Le Coin des Epargnants du 14 avril 2018

 Le Tableau financier de la semaine

Les marchés veulent croire au printemps

Au plus haut depuis le 28 février, la Bourse de Paris est à nouveau légèrement positive par rapport à son résultat de la fin de l’année 2017 et cela en dépit d’une volatilité persistante. Les investisseurs réagissent au gré de considérations géopolitiques, commerciales et macroéconomiques. Les prévisions de bons résultats trimestriels pour les entreprises américaines ont favorisé la reprise des cours tout comme l’accalmie sur le front des relations sino-américaines. De même, l’annonce de Donald Trump sur un éventuel retour des Etats-Unis dans l’Accord de Partenariat Transpacifique (TPP), quitté en début d’année dernière a été appréciée, même si celui-ci a précisé dans un tweet que son pays ne rejoindrait le TPP qu’à condition que cela se fasse dans des termes « substantiellement meilleurs que l’accord signé par le président Obama ».

Le pétrole au plus haut sur fond de croissance et de tensions internationales

Le prix du baril de pétole Brent a dépassé 72 dollars, vendredi 13 avril, soit son plus haut niveau depuis trois ans. La menace d’intervention franco-américaine pèse sur les prix du pétrole en raison du risque d’escalade avec la Russie. Par ailleurs, les tirs de missiles sur l’Arabie saoudite depuis le Yémen accentuent les tensions géopolitiques sur le Proche et Moyen Orient. Un conflit pourrait gêner la production et aurait également des conséquences négatives sur l’économie mondiale. Les prix sont orientés à la hausse en raison des conclusions du dernier rapport de l’Agence internationale de l’énergie (AIE). L’Agence estime que l’OPEP (Organisation des pays exportateurs de pétrole) est en passe de ramener l’offre au niveau de la demande.

L’OPEP a également mentionné que les stocks de brut étaient sur une pente descendante en raison d’une baisse de la production en Angola, au Venezuela, en Algérie et en Arabie Saoudite. Mais, en contrepartie, la production américaine poursuit sa progression.

Statistique commerciales chinoises à plusieurs vitesses 

Au cours du premier trimestre 2018, les exportations chinoises vers les Etats-Unis ont progressé de plus de 14 % par rapport au 1er trimestre 2017. Mais, au mois de mars, l’excédent commercial de la Chine avec les Etats-Unis s’est élevé à 15,4 milliards de dollars en mars contre 21 milliards de dollars en février et 17,7 milliards de dollars de mars 2017. Par ailleurs, pour la première fois depuis février 2017, la Chine a enregistré un déficit au niveau de sa balance commerciale au mois de mars, en raison d’une forte augmentation des importations non compensée par la progression des exportations. Ainsi le solde a été négatif de 4,98 milliards de dollars. Sur un an, les exportations sont en recul de 2,7 % et les importations en hausse de 14,4 %. Certes, ces chiffres ne traduisent pas une rupture. En effet, en février, les exportations avaient connu une hausse de 44 %. Ces résultats s’expliquent par les congés du nouvel an chinois qui sont intervenus plus tardivement en février que les années précédentes.

Avec les Etats-Unis, il n’y a pas non plus de réelle rupture de tendance. En effet, sur l’ensemble du premier trimestre, l’excédent commercial de la Chine avec les Etats-Unis a progressé de 19,4 % sur un an. En 2017, le déficit commercial de ces derniers vis-à-vis de l’Empire du Milieu a atteint plus de 375 milliards de dollars selon les douanes américaines (pour les douanes chinoises, l’excédent n’est que de 275 milliards de dollars). Sur les trois derniers mois, les exportations chinoises aux Etats-Unis ont progressé de 15 % quand les importations chinoises de produits américains n’augmentaient que de 8,9% à 41,6 milliards de dollars. Ces données risquent de conforter la position de Donald Trump qui exige la réduction du déficit de 100 milliards de dollars et qui accuse Pékin de « concurrence déloyale », du fait de subventions étatiques abusives, des restrictions d’accès à son marché et de vol de propriété intellectuelle.

Après plusieurs semaines de crises larvées et de promesses de sanctions, cette semaine a été marquée par quelques signes d’apaisement. Le Président chinois Xi Jinping a prononcé mardi dernier un discours au ton conciliant promettant une « Chine toujours plus ouverte », discours salué par Donald Trump. Les marchés financiers ont réagi positivement à cette désescalade.

Prix de l’immobilier, en hausse partout en Europe sauf en Italie

En 2017, le prix des logements a augmenté de 4,2 % dans la zone euro et de 4,5 % au sein de l’Union européenne. Parmi les États membres pour lesquels les données sont disponibles (source Eurostat), les plus fortes augmentations annuelles du prix des logements au quatrième trimestre 2017 ont été enregistrées en Irlande (+11,8 %), au Portugal (+10,5 %) ainsi qu’en Slovénie (+10,0 %), tandis qu’une baisse a été observée en Italie (-0,3 %). La hausse se situe légèrement en-dessous de la moyenne avec une progression de 3,9 %. En Allemagne, l’augmentation des prix a été de 4,4 % quand elle a atteint 5,1 % au Royaume-Uni.