Le Coin des Epargnants du 14 juillet 2017

  Le tableau économique et financier  

Les nuages n’obscurcissent pas le ciel

Le marché de Paris a gagné 1,75 % en une semaine, soit son meilleur résultat depuis l’élection d’Emmanuel Macron. Ce résultat a été obtenu malgré des résultats en demi-teinte en provenance des Etats-Unis. Les ventes au détail ont reculé en juin pour le deuxième mois consécutif. Les prix à la consommation ont stagné ce même mois, tombant, sur un an, à leur plus bas niveau en neuf mois, en dessous de la cible des 2% de la Réserve fédérale. Le moral des ménages aux Etats-Unis a légèrement baissé en juillet se situant à un niveau inférieur à celui attendu par les prévisionnistes. Malgré tout, en ce début de période estivale, les indices des différentes places ont été en hausse certaine durant cette semaine. Contrairement aux étés précédents, les investisseurs relativisent les menaces et veulent croire à l’affermissement de la croissance.  

Le Livret A reste à 0,75 % 

Le Gouvernement dispose d’un pouvoir discrétionnaire en matière de fixation du taux du Livret A Depuis une dizaine d’années, le Ministre de l’Economie est censé prendre sa décision en prenant en compte les recommandations du Gouverneur de la Banque de France établies à partir d’une formule fixée par décret. Cette formule a été modifiée en 2016. La nouvelle version était censée s’appliquer pour la fixation du taux en vigueur à compter du 1^er août. En vertu de cette formule, les indices, taux d’inflation et taux des marchés monétaires utilisés dans la formule sont lissés sur 6 mois, afin de prévenir toute variation brutale, à la hausse ou à la baisse, du taux du livret A. Dans la nouvelle formule, la majoration de 0,25 point de pourcentage par rapport à l’inflation est suspendue quand l’écart entre l’inflation et les taux monétaires est supérieur ou égal à 0,25 point de pourcentage, ce qui est le cas actuellement. Le taux sur les 6 dernier mois étant de 1,05 %, le taux du Livret A aurait du au minimum passer de 0,75 à 1 %. Le gouverneur de la Banque de France, « dans une optique de stabilité » a considéré qu’il était opportun de maintenir le taux à 0,75 %. Bercy a décidé de suivre ces recommandations et donc de déroger à la règle de calcul de la rémunération de ce placement. Pour justifier sa décision, le Gouvernement peut s’appuyer sur le fait que l’inflation est en baisse et ne s’est élevée qu’à 0,7 % au mois de juin, en rythme annuel. Par ailleurs, dans un contexte de taux d’intérêt très bas, le Livret A à 1 % aurait été coûteux pour les banques et la Caisse des Dépôts et Consignation. Cela aurait renchéri le coût du crédit du logement social. En outre, cette augmentation aurait été e contradiction avec la volonté des pouvoirs publics de réorienter l’épargne des ménages vers les entreprises. Un taux à 1 % ne se justifiait d’autant moins que la collecte du Livret A et du LDDs est redevenue positive, plus de 10 milliards d’euros sur les 5 premiers mois de l’année.