3 août 2019

Le Coin de l’Epargne du 3 août 2019

LE COIN DES ÉPARGNANTS

Le tableau financier de la semaine

  Résultats 2 août 2019 Évolution hebdomadaire Résultats 31 déc. 2018
CAC 40 5 359,00 -4,48 % 4 678,74
Dow Jones 26 485,01 -2,60 % 23 097,67
Nasdaq 8 004,07 -3,92 % 6 583,49
Dax Allemand 11 872,44 -4,41 % 10 558,96
Footsie 7 407,06 -1,88 % 6 733,97
Euro Stoxx 50 3 376,12 -4,21 % 2 986,53
Nikkei 225 21 087,16 -2,64 % 20 014,77
Shanghai Composite 2 867,84 -2,60 % 2493,89
Taux de l’OAT France à 10 ans (19 heures) -0,233 % -0,111 pt 0,708 %
Taux du Bund allemand à 10 ans (19 heures) -0,488 % -0,112 pt 0,238 %
Taux du Trésor US à 10 ans (19 heures) 1,847% -0,230 pt 2,741 %
Cours de l’euro / dollar (19 heures) 1,1106 -0,18 % 1,1447
Cours de l’once d’or en dollars (19 heures) 1 440,490 +1,57 % 1 279,100
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (19 heures) 61,260 -3,22 % 52,973

Le mois d’août serait-il maudit ?

Depuis plusieurs années, le mois d’août ne porte pas chance aux marchés « actions ». Le cru 2019 ne fait pas exception et commence sous de mauvais hospices. Vendredi 2 août, le CAC 40 a reculé de 3,57 % en écho aux annonces de sanctions commerciales du Président Donald Trump. Il s’agit de la plus forte baisse enregistrée depuis le mois de juin 2016 qui avait été marqué par le Brexit. En cinq jours, le CAC 40 abandonne près de 4,5 % quand l’indice allemand DAXX perd plus de 4,4 %. Les indices américains reculent mais dans une moindre proportion que ceux du vieux continent. Le Dow Jones cède 2,6 % sur la semaine et le Nasdaq de 3,92 %.

Cette chute des cours est donc intervenue essentiellement après l’annonce du Président des Etats-Unis concernant l’application, à compter du 1er septembre, d’une majoration des droits de douanes de 10  % sur les 300 milliards de dollars d’importations chinoises jusque-là épargnées. Le ministère chinois du commerce a menacé Washington de représailles en cas d’application des droits de douane alourdis. Le Président américain a dans le cadre d’une réunion publique justifié cette surtaxe par le fait que la Chine ne respectait pas ses engagements d’achat de produits américains. Il a accusé ses prédécesseurs de faiblesse vis-à-vis des autorités chinoises. Malgré et à cause de ses majorations, la balance commerciale américaine continue à se dégrader notamment avec la Chine, les importateurs multipliant les achats de précaution. Le déficit commercial s’est élevé à -55,2 milliards de dollars en juin, contre -54,6 espéré, tandis que le solde avec la Chine a été négatif de 30,2 milliards de dollars.

La crainte du durcissement du conflit commercial durable entre Washington et Pékin a provoqué une forte demande de titres obligataires sur les marchés des dettes d’Etat provoquant ainsi une nouvelle baisse des taux. Celui de l’obligation de l’Etat américain à 10 ans est tombé en dessous de 1,84 %, son plus bas niveau depuis octobre 2016. Celui du Bund allemand de même échéance, qui fait référence en Europe, a inscrit un nouveau plancher absolu à -0,4976 %, tandis que celui de l’échéance à 30 ans est passé en territoire négatif pour la première fois de son histoire.

La menace de Donald Trump a de fortes consonances intérieures. Le Président a, en effet, décidé de lancer sa campagne électorale pour sa réélection. Par ailleurs, elle est également destinée à Jerome Powell afin d’obtenir une nouvelle baisse des taux d’intérêt américains au mois de septembre.

Les marchés échaudés tant par les récentes annonces des banques centrales que celles du Président des Etats-Unis ont fortement reculé durant la semaine. Les résultats en demi-teinte de l’emploi ont eu peu d’impact. Le Bureau of Labor Statistics (BLS) a annoncé que l’économie américaine a créé 164 000 emplois non-agricoles en juillet, contre 165 000 anticipées par le marché. Le solde des deux mois précédents a été révisé en baisse de 41 000. Le taux de chômage est resté stable à 3,7 %, contre un repli de 0,1 point attendu, tandis que le salaire horaire moyen a augmenté de 0,3 % sur un mois et de 3,2 % sur un an, là où les analystes tablaient sur respectivement +0,2 % et +3,1 %.

Marchés, un mois de juillet sous le signe de l’attentisme

Le mois de juillet aura été chafouin pour les marchés européens avec un léger recul des indices actions. Les prévisions de croissance revues à la baisse, les tergiversations sur les taux, la poursuite des tensions commerciales, la proximité croissante d’un « hard Brexit » n’ont pas joué en faveur des marchés. L’attentisme a été de mise. Même si New York aurait espéré une baisse des taux directeurs de la FED plus importante, les indices actions ont battu de nouveaux records. Au niveau monétaire, l’euro est en forte baisse par rapport le dollar. Les taux d’intérêt des dettes publiques sont également en fort recul.

Baisse du taux directeur de la FED, une première depuis 2008

Sept mois après l’avoir relevé, la FED a diminué son principal taux d’intérêt directeur dans une fourchette de 2-2,25 %, comme attendu par près des trois quarts des investisseurs. Certains parmi eux avaient espéré une réduction plus forte. Elle constitue malgré tout un tournant car elle est la première depuis 2008 après neuf hausses en trois ans. Cette baisse intervient malgré un taux de chômage historiquement bas et un taux de croissance qui reste correct. Seul le taux d’inflation demeure faible. Cette décision intervient dans un contexte de fortes pressions à la baisse du Président Donald Trump qui estime que la FED joue sciemment contre la croissance. Le Président de la banque centrale américaine, Jerome Powell, a indiqué au sujet de cette mesure que « nous ne prenons jamais en compte les considérations politiques. Nous ne menons pas une politique monétaire en vue de prouver notre indépendance ». La Réserve Fédérale a souligné que l’activité économique « a été » en expansion, signifiant qu’elle ne l’est plus. Elle a indiqué que le marché de l’emploi reste « solide » mais que le pic de la consommation des ménages « a été atteint plus tôt cette année ». La croissance des investissements des entreprises est jugée moins vive. Le Président de la FED a néanmoins indiqué que la baisse du taux directeur était un « ajustement » et non le début d’un nouveau cycle baissier. Cette annonce a déçu les investisseurs qui espéraient l’engagement d’un cycle de baisses. Il faut signaler que deux des membres du comité de politique monétaire, le président de la FED de Boston, Eric Rosengren, et son homologue de la FED de Kansas City, Esther George, se sont prononcés contre cette décision et ont plaidé pour un statu quo. Pour la BCE, une baisse des taux pourrait être réalisée en septembre.

La rémunération des dépôts bancaires en baisse

Avec la baisse des taux d’intérêt constatée depuis plusieurs semaines, selon la Banque de France, en juin le taux moyen de rémunération des dépôts bancaires a diminué (0,60 %, après 0,61 % en mai). Ce taux a baissé de 5 points de base sur un an (0,60 % en juin, après 0,65 % en juin 2018). La diminution observée sur ces 12 derniers mois est principalement portée par les comptes à terme supérieurs à 2 ans, dont la rémunération a fléchi de 29 points de base pour les ménages et de 21 points de base pour les Société non financières. Le taux de rémunération des livrets bancaires est passé en un mois de 0,25 à 0,24 %.