4 avril 2025

le Coin de l’Economie – droits de douane – taux d’intérêt

L’autre monde du jour d’après la « libération »

La première puissance économique mondiale s’engage dans une nouvelle voie économique avec la décision de Donald Trump de majorer les droits de douane. La journée de « libération » pourrait être celle de la fin du système économique et financier institué après la Seconde Guerre mondiale.

Avec des accents populistes, le président américain a affirmé, le 2 avril, lors de sa conférence de presse, que les États-Unis sont depuis une quarantaine d’années les victimes du commerce international. Il oublie évidemment que le déficit commercial est avant tout la conséquence de l’éclatement des chaînes de valeur mis en œuvre par les multinationales américaines et de la localisation de leurs bénéfices dans certains pays. Il oublie que le consommateur américain est ressorti grand gagnant de cette division du travail. Il oublie que l’économie américaine a profité de la mondialisation en se spécialisant dans le secteur des hautes technologies.

« Le 2 avril 2025 sera commémoré à jamais comme le jour où l’industrie américaine a entamé sa renaissance, le jour où l’Amérique a repris en main son destin, et le jour où l’on a rendu l’Amérique prospère à nouveau », a indiqué Donald Trump. En reprenant des anathèmes classiques chez les nationalistes et les populistes, il a ajouté que les « étrangers, tricheurs et charognards ont dépouillé nos usines et mis en pièces notre rêve américain autrefois si beau ». Il a souligné que les nouveaux droits de douane constituaient une « déclaration d’indépendance économique ».

Des droits à géométrie variable

Les États-Unis imposeront des droits de douane « réciproques » individualisés, allant d’un « plancher » de 10 %, par exemple pour le Royaume-Uni, jusqu’à 50 % pour le territoire français de Saint-Pierre-et-Miquelon et le Lesotho. Les produits importés de l’Union européenne supporteront des droits de douane de 20 %, ceux en provenance de Chine de 34 %. Les entreprises qui avaient adapté leurs chaînes d’approvisionnement sous le premier mandat de Trump en délocalisant leur production dans d’autres pays d’Asie n’échapperont pas au couperet. Le Cambodge sera taxé à hauteur de 49 %, le Vietnam à 46 %, le Bangladesh à 37 %.

Pour déterminer les tarifs douaniers, l’administration américaine déclare avoir pris en compte la TVA, les subventions, la fiscalité, la manipulation des devises par certains gouvernements, ainsi que les barrières non tarifaires. Selon la grille retenue, l’Iran est taxé à 10 % et le Liechtenstein à 73 %, plus que la Chine.

Les droits « réciproques » s’ajouteront aux autres mesures douanières déjà annoncées. Le taux appliqué aux biens chinois pourrait atteindre 54 %. Des droits de douane sectoriels ont également été confirmés. L’automobile est taxée, depuis le 3 avril, à 25 %.

L’exemption douanière pour les petits colis valant moins de 800 dollars, qui a largement profité aux sites chinois comme Temu et Shein, sera supprimée le 2 mai. Plus de 4 millions de ces colis chinois sont réceptionnés par les douanes américaines chaque jour, ce qui mettra les services concernés sous pression.

Avec l’application des mesures de Donald Trump, les droits de douane moyens appliqués par les États-Unis devraient atteindre 24 %, selon l’économiste Samuel Tombs, de Pantheon Economics. Un degré de protectionnisme sans équivalent depuis les premières années du XXe siècle.

Plusieurs catégories de produits échappent pour le moment à la majoration des droits de douane, comme le bois de construction, les produits pharmaceutiques et les semi-conducteurs. Les produits énergétiques, y compris le pétrole et ses dérivés, sont exemptés, de même que certains minéraux critiques et l’or. L’acier et l’aluminium étrangers restent imposés à hauteur de 25 %. Les matières premières agricoles comme le café, le thé ou le chocolat entrent en revanche dans l’assiette de ces nouveaux droits. Le Canada et le Mexique ont également été épargnés, faisant l’objet de droits spécifiques, potentiellement 25 %..

Une réécriture de l’histoire

Donald Trump prône un retour à la fin du XIXe siècle, considérée comme un âge d’or des États-Unis. Pour lui, cette époque était celle où l’impôt sur le revenu n’existait pas, ni celui sur les bénéfices ou sur les successions, et où le gouvernement, minuscule, se finançait principalement grâce aux droits de douane. Il oublie de rappeler que cette époque se caractérisait par un niveau d’inégalités sans précédent et par une exploitation éhontée du monde ouvrier. Lors de son investiture, le président a loué son prédécesseur McKinley, élu en 1896, qui « a fortement enrichi notre pays grâce aux droits de douane et à son talent ». Ce président avait pour slogan : « Prospérité à la maison, prestige à l’étranger. » Sous sa présidence, les États-Unis ont renoué avec leurs visées expansionnistes, avec l’annexion de Porto Rico, Guam, des Philippines et d’Hawaï, et l’occupation militaire de Cuba. William McKinley a gagné le surnom de « Napoléon le protectionniste ». À la fin du XIXe siècle, les effets des droits de douane étaient bien moindres qu’aujourd’hui, car les importations représentaient une part relativement faible du PIB — moins de 5 %, contre plus de 14 % en 2024. Avec l’éclatement des chaînes de valeur, les droits de douane risquent d’avoir un effet cumulatif extrêmement élevé. Même l’avocat du protectionnisme qu’était McKinley avait reconnu, dans son dernier discours, prononcé la veille de son assassinat en 1901, que « les guerres commerciales ne sont pas rentables ».

« De 1789 à 1913, nous nous financions grâce aux droits de douane, et les États-Unis étaient plus prospères que jamais », a estimé Trump, avant de se lamenter de leur baisse graduelle mais implacable dans la foulée de la Grande Dépression. Les historiens et économistes estiment généralement que les droits de douane Smoot-Hawley, imposés en 1930, ont amplifié et prolongé la crise financière déclenchée en 1929. La Grande Dépression et les destructions causées par la Seconde Guerre mondiale ont ensuite convaincu les États-Unis de se réinventer en champions du libre-échange à travers le monde.

Les consommateurs américains : les premières victimes

Les Américains seront les premières victimes des droits de douane, en payant plus cher les produits importés. Or, les États-Unis dépendent des importations : elles représentent 14 % du PIB.

L’augmentation des droits de douane est de nature à relancer l’inflation et à réduire le pouvoir d’achat des ménages américains. Or, Donald Trump a été élu en partie sur la question du niveau de vie.

Des rentrées fiscales en trompe-l’œil

La Maison-Blanche espère 600 milliards de dollars de recettes fiscales supplémentaires par an. Le tarif plancher de 10 % devrait générer à lui seul 300 milliards de dollars. Ces prévisions supposent le maintien de la consommation des ménages, ce qui n’est pas garanti. Un affaiblissement de la croissance pourrait restreindre les achats. Par ailleurs, l’objectif numéro un de Donald Trump est la réduction des importations, or il entend financer le budget fédéral avec ses fameux droits de douane. Cherchez l’erreur !

Une réindustrialisation hypothétique

Les États-Unis, comme la France ou le Royaume-Uni, ont connu une désindustrialisation importante ces cinquante dernières années. Celle-ci est la conséquence d’une spécialisation dans les services et la haute technologie. Elle est le produit d’un éclatement des chaînes de valeur décidé par les grandes entreprises américaines. Le poids de l’industrie est passé de 20 % à moins de 10 % du PIB en 2024. Les droits de douane visent à favoriser l’implantation d’usines aux États-Unis. Ils s’inscrivent dans le prolongement du plan de Joe Biden, qui accordait, à travers l’Inflation Reduction Act, des aides aux entreprises investissant sur le territoire. Les expériences passées de hausses des droits sont peu probantes en matière de sauvegarde de l’emploi et de réindustrialisation. Celles visant à protéger la sidérurgie dans les années 1980 ont abouti à une perte de compétitivité de l’ensemble de l’industrie américaine. Celle-ci fut amenée à acheter de l’acier plus cher et de moins bonne qualité. Le secteur automobile fut alors lourdement pénalisé. Les droits de douane, avec les mesures de rétorsion qu’ils génèrent, réduiront les exportations américaines, ce qui pèsera sur les secteurs de pointe.

Des marges de négociation possibles ?

Donald Trump se dit ouvert à des négociations, mais il en a fixé les conditions. Les États souhaitant échapper aux droits américains devront baisser les leurs, revoir leur réglementation et acheter des produits américains.

Vers un monde fragmenté

Une « folie » pour le Nobel d’économie Paul Krugman. « Pire que le pire des scénarios » pour l’analyste Dan Ives de Wedbush. La « fin du libre-échange tel qu’on l’a connu », résume plus sobrement Florian Ielpo de Lombard. Ce dernier ajoute qu’il s’agit de « la plus forte augmentation des droits de douane en 125 ans sur une période aussi courte ». Tout le système actuel, imaginé et défendu par les États-Unis depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale, est mis à plat. Le principe de diminution des droits, base des accords du GATT, est abandonné par la première puissance économique.

Les États-Unis, autrefois dans le camp des « bons », pourraient dans les prochaines années basculer dans celui des « méchants ». Donald Trump, qui fait de la Chine la principale menace, pourrait par sa politique inciter de plus en plus d’États à se ranger derrière cette dernière. Les responsables chinois pourraient en profiter pour accélérer la mise en œuvre d’un système financier parallèle à celui des États-Unis. L’Europe pourrait être amenée à devoir choisir entre accepter le diktat américain ou se concilier les grâces chinoises.

Les entreprises européennes particulièrement exposées

Les entreprises européennes sont celles qui sont les plus exposées au protectionnisme de Donald Trump. En 2024, les importations américaines en provenance de l’Union européenne représentaient 17 % de l’ensemble des importations, celles du Mexique 14 % et celles du Canada 12 %. Les importations en provenance d’Asie du Sud Est représentaient 10 % de l’ensemble des importations en 2024. Elles ont fortement augmenté ces dernières années, les entreprises chinoises ayant délocalisé réellement ou fictivement notamment au Vietnam ou en Malaisie. L’Australie, Singapour et Taïwan sont responsables de plus de 5 % des importations américaines en 2024, contre 3 % en 2010.

L’Europe dont la balance commerciale est fortement excédentaire avec les Etats-Unis exporte des produits finis et des biens intermédiaires. Les deux économies sont intimement liées. Plus du quart de la valeur d’un avion Boeing est d’origine européenne et inversement un modèle d’Airbus intègre de nombreuses pièces américaines. Plus d’un million de voitures européennes (BMW, Mercedes, Audi, Porsche, Stellantis) ont, en 2024, été vendus aux Etats-Unis.

Pour un pays comme la France, les exportations vers les Etats-Unis représentent 1,5 % de son PIB. L’aéronautique représente 18 % des exportations, les produits 9,0 %, les boissons 9 % principalement des vins et spiritueux, les machines et équipements d’usage général,6,0 % et les parfums et cosmétiques 5,5 %/

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Des opportunités pour l’Europe

L’Union européenne est le premier marché commercial au monde avec 450 millions d’habitants disposant d’un pouvoir d’achat élevé. Elle est la deuxième puissance commerciale pour les exportations et les importations. En parité de pouvoir d’achat, son PIB arrive en deuxième position mondiale, juste derrière les États-Unis.

La politique de Donald Trump peut être une aubaine pour les États membres en les obligeant à relancer la construction européenne, en jachère depuis une vingtaine d’années. L’Europe souffre de l’absence d’un marché unique des capitaux pour rivaliser avec la place de New York, ainsi que d’un manque de politiques structurelles à dimension fédérale, que ce soit dans la recherche, l’énergie ou la défense.

L’Union européenne a la possibilité de revoir ses priorités commerciales en intensifiant ses liens avec la Chine et l’Inde, qui représentent près de 3 milliards d’habitants. Elle a également l’opportunité d’asseoir l’euro comme monnaie mondiale. Aujourd’hui, la devise européenne se place au deuxième rang, loin derrière le dollar. Si Donald Trump poursuit sa politique isolationniste, l’euro pourrait devenir la monnaie de référence au niveau mondial. En la matière, la Chine souhaite également imposer au reste du monde non-américain son système financier. L’euro a pour avantage de reposer sur des États démocratiques, mais pour faiblesse de ne pas bénéficier de l’appui d’un État structuré. Pour jouer un rôle international accru, l’euro a besoin d’un marché unifié des capitaux avec une dette fédérale.

Le revirement commercial des Etats-Unis qui pourrait être demain militaire nécessite une réflexion sur les relations à entretenir et à développer avec le Royaume-Uni. Leur départ de l’Union européenne a été une erreur funeste. Il a été la conséquence d’une initiative populiste de David Cameron. Le Royaume-Uni n’en demeure pas moins un pays européen que ce soit sur le plan économique, culturel ou militaire. Le Royaume-Uni devrait au minimum intégrer l’Espace Economique Européen ou bénéficier d’un traité spécifique la liant à l’Union.

L’Union européenne aurait tort de se lancer elle-même dans une guerre commerciale. La réponse par la hausse des droits de douane serait contreproductive. Elle aboutirait à pénaliser les consommateurs européens. L’Europe doit rester le grand marché commercial du monde. Cela ne signifie pas qu’il doit ouvert à toutes les pratiques illégales comme le dumping mais il doit demeurer attractif car c’est un des atouts de l’Europe. Le libre échange est porteur de croissance et de progrès technique. Il est propice aux gains de productivité. Une Europe refermée serait perdante. La proposition du Président Emmanuel Macron de suspendre les investissements aux Etats-Unis n’est pas dénué d’intérêt. Aujourd’hui, une part importante de l’épargne européenne s’investit outre-Atlantique contribuant au financement des entreprises et de l’Etat fédéral. Or, l’Europe a besoin de cette épargne tant pour la défense, la transition écologique que pour la modernisation de ses entreprises.

Taux d’intérêt à long terme de part et d’autre de l’Atlantique : une divergence illogique

Le taux d’intérêt à 10 ans sur la dette publique des Etats-Unis a baissé de 4,80% au milieu du mois de janvier 2025 à 4,37% le 27 mars 2025. Cette baisse des taux d’intérêt à long terme est une réaction à l’affaiblissement de la croissance prévue et à la hausse de la perception du risque, en particulier, sur le marché « actions ». Cette baisse intervient malgré une inflation qui demeure forte et pouvant s’accroître par la mise en place de droits de douane. Le maintien d’un fort déficit public américain n’empêche pas pour le moment la baisse des taux longs souverains. En Europe, le mouvement est inverse avec notamment une hausse du taux d’intérêt allemand qui est passé de 2,36 % en février  à 2,77 % le 27 mars dernier. La hausse des taux d’intérêt à long terme est liée essentiellement à l’évolution des règles de la politique budgétaire. Cet écart entre les taux américains et européens est sans nul doute excessif et pourrait conduire à une correction dans les prochaines semaines.

Aux Etats-Unis, fin mars, le taux d’intérêt sur les emprunts d’Etat à 10 ans avoisinait 4,4 % contre 4,8 % au mois de janvier dernier. Cette baisse du taux d’intérêt à long terme aux Etats-Unis est une réaction qui est imputable à la hausse de la perception du risque. La politique des droits de douane inquiète les investisseurs qui se réfugient sur les obligations d’Etat américaines. Le recul du marché des actions américaines est assez marqué depuis le début de l’année. Les indices, Nasdaq comme le S&P 500, ont perdu environ 10 % de leur valeur entre fin décembre et fin mars. Les craintes d’un ralentissement de la croissance et des bénéfices des sociétés expliquent cette baisse qui intervient après une augmentation rapide entre novembre et décembre après l’élection de Donald Trump à la Présidence des Etats-Unis. Les indicateurs de confiance des ménages (indice Conférence Board) comme de l’activité économique (indices PMI) soulignent la dégradation attendue de l’activité pour les prochains mois.

Le ralentissement de la croissance ne se traduit pas encore par celui des prix. L’inflation sous-jacente demeure forte ce qui devrait provoquer une hausse des taux d’intérêt. De même, le maintien d’un déficit public élevé, autour de 7 % du PIB sur l’année fiscale 2025, devrait se traduire par une augmentation des taux.

Les investisseurs retiennent pour déterminer leur politique d’allocation d’actifs, les risques économiques et géopolitiques. L’inflation n’est pas en l’état actuel des choses une menace de premier ordre. L’inflation anticipée à long terme mesurée par les swaps d’inflation à 10 ans est en recul depuis la fin de 2024, passant de 2,6 à 2.5 %. Malgré tout, lors des deux dernières semaines de mars, ils sont nouveau orientés à la hausse.

Dans la zone euro, les investisseurs se focalisent sur l’évolution des déficits publics

Le taux d’intérêt à 10 ans sur la dette publique de l’Allemagne a, avec l’abandon du frein budgétaire et l’annonce d’un grand plan de réarmement, augmenté, de 2,3% à la fin du mois de février 2025 à 2,77% fin mars. L’augmentation des taux d’intérêt ne s’explique pas par une reprise de l’activité. Celle-ci reste atone en zone euro tout particulièrement en Allemagne. L’inflation sous-jacente se situe autour de 2,5 % en rythme annuel et ne semble pas animer par une volonté de reprise.

La révision de la politique budgétaire de la zone euro est donc le facteur numéro un expliquant la hausse des taux d’intérêt. Les Etats européens ont pris l’engagement de relever à 2 voire 3 % du PIB leurs dépenses militaires quand aujourd’hui dans la zone euro, elles s’élèvent à 1,5 % du PIB. La Commission européenne a autoriser que la hausse des dépenses militaires ne soit pas prise en compte pour apprécier la règle des 3 % du PIB pour les déficits publics. Afin de sortir de la récession qui la frappe depuis deux ans, l’Allemagne a décidé de mettre en place un important plan d’investissement dans les infrastructures (transports, énergie), de 500 milliards d’euros sur 10 ans. Le déficit public de la zone euro qui était de 3 % du PIB en 2024 devrait repartir à la hausse à compter de cette année.

L’Europe peut compter sur une épargne abondante, 15 % du revenu disponible brut pour les ménages auxquels il faut ajouter les excédents commerciaux. Cette épargne a eu tendance à s’investir en-dehors des Etats-Unis et tout particulièrement aux Etats-Unis, ces dernières années. Avec l’affaiblissement de la croissance américaine et la chute du cours des actions, l’épargne européenne pourrait se réinvestir plus fortement en Europe d’autant plus que les politiques publiques pourraient amener une hausse de la croissance. Une convergence des taux d’intérêt pourrait se produire à terme de part et d’autre de l’Atlantique avec une correction à la baisse des taux européens. Cette détente pourrait être plus forte si l’Union européenne décidait d’emprunter pour le compte des Etats membres afin e faciliter le financement du réarmement. La baisse des taux d’intérêt apparaît, en outre, plausible en Europe du fait des anticipations d’inflation qui demeure faibles, autour de 2 % par an voire moins.