Le Coin des Epargnants du 17 août 2019
Le tableau financier de la semaine
Résultats 16 août 2019 | Évolution hebdomadaire | Résultats 31 déc. 2018 | |
CAC 40 | 5 300,79 | -0,51 % | 4 678,74 |
Dow Jones | 25 886,01 | -1,53 % | 23 097,67 |
Nasdaq | 7 895,99 | -0,79 % | 6 583,49 |
Dax Allemand | 11 562,74 | -1,12 % | 10 558,96 |
Footsie | 7 117,15 | -1,88 % | 6 733,97 |
Euro Stoxx 50 | 3 329,08 | -0,14 % | 2 986,53 |
Nikkei 225 | 20 418,81 | -1,29 % | 20 014,77 |
Shanghai Composite | 2 823,82 | +1,77 % | 2493,89 |
Taux de l’OAT France à 10 ans (19 heures) | -0,415 % | -0,148 pt | 0,708 % |
Taux du Bund allemand à 10 ans (19 heures) | -0,688 % | -0,121 pt | 0,238 % |
Taux du Trésor US à 10 ans (19 heures) | 1,561 % | -0,175 pt | 2,741 % |
Cours de l’euro / dollar (19 heures) | 1,1092 | -0,97 % | 1,1447 |
Cours de l’once d’or en dollars (19 heures) | 1 511,660 | +0,98 % | 1 279,100 |
Cours du baril de pétrole Brent en dollars (19 heures) | 58,620 | +0,62 % | 52,973 |
Accalmie boursière en attendant la rentrée sur fond de baisse des taux ?
Après deux semaines difficiles, les investisseurs ont décidé de faire la trêve de l’assomption. En fin de semaine, certains ont même estimé qu’il était temps de revenir sur les marchés. Les principaux indices ont gagné plus de 1 % vendredi 16 août. Ils ont considéré que ni le Président américain, ni la FED ne veulent une chute des cours. Le premier est conscient que sa réélection passe par le maintien du niveau de vie des Américains, or ce dernier est en partie conditionné par le cours des actions. La seconde n’a aucun intérêt à être à l’origine d’une crise économique de grande ampleur. Dans ces conditions, même si les menaces de récession se renforcent, l’idée que le cours des actions pourrait augmenter est de plus en plus partagée.
La situation concernant la guerre commerciale entre les États-Unis et la Chine reste complexe. Les informations et déclarations sont nombreuses et contradictoires. Pékin a évoqué, jeudi, la possibilité de « mesures de représailles » contre Washington en cas de mise en œuvre de surtaxes sur les biens d’importations chinoises au 1er septembre. S’exprimant devant des journalistes depuis le New Jersey, où il est en déplacement, le Président américain Donald Trump a prédit une issue rapide au conflit commercial. Logiquement, les négociations doivent reprendre en septembre mais aucune rencontre à haut niveau n’a été programmée pour le moment.
Dans un tel contexte, les investisseurs suivront de près le symposium économique de Jackson Hole, qui se tiendra du jeudi 22 au samedi 24 août. Le discours du Président de la Fed, Jerome Powell qui est surveillé de près par Donald Trump est attendu.
Par ailleurs, à Hong Kong, aucun signe d’apaisement n’est perceptible. Les troupes chinoises se sont concentrées à la frontière, les manifestants prodémocratie semblent, de leur côté, déterminés à ne pas arrêter leur mouvement. Ils appellent désormais à créer une panique bancaire, en retirant massivement leur argent aux distributeurs ou à le convertir en dollars américains. L’option d’une intervention militaire est de plus en plus envisagée. Cela pourrait durcir les relations avec l’Occident dont le G7 se réunit à Biarritz du 24 au 26 août. La sécurité et les inégalités seront les deux principaux thèmes de ce sommet des chefs d’État et de Gouvernement.
Au niveau des taux d’intérêt, de nouveaux records ont été atteints. Ainsi, pour la première fois, le taux des obligations d’État en France à 10 ans est inférieur au taux de dépôt de la BCE (-0,4 %). Les investisseurs anticipent de nouvelles baisses de taux.
Les entreprises empruntent de plus en plus à taux négatifs
Après les États, les entreprises et les ménages accèdent aux emprunts à taux négatifs. Ainsi, les dettes d’entreprise traitant à taux négatifs représentent, selon les données de Bloomberg, plus de 1 000 milliards de dollars dans le monde, dont une majorité en Europe (plus de 825 milliards). Ce montant est en forte progression depuis le mois de juin. D’après des informations provenant de Bank of America Merrill Lynch (BofAML), sept obligations d’entreprise ont été échangées avec un rendement inférieur au taux de dépôt de la Banque centrale européenne (-0,40 %). Ces titres, dans leur grande majorité, n’ont pas été émis à taux négatifs. C’est la demande croissante des investisseurs pour les obligations d’entreprise sûres qui a tiré les prix à la hausse sur les marchés secondaires, rognant peu à peu les rendements affichés jusqu’à les faire basculer en territoire négatif. Malgré tout, des entreprises comme Schneider Electric au début du mois de juillet, peuvent émettre des emprunts à taux négatif et donc se retrouver dans une situation très inhabituelle, être rémunérées pour s’endetter.
Cet accès à un endettement gratuit devrait conduire à une forte augmentation de l’investissement. Or, la progression de ce dernier reste assez limitée. Les entreprises s’endettent en partie pour racheter leurs actions. Elles profitent également de la situation des taux bas pour restructurer leurs dettes passées.
L’argent pas cher pourrait amener à des opérations de rachats d’entreprises. En effet, dans certains secteurs d’activité, les entreprises sont sous cotées, (automobile, banque, assurances, transports, énergie), pouvant inciter à des raids boursiers financés par emprunts. Pour le moment, les opérations de rachats d’entreprises sont assez limitées en raison de la forte aversion aux risques des investisseurs. Mais, cela pourrait changer dans les prochains mois si les taux continuaient à baisser.
En Europe du Nord, les particuliers peuvent accéder à des prêts à taux zéro pour acheter des biens immobiliers. Au Danemark, la « Juske Bank », troisième banque du pays propose un taux négatif de -0,5 % pour un crédit, à dix ans, destiné à financer une rénovation de logement.