Le Coin des Epargnants
Le tableau économique et financier de la semaine
Résultats
26 janvier 2018 |
Évolution
sur 5 jours |
Résultats
31 déc. 2017 |
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CAC 40 | 5 529,15 | +0,05 % | 5 312,56 |
Dow Jones | 26 616,71 | +2,09 % | 24 754,06 |
Nasdaq | 7 505,77 | +2,31 % | 6 959,96 |
Dax Allemand | 13 340,17 | -0,70 % | 12 917,64 |
Footsie | 7 665,54 | -0,84 % | 7 687,77 |
Euro Stoxx 50 | 3 647,41 | -0,05 % | 3 503,96 |
Nikkei 225 | 23 631,88 | -0,74 % | 22 764,94 |
Taux de l’OAT France à 10 ans (18 heures) | 0,916 % | +0,065 pt | 0,778 % |
Taux du Bund allemand à 10 ans (18 heures) | 0,627 % | +0,060 pt | 0,426 % |
Taux du Trésor US à 10 ans (18 heures) | 2,666 % | +0,031 pt | 2,416 % |
Cours de l’euro / dollars
(18 heures) |
1,2427 | +1,71 % | 1,1848 |
Cours de l’once d’or en dollars (18 heures) | 1 353,418 | +1,65 % | 1 304,747 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (18 heures) | 70,563 | +2,62% | 66,840 |
New York fait toujours la course en tête
La relative déception de la croissance du PIB américain au 4e trimestre n’a pas freiné les ardeurs des investisseurs qui continuent à jouer à la hausse les actions des grandes entreprises cotées à New York. Durant la quatrième semaine de janvier, le Dow Jones et le Nasdaq ont gagné plus de 2 %. Depuis le 31 décembre, le Dow Jones s’est apprécié de plus de 7 % et le Nasdaq, plus de 8 %.
Cette frénésie haussière est notamment alimentée par les bons résultats des entreprises. Sur les 133 entreprises du S&P 500 ayant déjà publié leurs chiffres annuels, 105 ont annoncé des revenus meilleurs que prévu avec, à la clef, de possibles augmentations pour la distribution des dividendes. En Europe, peu d’entreprises ont rendu public leurs résultats 2017. En France, seules deux entreprises l’ont fait, STMicroelectronics et LVMH. Cette dernière a annoncé une hausse de ses profits, ce qui pourrait présager une progression des cours au fur et à mesure des autres annonces.
En attendant les indices européens sont toujours confrontés à l’effet euro qui pèse sur la cotation des titres. En effet, l’euro a gagné plus de 1,7 % en 5 jours. Le pétrole est aussi en hausse, toujours dopé par la progression de la demande et par la dépréciation du dollar. Malgré tout, le CAC 40 a gagné plus de 4 % depuis le 31 décembre 2017.
Statu quo monétaire sur fond d’appréciation de l’euro
Sans surprise, jeudi 25 janvier 2018, le conseil des gouverneurs de la Banque centrale européenne (BCE) a décidé de maintenir les taux directeurs à leur plus bas niveau historique. Le principal taux directeur principal reste ainsi fixé à zéro, le taux de prêt marginal à 0,25 % et celui sur les dépôts à -0,40 %.
L’institution monétaire a également confirmé que le montant de ce programme de rachats d’actifs (Quantitative easing), fixé à 30 milliards d’euros par mois depuis le 1er janvier, devrait s’appliquer jusqu’au mois de septembre.
Au-delà de ces décisions prévisibles, le débat portait sur le jugement que porte la BCE sur l’appréciation en cours de l’euro. En raison des déclarations du secrétaire américain au Trésor, Stephen Mnuchin, considérant un dollar faible comme positif pour l’économie américaine, l’euro a passé brièvement la barre symbolique de 1,25 dollar. Mario Draghi a rappelé que les États membres du FMI s’étaient engagés au mois d’octobre dernier à ne pas mener de bataille de change. Il a également souligné que la Banque Centrale Européenne suivrait avec attention l’évolution du cours de l’euro en prenant en compte ses effets sur l’inflation. La hausse de la devise (+14 % face au dollar en 2017) freine l’inflation. Mario Draghi a néanmoins signalé qu’il n’avait pas d’objectif de taux de change car cela ne relève pas du mandat de la BCE.
À l’occasion de sa conférence de presse, Mario Draghi a, avant tout, souhaité dissiper toute idée d’un durcissement de la politique monétaire européenne. Il a ainsi déclaré qu’il y a « très peu de chances » pour que la BCE relève ses taux cette année et que l’institution ne relèverait ses taux que « largement après » la fin du programme d’achats d’actifs.
Le Livret A, une bonne année à deux temps
Le Livret A a terminé l’année avec une décollecte de 360 millions d’euros. Ce résultat constitue une réelle surprise car le mois de décembre donne lieu traditionnellement à une abondante collecte provenant notamment des primes et étrennes de fin d’année. Lors de ces vingt dernières années, aucune décollecte n’avait été jusqu’à alors enregistrée durant le dernier mois de l’année. Les collectes variaient entre 1 à 6 milliards d’euros.
En décembre, Livret A a davantage souffert que le Livret de Développement Durable et solidaire (collecte positive de 740 millions d’euros) qui bénéficie de sa plus large diffusion au sein des réseaux bancaires. Le LDDS joue le rôle d’annexe du compte courant bancaire quand le Livret A, qui est avant souscrit auprès des Caisses d’épargne et de la Poste, est avant un tout un outil d’épargne.
Une année à deux temps
L’année 2017 a été duale. Si le Livret A a enregistré durant les huit premiers mois de l’année une forte collecte nette, les quatre suivants ont été plus poussifs avec même trois décollectes. Sur l’année, la collecte atteint tout de même 10,24 milliards d’euros. Il faut remonter à 2013, au moment du relèvement du plafond du Livret A, pour obtenir un meilleur résultat. Avec le LDDS, la collecte atteint même 12,40 milliards d’euros. De ce fait l’encours du Livret A atteint un nouveau sommet avec 271,7 milliards d’euros (376 milliards d’euros avec LDDS).
Le Livret A victime du blocage du taux
Durant la première partie de l’année, les ménages ont renforcé leur épargne de précaution en raison des incertitudes électorales. Dans la seconde partie, l’amélioration de la situation économique et de la confiance à l’avenir a conduit à relâcher l’effort d’épargne. Par ailleurs, les gains de pouvoir d’achat générés par la baisse du cours du pétrole ont disparu, ce qui a pu marginalement réduire les capacités d’épargne. La rupture de la collecte qui est intervenue à partir du mois de septembre n’est pas sans lien avec les déclarations du Gouvernement concernant le blocage à 0,75 % du taux de rendement du Livret A. Les ménages semblaient avoir digéré le passage du taux à 0,75 % jusqu’à ce que le Gouvernement le leur rappelle.
Le Livret A, un rendement réel négatif
Le léger regain d’inflation en 2017 a écorné le rendement du Livret A au point de devenir négatif. En effet, sur l’année, l’inflation moyenne a été de 1 % aboutissant à un rendement réel négatif de 0,75 %.
Preuve que les ménages sont restés très attentistes et qu’ils n’ont été convaincus par les placements proposés, l’encours des dépôts à vue est passé de 380 à 411 milliards d’euros du mois de janvier à novembre 2017.
Le Plan d’Épargne Logement qui, en 2015 et 2016, a été un redoutable concurrent du Livret A a perdu de son lustre depuis le passage de son taux de rendement à 1 %. La collecte mensuelle qui dépassait fréquemment le milliard d’euros se situe désormais entre 300 et 500 millions. Cette chute peut apparaître surprenante étant donné que seuls les nouveaux plans sont soumis au taux de 1 % et au Prélèvement Forfaitaire Unique.
Il est à souligner qu’en cette fin d’année les deux placements favoris des Français sont à la peine, le Livret A et l’assurance vie font les frais du contexte de taux d’intérêt et des annonces gouvernementales.
La pierre au sommet
En 2017, la mise en place de l’Impôt sur la Fortune Immobilière ou la hausse des prix n’ont pas dissuadé les ménages d’acheter, des biens immobiliers. Les transactions auraient dépassé le million. Par ailleurs, la construction de logements neufs continue à croître. Ainsi, en 2017, selon le Ministère de la transition énergétique et solidaire, 497 000 logements (en données brutes) ont été autorisés à la construction et 418 900 logements ont été mis en chantier, soit une augmentation respectivement de 8,2 % et 15,7 % par rapport à l’année 2016. Au cours du dernier trimestre 2017, les autorisations de logements à la construction en données corrigées des variations saisonnières et des jours ouvrables (CVS-CJO) fléchissent (- 4,8 % après + 3,7 %) par rapport au trimestre précédent. Les logements collectifs (y compris en résidence) sont en net repli (- 12,4 % après + 4,3 %) alors que les logements individuels accélèrent de 2,7 % à 7,6 %. Les résultats de 2017 sont les meilleurs enregistrés depuis plus de 5 ans. Ils traduisent le rebond de l’investissement des ménages dans l’immobilier.