secteurs concernés éprouvaient, avant l’épidémie, des difficultés pour recruter du fait de la faiblesse des rémunérations et des conditions de travail.
Pour améliorer le revenu des salariés, ce Gouvernement comme les précédents souhaite une diffusion plus large de l’intéressement et de la participation qui représentent en France aujourd’hui 16 milliards d’euros par an de revenu supplémentaire pour les salariés. Si l’épargne salariale est présente dans les grandes entreprises et les entreprises de taille intermédiaire, seuls 4 % des salariés des PME et 1,2 % des salariés des TPE en bénéficient. Sa complexité et son coût expliquent que les petites entreprises ne soient pas couvertes par un dispositif d’épargne salariale. Avec la loi PACTE, plusieurs mécanismes incitatifs ont été mis en place en direction des PME.
Pour les jeunes, la création d’un revenu universel a été avancée. Une telle mesure reviendrait à élargir la « garantie jeune » qui existe déjà. Avec la disparition de certains emplois à temps partiel (baby-sitting, restauration, etc.), certains jeunes se retrouvent avec peu de ressources. Selon une note du Conseil d’Analyse Économique, les revenus des 20/25 ans auraient diminué de 5 à 10 % depuis le mois de mars 2020 quand la baisse se situerait entre 0 et 5 % pour les plus de 25 ans. Les députés socialistes Boris Vallaud et Hervé Saulignac ont déposé une proposition de loi visant à créer un « minimum jeunesse » de 564 euros ainsi qu’une dotation universelle de 5 000 euros. Cette proposition a été discutée par l’Assemblée nationale le 18 février. Le « minimum jeune » reviendrait à élargir le Revenu de Solidarité Active (RSA) aux jeunes de moins de 25 ans. Actuellement, ces derniers ne peuvent pas, sauf exceptions, y accéder. En revanche, ils peuvent bénéficier de la « garantie jeune » d’un montant de 500 euros. La Garantie jeunes est un droit ouvert qui s’adresse aux jeunes de 16 ans à moins de 26 ans, en situation de précarité qui ne sont ni en emploi, ni en formation, ni en étude. Près de 200 000 jeunes seraient bénéficiaires de ce dispositif. À défaut de revenu universel jeune, certains – dont le délégué général de La République en Marche – estiment qu’une extension de la « garantie jeune » aux étudiants serait envisageable.
Au-delà du sujet des revenus, les inégalités patrimoniales sont de plus en plus soulignées. Ces inégalités sont d’autant plus ressenties qu’elles sont plus visibles dans une société plus transparente. Plusieurs économistes dont Thomas Piketty soulignent que depuis une quarantaine d’années un processus de concentration du patrimoine s’est enclenché. Ce phénomène concerne essentiellement les États-Unis. De 1914 à aujourd’hui, une relative démocratisation est intervenue en matière de possession du capital. Au moment de la Première Guerre mondiale, les 10 % des ménages français les plus riches possédaient plus de 80 % du patrimoine national. À la fin des années 1980, ce taux n’était plus que de 50 %. L’augmentation du nombre de propriétaires de leur résidence principale explique en grande partie cette évolution tout comme l’instauration d’une fiscalité sur les successions. Depuis le début des années 1990, la réduction des inégalités patrimoniales s’est arrêtée en raison de l’augmentation du prix de l’immobilier et de l’appréciation des produits financiers. Le vieillissement de la population, en lien avec la progression de l’espérance de vie, favorise la concentration du capital au profit des ménages les plus âgés et les plus riches. Plus de la moitié du patrimoine est détenue par les plus de 55 ans. Contrairement à une idée reçue, en France, la part du patrimoine national détenue par les 1 % des ménages les mieux dotés est en baisse depuis le début du XXIe siècle. Elle est passée de 2007 à 2019 de 28 à 24 %. Elle est un peu plus élevée qu’en 1990 (18 %).
Les politiques monétaires expansionnistes menées depuis 2015 en Europe favorisent la hausse des biens immobiliers et le cours des actions. La base monétaire est passée de 1 500 à 5 000 milliards d’euros de 2015 à 2020 avec les rachats d’obligations par la Banque centrale européenne afin de lutter contre la déflation. Le patrimoine des ménages en France représentait plus de 8,5 fois le PIB en 2020 contre 7 fois en 2014. Lors de ces six dernières années, le CAC 40 a progressé de 30 % et le prix des logements de 40 %.
Face à la concentration du patrimoine, les pouvoirs publics pourraient opter pour un accroissement des droits de succession. Cette solution défendue notamment par Thomas Piketty est récusée par une large majorité des Français. Le régime des donations pourrait être amélioré, l’abattement de 100 000 euros pourrait s’appliquer tous les 10 ans et non tous les 15 ans comme cela est le cas depuis 2013. Son montant pourrait également être augmenté. Un durcissement de la fiscalité sur les plus-values pourrait être également imaginé. À défaut de miser sur la fiscalité, le Gouvernement pourrait empêcher la hausse des prix de l’immobilier en encourageant à la construction de nouveaux logements. Avec le durcissement des règles d’urbanisme au nom de la protection de l’environnement, cette voie n’est pas privilégiée pour le moment. Les mises en chantier sont ainsi passées de 500 000 en 2007 à 375 000 en 2020. Concernant les actions, les entreprises pourraient être incitées à en distribuer davantage à leurs salariés mais une telle mesure suppose l’accord des actionnaires et ne favoriserait que les salariés des grandes entreprises. La part du capital détenue par les salariés des entreprises du CAC 40 varie de 19 % chez Bouygues à 0 % chez STMicroelectronics, le taux moyen étant de 3,2 %. À défaut d’agir sur la valeur ou la répartition des éléments du patrimoine des ménages, des élus comme le délégué général de La République en Marche proposent que l’Etat dote les jeunes d’un capital minimum, par exemple.
La lutte contre les inégalités constitue un des fils conducteurs de la vie des démocraties depuis la fin du XVIIIe siècle. Elle est un sujet plus passionnel en France que dans bien d’autres pays. Si aux Etats-Unis, l’égalitarisme admet l’enrichissement, il en est autrement en France. Ces deux pays sont fortement individualistes mais son expression diffère dans la recherche de l’équité. En France, l’égalité prime sur la liberté ou du moins celle-ci n’est jugée réelle qu’à travers le prisme de l’égalité.
Le déclassement de la France, un mal profond ?
Le déclin de la France est une antienne de son histoire contemporaine. La population française a la nostalgie facile, du Grand Siècle de Louis XIV à la fin des Trente Glorieuses en passant par Napoléon ou l’Empire coloniale. La défiance française, un mal récurrent, aboutit à redorer des périodes passées autrefois honnies. Malgré une croissance soutenue, la présidence du Général de Gaulle ne fut pas une promenade de santé. Elle fut marquée par la guerre d’Algérie de 1958 à 1962, la grève des mineurs en 1963 et évidemment mai 1968 qui faillit mettre à bas les nouvelles institutions.
La thèse du déclin de la France est loin d’être une idée neuve. De nombreux auteurs ont écrit sur le déclin qui peut être culturel, moral ou économique, de Nicolas Baverez à Alain Finkielkraut. Déjà, au XIXe siècle, cette thèse était présente dans les débats. La crise de la Covid-19 lui a une nouvelle fois redonné corps. L’absence de masques et de lits de réanimation lors du premier confinement et, plus récemment, le démarrage difficile de la campagne de vaccination vaccins alimentent le débat sur le déclassement de la France. La France a l’impression de revivre en permanence la retraite de Russie de 1812 ou la débâcle de juin 1940.
Depuis une vingtaine d’années, La France, éprouve les pires difficultés à surmonter les différentes crises auxquelles elle doit faire face. Le pays semble s’être enrayé au tournant du siècle. Le PIB par habitant de la France est passé du 6e au 20e rang en une vingtaine d’années. En 2020, il représentait 82 % de celui de l’Allemagne et 60 % de celui des États-Unis, contre respectivement 90 % et 85 % en 2005. Pour atténuer les chocs économiques, les gouvernements ont essentiellement joué sur le volant des dépenses publiques avec à la clef un accroissement de la dette publique. Au fil des décennies, les points forts du pays s’effilochent : la sidérurgie, l’automobile, l’industrie du médicament et désormais l’aéronautique. Avec les États-Unis et le Royaume-Uni, la France est le pays qui a connu la désindustrialisation la plus rapide et la plus forte au sein de l’OCDE. L’emploi manufacturier est passé de 2000 à 2020 de 14 à 9 % de l’emploi total. La valeur ajoutée de l’industrie représente moins de 10 % du PIB en 2020, contre 12 % il y a vingt ans. Depuis 2003, le solde industriel est constamment négatif et a tendance à s’accroître. Les entreprises industrielles françaises se sont délocalisées en Europe de l’Est, en Afrique du Nord et en Asie. En moins de vingt ans, le poids de la France dans les exportations mondiales a été divisée par deux. Il est passé de 6 à moins de 3 % quand l’Allemagne passait sur la même période de 10 à 8 %. Les services n’arrivent plus à compenser le déficit industriel. La France se caractérise par le poids très faible du secteur technologique. Sa capitalisation boursière s’élève à 5 % de la capitalisation totale, contre près de 30 % aux États-Unis et 15 % en Allemagne. Le déclin de la France est avant tout la conséquence de la faible taille de son système productif. Le taux d’emploi est inférieur de 10 points à celui de l’Allemagne, du Japon ou du Royaume (65 % contre plus de 75 %). La France se caractérise par un départ précoce à la retraite, autour de 62 ans quand, en moyenne, au sein de l’OCDE, ce dernier intervient vers 64 ans. Le nombre d’heures de travail par an figure parmi les plus faibles. Ce volume réduit d’heures travaillées n’est qu’en partie compensé par un niveau élevé de la productivité. Celle-ci ne progresse néanmoins plus depuis plusieurs années.
Les compétences insuffisantes de la population active
Parmi les grands pays, la France se classe dans les derniers pour l’enquête PIAAC (compétences des adultes), aux environs de la moyenne pour l’enquête PISA (compétences des jeunes), et en dernière position pour l’enquête TIMSS (niveau en mathématiques et sciences des enfants). Les compétences de la population active et des jeunes sont insuffisantes au regard du niveau de développement. Elles tendent, en outre, à diminuer au fil des années à la différence de ce qui est constaté en Allemagne et dans les pays d’Europe du Nord. Cette évolution freine la modernisation des entreprises et alimente la désindustrialisation, aux pertes de parts de marché à l’exportation et à la faiblesse du taux d’emploi. La France compte ainsi deux fois plus d’emplois sous qualifiés que l’Allemagne. Elle se caractérise par un nombre important de décrocheurs à l’école et au sein du monde du travail. Les pays ayant de bons résultats aux enquêtes PIAAC et PISA comme le Japon, la Suède ou l’Allemagne possèdent un stock de robots en valeur relative bien plus important que ceux qui sont mal classés comme la France, l’Espagne ou la Grèce. Il en est de même pour le poids de l’industrie au sein de la valeur ajoutée. Les pays qui ont augmenté leurs exportations ces vingt dernières années sont ceux qui enregistrent de bons résultats pour l’enquête PIAAC et PISA.
La faiblesse de l’effort de recherche
En baisse depuis 2007, les dépenses publiques de recherche et développement en France s’élevaient à 0,8 % du PIB en 2019, quand elles atteignaient 1 % en Allemagne et en Suède. Les dépenses privées en la matière étaient, toujours en 2019, inférieures à 1,5 % du PIB en France. Elles dépassaient 2,1 % du PIB aux États-Unis ainsi qu’en Allemagne et atteignaient 2,5 % au Japon et en Suède. Le nombre de brevets triadiques pour 100 000 habitants était de 0,3, en 2019, en France, contre 0,4 aux États-Unis, 0,6 en Allemagne et 1,4 au Japon. La faiblesse de la recherche développement est une des causes et une des conséquences de la désindustrialisation. Elle contribue également au recul des parts de marché à l’exportation.
La question lancinante du financement des entreprises
La France souffre également d’une insuffisance du financement des entreprises nouvelles et technologiques comme c’est le cas dans un grand nombre d’États européens. Seuls le Royaume-Uni et les Etats d’Europe du Nord font figures d’exception en la matière, les États-Unis et la Chine étant loin devant. Le renouvellement des entreprises est plus lent en France que dans les autres pays. Les taux d’intérêt faibles les incitent à privilégier le financement bancaire à celui par le marché. Cette préférence rend les entreprises plus fragiles en période de retournement de marché.
Le retour d’une croissance en France suppose une augmentation du taux d’emploi, ce qui nécessite au préalable un effort de formation important associé à un accroissement de dépenses de recherche. La montée en gamme de la production française et l’essor des secteurs technologiques sont nécessaires. Une réorientation de l’épargne vers des placements longs plus à risque est évidemment souhaitable. La création d’un véritable marché des capitaux européens favoriserait le développement du capital risque. La profondeur du marché européen est actuellement insuffisante pour garantir la croissance des start-ups qui doivent, en outre, surmonter les barrières linguistiques qui existent au sein de l’Union européenne.
Les entreprises françaises face à la montée de leur endettement
La forte hausse de l’endettement des entreprises françaises, qui atteint désormais 1 200 milliards d’euros, inquiète. Leur forte dépendance aux crédits bancaires les expose en période de faibles activités. En outre, d’éventuels problèmes de remboursement pourraient mettre en difficulté le secteur financier. Le taux d’endettement n’est pas le seul élément à prendre en compte pour apprécier la solidité d’une entreprise. L’ensemble du bilan avec les réserves de liquidités et les fonds propres doit être retenu tout comme le poids du service de la dette. La dette des entreprises françaises à la fin de l’année 2020, représentait 82 % du PIB, contre 58 % en 1995. Elle demeure inférieure à la moyenne de la zone euro, hors France (120 %). La progression de l’endettement des entreprises est, depuis 2018, malgré tout plus rapide en France qu’au sein des autres États membres. Avec la crise sanitaire, l’écart s’est accru. La croissance est en France de plus de 10 % quand elle se situe entre 4 et 6 % dans les autres pays de la zone. Le taux d’endettement est élevé en France pour les grandes entreprises. Il atteint 150 % de la valeur ajoutée fin 2020, contre 100 % en 1996. Il est également important pour les entreprises de taille intermédiaire (130 % de la valeur ajoutée en 2020 , contre 100 % en 1996). Il est plus faible pour les PME et relativement stable sur ces vingt dernières années, autour de 60 %.
Cette augmentation de la dette doit être relativisée car, depuis 2011, les entreprises françaises ont augmenté significativement l’encours d’actifs financiers et monétaires qu’elles détiennent. Il est passé de 19 à 38 % du PIB. La dette nette est, de ce fait, stable autour de 50 % du PIB. L’encours des actions cotées et non cotées au passif des entreprises françaises a fortement progressé ces dernières années, passant de 150 à 300 % du PIB. La rentabilité des entreprises n’est pas obérée par cet accroissement de l’endettement en raison de la baisse des taux d’intérêt. En vingt ans, la charge de la dette a été réduit de moitié. Les intérêts payés par les entreprises représentaient 20 % des bénéfices avant intérêts et dividendes en 2019, contre 40 % en 2000. En dehors de 2020 avec le recul du PIB et des profits, le service de la dette est resté stable. La baisse des paiements d’intérêts a compensé la hausse de l’endettement.
Avant la crise sanitaire, les profits avant distribution de dividendes étaient en nette progression. Ils s’élevaient, à 14 % du PIB fin 2019, contre 11 % en 2012. Le taux de marge des entreprises françaises restait en-deçà de leurs concurrentes étrangères mais était en progression passant de 21 à 23 % de 2012 à 2019. Pour les grandes entreprises, ce ratio était de 26 %, proche de la moyenne européenne. Tout en étant en hausse, il était plus faible pour les entreprises de taille intermédiaire (24 %) et pour les PME (22 %).
Le rendement des fonds propres en France était de 9 % en 2019. Stable depuis plusieurs années, il est cependant nettement inférieur à son niveau d’avant la crise de 2008 (14 %). La rentabilité du capital (RoACE) a augmenté d’un point entre 2012 à 2019 en atteignant 10,5 %. Elle est également inférieure à son niveau entre 2000 et 2007 (11,5 %).
Le nombre de faillites est un indicateur de la santé des entreprises. Il est passé de 70 000 à 50 000 de 2015 à 2019 en lien avec la politique monétaire expansive qui réduit le coût de l’endettement. Près de 12 % des entreprises sont potentiellement menacées de failites ; cela concerne celles qui sont artificiellement soutenues par les taux d’intérêt historiquement bas. En 2020, avec les mesures de soutien prises par le Gouvernement, moins de 30 000 liquidations ont été enregistrées. La baisse concerne essentiellement les PME. Les faillites des entreprises de taille intérmédiaire et des grandes entreprises sont en hausse.
Au regard des
données financières, la dette des entreprises françaises n’est pas un problème en
soi car les entreprises ont accumulé des liquidités par ailleurs. En revanche, la
faiblesse de leur taux de marge et de leur
rentabilité du capital constituent un handicap évident et une menace à
moyen terme. L’amélioration de leur profitabilité, ces dernières années, est la
conséquence de la réduction des charges de la dette et non d’une amélioration
de leur compétitivité. Une remontée des taux fragiliserait les entreprises et
tout particulièrement celles de grande taille et celles de taille
intermédiaire.